Revue de Presse du 1er décembre 2017

Zimbabwe: Mnangagwa nomme des militaires à des postes-clés du gouvernement
Au Zimbabwe, il n’y a pas de révolution dans le nouveau gouvernement zimbabwéen, nommé dans la nuit du jeudi 30 novembre au 1er décembre, par le nouveau président Emmerson Mnangagwa. Ceux qui attendaient des changements significatifs seront déçus. Ce gouvernement composé à 100 % de membres de la Zanu-PF, le parti majoritaire, voit les militaires revenir en force, et plusieurs anciens proches de Mugabe rester aux commandes. On est loin du gouvernement d’union nationale que certains appelaient de leurs vœux au Zimbabwe. L’opposition, qui espérait profiter de cette transition, est une fois de plus laissée de côté. A la place, Emmerson Mnangagwa a préféré remercier ceux qui ont oeuvré à sa rapide ascension. RFI

L’alliance sacrée de la Zanu-PF et de l’armée douche les espérances de l’opposition au Zimbabwe
Pour ceux qui, au Zimbabwe, avaient espéré que le départ de Robert Mugabe déboucherait sur une forme de gouvernement de coalition ou d’union nationale entre le pouvoir demeuré aux mains du parti de l’ex-président, la Zanu-PF, et les forces de l’opposition – à commencer par celles du MDC de Morgan Tsvangirai –, le coup est brutal. Fini les illusions : l’annonce du premier gouvernement zimbabwéen post-Mugabe n’est, au mieux, qu’une union nationale entre l’armée et les piliers de la Zanu-PF, les fidèles d’Emmerson Mnangagwa, le nouveau président, ou les ralliés de la dernière heure. Le secrétaire général du MDC, qui plaidait encore quelques jours plus tôt pour la mise en place d’un « mécanisme de transition », est sèchement renvoyé dans les cordes. Le gouvernement d’Emmerson Mnangagwa est celui du contrôle du pouvoir, pas du partage. Le Monde

Crise au Togo: Buhari exprime son inquiétude
Le président nigérian Muhammadu Buhari s’est dit « inquiet » de « l’instabilité politique » qui règne au Togo. Jeudi, des milliers de manifestants sont encore descendus dans les rues de Lomé pour demander la démission du président Faure Gnassingbé. Le président Buhari s’est exprimé après sa rencontre bilatérale avec son homologue ivoirien, Alassane Ouattara, lors du sommet Europe/Afrique d’Abidjan. Faure Gnassingbé est à la tête du Togo depuis 2005. Il a succédé à son père le Général Eyadéma Gnassingbé qui a dirigé le pays pendant 38 ans. BBC

Journée de manifestations à l’appel de l’opposition au Togo et en RD Congo
Les partis d’opposition congolais et togolais ont appelé à de larges manifestations contre le pouvoir en place jeudi. Si des milliers de Togolais ont défilé dans les rues à Lomé, la mobilisation contre Joseph Kabila a été très timide à Kinshasa. Des milliers de manifestants sont une nouvelle fois descendus dans les rues de la capitale togolaise Lomé, jeudi 30 novembre pour le deuxième jour consécutif, à l’appel de l’opposition. France 24

Côte d’Ivoire: une école pour lutter contre le terrorisme en Afrique de l’Ouest
Au sommet UA-UE d’Abidjan, il a beaucoup été question d’émigration et d’opportunités d’emploi et d’avenir pour la jeunesse lors des sessions plénières ou à huis clos. Mais la sécurité et la lutte antiterroriste n’ont pas été oubliées. Ainsi lors d’une rencontre en tête à tête entre les chefs d’Etat français et ivoirien, il a été décidé de créer un centre d’excellence pour la formation des forces anti-terroristes. RFI

Cameroun: réunion de sécurité après une nouvelle attaque en zone anglophone
Une réunion de sécurité exceptionnelle se tient ce vendredi 1er décembre 2017 à Yaoundé, au Cameroun, après une nouvelle attaque survenue dans la nuit du mercredi au jeudi 30 novembre 2017 en zone anglophone, dans la région Sud-Ouest. Trois personnes ont été tuées, dont deux policiers, alors qu’une attaque avait déjà eu lieu la veille. Les évènements ont eu lieu mercredi soir, dans la localité d’Otu, au niveau d’un poste frontalier. Une équipe mixte, composée de militaires et de policiers, procédait à des contrôles de routine, d’après le porte-parole du gouvernement, quand une quinzaine d’assaillants sont apparus. Ils auraient alors ouvert le feu, tuant trois personnes dont deux policiers. Deux autres membres des forces de l’ordre ont été blessés. Un militaire a quant à lui pu abattre l’un des assaillants. RFI

Cameroun: le président Biya dénonce les « attaques
Le Cameroun est « victime des attaques à répétition d’une bande de terroristes » sécessionnistes, a dénoncé le président camerounais Paul Biya, après la mort de six militaires tués depuis mardi en zone anglophone par des séparatistes présumés. « J’ai appris avec émotion l’assassinat de quatre militaires camerounais et de deux policiers dans le sud-ouest de notre pays », a déclaré jeudi soir M. Biya, à son retour du 5e sommet Europe-Afrique à Abidjan. « Je pense que les choses sont désormais parfaitement claires pour tout le monde: le Cameroun est victime des attaques à répétition d’une bande de terroristes se réclamant d’un mouvement sécessionniste », a-t-il accusé. Slate

Emmanuel Macron au Ghana : la main tendue à l’Afrique anglophone
Après le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire, Emmanuel Macron termine sa tournée africaine, jeudi, par une visite éclair au Ghana, une première pour un président français. Signe de sa volonté d’ouverture au-delà du monde francophone. Pour la première fois, un chef d’État français se rend en visite officielle au Ghana, petit pays anglophone ouest-africain. Ce choix « illustre notre approche continentale et notre ambition de nouer des liens avec l’Afrique anglophone », explique-t-on à l’Élysée. France 24

Nigeria: le business des « faiseurs de miracles » contre le sida
Blessing a voulu y croire. Au-delà du bon sens, parce que c’était son « dernier espoir ». En voyant une annonce sur Facebook qui promettait de la guérir du sida, elle a cliqué. Et bien failli se laisser avoir. C’était il y a quelques mois. Cette Nigériane de 30 ans – son prénom a été changé – crée alors un faux profil sur le réseau social, et prend contact avec ce « guérisseur traditionnel » très bien connecté aux nouvelles technologies. Pour 100.000 nairas (232 euros), on lui propose une potion à base de plantes qui éradiquera « à 100% » la maladie. La jeune femme hésite, demande à rencontrer en personne son bienfaiteur. Avant de se heurter à une réponse claire: il lui envoie son numéro de compte bancaire. TV5

Esclavage en Libye, le casse-tête du rapatriement des migrants
« Rapatrier tous les migrants de Libye »: l’objectif fixé au sommet Europe-Afrique est des plus complexes dans un pays en proie à l’anarchie, face à des réseaux organisés de trafiquants d’être humains et alors que les migrants sont difficiles à recenser. Quelque 3.800 personnes vont être rapatriées d’urgence dans les prochains jours, a annoncé Moussa Faki Mahamat, le président de la Commission de l’Union africaine (UA), soulignant qu’il s’agissait là des seuls migrants se trouvant dans un camp près de Tripoli, la zone la plus facile d’accès, alors que la Libye est ravagée par des guerres intestines, et infestée de groupes armés aux buts politiques, religieux ou simplement crapuleux. Ces 3.800 sont un grain de sable par rapport à l’immensité de la tache dans le désert libyen. TV5

Afrique. La guerre discrète des Touaregs de Libye
Au fin fond du Sahara, une tribu touarègue autochtone – discriminée par l’ancien dictateur libyen Muammar Kadhafi – se bat avec de vieux voisins pour trouver sa place dans la Libye postrévolutionnaire. Installés au cœur du désert libyen, à proximité d’importants champs pétrolifères et de profitables routes de contrebande, les Touaregs se retrouvent sans le sou et isolés sur ce territoire prisé, situé à des centaines de kilomètres de la capitale libyenne. Le cœur de cette bataille se situe dans la ville-oasis d’Ubari. Ici, les Touaregs s’opposent à de vieux voisins dans une guerre de pouvoir et de ressources – une lutte instrumentalisée par le gouvernement et des intérêts étrangers. Courrier International

En Ouganda, le spectre de la guerre civile sud-soudanaise
C’est d’un conteneur exigu, ­surmonté d’une antenne de radio, que la voix de Martin Okudi résonne dans les camps du ­district d’Adjumani, dans le nord de l’Ouganda. L’animateur de la station Usalama diffuse des programmes destinés à faciliter l’intégration des réfugiés sud-soudanais et à pacifier les esprits. Car si les exilés arrivent souvent sans bagages, ils apportent avec eux traumatismes et rancœurs. « Les chefs des communautés dinka et nuer [les deux principales ethnies en guerre au Soudan du Sud] s’asseyent autour de la table, explique Martin Okudi. Au micro, ils dialoguent de paix, de réconciliation ou de pardon. » Une gageure dans ce conflit très meurtrier (300 000 morts, selon des experts). Cette initiative est l’une des mesures prises par les autorités pour parer aux risques d’importation de la guerre civile sud-soudanaise. Le Monde

Corruption : Zuma devrait témoigner devant les députés
L’étau se resserre de plus en plus autour de Jacob Zuma visé dans une affaire de corruption. Le président de l’Afrique du Sud, Jacob Zuma, devrait témoigner devant une commission parlementaire dans le cadre d’une affaire de corruption s’il était amené à être sollicité, selon le vice-président, Cyril Ramaphosa. Il a déclaré aux journalistes que Nelson Mandela avait créé un précédent lorsqu’il a comparu devant le tribunal en 1998 pour répondre à des questions sur sa décision de créer une commission d’enquête sur les allégations de corruption et de racisme dans le rugby. M. Ramaphosa a déclaré que « Nelson Mandela cherchait à démontrer que même si vous êtes chef de l’État et chef du gouvernement, vous ne devriez jamais être au-dessus des lois ».  BBC

Le drame de Sidi Boulaalam, dur rappel à la réalité pour le « nouveau » Maroc
En matière de montres, Abdelkabir Al-Hadidi est un imam qui a du goût. La sienne se laisse deviner sous les manches de sa djellaba beige finement brodée. Massive, noire et dorée, elle ne détonne pas avec ce que l’on sait de l’homme, prédicateur dans un quartier huppé de Casablanca. Un peu plus avec le décor : Sidi Boulaalam, commune rurale de quelque 8 000 habitants, perdue entre Essaouira et Marrakech, où l’on se déplace encore en carriole dans un paysage de rocaille à peine troublé par quelques chèvres et moutons. Assis devant le local de son association, M. Al-Hadidi, la cinquantaine, barbe taillée en collier, reçoit comme un notable, avec courtoisie, et sert lui-même le thé sur une table basse en marqueterie. « C’est une région très pauvre, sans activité économique. Cette année, la sécheresse risque d’aggraver la situation et, de toute façon, la terre n’est pas très fertile, explique-t-il. On sait que l’Etat ne peut pas tout faire, on ne va pas rester les bras croisés. C’est notre devoir et notre nature de Marocains de nous entraider. » Le Monde