La stabilité du Soudan du Sud dépend du contrôle de la « classe armée »


Au cours de cet entretien avec le Centre d’études stratégiques de l’Afrique, le Dr Majak D’Agoot évalue les défis sous-jacents à la stabilité du Soudan du Sud, le plus jeune État du monde. Dr D’Agoot cite l’émergence dysfonctionnelle d’une classe politique dominante qui utilise sa position hiérarchique, la violence, la corruption et l’origine ethnique pour conserver le pouvoir. L’intégration de cette classe politique dès le début de l’Accord de paix global de 2005 qui a engagé le Soudan du Sud sur la voie de l’indépendance a freiné la croissance du développement démocratique, économique et politique, ainsi que le dialogue national qui pourrait construire une identité nationale unificatrice.

Pour que le Soudan du Sud puisse avancer, l’influence de cette « classe armée » devra être mise sous contrôle et l’environnement politique devra être remodelé de manière à ce que les armes ne soient plus un facteur important dans la détermination des résultats politiques dans le pays. Sans cette mesure de contrôle, le Soudan du Sud continuera à faire face à des affrontements prolongés entre milices agissant pour le compte d’acteurs politiques plaçant leurs intérêts personnels avant tout.

Le rétablissement d’un équilibre politique fonctionnel au Soudan du Sud nécessitera un arrangement provisoire pour redonner au gouvernement central son rôle approprié, y compris le monopole de la force. Pour ce faire, un engagement international sérieux et soutenu est nécessaire dans la mesure où l’histoire nous montre que les accords de paix reposent sur des garants extérieurs jusqu’à ce que le processus ait été consolidé.