Sécurisation de l’Afrique : regards sur la lutte contre l’extrémisme et le renforcement de la stabilité régionale par le conseiller adjoint à la sécurité nationale du Kenya

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Au début de l’année 2024, le CESA a organisé une table ronde sur le «rôle de la collaboration policière pour contrecarrer l’extrémisme violent» à Nouakchott, en Mauritanie. La table ronde a servi de forum de discussion sur les défis et les opportunités liés à l’adoption et à la mise en œuvre d’approches proactives et communautaires de la police dans des contextes d’insécurité hybride. Alors qu’il se trouvait en Mauritanie pour la table ronde, l’inspecteur général de la police du Kenya (IGP) à la retraite, Joseph Boinnet, un ancien auditeur distingué du CESA depuis 2009, s’est entretenu avec le CESA. L’IGP (Ret.) Boinnet, dont la carrière a débuté en 1984, a occupé le poste d’inspecteur général de la police du Kenya de 2015 à 2019. Il a introduit des réformes majeures, notamment la modernisation de la police et l’unification des unités de police. À l’issue de son mandat, il est devenu secrétaire administratif en chef en charge du tourisme. Désormais, il est conseiller auprès du Conseil national de sécurité du Kenya, fort de sa vaste expérience et de ses diplômes dans les domaines de la gestion de la sécurité et de la diplomatie.

Pourriez-vous préciser comment votre travail s’inscrit dans le cadre de la sécurité africaine ?

IGP (retraité) Joseph Boinnet (JB): Tout à fait. J’ai consacré toute ma carrière à diverses facettes de la sécurité nationale, notamment dans les domaines des forces de police, du renseignement et de la diplomatie, et j’occupe actuellement le poste de conseiller adjoint à la sécurité nationale de la République du Kenya. Notre mandat ne se limite pas à fournir des conseils sur des questions internes ; nous analysons également les événements régionaux et mondiaux qui ont une incidence sur les intérêts sécuritaires de l’Afrique. En fait, tout ce que je fais contribue d’une manière ou d’une autre à renforcer la sécurité de l’Afrique.

Qu’est-ce qui a motivé votre participation à ce programme CVE en Mauritanie ?

JB : J’ai été intrigué par l’accent mis par le programme pour prévenir et contrecarrer l’extrémisme violent, qui est crucial dans nos efforts plus larges de lutte contre le terrorisme. Le programme aborde le passage de l’extrémisme au terrorisme, un phénomène observé à différents niveaux, des individus aux groupes organisés, à l’échelle régionale et mondiale. Compte tenu de l’importance de ce sujet, je me suis senti obligée d’y prendre part.

Pensez-vous que le Kenya puisse bénéficier des connaissances acquises dans le cadre de ce programme en Mauritanie ?

JB : Tout à fait. Le potentiel d’apprentissage mutuel est immense. Mon expérience ici m’a permis de découvrir des approches et des perspectives innovantes qui peuvent être appliquées au Kenya. Il est essentiel de comprendre que les initiatives de CVE réussies donnent la priorité à l’engagement et à l’autonomisation de la communauté. Le Kenya peut s’inspirer de ces principes, notamment dans le cadre des réformes en cours dans le secteur de la sécurité et en tirant parti de l’influence des dirigeants locaux.

Quels sont les principaux enseignements que vous avez tirés du programme ?

JB : L’un des points marquants du programme est l’étendue des sujets abordés, de la réforme du secteur de la sécurité à l’élaboration des politiques. Ces informations contribueront sans aucun doute à l’élaboration de nos stratégies nationales. En outre, j’ai hâte de m’engager davantage avec le CESA et de partager son travail précieux avec mes collègues au Kenya.