Soudan: l’armée loyale à Béchir pourrait basculer en faveur des manifestants
Le soutien au président soudanais Omar el-Béchir, confronté à une pression populaire de plus en plus forte pour obtenir son départ, semble se lézarder au sein de l’armée, un des piliers du régime, avancent des analystes. Depuis samedi, des milliers de Soudanais campent devant le quartier général de l’armée à Khartoum pour appeler les militaires à rejoindre leur mouvement, qui exige depuis quatre mois le départ de M. Béchir. Cette mobilisation, qui a repris après s’être tassée lors de l’instauration d’un état d’urgence le 22 février, est considéré comme le plus grand défi auquel est confronté le président, au pouvoir depuis trois décennies après un coup d’Etat en 1989. A 75 ans, M. Béchir, l’un des plus anciens dirigeants d’Afrique, refuse de démissionner. TV5
Soudan: la police appelle à ne pas intervenir contre les manifestants
Au Soudan, des milliers de manifestants se sont rassemblés devant le QG de l’armée, dans le centre de Khartoum, mardi 9 avril, pour la quatrième journée consécutive. Depuis décembre dernier, ils demandent la démission du chef de l’Etat Omar el-Béchir, mais le mouvement a connu un pic samedi lorsque les manifestants ont atteint le siège de des militaires. RFI
Au Soudan, les femmes à la pointe de la révolte : « On ne veut pas juste changer ce dictateur, on veut changer le monde »
Assise là au bord du canapé avec le dos bien droit pour ne pas toucher le dossier, les mains à plat sur les jambes, la robe tirée, elle incarne la jeune fille soudanaise bien élevée. Sa mère, du reste, tassée dans un fauteuil non loin, garde un œil vigilant sur la situation et semble satisfaite. Il faut juste capter l’éclair du regard d’Alia pour comprendre ce qui l’anime en réalité. C’est un volcan qui aurait choisi sa manière d’entrer en éruption : calmement, posément, mais avec tout le feu de la Terre. Elle aurait pu être cette jeune femme que tout le Soudan connaît et admire, prise en photo le 8 avril, en train de haranguer une mer de manifestants depuis le toit d’une voiture, chantant des chansons à la gloire de la « révolution », habillée de façon à rappeler, en effet, les grands mouvements populaires qui ont contribué à jeter à bas deux régimes militaires, en 1964 et 1985, au Soudan. Le Monde
Abdelkader Bensalah, le long parcours doré d’un apparatchik algérien
Président du Conseil de la nation (Sénat), Abdelkader Bensalah est, depuis le mardi 9 avril, le président par intérim de la République algérienne pour une durée de quatre-vingt-dix jours. Sa nomination intervient après le départ d’Abdelaziz Bouteflika, contraint à la démission par l’armée. Cette désignation s’est faite au nom de la mise en œuvre de l’article 102 de la Constitution, telle qu’exigée par le général Ahmed Gaïd Salah. Mais la procédure est vivement contestée par la rue algérienne, entrée en dissidence contre le pouvoir depuis le 22 février et qui refuse une transition menée par les hommes du régime et selon les règles du régime. « Je vais travailler à concrétiser les intérêts du peuple. C’est une grande responsabilité que m’impose la Constitution », a déclaré M. Bensalah, après sa désignation. Celle-ci a été immédiatement dénoncée sur les réseaux sociaux comme une « provocation ». Le Monde
L’Algérie a un président par intérim, mais la rue ne relâche pas la pression
Au lendemain de sa nomination et malgré sa promesse d’un scrutin présidentiel « transparent »d’ici trois mois, le chef de l’Etat algérien par intérim, Abdelkader Bensalah, fait face mercredi à de nouvelles manifestations et un appel à une grève nationale. « Dégage Bensalah! », « Une Algérie libre! ». En matinée à Alger, quelques milliers de manifestants, gardés par un important dispositif policier, étaient déjà rassemblés sur la place du 1er-mai et près de la Grande poste, les deux poumons de la contestation qui ébranle le pays depuis sept semaines. Des appels à reprendre la rue avaient essaimé sur les réseaux sociaux dès la veille, après l’annonce de la désignation de M. Bensalah pour assurer la transition. TV5
Libye: qui sont les milices qui tiennent Tripoli?
Depuis jeudi 4 avril, le maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’est de la Libye, a lancé une offensive. Ces affrontements visent Tripoli, qui abrite le siège du gouvernement d’union nationale, soutenu par la communauté internationale. Le bilan de ces violences s’est alourdi : les combats ont fait 47 morts, selon l’Organisation mondiale de la santé. Les combats se sont concentrés sur deux localités proches de la capitale. Difficile d’évaluer quelle faction prend le dessus. Certaines sources décrivent une situation volatile. « Il y a une myriade de groupes armés qui défendent leurs propres intérêts, le tout avec des armes lourdes », à une quinzaine de kilomètres de Tripoli, indique une source. Les deux camps se livrent à une guerre de communication sur les réseaux sociaux. Chaque état-major estime faire des « avancées » sur le terrain. RFI
L’ONU reporte une conférence interlibyenne en raison des violents combats
L’ONU a annoncé mardi le report sine die d’une conférence interlibyenne qui devait aider le pays à sortir du chaos, en raison des combats en cours près de Tripoli entre les deux principaux camps rivaux. « Nous ne pouvons pas demander aux Libyens de participer à la Conférence, au moment où les canons tirent et des raids aériens sont menés », a déploré l’émissaire de l’ONU pour la Libye, Ghassan Salamé, dans un communiqué. M. Salamé expliquera sa décision devant le Conseil de sécurité de l’ONU, qui doit se réunir mercredi d’urgence et à huis clos sur la Libye, ont annoncé mardi des diplomates à New York. Depuis jeudi, malgré les appels à la retenue de la communauté internationale, le maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l’est libyen, et son Armée nationale libyenne (ANL) autoproclamée mènent une violente offensive pour s’emparer de la capitale Tripoli. VOA
Législatives au Bénin sans l’opposition : les enjeux d’un « match amical » inédit
Malgré la clameur publique et les appels à la retenue, le gouvernement béninois et les organes de gestion des élections poursuivent inexorablement le processus d’organisation des législatives du 28 avril, pour lesquelles aucune force de l’opposition n’est en lice. Au risque de crisper encore un peu plus un climat politique déjà très tendu. Rien ne semble arrêter le processus des législatives au Bénin, qui va voir se jouer dans les urnes un match amical inédit entre deux formations de la majorité présidentielle, aucune liste d’opposition n’ayant été autorisée à participer. Mais au sein de l’opposition, qui appelle à la « désobéissance civile », le niveau de frustration fait craindre d’éventuels troubles lors du scrutin. Jeune Afrique
Congo-Kinshasa: Le Premier ministre se fait toujours attendre
La désignation du nouveau Premier ministre tarde à venir, plus de deux mois après la prestation de serment du président Felix Tshisekedi. Pas de nouveau chef du gouvernement, malgré l’accord de « coalition politique » et de « partage du pouvoir » signé début mars par les leaders de deux coalitions, le Front commun pour le Congo (FCC) pro-Kabila et le Cap pour le Changement (CACH) pro-Tshisekedi, invitant ce dernier à nommer « rapidement » un Premier ministre. Mardi matin, selon la radio TopCongo, citant une source à la présidence de la République, Felix Tshisekedi aurait refusé de nommer Albert Yuma comme chef du gouvernement. Yuma est l’actuel chef du patronat congolais et aussi le président de la Gécamines. Deutsche Welle
RDC: Tshisekedi exhorté de revenir sur la nomination de Roger Kibelisa
À Kinshasa, des membres de la société civile et anciens détenus de l’Agence nationale de renseignements (ANR) ont adressé, mardi 9 avril, une lettre ouverte au président Félix Tshisekedi pour lui demander de ne pas nommer d’auteurs de violations des droits de l’homme à des postes à responsabilité. Les signataires de cette lettre ouverte dénoncent tout particulièrement la nomination, mi-mars, de Roger Kibelisa au poste d’assistant du conseiller spécial du chef de l’État en matière de sécurité et appelle le président Tshisekedi à « reporter » sa décision. RFI
Trump loue le « très bon travail » du président Sissi en Egypte
Le président américain Donald Trump a loué mardi le « très bon travail » de son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi en le recevant à la Maison Blanche. « Je pense qu’il fait un très bon travail », a lancé M. Trump, interrogé dans le Bureau ovale sur les efforts de ce dernier pour se maintenir au pouvoir après la fin de son deuxième mandat en 2022. L’ex-chef de l’armée égyptienne a destitué son prédécesseur islamiste Mohamed Morsi en 2013 avant d’être élu à la présidence un an plus tard. « Les relations entre l’Egypte et les Etats-Unis n’ont jamais été aussi bonnes », a assuré M. Trump, sans mentionner à aucun moment la question des droits humains. VOA
Égypte: un attentat-suicide fait sept morts dans le Sinaï
Quatre policiers et trois civils ont été tués mardi, dans le nord-est du pays, dans un attentat à la bombe revendiqué par le groupe État islamique (EI), selon l’AFP citant le ministère de l’Intérieur. « Un kamikaze d’environ 15 ans s’est fait exploser près des forces de sécurité, provoquant la mort de deux officiers, de deux agents de police et de trois civils, dont un enfant de six ans », a déclaré le ministère dans un communiqué. Le chef des enquêtes de la ville et son assistant font partie des victimes. BBC
Boko Haram attaque une ville du nord-est alors que l’armée prépare une offensive
Des combattants de Boko Haram ont attaqué mardi une ville du nord-est du Nigeria tandis que l’armée se préparait à une offensive contre les islamistes dans la région, évacuant des milliers de gens. Selon des habitants de la ville de Damaturu, dans l’Etat de Yobe, des membres présumés de la branche de Boko Haram affiliée au groupe de l’Etat islamiste en Afrique de l’ouest, ISWAP, sont derrière l’attaque. « Des jihadistes de Boko Haram ont lancé une attaque sur Damaturu vers 17h45 (16h45 GMT), tirant des coups de feu et lançant des explosifs », a déclaré à l’AFP Adamu Sani, un commerçant. Les habitants cherchent à se mettre à l’abri et les commerces ONT fermé tandis que « des camions de soldats se dirigeaient » vers la ville, a-t-il dit. AFP
Au Soudan du Sud, la lutte d’Eye Radio pour rester sur les ondes courtes
Les journalistes de Eye Radio ont été menacés, interdits d’antenne et parfois obligés de se mettre à l’abri dans les couloirs de leurs studios à Juba lorsque les coups de feu faisait rage dans les rues de la capitale sud-soudanaise. Seule radio indépendante basée dans ce pays en guerre, Eye Radio jongle entre volonté de diffuser des informations crédibles et crainte de s’attirer les foudres du gouvernement. « On a vraiment du mal à rester indépendant », explique à l’AFP Koang Pal Chang, directeur de la radio. « Les médias s’autocensurent afin de ne pas avoir de problèmes avec les autorités ». TV5