Le 7 décembre 2016, les Ghanéens vont voter à la septième élection générale du pays depuis le retour du multipartisme en 1992, lorsque le Ghana fit sa transition d’un régime militaire à un régime civil. Le Ghana est considéré comme l’une des démocraties les plus matures en Afrique. La limite des mandats présidentiels est fermement en place. Le pouvoir politique a pacifiquement alterné entre les deux principaux partis du pays, le Congrès National Démocratique (NDC) et le Nouveau Parti Patriotique (NPP). Les contentieux électorauxl ont généralement été résolus par la commission électorale ou devant les tribunaux et non par des moyens violents.
Le Ghana est souvent loué pour sa stabilité, la paix et le développement démocratique. Pour être juste, une grande partie de cet éloge est méritée, mais la démocratie est un combat continu. Alors que l’élection de 2012 s’est relativement bien déroulée, cela ne signifie pas nécessairement que cela sera le cas cette année. Et même si le Ghana a déjà tenu six élections réussies; pacifiquement transféré le pouvoir politique entre les partis à deux reprises, du NDC au NPP en 2000 et de nouveau au NDC en 2008; et surmonté de profondes divisions concernant la crédibilité de la Commission électorale , la dynamique pré-élections de décembre suggère que les choses pourrait être différentes.
Avec un peu moins de deux mois avant le scrutin, plusieurs signes indiquent que, malgré les antécédents du Ghana, les problèmes d’organisation et de procédure pourraient entacher les prochaines élections plus sévèrement que par le passé. Deux préoccupations particulières sont les plus importantes: La première est le résultat des controverses qui ont endommagé la réputation de deux acteurs électoraux clés, la commission électorale et le pouvoir judiciaire. La seconde implique la crédibilité des dispositions actuellement en place pour la sécurité des élections. Chacun de ces facteurs pourrait laisser présager une saison électorale tendue. La combinaison des deux, peind un tableau plutôt alarmant.
Dorina Bekoe du Centre d’études stratégique de l’Afrique et Stephanie Burchard analysent les perspectives des prochaines election au Ghana dans le World Politics Review.