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Motivés par des intérêts économiques, des rivalités et l’ambition de devenir une puissance régionale dominante, les Émirats arabes unis, le Royaume d’Arabie saoudite et la Turquie sont devenus, ces dernières années, les principales sources de capitaux, d’engagement du secteur privé et de flux d’armes vers l’Afrique de l’Est. Si l’on ajoute à cela les engagements accrus du Qatar et du Koweït, cela représente environ 75 milliards de dollars d’investissements pour l’Afrique de l’Est au cours des dernières années. Ces États du Golfe (et la Turquie) sont donc de plus en plus étroitement liés aux économies, aux opérations portuaires, à la politique et aux forces de sécurité de l’Afrique de l’Est, ce qui a des conséquences considérables pour les quelque 415 millions de citoyens de la région.
Les États du Golfe et la Turquie sont de plus en plus étroitement liés aux économies, aux opérations portuaires, à la politique et aux forces de sécurité de l’Afrique de l’Est.
Ces engagements mettent en évidence les fortes disparités politiques et économiques entre les régions. Le revenu moyen par habitant des investisseurs des pays du Golfe est 22 fois supérieur à celui des pays ciblés d’Afrique de l’Est. De plus, la région de l’Afrique de l’Est est en proie à l’instabilité, 9 des 12 pays de la région étant confrontés à des conflits armés. Cette fragilité a parfois été amplifiée par les rivalités entre les États du Golfe, comme en témoigne le Soudan, où les acteurs régionaux soutiennent des camps opposés dans le conflit armé.
Afin de mieux comprendre l’ampleur, les points focaux et les différentes approches de ces acteurs régionaux, cette étude dresse une carte des principaux investissements déclarés et des actifs détenus par les acteurs respectifs, par pays et par secteur.
Points forts
- Les Émirats arabes unis (EAU) sont de loin l’acteur régional le plus engagé en Afrique de l’Est, avec des projets estimés à 47 milliards de dollars. Cela représente environ 60 % de tous les flux de capitaux de la région du Golfe vers l’Afrique de l’Est et contribue à faire des Émirats arabes unis la quatrième source de capitaux en Afrique, après l’Union européenne, la Chine et les États-Unis.
- Les Émirats arabes unis se distinguent également par l’ampleur de leurs engagements : ils maintiennent des investissements actifs dans les 12 juridictions africaines de la région et dans les six secteurs pris en considérations – infrastructures, énergie, exploitation minière, développement portuaire, agriculture et sécurité. Par exemple, les Émirats arabes unis sont engagés dans chacun de ces secteurs en Somalie, au Somaliland, au Soudan et en Tanzanie.
- Les Émirats arabes unis sont de loin le premier investisseur parmi les acteurs régionaux au Soudan, avec des investissements estimés à 22 milliards de dollars pour des initiatives non liées à la sécurité. Cela représente environ 90 % de tous les investissements des États du Golfe au Soudan.
Les Émirats arabes unis sont de loin l’acteur régional le plus engagé, leurs investissements représentent en effet environ 60 % de tous les flux de capitaux de la région du Golfe vers l’Afrique de l’Est.
- Tous les acteurs régionaux pris en considération ont un certain niveau d’engagement économique au Soudan, ce qui en fait le pays d’Afrique de l’Est avec la plus grande portée et le plus grand volume d’engagement régional. Étant donné les enjeux, la plupart d’entre eux fourniraient également des armes aux combattants au Soudan, bien que des chiffres concrets sur ces engagements sécuritaires ne soient pas aisément disponibles.
- L’Arabie saoudite a investi environ 15,6 milliards de dollars en Afrique de l’Est, principalement dans les secteurs de l’énergie, des infrastructures et de l’agriculture. Cette dernière est pratiquement absente dans le domaine de la sécurité, à l’exception notable du Soudan et de Djibouti.
- Le point central des engagements de l’Arabie saoudite en Afrique de l’Est• tant en termes de valeur (13 milliards de dollars) que d’ampleur des investissements• est Djibouti. Les investissements saoudiens représentent environ 90 % de l’ensemble des flux financiers provenant des États du Golfe à Djibouti, ce qui souligne le fait que Riyad considère Djibouti comme une porte d’entrée pour renforcer ses liens en Afrique de l’Est.
- Djibouti se distingue également par l’ampleur de l’engagement de presque tous les acteurs régionaux. Avec près de 14 milliards de dollars d’investissements de la part des États du Golfe, Djibouti (1,1 million d’habitants) bénéficie du plus haut niveau d’investissement par habitant en Afrique de l’Est, cela reflète sa position stratégique sur le détroit de Bab al Mandab.
- La Turquie est un acteur de plus en plus important en Afrique de l’Est, avec des investissements dans 9 des 12 pays de la région. Bien que située en dehors du Golfe, les engagements de la Turquie se sont manifestés parallèlement à ceux des États du Golfe. La Tanzanie, l’Éthiopie, la Somalie et le Soudan sont les pays où la Turquie est la plus active, notamment en Tanzanie où elle est l’acteur régional le plus engagé. La Turquie se distingue également par l’importance qu’elle accorde à la sécurité en Afrique de l’Est, avec des initiatives de sécurité dans huit des neuf pays dans lesquels la Turquie est présente.
Acteurs du Golfe
Émirats arabes unis
Depuis la récession économique mondiale de 2008-2009, les Émirats arabes unis ont considérablement réorienté leur stratégie géopolitique vers le continent africain, notamment en Afrique de l’Est.
- Les engagements émiratis s’étendent à tous les pays de la région de l’Afrique de l’Est, la plupart de ces investissements étant menés par le Fonds d’Abu Dhabi pour le développement (ADFD).
- Le Soudan est le principal pays cible des Émirats arabes unis en Afrique de l’Est, avec environ 22 milliards de dollars d’engagements émiratis (bien que beaucoup d’entre eux soient suspendus en raison du conflit). Ce total représente environ la moitié du portefeuille des EAU en Afrique de l’Est et comprend des engagements dans chacun des six secteurs considérés.
- Le Soudan du Sud est le deuxième récipiendaire des investissements émiratis, principalement axés sur un accord pétrolier évalué à 13 milliards de dollars. L’Ouganda arrive en troisième position avec 6,6 milliards de dollars d’investissements dans les secteurs du pétrole et du raffinage de l’or.
- Cela coïncide avec le fait que l’énergie est le premier secteur d’investissement émirati en Afrique de l’Est (avec 19,3 milliards de dollars d’accords), suivi par l’agriculture (11,9 milliards de dollars), le développement portuaire (7,3 milliards de dollars) et les infrastructures (5,9 milliards de dollars).
Les Émirats arabes unis sont devenus l’un des sponsors les plus actifs des initiatives de sécurité, y compris les transferts d’armes, le financement direct et la coopération militaire en Afrique de l’Est.
- Bien que les chiffres financiers exacts ne soient pas rendus publics, les Émirats arabes unis sont devenus l’un des principaux contributeurs financiers aux initiatives de sécurité (transferts d’armes, financement direct et coopération militaire) en Afrique de l’Est parmi les acteurs régionaux. Les Émirats arabes unis sont présents dans le secteur de la sécurité dans 8 des 12 pays de la région.
- Le développement des infrastructures portuaires est un élément essentiel de la stratégie émiratie en Afrique de l’Est. Elle est étroitement liée à DP World, la société émiratie de gestion portuaire mondiale. Par l’intermédiaire de DP World, les Émirats arabes unis ont conclu des accords de développement portuaire dans au moins six pays, à l’instar du Djibouti, de l’Érythrée, du Rwanda, de la Somalie, du Somaliland et de la Tanzanie, avec un accord en négociation au Soudan.
- Les Émirats arabes unis dépendent des importations pour 85 % de leurs produits agricoles, ce qui fait de la sécurité alimentaire une priorité stratégique. . En Afrique de l’Est, le Soudan a été le point focal de cet intérêt pour l’agriculture, attirant 10,2 milliards de dollars d’investissements émiratis.
Total des investissements des EAU en Afrique de l’Est | |
---|---|
Burundi | $6.3 millions |
Djibouti | $685 millions |
Érythrée | $189,5 millions |
Éthiopie | $2,3 milliards |
Kenya | $828,5 millions |
Rwanda | $78,8 millions |
Somalie | $612,9 millions |
Somaliland | $539 millions |
Soudan du Sud | $13 milliards |
Soudan | $21,9 milliards |
Tanzanie | $736,8 millions |
Ouganda | $6,6 milliards |
Total | $47,4 milliards |
Investissements des EAU par secteur | |
---|---|
Secteur | Valeur |
Infrastructure | $5,9 milliards |
Énergie | $19,3 milliards |
Exploitation minière | $2,7 milliards |
Développement des ports | $7,3 milliards |
Agriculture | $11,9 milliards |
Sources : Données sur les investissements et les actifs tirées des rapports annuels du Fonds d’Abu Dhabi pour le développement (ADFD), DP World, DP World News, Masdar, Amea Power, Emirates News Agency, International Renewable Energy Agency, Africa Energy Portal, Chatham House, SIPRI, SIPRI Département du Trésor des États-Unis, Rapport du laboratoire de recherche humanitaire de l’université de Yale ; Rapport du groupe d’experts des Nations unies sur la RDC (2019) ; Rapport du groupe d’experts des Nations unies sur le Soudan (2024), Center for Advanced Defense Studies, Services d’information de l’État égyptien, Ministère de l’agriculture du Rwanda, Autorité des ports et de la zone franche de Djibouti, Gulf Research Center et d’autres médias internationaux et régionaux : 3ayin, AGBI, Africa Business, Africa Defense Forum, Africa News, AgriInsite, Al-Monitor, Arab News, Arab News Somaliland Report, Arabina Business, BBC, Bloomberg, Construction News, Critical Threat, Daily Monitor Uganda, Economy Middle East, Emirates News Agency, Emirati Streit Group, Ambassade du Rwanda aux EAU, Farmland Grab, Financial Times, France 24, Fresh Del Monte, FTL Somalia, Global Highways, Grain, Gulf Research Center, Human Rights Concerns in Eritrea, IPP Media-The Guardian, KenyansCo, LinkedIn, Logistics Update Africa, Madote Eritrea, Middle East Construction News, Nations, New Vision, Next is Africa, NS Energy, Pulse Uganda, Renewal Africa, Reuters, Saba Net, Solar Financed, Somali Dispatch, Somali Forum, Somaliland Reporter, Sudan Independent, Sudan Tribune, The Africa Report, The Citizen, The Citizens Co, The Independent, The Maritime Standard, The Reporter Ethiopia, The Wall Street Journal, UAE Times et Zawya.
Notes:
Le total des investissements et des actifs est dérivé du montant déclaré par l’ADFD et des rapports d’investissement supplémentaires.
La valeur financière de certains projets n’est pas publiquement disponible et n’est donc pas incluse dans le total.
La valeur des projets suspendus est incorporée dans le total pour représenter les intérêts financiers en jeu.
Le soutien au secteur de la sécurité est répertorié sur la base d’informations publiquement disponibles, mais il n’est pas exhaustif. Les valeurs ne sont pas incluses dans le total.
Les projets en attente comprennent les accords signés qui n’ont pas encore été concrétisés. Les valeurs de ces projets ne sont pas incluses dans le total.
Royaume d’Arabie saoudite
- Le Royaume d’Arabie saoudite (KSA) possède un portefeuille d’investissements en Afrique de l’Est estimé à 15,6 milliards de dollars, répartis dans 11 des 12 pays de la région (à l’exception du Soudan du Sud).
- Les activités saoudiennes en Afrique de l’Est se concentrent sur le secteur des infrastructures où l’Arabie saoudite maintient un minimum de 100 millions de dollars d’investissements et au moins six projets en cours dans sept pays. Il s’agit d’une série d’initiatives dans les domaines des routes, des hôpitaux, de l’assainissement et des communications.
- Le principal mécanisme d’investissement de l’État saoudien dans la région est le Fonds de développement saoudien (SDF). L’État du Qatar fournit également des financements et des prêts aux pays africains par l’intermédiaire de la Banque islamique de développement, dans laquelle l’État du Qatar détient une participation de 23,5 %.
Les engagements saoudiens sont fortement concentrés à Djibouti. Les 13 milliards de dollars investis à Djibouti représentent plus de 80 % des engagements de l’Arabie saoudite dans la région.
- En termes d’échelle, les engagements saoudiens sont fortement concentrés à Djibouti. Les 13 milliards de dollars investis à Djibouti représentent plus de 80 % des engagements de l’Arabie saoudite dans la région. Le point focal de ces investissements est la raffinerie Djibouti Damerjog International Park, d’une valeur de 12,7 milliards de dollars, construite par la société Aiyal Petroleum and Energy Company, qui devrait être l’une des plus grandes raffineries d’Afrique de l’Est.
- Un autre pilier de l’engagement de l’Arabie saoudite à Djibouti est la création d’une cité logistique saoudienne• une installation de 120 000 mètres carrés avec un bail de 92 ans qui constituera une plaque tournante pour le commerce et les échanges saoudiens avec Djibouti et la région. L’Arabie saoudite négocie également l’établissement d’une base militaire à Djibouti (également avec un bail de 92 ans).
- Hormis Djibouti, l’engagement de l’Arabie saoudite dans le secteur de la sécurité est particulièrement limité dans la région (à l’exception du Soudan, où l’Arabie saoudite serait un important bailleur de fonds des forces armées soudanaises (SAF)).
Total des investissements de l’Arabie saoudite en Afrique de l’Est | |
---|---|
Burundi | $160 millions |
Djibouti | $13 milliards |
Érythrée | $61 millions |
Éthiopie | $365 millions |
Kenya | $162 millions |
Rwanda | $168 millions |
Somalie | $93 millions |
Somaliland | N/A |
Soudan du Sud | N/A |
Soudan | $1 milliard |
Tanzanie | $105 millions |
Ouganda | $403 millions |
Total | $15,6 milliards |
Investissements de l’Arabie saoudite par secteur | |
---|---|
Secteur | Valeur |
Infrastructure | $2 milliards |
Énergie | $13 milliards |
Exploitation minière | N/A |
Développement des ports | $50 millions |
Agriculture | $433 millions |
Sources : Données tirées du rapport annuel du Fonds saoudien pour le développement et d’autres médias internationaux et régionaux, Autorité du port et de la zone franche de Djibouti : Alarabiya, Arab News, Addis Insight, AGBI, All Africa, Business and Human Rights Resource Center, Dabanga Sudan, Facility for Talo and Leadership (FTL Somalie), Farm Grab, Financial Times, The Guardian, Horn Tribune, KP Press, Leaders MENA, Reuters, Somaliland Chronicles et WaryaTV.
Notes:
Le total des investissements et des actifs est calculé à partir du montant déclaré par le FSD et des rapports d’investissement supplémentaires.
La valeur financière de certains projets n’est pas publiquement disponible et n’est donc pas incluse dans le total.
La valeur des projets suspendus est incorporée dans le total pour représenter les intérêts financiers en jeu.
Le soutien au secteur de la sécurité est répertorié sur la base d’informations publiquement disponibles, mais il n’est pas exhaustif. Les valeurs ne sont pas incluses dans le total.
Les projets en attente comprennent les accords signés qui n’ont pas encore été concrétisés. Les valeurs de ces projets ne sont pas incluses dans le total.
Turquie
La Turquie est présente dans presque tous les secteurs en Somalie et au Soudan.
- La Turquie dispose de divers engagements en Afrique de l’Est, avec des projets en cours dans 9 des 12 pays, pour un total d’investissements estimé à 6 milliards de dollars (sans compter les engagements sécuritaires). Dans cinq de ces pays, les investissements de la Turquie dépassent 500 millions de dollars. Il s’agit notamment de grands projets ferroviaires en Éthiopie, en Tanzanie et en Ouganda.
- La Turquie est présente dans presque tous les secteurs en Somalie et au Soudan. En Somalie, les engagements de la Turquie se distinguent par le fait qu’elle a assumé des rôles de propriétaire, obtenant des participations significatives dans les projets dans lesquels elle investit. Au Soudan, la Turquie a négocié un bail de 99 ans pour le port de Sawakin (à 50 kilomètres au sud de Port-Soudan), ainsi que divers accords concernant le pétrole, l’or et l’exploitation minière.
- La Turquie s’est distinguée parmi les acteurs régionaux par ses engagements importants dans le secteur de la défense, avec des initiatives dans le secteur de la sécurité en cours dans huit pays d’Afrique de l’Est. Cela comprend le déploiement de troupes, la formation, le soutien de bases militaires, l’aide à la construction de la marine somalienne et la fourniture de matériel.
- La Turquie s’est imposée comme un leader sur le marché des drones (UAV), contrôlant 65 % des ventes mondiales, et fournissant des drones à 5 des 12 pays d’Afrique de l’Est : Djibouti, l’Éthiopie, le Kenya, la Somalie et le Soudan. Des négociations sont également en cours pour que la Turquie établisse une usine d’assemblage d’artillerie et de drones en Ouganda.
- La Turquie a investi 4,5 milliards de dollars dans des projets d’infrastructure en Afrique de l’Est. La moitié des pays de la région reçoivent un soutien financier ou technique de la Turquie pour des projets tels que la construction de routes et de chemins de fer. La Tanzanie et l’Éthiopie ont été les principaux partenaires de ces projets, obtenant chacune près de 2 milliards de dollars d’investissements turcs pour les infrastructures.
Total des investissements turcs en Afrique de l’Est | |
---|---|
Burundi | N/A |
Djibouti | $20 millions |
Érythrée | N/A |
Éthiopie | $1,7 milliards |
Kenya | $760 millions |
Rwanda | $520 millions |
Somalie | $220 millions |
Somaliland | N/A |
Soudan du Sud | $105 millions |
Soudan | $758 millions |
Tanzanie | $1,9 milliards |
Ouganda | $131 millions |
Total | $6 milliards |
Investissements turcs par secteur | |
---|---|
Secteur | Valeur |
Infrastructure | $4,5 milliards |
Énergie | $450 millions |
Exploitation minière | N/A |
Développement des ports | $870 millions |
Agriculture | $133 millions |
Sources : Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI), Policy Center for the New South, Chatham House-Gold and War in Sudan, Office of the Prime Minister of Somalia, Human Rights Watch, Future for Advanced Research & Studies, Anadolu Ajansi (AA), Atlantic Council, et d’autres médias internationaux et régionaux : Addis Standard, Africa Intelligence, Associated Press (AP) News, Capital FM, CGTN Africa, Construction Today, ConstructionHQ World, Daily Press, Daily Sabah, DAR Consultancy, Defense News, Defense Web, Deutsche Welle News (DW), DR Consultation, ENA Reliable News Source, Ethiopian Rail Cooperation, Fana Broadcasting Corporation, France 24, Garowe Online, Global Data Points, The Guardian, The Guardian (IPP Media), Habari Kenya, Hiiraan, Kenya Foreign Policy, KT Press, Logistics Business Africa, Military Africa, Nation Africa, Nations Africa, News Central Africa, Nordic Monitor, Pulse Uganda, Railway Supply, Reuters, Stadium D, Steel Radar, Sudan Now, Sudan Tribune, The Africa Report, The Guardian, TIKA, Turkiye Today et Uganda Investment.
Notes:
La valeur financière de certains projets n’est pas publiquement disponible, ils ne sont donc pas inclus dans le total.
La valeur des projets suspendus est incorporée dans le total pour représenter les intérêts financiers en jeu.
Le soutien au secteur de la sécurité est répertorié sur la base d’informations publiquement disponibles, mais il n’est pas exhaustif. Les valeurs ne sont pas incluses dans le total.
Les projets en attente comprennent les accords signés qui n’ont pas encore été concrétisés. Les valeurs de ces projets ne sont pas incluses dans le total.
Qatar
L’engagement le plus important du Qatar en Afrique de l’Est sur le plan financier se situe au Rwanda.
- L’engagement le plus important du Qatar en Afrique de l’Est se situe au Rwanda, où Qatar Airways a engagé 1,3 milliard de dollars pour la construction de l’aéroport international de Bugesera (à 40 kilomètres au sud de l’aéroport international de Kigali). Qatar Airways détiendra une participation de 60% dans l’aéroport et négocie actuellement l’acquisition d’une participation de 49 % dans RwandAir. Ces engagements représentent les trois quarts des investissements du Qatar en Afrique de l’Est.
- En dehors du Rwanda, le Qatar s’est engagé sur plusieurs fronts en Afrique de l’Est, avec des investissements dans 8 des 12 pays de la région. Ces engagements concernent presque exclusivement les secteurs de l’infrastructure et de l’agriculture, notamment l’eau, les routes, les hôpitaux et les projets de bâtiments municipaux. Le Qatar a par ailleurs un projet agricole de 40 000 hectares en attente avec le Kenya dans le delta du fleuve Tana.
- Le Qatar serait également un soutien financier et matériel des Forces armées soudanaises dans le conflit armé qui sévit au Soudan.
Sources : Qatar Fund for Development, Qatar Fund, RelifeWeb, Programme de l’Union africaine pour le développement des infrastructures (AU-PIDA), Chatham House, Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), Gulf Research Center, Ministère des Affaires étrangères du Rwanda, Qatar Chambers, Qatar Fund ; et d’autres médias internationaux et régionaux : Ahram, Al Jazeera, All Africa, Arab News, Arab Times, Ayin Network, Bloomberg, Chanzo, Doha News, Elsewedy Electric, ENA Reliable News Source, Fana, Farmland Grab, Financial Times, Gulf Times, Hiiraan, Monitor Ouganda, New Vision, Qatar Mining, Qatar Tribune, Radio Tamazuj, Reuters, l’ambassade du Rwanda au Qatar, RwandainQatar, SONNA Somali National News Agency, Sudan Tribune, Tasnim News Agency, The Atlantic, The Conversation, The News Times et Wardheer News.
Notes:
La valeur financière de certains projets n’est pas publiquement disponible, ils ne sont donc pas inclus dans le total.
La valeur des projets suspendus est incorporée dans le total pour représenter les intérêts financiers en jeu.
Le soutien au secteur de la sécurité est répertorié sur la base d’informations publiquement disponibles, mais il n’est pas exhaustif. Les valeurs ne sont pas incluses dans le total.
Les projets en attente comprennent les accords signés qui n’ont pas encore été concrétisés. Les valeurs de ces projets ne sont pas incluses dans le total.
Koweït
- Le Koweït détient des investissements dans sept pays d’Afrique de l’Est, répartis dans des projets d’infrastructure, de développement portuaire et d’agriculture.
- La plus grande initiative du Koweït dans la région est un accord de 500 millions de dollars pour la gestion et le développement du port somalien de Barawe, dans l’État du Sud-Ouest.
Sources : Fonds koweïtien pour le développement économique arabe (KFAED), RelifeWeb, Programme de l’Union africaine pour le développement des infrastructures (AU-PIDA), Chatham House, Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), Centre de recherche du Golfe, Ministère des Affaires étrangères du Rwanda ; et d’autres médias internationaux et régionaux : Ahram, Al Jazeera, All Africa, Arab News, Arab Times, Ayin Network, Bank of Bahrain and Kuwait, Bloomberg, Chanzo, Daily, Doha News, Elsewedy Electric, ENA Reliable News Source, Fana, Farmland Grab, Financial Times, Gulf Times, Hiiraan, Monitor Ouganda, New Vision, Radio Tamazuj, Reuters, SONNA Somali National News Agency, Sudan Tribune, Tasnim News Agency, The Atlantic, The Conversation, The News Times et Wardheer News.
Notes:
La valeur financière de certains projets n’est pas publiquement disponible, ils ne sont donc pas inclus dans le total.
La valeur des projets suspendus est incorporée dans le total pour représenter les intérêts financiers en jeu.
Le soutien au secteur de la sécurité est répertorié sur la base d’informations publiquement disponibles, mais il n’est pas exhaustif. Les valeurs ne sont pas incluses dans le total.
Les projets en attente comprennent les accords signés qui n’ont pas encore été concrétisés. Les valeurs de ces projets ne sont pas incluses dans le total.
Pays d’Afrique de l’Est
Burundi
L’Arabie saoudite est de loin le plus grand investisseur des pays du Golfe au Burundi, avec environ 160 millions de dollars investis dans la construction de routes, d’hôpitaux et d’institutions professionnelles.
Djibouti
L’Arabie saoudite est également le premier État du Golfe à investir à Djibouti, avec un engagement d’environ 13 milliards de dollars. Elle est concentrée dans une raffinerie de pétrole d’une valeur de 12,7 milliards de dollars. D’une superficie de 300 hectares et d’une capacité prévue de 300 000 barils par jour, la raffinerie serait l’une des plus importantes d’Afrique de l’Est. Ce projet s’accompagne de la création et de la gestion d’une importante plateforme logistique dans le cadre d’un bail d’une durée de 92 ans au sein de la zone franche internationale de Djibouti. L’Arabie saoudite a également investi dans le développement des ports de Djibouti City et de Tadjourah, tout en négociant une base militaire dans ce pays géographiquement vital qui borde le détroit de Bab al Mandab.

Cérémonie d’inauguration de la zone de libre-échange internationale de Djibouti en 2018. (Photo : AFP/Yasuyoshi Chiba)
Les Émirats arabes unis ont investi environ 685 millions de dollars dans les infrastructures, l’énergie et les opérations portuaires à Djibouti. Il s’agit notamment d’un contrat de 30 ans signé en 2006 avec la société émiratie DP World pour la construction et la gestion du port de Doraleh, le plus grand et le plus sophistiqué du pays. Cependant, le gouvernement de Djibouti a annulé l’accord en 2018, affirmant que le contrat violait la souveraineté de Djibouti. En attendant la résolution des procès en cours, Doraleh a été exploité par la société gouvernementale Doraleh Container Terminal Management Company et par China Merchants Port Holdings. Les Émirats arabes unis conservent quant à eux 90 % des parts de l’installation de stockage de liquides Horizon Djibouti Terminals.
La Turquie est l’un des principaux partenaires de Djibouti en matière de sécurité régionale. Elle fournit des formations militaires, des véhicules blindés de transport de troupes et des drones TB2.
Érythrée

Le port d’Assab en Érythrée. (Photo : FilmFixers)
Les rôles des EAU et de l’Arabie saoudite en tant que garants de l’accord de paix de 2018 entre l’Éthiopie et l’Érythrée ont permis de renforcer leurs engagements avec l’Érythrée. Les Émirats arabes unis ont investi environ 190 millions de dollars dans des projets de transport et d’énergie. Les Émirats arabes unis ont également conclu un accord de location de 30 ans pour l’utilisation du port d’Assab. Le port a servi de base militaire dans le cadre des efforts déployés par les Émirats arabes unis et les États du Golfe pour repousser les avancées des Houthis pendant la guerre civile au Yémen. Bien que les Émirats arabes unis aient réduit leurs opérations militaires à Assab depuis 2021, cette région reste un centre de coordination de la coopération militaire avec l’Érythrée.
L’engagement de l’Arabie saoudite en Érythrée, estimé à 61 millions de dollars, s’est diversifié dans des projets routiers, de production d’électricité et agricoles.
Le Qatar a soutenu l’Érythrée par le biais d’un prêt de 230 millions de dollars de la Banque Nationale et de projets routiers.
Éthiopie
Avec une population estimée à 130 millions d’habitants et une économie dynamique, l’Éthiopie est un partenaire attrayant pour de nombreux acteurs des États du Golfe. Les Émirats arabes unis ont noué des liens particulièrement étroits avec l’Éthiopie, s’engageant à verser 2,3 milliards de dollars en soutien financier, en énergie renouvelable et en projets d’infrastructure. Il s’agit notamment d’un projet de 400 millions de dollars pour la construction du réseau routier vers le port de Berbera au Somaliland, dans le cadre des efforts déployés par l’Éthiopie, un pays enclavé, pour diversifier sa dépendance à l’égard des ports de Djibouti par lesquels l’Éthiopie fait actuellement transiter 90 % de ses échanges commerciaux. Les Émirats arabes unis ont également soutenu l’Éthiopie par des ventes d’armes, en lui fournissant 30 nouveaux véhicules blindés de transport de troupes.

Le projet ferroviaire Awash-Weldiya en Éthiopie fait partie des investissements de la Turquie dans le pays. (Photo : Yapi)
La Turquie est un autre acteur régional important qui a des intérêts en Éthiopie. Ceux-cici ont principalement porté sur le projet ferroviaire Awash-Weldiya, d’une valeur de 1,7 milliard de dollars, qui vise à relier les régions du nord de l’Éthiopie au réseau ferroviaire Addis-Abeba-Djibouti. La Turquie est également devenue un partenaire important de l’Éthiopie en matière de sécurité, grâce à la signature d’un accord de coopération militaire avec Addis en 2021 pendant le conflit avec le Tigré. La fourniture de drones par la Turquie au gouvernement éthiopien est considérée comme ayant joué un rôle déterminant dans le refoulement des forces tigréennes et dans l’accord de cessez-le-feu de 2022. Les liens sécuritaires étroits que la Turquie entretient également avec la Somalie en ont fait un médiateur de confiance dans la gestion des tensions entre la Somalie et l’Éthiopie, notamment en raison des efforts déployés par cette dernière pour établir un accès portuaire au Somaliland.
L’Arabie saoudite est un autre partenaire actif de l’Éthiopie. Ses investissements y sont estimés à 365 millions de dollars pour une série de projets dans les domaines des routes, de l’électricité, de l’eau et de l’assainissement.
Kenya

Signature de l’accord de coopération entre le Kenya et la Turquie dans le domaine de l’industrie de la défense lors de la Foire internationale de l’industrie de la défense 2023 à Istanbul. (Photo : KFP)
Les Émirats arabes unis sont le premier État du Golfe à investir au Kenya, en particulier dans le cadre du projet d’irrigation Galana Kulalu estimé à 800 millions de dollars qui prévoit la location de 250 000 acres de terres agricoles à trois entreprises des Émirats arabes unis. Cette initiative est complétée par un centre de données géothermique d’un milliard de dollars, cofinancé par G42, une entreprise émiratie spécialisée dans l’intelligence artificielle, et par Microsoft. Les Émirats arabes unis négocient également avec le Kenya l’extension de son chemin de fer à écartement standard Mombasa-Nairobi vers l’Ouganda et le Soudan du Sud. Le fonds souverain d’Abu Dhabi a quant à lui prévu d’investir 500 millions de dollars dans le secteur minier du Kenya.
L’engagement de la Turquie au Kenya s’est concentré sur son investissement de 760 millions de dollars dans la zone économique spéciale de Naivasha pour soutenir les usines produisant des matériaux de construction, des produits en papier et des meubles. La Turquie élargit également son partenariat de sécurité avec le Kenya en y incluant la fourniture de drones et un accord en attente pour des véhicules blindés de transport de troupes.
L’Arabie saoudite a des engagements diversifiés au Kenya, représentant 164 millions de dollars de projets routiers, d’infrastructures de santé, de centrales électriques et de soutien au secteur agricole.
Rwanda
Le Qatar est l’État du Golfe qui réalise l’investissement monétaire le plus important au Rwanda, Qatar Airways ayant engagé 1,3 milliard de dollars pour la construction du nouvel aéroport international de Bugesera. Qatar Airways prévoit d’utiliser le Rwanda comme plateforme régionale de fret.

Qatar Airways devrait détenir 49 % des parts de RwandAir. (Photo : Turkana)
La Turquie a également des engagements importants au Rwanda, principalement dans la construction de la centrale thermique de Gisagara et dans divers projets de rénovation de stades, pour un total de 520 millions de dollars. Reflétant les efforts de la Turquie pour se positionner en tant qu’acteur principal de la sécurité en Afrique de l’Est, la Turquie est devenue un important fournisseur d’armes au Rwanda, fournissant 178 véhicules blindés au cours des dernières années.
L’Arabie saoudite a investi environ 168 millions de dollars dans une série de projets au Rwanda, notamment la construction de routes, la réhabilitation d’hôpitaux et des initiatives d’électrification.
Les investissements des Émirats arabes unis au Rwanda sont relativement modestes (79 millions de dollars) et portent sur le développement d’infrastructures telles que des installations de traitement des eaux, des systèmes solaires hors réseau et des projets routiers. Toutefois, les Émirats arabes unis sont la principale destination des exportations d’or du Rwanda, estimées à 885 millions de dollars par an. Une grande partie de cet or proviendrait de la République démocratique du Congo (RDC).
Somalie
En raison de son long littoral, de sa situation stratégique et de son accès portuaire à l’océan Indien occidental et au golfe d’Aden, la Somalie fait l’objet d’une attention considérable de la part des acteurs des États du Golfe, malgré l’état de conflit quasi perpétuel dans lequel elle se trouve depuis 1991.
Les Émirats arabes unis se sont engagés à verser environ 613 millions de dollars à la Somalie dans le cadre d’une série de projets de développement portuaire et d’infrastructure. Le port de Boosaaso dans le Puntland, d’une valeur de 336 millions de dollars, et l’usine de sucre de Juba dans le Jubaland, pour lesquels les Émirats arabes unis ont accordé un allègement de la dette de 257 millions de dollars, en sont des exemples. Avec la découverte d’or dans le territoire contesté entre le Puntland et le Somaliland, les Émirats arabes unis ont investi dans les secteurs miniers des deux juridictions. La plupart des investissements émiratis en Somalie sont réalisés dans les différents États membres fédéraux, principalement le Puntland et le Jubaland. Néanmoins, les Émirats arabes unis ont également été une source importante de fournitures militaires, principalement des véhicules blindés, pour le gouvernement fédéral de Mogadiscio.
La Turquie est le principal partenaire de la Somalie en matière de sécurité régionale. Elle maintient une base militaire en Somalie et fournit des équipements militaires, notamment des hélicoptères d’attaque, des drones et des véhicules blindés pour le transport des troupes. La Turquie forme également les Forces de sécurité somaliennes, aide à sécuriser son littoral dans le cadre d’une force navale conjointe et fournit un soutien en matière de renseignement. En outre, la Turquie a réalisé d’importants investissements économiques en Somalie, pour un montant estimé à 220 millions de dollars pour la rénovation des ports de Mogadiscio et d’Hobyo. Les entreprises turques gèrent également l’aéroport international d’Aden Adde, dont elles détiennent 87 % des parts dans le cadre d’un bail de 20 ans. Les entreprises turques sont également impliquées dans la prospection d’hydrocarbures, pour laquelle elles recevront 90 % des recettes afin de couvrir les coûts de prospection.

Un jeune somalien tient un drapeau turc lors des festivités organisées par le gouvernement somalien à Mogadiscio en l’honneur du président turc Recep Tayyip Erdogan en 2023. (Photo : AFP/Hassan Ali Elmi)
Le Qatar ($200 millions pour des projets d’infrastructure) et l’Afrique du Sud ($84 millions pour des activités dans le secteur agricole) sont également très présents en Somalie. De même, le Koweït est en train de négocier un accord pour gérer le port de Barawe dans l’État du Sud-Ouest.
Somaliland
Les Émirats arabes unis sont le seul État du Golfe à avoir des engagements significatifs dans l’État indépendant autoproclamé du Somaliland. Ces investissements sont concentrés dans et autour du port de Berbera, pour lequel DP World a négocié une concession de 30 ans. Cela comprend un investissement de 442 millions de dollars pour rénover et gérer le port, dans lequel DP World détient une participation de 51 %. À cet effet, les Émirats arabes unis rénovent les routes et facilitent l’alimentation du port en énergie solaire. En outre, les Émirats arabes unis ont acquis des terres pour soutenir des initiatives agricoles dans le cadre de leur « Projet pour une région bananière ».

Des agents de sécurité du Somaliland montent la garde devant des conteneurs d’expédition stockés dans le port de Berbera. L’opérateur portuaire DP World, basé à Dubaï, et le gouvernement du Somaliland ont ouvert un terminal à conteneurs dans le port de Berbera en 2021. (Photo : AFP/Ed Ram)
Les Émirats arabes unis s’emploient en outre à renforcer la coopération en matière de sécurité avec le Somaliland, notamment en ce qui concerne l’accès à la base navale et à l’aéroport de Berbera.
Soudan du Sud
Les Émirats arabes unis dominent les engagements des États du Golfe au Soudan du Sud, pays ravagé par le conflit et dont le revenu par habitant est le plus faible d’Afrique de l’Est. Cet engagement est centré sur un prêt de 13 milliards de dollars pour le développement d’infrastructures de la part de la société privée Hamad Bin Khalifa Department of Projects, basée à Dubaï. Négocié en 2024, le prêt doit être remboursé sur 20 ans, période pendant laquelle les Émirats arabes unis pourront acheter du pétrole à prix réduit au Soudan du Sud. Le prêt représente le double du PIB du Soudan du Sud et cinq fois sa dette extérieure, ce qui remet en question la capacité de remboursement du pays. Les Émirats arabes unis se sont donc positionnés comme un acteur central dans le secteur pétrolier du Soudan du Sud qui représente 90 % des recettes étrangères du pays. Outre le prêt, les Émirats arabes unis ont négocié un protocole d’accord pour la prospection de l’or au Soudan du Sud tout en fournissant au gouvernement environ 320 véhicules blindés de transport de troupes.
Le Koweït s’est engagé à verser 120 millions de dollars au Soudan du Sud pour la construction d’hôtels, le développement du secteur de la pêche et la construction du port de Juba sur le Nil.
La Turquie a soutenu un projet agro-industriel de 105 millions de dollars au Soudan du Sud et a fourni du matériel aux forces armées.
Soudan
Le Soudan est le pays d’Afrique de l’Est qui suscite le plus grand intérêt financier de la part des acteurs des États du Golfe, avec environ 24 milliards de dollars d’investissements et d’actifs, bien que nombre de ces projets aient été suspendus en raison du conflit en cours. Le Soudan se distingue également par l’engagement de presque tous les acteurs régionaux.

Un Soudanais se dirige vers un avion Ilyushin Il-76 transportant des fournitures en provenance des Émirats arabes unis en 2023. (Photo : AFP/Giuseppe Cacace)
Les Émirats arabes unis dominent ces engagements, avec près de 22 milliards de dollars d’engagements non liés à la sécurité. Les plus importants d’entre eux comprennent un investissement de 10 milliards de dollars dans la gestion de 2,4 millions d’acres de terres agricoles par la société Al-Dahra Agricultural Holding Company. À cela s’ajoute le soutien de 5,7 milliards de dollars apporté par les Émirats arabes unis au port d’Abu Amama sur la mer Rouge, à environ 200 kilomètres au nord de Port-Soudan. Cette initiative s’inscrit dans le cadre d’un ensemble plus large d’investissements financés par les Émirats arabes unis en vue de développer les infrastructures autour du port.
Les Émirats arabes unis sont largement considérés comme le principal bailleur de fonds des forces paramilitaires de soutien rapide (RSF) dans le conflit soudanais, ainsi que comme la principale source de soutien matériel, notamment de véhicules, d’armes et de drones.
On estime que l’Arabie saoudite a investi 1 milliard de dollars au Soudan. La plupart de ces investissements sont consacrés à des projets agricoles et d’infrastructure, notamment des programmes d’irrigation, la construction de barrages et de routes, et la collecte des eaux de pluie. L’Arabie saoudite a également fourni un soutien financier estimé à 250 millions de dollars pour contribuer à la stabilisation de la Banque centrale soudanaise. L’Arabie saoudite apporte un soutien financier et matériel aux forces armées soudanaises dans le conflit qui les oppose aux RSF.
La Turquie est également très engagée au Soudan dans les secteurs de l’exploitation minière, de l’énergie et du développement portuaire. Ce dernier comprend un engagement de 650 millions de dollars dans le port de Sawakin sur la mer Rouge (à environ 50 kilomètres au sud de Port-Soudan), pour lequel la Turquie a obtenu un bail de 99 ans. La Turquie serait également un soutien actif des forces armées soudanaises, leur fournissant des fonds et du matériel, notamment des armes et des drones. Par ailleurs, la Turquie négocie l’établissement d’une base militaire à Sawakin.
Tanzanie
L’engagement des États du Golfe en Tanzanie se caractérise par son ampleur, puisque tous les États du Golfe examinés ici ont investi dans ce pays de 67 millions d’habitants.
La Turquie est le sponsor de l’investissement régional le plus important avec un prêt de 1,9 milliard de dollars de la Banque de crédit à l’exportation de Turquie, qui finance une partie du projet de chemin de fer à écartement standard visant à relier les ports de Dar es-Salaam aux pays voisins enclavés que sont le Rwanda, l’Ouganda et la RDC. La construction est gérée par la société turque Yapı Merkezi.

Un nouveau bâtiment du terminus de la Tanzania Standard Gauge Railway (SGR) à Dar es-Salaam. (Photo : AFP/Ericky Boniphace)
Les Émirats arabes unis ont investi environ 740 millions de dollars en Tanzanie, dans les secteurs de l’infrastructure, de l’énergie et de l’agriculture. Son investissement le plus important est dans le développement portuaire. En 2023, DP World a signé un bail de 30 ans, d’une valeur de 250 millions de dollars, pour gérer les deux tiers du port de Dar es-Salaam. En 2024, les Émirats arabes unis ont renforcé leur présence grâce à une coentreprise dans le cadre du projet East Africa Gateway avec Adani Ports (une filiale du groupe indien Adani), en acquérant 95 % des parts de Tanzania International Terminal Services Limited. Un autre accord en cours pourrait permettre à GSG Energies, une société émiratie, d’investir 500 millions de dollars dans le secteur minier tanzanien.
Ouganda

Le président ougandais Yoweri Museveni lors de la signature d’un protocole d’accord entre le gouvernement ougandais et la Chambre de commerce et d’industrie de Sharjah (Émirats arabes unis). (Photo : Kikubo)
Les engagements des États du Golfe en Ouganda sont dominés par les Émirats arabes unis, avec environ 6,6 milliards de dollars d’investissements dans l’énergie, l’exploitation minière et les infrastructures.
L’investissement le plus important des Émirats arabes unis en Ouganda est le développement d’un projet de raffinerie de pétrole de 60 000 barils, d’une valeur de 4,5 milliards de dollars, financé par Alpha MBM Investments. L’accord confère à l’entreprise une participation de 60 % dans la raffinerie, les 40 % restants étant détenus par la Uganda National Oil Company. Les Émirats arabes unis sont également la principale destination des exportations d’or ougandaises, avec une valeur estimée à 1,2 milliard de dollars d’or exporté chaque année de l’Ouganda vers les Émirats arabes unis. Étant donné que les exportations d’or de l’Ouganda étaient limitées jusqu’à récemment, les spéculations vont bon train quant à l’origine de cet or, qui proviendrait en grande partie de la RDC.
Le groupe STREIT, basé dans les Émirats, a également créé une entreprise commune avec l’aile commerciale du ministère ougandais de la Défense, le National Enterprise Corps, afin de mettre sur pied une usine de fabrication de véhicules blindés en Ouganda.
L’Arabie saoudite maintient plus de 400 millions de dollars d’investissements en Ouganda, principalement axés sur des projets d’infrastructure, notamment le projet du nouveau pont de Jinja, des routes, des hôpitaux et des initiatives d’approvisionnement en eau.
La société turque Yapı Merkezi a obtenu un contrat important pour la construction du tronçon ougandais du chemin de fer à écartement standard (SGR). Ce projet, qui s’étend sur 273 kilomètres, vise à améliorer la connectivité régionale en reliant les villes du sud de l’Ouganda, pour un coût estimé à 3 milliards de dollars (financé par des sources ougandaises). La Turquie est en outre activement engagée dans le secteur de la sécurité en Ouganda, où elle fournit des véhicules militaires d’une valeur d’environ 131 millions de dollars. La Turquie négocie également l’établissement d’une usine d’assemblage de pièces d’artillerie et de drones en Ouganda