La violence politique en Afrique du Sud augmente et révèle la fragilité latente du pays. Depuis la fin de l’apartheid, les inégalités, qui augmentent, ont approfondi le fossé entre une minorité riche et une majorité pauvre. La frustration engendrée par le rythme inégal du changement sociétal s’enflamme et se mue souvent en protestation violente. La compétition entre les élites pour profiter des ressources financières et politiques, souvent disponibles à travers l’État, entraîne également la violence au sein et entre les partis politiques concurrents. Cette tension entre politiciens s’observe généralement au niveau local où les intimidations et les assassinats sont parfois utilisés pour assurer le succès électoral. Il existe de ce fait beaucoup de concurrence dans une zone où la distinction entre activités politiques et criminelles devient de plus en plus floue.
Dans leur ensemble, malgré tout, les Sud-Africains s’inscrivent en faveur du processus démocratique. Ils estiment que leur gouvernement est légitime. Fort de cet appui, l’Etat se doit d’agir pour contrer la violence politique émergente ainsi que le manque grandissant de confiance au sein du public. Il faudra pour cela briser l’actuel enchevêtrement de l’autorité politique et des opportunités économiques. Les citoyens doivent aussi voir des preuves tangibles que le gouvernement s’intéresse aux priorités socio-économiques des gens ordinaires.