Revue de Presse du 1er mai 2019

Législatives au Bénin : le taux de participation sous le seuil des 25% selon les résultats préliminaires
La Commission électorale nationale autonome (Cena) du Bénin a finalement annoncé, dans la nuit de mardi à mercredi, les résultats préliminaires des élections législatives du 28 avril, marquées par un taux de participation de 22,99%, le plus bas de l’histoire du pays. « Le dépouillement a été réalisé à 86% et le nombre d’inscrits au plan national est de 4 992 399 électeurs. Les suffrages valablement exprimés s’élèvent à 1 147 625 voix, ce qui donne un taux de participation de 22,99% », a déclaré le président de la Cena, Emmanuel Tiando, au siège de l’institution. Depuis 1990, jamais le taux de participation à des élections n’était descendu sous la barre des 50%. Jeune Afrique

Ouganda: affrontements entre policiers et partisans du chanteur Bobi Wine
Des affrontements ont opposé mardi à Kampala des policiers à des partisans du chanteur et député d’opposition ougandais Bobi Wine, arrêté la veille. Les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogène et tiré des balles en caoutchouc contre des dizaines de manifestants, dans plusieurs banlieues de Kampala, a constaté un journaliste de l’AFP. « Des affrontements opposent la police à des jeunes qui jettent des pierres, des blessés ont été conduits à l’hôpital », a témoigné auprès de l’AFP Praise Turyebwa, une responsable locale de la Croix-Rouge ougandaise. La police a fait état dans un communiqué d' »incidents mineurs », assurant que la situation était sous contrôle. Les voitures roulaient au pas autour de la capitale, en raison de barrages incendiés au milieu des rues, selon des images retransmises par des télévisions locales. Slate

Algérie: l’armée oppose une fin de non-recevoir aux revendications des manifestants
Le chef d’état-major de l’armée algérienne a opposé mardi une fin de non-recevoir aux revendications des manifestants en Algérie, qui réclament la mise en place d’institutions de transition ad hoc pour gérer l’après Abdelaziz Bouteflika, poussé à la démission le 2 avril. La présidentielle prévue le 4 juillet en Algérie –dans les délais prévus par la Constitution– pour élire un successeur à M. Bouteflika, est la « solution idéale pour sortir de la crise », a affirmé mardi le général Ahmed Gaïd Salah dans un discours. Les manifestants exigent depuis le 22 février le départ de l’ensemble des figures du « système » au pouvoir en Algérie, en tête desquelles le chef de l’Etat par intérim Abdelkader Bensalah et Premier ministre Noureddine Bedoui, deux anciens proches de M. Bouteflika.  VOA

Les dessous de l’opération « mains propres » en Algérie
« Imaginez un peu un magistrat qui a passé quinze ans de sa carrière brimé, saqué, muté loin de son foyer. Qu’est-ce que vous croyez ? Aujourd’hui, c’est lui qui met la pression pour que les dossiers soient traités, pour que les décideurs politiques qui ont menacé sa famille soient entendus par la justice… » Dans les coulisses de la vaste offensive judiciaire lancée par le pouvoir en place depuis le départ d’Abdelaziz Bouteflika, le 2 avril, une source proche de certains dossiers liés à des affaires de corruption s’est confiée au Point Afrique. « Les instructions révèlent chaque jour de nouveaux éléments. Le travail est énorme. Mais il y a eu trop d’argent sale, c’est la survie de l’économie qui est en jeu. »  Le Point

En Algérie, le FLN élit Mohamed Djemai à sa tête
Le comité central du Front de libération nationale (FLN) a élu, mardi 30 avril, Mohamed Djemai, un homme d’affaires de 50 ans, au poste de secrétaire général du parti au pouvoir en Algérie, a rapporté la télévision d’Etat. Mohamed Djemai, qui a été député pendant dix-sept ans et vice-président de l’Assemblée nationale pendant neuf ans, est malgré tout une figure relativement nouvelle de la politique algérienne par rapport à la plupart des dirigeants du FLN, âgés de plus de 70 ans.  Le Monde

Regain de tension au Soudan entre les militaires au pouvoir et la contestation
Le principal groupe de la contestation au Soudan a appelé mardi à une marche d’un million de manifestants d’ici deux jours, après l’annonce par les militaires au pouvoir que leur chef, Abdel Fattah al-Burhane, dirigerait le futur Conseil conjoint avec les civils. Objet de nombreux désaccords entre les contestataires et l’armée, ce Conseil conjoint est censé remplacer le Conseil militaire de transition qui a succédé au président Omar el-Béchir, destitué par l’armée le 11 avril. Signe des tensions grandissantes entre les deux camps, l’un des chefs de l’Association des professionnels soudanais (SPA), fer de lance de la contestation, a accusé les militaires de ne pas envisager « sérieusement de céder le pouvoir au peuple ». TV5

Au Soudan, le général Burhan va diriger le prochain gouvernement
Le Conseil militaire de transition, au pouvoir depuis la destitution d’Omar el-Béchir, a déclaré que son chef, le général Abdul Fattah al-Burhan, va diriger le futur gouvernement. Le Conseil national de transition a annoncé qu’il va diriger le futur gouvernement par intérim, au moment de la rupture des pourparlers avec l’opposition soudanaise. « Le chef du Conseil militaire de transition sera le chef du conseil souverain », a déclaré devant les journalistes le général Salah Abdelkhalek. Il fait allusion au conseil conjoint sur lequel militaires et les leaders de la contestation tentent de s’accorder depuis quelques jours.  BBC

Imbroglio autour de la détention d’un enquêteur de l’ONU en Tunisie
L’arrestation il y a plus d’un mois en Tunisie d’un chercheur chargé par l’ONU d’enquêter sur les trafics d’armes en Libye tourne à l’imbroglio diplomatique, Tunis peinant à justifier la détention de cet expert bénéficiant théoriquement d’une immunité. Moncef Kartas, un binational allemand et tunisien, a été arrêté le 26 mars à son arrivée à l’aéroport de Tunis. Il est toujours en détention, après avoir été accusé d’espionnage par les autorités tunisiennes, un crime passible de la peine de mort. Les Nations unies, qui réclament des éclaircissements, martèlent que M. Kartas était à Tunis en mission et bénéficiait d’une immunité diplomatique en tant que membre du panel d’experts du comité des sanctions sur la Libye. TV5

Le Maroc, pays le plus inégalitaire d’Afrique du Nord
Salué pour son taux de croissance, son ouverture au tourisme et aux investisseurs étrangers, le Maroc n’en reste pas moins le pays d’Afrique du Nord où les inégalités entre citoyens sont les plus fortes. Un rapport intitulé « Un Maroc égalitaire, une taxation juste », publié lundi 29 avril par l’ONG Oxfam, plaide pour une fiscalité plus équitable et dresse par la même occasion un tableau précis et implacable des écarts de richesse au sein du royaume. Le document rappelle qu’au cours des vingt dernières années, la croissance marocaine a été dynamique (4,4 % par an en moyenne entre 2000 et 2017), permettant une réduction considérable du taux de pauvreté, passé de 15,3 % en 2001 à 8,9 % en 2007 et à 4,8 % en 2014. Ces données, rappelle l’ONG, sont toutefois basées sur une approche uniquement monétaire de la pauvreté.  Le Monde

Au Congo le pasteur Ntoumi peut renouer avec la politique
L’ancien chef rebelle congolais, Pasteur Ntoumi peut renouer avec ses activités politiques. C’est par une correspondance du ministre de l’Intérieur que le pasteur Ntoumi a été informé de la levée de la suspension de sa formation politique, le CNR, le Conseil national des Républicains. L’ex-chef rebelle qui vit retranché dans son fief du Pool, n’a pas encore réagi officiellement à cette décision du gouvernement. Sous le couvert de l’anonymat, un de ses proches a déclaré à BBC Afrique que cette décision fait suite à l’accord de cessation des hostilités conclu en décembre 2017 entre l’ex rébellion et l’armée. Plutôt qu’une simple correspondance, le CNR attend la publication d’un arrêté ministériel confirmant cette levée de suspension.  BBC

« Au Tchad, le discours sécuritaire réduit au silence toute voix dissidente »
Les Tchadiens arrêtés jeudi 25 avril lors d’une manifestation interdite contre la vie chère ont été remis en liberté le week-end suivant. Lundi matin, ils se sont présentés devant le procureur et un seul d’entre eux a vu une procédure judiciaire ouverte contre lui – procédure qui n’aurait aucun lien avec la manifestation. Ces arrestations confirment qu’au Tchad, le choix d’un discours sécuritaire intense réduit au silence toute voix dissidente. Le scénario, bien connu des défenseurs tchadiens des droits humains, est immuable. A chaque appel à manifester, les organisateurs introduisent une demande d’autorisation dont on sait d’avance qu’elle sera rejetée. Puis vient la réponse : manifestation interdite. Une fin de non-recevoir qui, très souvent, ne s’embarrasse que d’une motivation vague et générale liée aux « menaces sécuritaires ». Les organisateurs de la marche bravent l’interdiction, plusieurs manifestants sont arrêtés, font l’objet de mauvais traitements puis sont libérés, parfois après des mois de détention. Le Monde

Sénégal : « La rébellion en Casamance est plus affaiblie que jamais »
Dans le sud du Sénégal, les rebelles du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) menacent de reprendre les armes. Sept ans après le début des négociations initiées par le président Macky Sall, et alors que le processus de paix est toujours en cours, la rébellion a considérablement perdu de sa force, selon Jean-Claude Marut, spécialiste du conflit. Il a convoqué lui-même un point presse auquel il ne s’est pas présenté. Le 27 avril, Salif Sadio a fait sortir ses lieutenants du maquis de la verte Casamance pour s’exprimer sur les négociations de paix que le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) mène avec l’État sénégalais depuis 2012, et qui « piétinent », selon lui.  Jeune Afrique