Revue de Presse du 10 juin 2019

Quatre morts au Soudan, au premier jour d’un mouvement de désobéissance civile
Quatre personnes ont été tuées dimanche au Soudan, où la contestation a entamé un mouvement de désobéissance civile rapidement pris pour cible, alors que les protestataires entendent maintenir la pression pour pousser les généraux à remettre le pouvoir aux civils. Le bilan de la répression s’élève désormais à 118 morts et plus de 500 blessés depuis la violente dispersion lundi dernier par les forces de sécurité de milliers de manifestants devant le siège des forces armées à Khartoum, selon un comité de médecins proche de la contestation. Deux des quatre personnes décédées dimanche ont été tuées par balles à Khartoum et dans la ville voisine d’Omdourman, tandis que les deux autres, « battues et poignardées », sont mortes dans un hôpital d’Omdourman, selon le comité des médecins. TV5Monde

Soudan : FDLC déclarent accepter en principe l’initiative du Premier ministre éthiopien
Les forces de la Déclaration de liberté et de changement (FDLC) ont déclaré accepter en principe l’initiative du Premier ministre éthiopien, Abey Ahmed, concernant la médiation entre le Conseil militaire de transition et les FDLC. Le représentant de la délégation du FDLC, OmAr al-Degair a déclaré, à l’issue de sa rencontre avec le Premier ministre éthiopien vendredi à l’ambassade d’Ethiopie à Khartoum, qu’il n’entamerait aucune négociation avec le CMT si les conditions fournies par le FDLC n’étaient pas remplies. Les réclamations des FDLC sont représentés dans la formation d’une commission d’enquête internationale chargée d’enquêter sur les incidents de désorganisation du sit-in, la libération des détenus politiques et de toutes les personnes reconnues coupables d’opposition à l’ancien régime, la liberté d’information et de communication les libertés, le retrait des militaires de la rue dans tout le Soudan, la levée de l’interdiction du service Internet, et cela doit être fait avant d’entrer dans le processus politique. SNA

Mali: 250 morts dans le centre du Mali en six mois, selon la MINUSMA
La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) fait état de 250 morts dans des violences dans le centre du pays, at-on appris. En six mois , près de 250 personnes ont été tuées dans le centre du mali , en proie à des attaques récurrentes contre des civils et des violences intercommunautaires. Dans son rapport définitif rendu public le 06 Juin , la Minusma est également revenu sur l’attaque de Koulogon ,accusant les chasseurs Dozos d’en être responsables. « Nous avons identifié les auteurs de l’attaque de Koulogon, a précisé Guillaume Ngefa, directeur de la division des droits de l’homme de la Minusma.« Une centaine de personnes reconnues comme des chasseurs traditionnels accompagnés d’hommes en civil ont attaqué. Il y a eu trente-neuf personnes, toutes membres de la communauté peule, qui ont été tuées. 80% de bâtiments du village ont été incendiés par les assaillants. » Koaci

Cameroun: HRW dénonce «un durcissement du régime à l’égard de toute voix dissidente»
Au Cameroun, après un second week-end consécutif de manifestations interdites, le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) de l’opposant Maurice Kamto dénonce « les dérives du pouvoir » et une nouvelle vague d’interpellations. Ce que l’on dément pourtant du côté du pouvoir. Une situation qui inquiète les organisations des droits de l’homme. Ilaria Allegrozzi est chercheuse sur l’Afrique centrale pour Human Rights Watch (HRW). Elle n’a pas été autorisée à entrer au Cameroun pour enquêter alors que son visa était en règle, assure-t-elle. Elle estime que l’on assiste à un durcissement du régime à l’égard de toute voix dissidente. RFI

Bénin : « L’ancien chef d’État Boni Yayi se trouve dans une situation ubuesque »
Le domicile de Boni Yayi est sous la garde constante des forces de l’ordre depuis plus d’un mois. L’ancien président béninois devait être entendu par un juge d’instruction ce vendredi 7 juin, dans le cadre de l’enquête sur les violences post-électorales d’avril et mai derniers. Audition reportée pour « raisons médicales », selon ses avocats. Entretien avec Maître Renaud Agbodjo. 28 avril 2019. Les Béninois boycottent des élections législatives sans opposition. Boni Yayi, président du Bénin d’avril 2006 à avril 2016, dénonce un « coup d’État électoral ». Depuis le 1er mai, Thomas Boni Yayi n’a plus été aperçu. Symbole de l’opposition béninoise, il est de fait assigné à résidence depuis cette date. TV5Monde

Les Algériens poursuivent leur exigence de vraie transition
Le succès des manifestations du vendredi 7 juin en faveur d’une transition démocratique montre une mobilisation toujours intacte des Algériens en faveur d’une transition démocratique réelle, et non imposée par le chef de l’Etat par intérim, Abdelkader Bensalah. Les citoyens dans la rue ont rappelé qu’ils exigent un Etat civil et ont à nouveau réclamé le départ de Bensalah, refusant les propositions de “dialogue inclusif“ exprimées la veille par le chef de l’Etat, qui réunirait autour d’une table les partis politiques et la société civile. “Cap sur la transition”, réitère donc dans son titre du 9 juin le quotidien El Watan. “Les manifestants ne veulent toujours pas d’un processus électoral préparé et mené par Bensalah et le Premier ministre, Noureddine Bedoui.“ Courrier International

Niger: 100000 nouveaux réfugiés et déplacés
L’ONU tire à nouveau la sonnette d’alarme au Niger, pays en proie à l’insécurité où les activités des groupes armés sont à l’origine de nombreux déplacements de populations, avec les activités du groupe Boko Haram notamment. L’ONU estime ainsi qu’en 2019 quelque 2,3 millions de personnes, soit 10,4% de la population ont besoin d’une assistance humanitaire. Un constat établi jeudi lors d’une réunion entre agences de l’ONU, des représentants d’ONG et des partenaires. L’ONU constate justement une détérioration de la situation depuis le début de l’année. Depuis le mois de janvier, plus de 100 000 nouveaux réfugiés et déplacés ont été recensés au Niger, alors que le pays en abritait déjà quelque 300 000. Et les inquiétudes sont localisées. À Diffa notamment, dans le sud-est, région frontalière de l’État nigérian de Borno, les groupes armés tels que Boko Haram ont provoqué le mouvement d’environ 25 000 personnes. RFI

Sénégal : Quatre leaders de l’opposition menacés de mort pour avoir dénoncé le frère du Président Sall
Pour avoir dénoncé le petit frère du Président Macky Sall, des leaders de l’opposition sénégalaise serait en danger. C’est l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye qui l’a révélé aujourd’hui, comme constaté par KOACI. Au Sénégal, depuis quelques jours, les commentaires et autres attaques à l’endroit du frère du président Macky Sall s’enchaînent au sein de l’opposition. Une position critique des opposants qui n’est pas sans conséquence pour ces derniers. Selon l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye sa sécurité ainsi que celle de trois autres leaders de l’opposition seraient menacées. « Nous apprenons que la sécurité de Mamadou Lamine Diallo, Thierno Alassane Sall, Ousmane Sonko ainsi que la mienne serait en danger », a déclaré Abdoul Mbaye, indiquant « qu’il venait d’apprendre que leur sécurité serait menacée. » Koaci

Gambie: reprise des auditions de la Commission vérité et réconciliation
En Gambie, la Commission vérité et réconciliation reprend ce lundi ses auditions après un mois et demi de pause. Depuis janvier, elle interroge des victimes et des protagonistes présumés du régime dictatorial de l’ancien président Yahya Jammeh. Retransmises en direct à la télévision, à la radio et sur les réseaux sociaux, les auditions de la Commission connaissent un très grand succès populaire et sont appréciées des associations de victimes. RFI

Au Gabon, Ali Bongo sort du silence et se pose en maître du jeu politique
Après près de six mois de silence, le président du Gabon Ali Bongo Ondimba, qui se remet d’un accident vasculaire cérébral (AVC), s’est affiché samedi soir 8 juin comme maître du jeu politique en annonçant un remaniement ministériel. Dans un discours enregistré de huit minutes diffusé par la télévision nationale, il a déclaré avoir demandé à son premier ministre la formation d’un nouveau gouvernement plus restreint, constitué de femmes et d’hommes prêts à donner la priorité à l’intérêt général et « capable de faire preuve d’exemplarité ». Il a fait cette annonce alors que le « kévazingogate », un trafic de bois précieux, a viré récemment au scandale politique. Le Monde

RDC: l’opposition alarmée par les révélations sur la surveillance sous Kabila
La classe politique congolaise s’indigne après qu’une enquête ait affirmé qu’une entreprise israélienne de renseignement privée aurait passé de longs mois à espionner les responsables de l’opposition congolaise à la demande du président d’alors, Joseph Kabila. « Nous disons que c’est scandaleux. Durant tout ce temps [Joseph Kabila] s’est plus préoccupé de son pouvoir, de son régime au lieu de se préoccuper de la sécurité de la population, au lieu de se préoccuper du social. Comment expliquer qu’on puisse surveiller, espionner les opposants ? » Ève Bazaiba, secrétaire générale du parti d’opposition Mouvement de libération du Congo (MLC), se dit choquée. RFI

RDC : nouvelles tensions au sein de l’alliance Tshisekedi-Kabila
La coalition qui lie le président de la RDC, Félix Tshisekedi, et son prédécesseur, Joseph Kabila, a connu ces derniers jours un nouvel accès de fièvre en marge de leurs tractations pour constituer un gouvernement. En minorité à l’Assemblée, les députés du groupe parlementaire Cap pour le changement (Cach) pro-Tshisekedi ont accusé la majorité pro-Kabila du Front commun pour le Congo (FCC) d’« outrage » et de « propos injurieux » envers l’actuel chef de l’État lors d’un débat vendredi après-midi à l’Assemblée. Un débat suscité par les députés FCC pro-Kabila, qui critiquaient deux nominations sur ordonnance du président Tshisekedi, notamment celle de l’opposant Antoine Gabriel Kyungu wa Kumwanza (80 ans) au poste de président du conseil d’administration de la Société des chemins de fer congolais (SNCC). Jeune Afrique/AFP

RDC: la Cour constitutionnelle est-elle instrumentalisée par l’ancien régime?
La Cour constitutionnelle de la RDC continue à rendre ses arrêts dans le cadre du contentieux électoral des législatives de décembre 2018. Les derniers arrêts rendus ont plus profité au Front commun pour le Congo (FCC) de l’ancien président Joseph Kabila en défaveur des proches de Martin Fayulu et de Moïse Katumbi. L’élection de Chérubin Okende comme député national a été invalidée par la Cour Constitutionnelle le vendredi 7 juin. Le contentieux électoral a tourné en faveur de Wivine Moleka, candidate du Front commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila. Chérubin Okende est le porte-parole du coordonnateur de la coalition Lamuka, Moïse Katumbi. Pour lui, il n’y a point de doute : il est victime de son engagement dans l’opposition. Il accuse la Cour constitutionnelle d’être instrumentalisée par l’ancien régime. RFI

Des migrants rescapés de l’enfer libyen
Torture, viol, travail forcé… Des hommes secourus par le « Iuventa », le 1er août 2016, racontent les sévices qu’ils ont subis en Libye dans l’attente de leur traversée de la Méditerranée. « Je me suis vu mourir. » « Des gens sont devenus fous. » « C’est l’enfer sur terre. » « Ils ont tué mon frère »… Pour évoquer leur passage en Libye, les migrants qui ont été secourus par l’ONG allemande Jugend Rettet à bord du navire humanitaire Iuventa, le 1er août 2016, en Méditerranée, empruntent tous au lexique de l’horreur. Pour ces hommes, pour la plupart originaires d’Afrique de l’Ouest, la Libye est la première voie d’accès vers l’Europe. Le pays est en proie aux violences et à la plus grande confusion politique depuis la révolte débutée en février 2011, qui mena à la chute du dictateur Mouammar Kadhafi. Pour s’y rendre, ils ont emprunté deux routes principales. L’une passe par le nord du Mali, puis par l’Algérie. L’autre, qui traverse le Niger, est la plus fréquentée, au point qu’Agadez s’est transformée en véritable « hub migratoire ». Le Monde

Tunisie: 75 migrants bloqués au large depuis 10 jours
Colère, lassitude et maladies gagnent le pont du « Maridive 601 ».
Les 75 migrants partis de Libye et secourus en pleine mer vendredi 31 mai par un navire commercial attendent l’autorisation de débarquer en Tunisie. Le navire battant pavillon égyptien mouille à quelques milles nautiques du port de Zarzis dans le sud tunisien. Les autorités refusent au patrouilleur-remorqueur le droit de débarquer ses passagers clandestins. La société Shell, qui affrète le navire, a fourni des biens de première nécessité, et des médicaments contre la gale qui toucherait une trentaine de personnes. Majoritairement originaires du Bangladesh, les 75 migrants, dont une trentaine de mineurs, demandent à rejoindre les camps du Croissant-Rouge sur le sol tunisien pour ensuite gagner l’Europe. RFI