Le CESA s’efforce de soutenir les partenaires américains en Afrique qui jouent un rôle de premier plan dans la résolution de certains problèmes urgents en matière de sécurité sur le continent, tels que le terrorisme, l’insécurité maritime et la CTO – Criminalité transnationale organisée. Grâce à ses réseaux dynamiques d’anciens auditeurs et à sa capacité à faciliter le dialogue, la collaboration et le partage des connaissances entre les parties différentes prenantes du continent, le CESA rassemble des acteurs clés – des dirigeants militaires et civils, experts politiques et praticiens – afin de garantir une approche cohérente, coordonnée et proactive face à des menaces complexes. Les engagements récents à Antananarivo (Madagascar) en février et à New York (New York) en janvier démontrent l’urgence de ces questions et soulignent l’importance de mettre en place des réseaux de sécurité régionaux et internationaux solides pour les aborder efficacement.
La criminalité maritime est l’un des principaux défis sécuritaires auxquels est confronté le continent africain. Elle menace la stabilité et la prospérité des nations côtières et insulaires de l’océan Indien occidental. L’importance de cette question a été soulignée lors d’un séminaire multinational organisé à Antananarivo, Madagascar, où les réflexions des experts et des parties prenantes de différents pays se sont axées sur la menace croissante de la criminalité transnationale organisée en mer. Le séminaire a mis l’emphase sur la nécessité de renforcer les efforts en matière de sécurité maritime régionale et d’améliorer la coopération entre les gouvernements et les organisations qui luttent contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN), la piraterie et d’autres activités illicites dans la région.
Les participants à Antananarivo, y compris les chefs des forces navales et les autorités maritimes civiles, ont exploré les moyens pratiques d’améliorer l’interopérabilité entre les forces maritimes nationales et de renforcer l’échange d’informations essentielles. Une approche commune a été discutée dans le contexte du Code de conduite de Djibouti (DCoC), qui fournit un cadre pour la coopération en matière de sécurité maritime dans l’océan Indien occidental. L’accent mis sur l’interopérabilité a été considéré comme une étape essentielle vers une stratégie régionale plus unifiée, dans laquelle les pays pourraient plus facilement coordonner leurs réponses aux menaces maritimes. Il s’agirait non seulement de partager des renseignements, mais aussi d’aligner les politiques nationales, les procédures de formation et les procédures opérationnelles afin d’améliorer les temps de réponse et l’efficacité.
Comme l’a souligné un participant au séminaire, « le véritable défi n’est pas seulement le crime lui-même, mais la fragmentation des efforts. Nous devons penser au niveau régional, mettre en commun nos ressources, partager nos renseignements et agir d’une seule voix pour lutter efficacement contre ces menaces maritimes ».
Les discussions ont souligné l’urgence de s’attaquer à la criminalité maritime, qui a un impact direct sur les économies et la sécurité de la région. La pêche INN, par exemple, prive les pays de ressources marines vitales et compromet leur croissance économique durable. De même, la piraterie et la criminalité organisée en mer menacent gravement les routes commerciales et la stabilité générale de la région. En conséquence, les participants ont convenu de la nécessité de renforcer les mécanismes d’application de la loi maritime et d’améliorer la coordination entre les acteurs nationaux, régionaux et internationaux afin de faire face à ces menaces transnationales de manière globale.
L’évolution de la nature de l’extrémisme violent en Afrique et le rôle des opérations de paix pour relever ce défi constituent un autre domaine d’intérêt essentiel pour le CESA. Le Séminaire pour hauts responsables qui s’est tenu à New York, en partenariat avec les Nations unies et le Centre pour la coopération internationale de l’Université de New York, a réuni de hauts responsables ayant une expérience directe des opérations de paix telles que la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM), la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), la Mission de stabilisation de l’Organisation des Nations unies en République démocratique du Congo (MONUSCO) et l’Initiative d’Accra. Ces experts ont apporté un éclairage précieux sur l’évolution du paysage des menaces terroristes et extrémistes violentes et sur la nécessité de mettre en place des opérations de paix adaptatives permettant de lutter efficacement contre le terrorisme et l’extrémisme violent, tout en assurant la protection des populations civiles et la stabilité à long terme.
L’un des principaux enseignements du séminaire est la nécessité de renforcer la coordination entre l’Organisation des Nations unies (ONU) et l’Union africaine (UA). Ces deux organisations jouent un rôle essentiel dans le maintien de la paix et de la sécurité sur le continent, pourtant il existe souvent des lacunes dans la coordination qui compromettent l’efficacité de leurs missions. Les participants au séminaire ont souligné que le renforcement de la collaboration entre l’ONU et l’UA, surtout dans les domaines de la planification, de la logistique et de l’échange de renseignements, est essentiel pour l’améliorer l’efficacité des opérations de paix en Afrique. Cela nécessiterait que les deux organisations collaborent plus étroitement afin de garantir que les efforts de maintien de la paix ne soient pas seulement ponctuels, mais aussi durables.
Un autre point de discussion essentiel portait sur le financement des missions de paix menées par l’UA. Bon nombre de pays africains sont confrontés à des contraintes budgétaires qui limitent leur capacité à financer et à soutenir des opérations de paix de manière indépendante. Par conséquent, les points marquants du séminaire ont souligné l’importance de mécanismes de financement durables, tels que les fonds fiduciaires multidonateurs, qui peuvent fournir les ressources nécessaires aux missions dirigées par l’UA. Les participants ont également échangé sur comment mieux impliquer les partenaires internationaux, y compris l’Union européenne (UE) et d’autres parties prenantes, afin de s’assurer que le financement est disponible pour ces efforts essentiels de maintien de la paix.
En outre, la conférence a souligné la nécessité de renforcer les cadres d’échange de renseignements entre les pays et les organisations régionales. Les groupes extrémistes violents sont très adaptables et de plus en plus sophistiqués, utilisant des méthodes conventionnelles et non conventionnelles pour atteindre leurs objectifs. C’est pourquoi les efforts efficaces de lutte contre le terrorisme doivent s’appuyer sur des réseaux de renseignement solides qui facilitent l’échange rapide d’informations sur les menaces émergentes. En améliorant les structures d’échange de renseignements, les pays africains et leurs partenaires peuvent répondre plus efficacement aux menaces croissantes du terrorisme et de l’extrémisme violent.
La clé pour relever efficacement les défis sécuritaires de l’Afrique réside dans le renforcement de la coopération régionale. Le CESA sert donc de passerelle importante pour relier les acteurs de la sécurité, les responsables politiques et les praticiens de tout le continent, en leur permettant de créer des réseaux qui favorisent la collaboration et l’apprentissage partagé. Les séminaires de haut niveau, les conférences et les autres rencontres d’échange organisés par le CESA favorisent une compréhension commune et plus approfondie des menaces à la sécurité, ce qui permet aux participants d’aligner leurs stratégies en vue d’apporter des réponses mieux coordonnées et plus opportunes.
L’approche régionale du CESA souligne l’importance de la collaboration non seulement entre les gouvernements nationaux, mais aussi entre les organisations régionales telles que l’UA, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), la CDAA – Communauté de développement de l’Afrique australe et la Commission de l’océan Indien (COI). Ces organisations jouent un rôle essentiel dans la promotion de la sécurité régionale et la facilitation des réponses aux menaces transfrontalières. La plateforme de confiance du CESA leur offre la possibilité de s’engager dans une action collective, de partager les meilleures pratiques et de répondre aux menaces à la sécurité en tenant compte des réalités locales.
Par exemple, dans l’océan Indien occidental, la coopération régionale en matière de sécurité maritime est essentielle pour faire face à des menaces telles que la piraterie et la pêche INN. De même, au Sahel et dans la Corne de l’Afrique, des efforts de collaboration entre les pays, l’UA et les partenaires internationaux sont nécessaires pour lutter contre le terrorisme et l’extrémisme violent. Le rôle du CESA dans la promotion de ces connexions régionales est crucial pour garantir que ces efforts collectifs ne soient pas seulement théoriques, mais qu’ils se traduisent par des recommandations pratiques, des initiatives réalisables et des actions coordonnées.
Les séminaires de haut niveau ne sont toutefois pas une fin en soi. Grâce à son réseau dynamique d’anciens auditeurs, le CESA veille à ce que le débat sur les défis sécuritaires de l’Afrique reste dynamique et réactif. Le réseau est essentiel pour maintenir la collaboration entre les professionnels de la sécurité en Afrique, qui s’appuie sur les recommandations tirées des programmes universitaires. Les réunions des amicales d’anciens auditeurs, les publications rédigées par d’anciens auditeurs et des experts, ainsi que les réunions en ligne pour les anciens auditeurs intéressés par les actions de suivi constituent des plateformes pour un dialogue continu et la résolution de problèmes. Les anciens auditeurs sont vivement encouragés à influencer la conception et à élaborer des stratégies pour utiliser ces forums afin de leur permettre, ainsi qu’à leurs collègues praticiens et décideurs politiques, de cocréer des solutions ancrées dans les contextes locaux et tournées vers l’avenir.
Dans un environnement sécuritaire mondial qui ne cesse de changer, il faudra plus que des efforts nationaux isolés pour relever les défis sécuritaires de l’Afrique. Ces défis demandent des réponses coordonnées qui s’appuient sur les efforts conjugués de la collaboration régionale et internationale. Les efforts déployés par le CESA pour faciliter le dialogue, renforcer les réseaux et encourager la collaboration sont essentiels pour une architecture de sécurité résiliente. Qu’il s’agisse d’affiner les stratégies de sécurité maritime, d’adapter les mandats de maintien de la paix pour mieux répondre aux objectifs de la lutte contre le terrorisme ou d’améliorer les cadres d’échange de renseignements pour lutter contre la criminalité transnationale organisée, le pouvoir de l’apprentissage soutenu par les pairs pour faire progresser les cadres de solutions partagées est évident.
Les anciens auditeurs du CESA qui souhaitent rejoindre les communautés d’intérêt sur les différents défis sécuritaires et les modèles de solution sont encouragés à s’inscrire ici.