Cameroun : Six civils tués dans le sud-ouest après l’attaque d’un bus
Six personnes ont été tuées mardi dans « l’attaque » d’un bus par des « terroristes » dans le sud-ouest du Cameroun, une région où une guerre meurtrière oppose des groupes armés séparatistes anglophones aux forces de l’ordre, a annoncé mercredi le gouvernement. « Une bande de terroristes lourdement armés a ouvert le feu sur un car » de la compagnie Golden Express en provenance de Douala et ayant à son bord 14 passagers, sept femmes et sept hommes, a rapporté le porte-parole du gouvernement, René Emmanuel Sadi, ministre de la Communication. L’attaque s’est produite dans l’arrondissement de Muyuka du département du Fako dans le Sud-Ouest anglophone sur le tronçon reliant la capitale régionale Buea à Kumba, dans la même région. « Le bilan de cette attaque terroriste cruelle et barbare fait état de six morts, à savoir une femme et cinq hommes, ainsi que huit blessés », à savoir six femmes et deux hommes, a ajouté M. Sadi. « Le gouvernement de la République condamne avec la plus grande fermeté cette attaque lâche et ignoble perpétrée contre des civils innocents par des terroristes qui ont perdu toute humanité dans le but de semer la terreur au sein des populations », a-t-il précisé. Le président camerounais Paul Biya a décidé de déployer des forces spéciales camerounaises pour combattre les sécessionnistes dans le Nord-Ouest et Sud-Ouest anglophones du pays. Sahel-Intelligence
L’aide humanitaire totalement interrompue dans le nord de l’Éthiopie
L’acheminement routier et aérien de l’aide humanitaire dans le nord de l’Éthiopie, notamment vers la région rebelle du Tigré, où elle est essentielle, est totalement interrompu depuis la reprise des combats le 24 août, déplore l’ONU jeudi. La trêve en vigueur depuis fin mars entre forces gouvernementales éthiopiennes et rebelles tigréens avait permis aux convois d’aide, alors à l’arrêt depuis trois mois, de reprendre la route vers le Tigré. « La reprise des violences après cinq mois » de trêve « affecte déjà les vies et moyens de subsistance des personnes vulnérables, notamment la distribution d’une aide humanitaire vitale » dans les régions de l’Afar, de l’Amhara et du Tigré, écrit le Bureau de coordination de l’aide humanitaire de l’ONU (Ocha). « Le dernier convoi à entrer au Tigré avant l’interruption est celui du 23 août, constitué de 158 camions transportant de l’aide humanitaire et du matériel destiné aux opérations », poursuit-il dans son dernier rapport de situation. Depuis, un convoi de 218 camions, dont 196 transportant de l’engrais nécessaire aux semailles en cours dans la région, n’a pu rejoindre Mekele, capitale du Tigré, poursuit le bureau onusien, sans autre détail. VOA
Au Tchad, un opposant convoqué au tribunal, ses partisans dispersés par la police
La police a tiré des grenades lacrymogènes, vendredi 9 septembre, pour disperser des centaines de manifestants accompagnant le principal leader de l’opposition à la junte militaire au Tchad, qui se rendait à une convocation du procureur de N’Djamena. Succès Masra, 39 ans, président du parti Les Transformateurs, a été rapidement entouré par ses jeunes partisans et poussé dans une voiture avant que le cortège, qui se rendait en direction du palais de justice, ne fasse demi-tour dans une atmosphère saturée de gaz lacrymogène, rapporte un journaliste de l’AFP présent sur place. Ces nouveaux heurts surviennent quelques jours après des manifestations non autorisées et violemment réprimées des Transformateurs, mouvement le plus virulent d’une coalition de l’opposition politique et de la société civile qui boycotte un dialogue de réconciliation nationale lancé il y a vingt jours par le président autoproclamé et chef de la junte, le général Mahamat Idriss Déby Itno. Ce dernier est au pouvoir depuis la mort de son père, Idriss Déby Itno, tué en avril 2021 en se rendant au front contre une rébellion armée après trente années d’un pouvoir autoritaire et sans partage ponctué par les offensives d’innombrables mouvements rebelles. Le Monde
Elections en Angola : la justice confirme la victoire du MPLA
La justice angolaise a confirmé la victoire du parti historique au pouvoir, qui a donné un second mandat au président sortant Joao Lourenço, en rejetant jeudi le recours de l’opposition dénonçant les résultats des élections législatives de fin août. « La Cour constitutionnelle a rejeté le recours concernant un litige électoral déposé par le parti politique Unita », en estimant que les éléments qu’il présente « ne permettent pas de remettre en question le résultat global » du scrutin, a déclaré la juridiction suprême dans une décision dont l’AFP a eu copie. La cérémonie d’investiture de M. Lourenço, 68 ans, est prévue le 15 septembre. Le pays a choisi ses députés le 24 août. Il n’y a pas d’élection présidentielle en Angola, la tête de liste du parti vainqueur aux législatives est investie aux fonctions de chef de l’Etat. Au pouvoir depuis l’indépendance du Portugal en 1975, le Mouvement populaire pour la libération de l’Angola (MPLA) a été déclaré vainqueur, avec 51,17% des voix, par la Commission nationale électorale (CNE). Ce score est le plus bas jamais enregistré par le parti, à l’issue du scrutin le plus serré de l’histoire du pays. AfricaNews/AFP
L’offensive médiatique chinoise en Afrique
Le parti communiste chinois semble allergique à la critique, que ce soit dans ses affaires intérieures ou à l’étranger. Pékin essaie donc d’influencer les reportages des médias à l’étranger pour que leurs écrits lui soient favorables. Ainsi, entre 2019 et 2021, la Chine s’est efforcée d’étendre son influence médiatique, réduisant au silence les reportages critiques. C’est ce que révèle un nouveau rapport, publié jeudi (08.09) par le groupe de réflexion américain sur la liberté d’expression Freedom House. Sur 30 démocraties dans le monde analysées par le think tank américain, les rapporteurs ont constaté que le Parti communiste chinois a multiplié les tentatives d’influence des médias dans 18 d’entre d’elles. Intimidation des journalistes et des organes de presse, fourniture de contenus des médias d’Etat chinois aux organes de presse locaux et nationaux, amplification des voix prochinoises sur les réseaux sociaux : telles seraient les méthodes employées par Pékin. A cela s’ajoute le contrôle de l’information en direction de la diaspora chinoise ainsi que celui des plateformes de distribution de contenus. … Le continent africain est aussi au cœur de la stratégie d’influence médiatique de Pékin. L’Afrique est en effet moins bien protégée face à l’opération d’influence chinoiseen raison notamment de l’absence de démocratie dans certains pays, de la faiblesse des institutions ou encore de l’opacité qui entoure le financement des médias. DW
Un tribunal nigérian veut l’arrestation de 10 célébrités pour « conduite immorale »
Un tribunal islamique du nord du Nigeria a ordonné à la police d’arrêter 10 célébrités locales pour « conduite immorale » sur les réseaux sociaux pouvant influencer la jeunesse, a déclaré jeudi à l’AFP un responsable judiciaire. Ils sont accusés d’avoir chanté et dansé sur des chansons « immorales » et de les avoir partagées en ligne, a précisé Baba-Jibo Ibrahim. Les célébrités mises en cause sont quatre hommes et six femmes: un chanteur populaire de hip-hop, une actrice célèbre de film et huit influenceurs TikTok avec une forte audience. Mais, neuf jours après la décision du tribunal islamique, aucun des accusés n’a été arrêté ou signalé à la police, a ajouté ce responsable. « Nous attendons la fin de l’enquête policière avant de décider des suites à donner », a-t-il dit. La décision du tribunal islamique symbolise les mesures strictes souvent employées par les autorités dans le nord majoritairement musulman du Nigeria pour réglementer le contenu des médias sociaux et forcer les utilisateurs à se conformer aux traditions et aux normes religieuses. La charia fonctionne parallèlement au droit pénal et au droit civil dans les 12 États du Nord à majorité musulmane du pays. … La chanson et les vidéos ont notamment suscité la colère des religieux musulmans conservateurs à Kano (nord), la deuxième plus grande ville du pays. Aucune des célébrités locales mises en cause n’avait réagi publiquement jusqu’à présent. Le chanteur Gwanja et d’autres n’ont pas répondu aux sollicitations de l’AFP. VOA
Tunisie : enquête après la mort d’un jeune par des tirs d’un douanier
Le Parquet de Tunis a ouvert jeudi une enquête après la mort la veille d’un jeune soupçonné de contrebande de cigarettes par les tirs d’un agent douanier, ont rapporté les médias. Mohsen Zeyani, 23 ans, est décédé mercredi soir dans un hôpital de Tunis après avoir été touché par des tirs de l’agent douanier dans le secteur dit du Passage, dans le centre de la capitale, lors d’une opération visant une voiture transportant des cigarettes de contrebande, selon ces sources. La direction générale de la douane a affirmé de son côté dans un communiqué que l’une de ses patrouilles avait effectué des « tirs de sommation en l’air et en direction des pneus du véhicule de contrebande » après avoir été la cible de « projectiles » lancés par une « foule de contrebandiers ». L’un des membres de cette patrouille a été « grièvement blessé » à la tête, selon la même source. Les membres de la patrouille ont été placés en garde à vue pour la durée de l’enquête ouverte par le parquet, ajoute le communiqué. Des vidéos montrant un agent douanier tirant en direction du véhicule ont été diffusées mercredi soir sur les réseaux sociaux. AfricaNews
Golfe de Guinée : le déni de l’existence du terrorisme alimente l’insécurité
Le dialogue de Cotonou, tout comme d’autres qui ont eu lieu dans le passé, est revenu sur les différentes raisons qui expliquent l’expansion du phénomène djihadiste. Certains facteurs sont mis en avant : la porosité des frontières mais aussi l’absence de l’Etat dans certaines régions qui laisse les populations sans services de base et en font donc des victimes faciles pour les terroristes. Mais parmi toutes ces raisons qui renforcent le djihadisme dans ces pays, l’une d’entre elles, le déni de l’existence du djihadisme, est souvent passée sous silence. A ce sujet, Adam Bona, un expert ghanéen des questions sécuritaires, affirme que ce phénomène est absent du Ghana et que son pays doit aussi se garder d’aider ses voisins à lutter contre les groupes armés. « Pour le moment, je pourrais dire que le territoire national ghanéen ne connaît pas ce problème de djihadisme. Et si je devais donner conseil à notre Etat au sujet d’envoyer des troupes ghanéennes combattre les terroristes au Burkina Faso, je leur conseillerais de ne pas le faire, car cela nous mettrait en danger par la suite.” Le djihadisme dans la plupart des pays qu’il touche est souvent financé par la contrebande ou le trafic de drogue , des crimes dont les complicités remontent parfois jusqu’au sommet de certains Etats. L’impuissance à éradiquer ce fléau pourrait donc être liée à ce type de soutien dont bénéficierait ce commerce illicite. DW
Plus de 800 Nigériens refoulés par l’Algérie de retour au pays
Quelque 847 migrants, en majorité des Nigériens, sont arrivés dans le nord du Niger après avoir été refoulés d’Algérie, a appris jeudi l’AFP auprès des autorités locales. « S’agissant de la situation des refoulés d’Algérie, nous avons en tout et pour tout 847 personnes dont 40 femmes et 74 enfants non accompagnés. Ces personnes sont déjà arrivées à Agadez », a indiqué à l’AFP la municipalité de cette grande ville du nord du Niger. Les 74 enfants non accompagnés « sont déjà pris en charge » par les services du ministère de la Protection des enfants, a-t-elle assuré. Une source humanitaire a confirmé à l’AFP l’arrivée en début de semaine au Niger de « quelque 800 migrants » après leur expulsion par les autorités algériennes qui « les ont escortés jusqu’à la frontière nigérienne ». Ces personnes pourront bénéficier de soins médicaux et de kits de premières nécessités, a-t-elle souligné. L’Algérie a expulsé depuis 2014 des dizaines de milliers de migrants irréguliers originaires d’Afrique de l’Ouest et centrale, selon les Nations unies. « J’étais avec d’autres (enfants) chez une dame à qui on versait chaque jour ce qu’on gagnait en mendiant. Elle m’a dit qu’elle envoyait cet argent à ma maman chaque mois », avait expliqué en juin dernier à l’Unicef Sahabi, un enfant nigérien renvoyé à Agadez, après avoir été arrêté par les forces de l’ordre à d’Alger où il mendiait. VOA
Algérie : Remaniement ministériel du gouvernement
Le président de la République algérienne, Abdelmadjid Tebboune, a procédé jeudi à un remaniement ministériel du gouvernement conduit par le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane. Ce remaniement a vu l’arrivée de cinq nouveaux ministres et le changement de portefeuille pour M. Kamel Beldjoud qui quitte le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales et rejoint celui des Transports, en remplacement de M. Moundji Abdellah nommé Secrétaire général de la Présidence de la République en remplacement de M. Mohamed El Amine Messaid, décédé en août dernier, selon l’agence de presse algérienne (APS). Au chapitre des nouveaux ministres ayant rejoint le gouvernement, M. Brahim Merad (Médiateur de la République) est nommé ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, M. Kamel Bidari (Recteur de l’université de M’sila) est nommé ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, alors que M. Lakhdar Rakhroukh, PDG du Groupe Cosider, s’est vu confier le poste de ministre des Travaux publics, département auquel se sont rajoutées l’Hydraulique et les Infrastructures de base. M.Ali Aoun, qui occupait jusque-là le poste de directeur général de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), a été nommé ministre de l’Industrie pharmaceutique, en remplacement de M. Djamel Benbahmed, au moment où M. Abdelhak Saihi (Secrétaire général du ministère de la Santé) s’est vu confier le portefeuille de ce département ministériel, en remplacement de M. Abderrahmane Benbouzid, appelé à d’autres fonctions. Sahel-Intelligence
Madagascar: des premières sanctions après la fusillade d’Ikongo
À Madagascar, l’enquête de la gendarmerie se poursuit dans la ville d’Ikongo au sud-est du pays, plus d’une semaine après que des gendarmes ont tiré sur la foule, faisant une vingtaine de morts. Les habitants en colère avaient tenté, la veille, d’entrer dans leur caserne pour faire justice eux-mêmes après la disparition d’un enfant albinos peu de temps auparavant. Les premières sanctions sont tombées. Le directeur de la sécurité publique et le chef de district ont été limogés, mercredi 7 septembre au soir, en Conseil des ministres. Ces deux hauts responsables de l’administration publique d’Ikongo ont été reconnus comme défaillants, mais est-ce que cela suffira après ce drame où une vingtaine de personnes ont été abattues par la gendarmerie ? Lundi dernier, c’est le ministre de la Justice qui a réagi. Il se défend d’un manquement de l’appareil judiciaire Puisqu’aucune instruction n’avait été débutée. L’enquête de la gendarmerie se poursuit. Les enquêteurs sont repartis aujourd’hui d’Ikongo après avoir auditionné des habitants. Le corps de l’enfant albinos, lui, aurait été retrouvé la semaine passée, affirme une source proche des autorités locales sans donner plus de précision. Les gendarmes impliqués dans la fusillade sont toujours repliés, indiquent l’un d’entre eux, contacté par téléphone. Ils avaient fui la localité par peur de représailles peu de temps après l’émeute. RFI
C’est au Kenya qu’Elizabeth s’est réveillée reine
C’est au Kenya que la vie d’Elizabeth a basculé: la princesse s’offrait une expérience unique d’observation de la vie sauvage depuis la cime des arbres, au coeur du massif des Aberdare, quand la mort de son père a été annoncée. La nouvelle est tombée au matin du 6 février 1952. Le roi George VI avait succombé pendant la nuit à un cancer du poumon à Sandringham House, une des résidences de la famille royale dans l’est de l’Angleterre. L’information mettra une journée de plus pour traverser l’épaisse forêt des Aberdare, à 7.000 kilomètres de là, et atteindre sa fille de 25 ans, héritière au trône. La princesse Elizabeth était en visite au Kenya, alors colonie britannique, dans le cadre d’une tournée dans le Commonwealth, à la place de son père malade. Avec son mari, le prince Philip, elle s’était accordée une nuit loin de ses obligations officielles pour séjourner à Treetops, un pavillon d’observation de la faune unique en son genre, perché au sommet d’un figuier géant. … Deux ans après cette visite, Treetops a brûlé dans ce qui fut présenté comme un incendie criminel des rebelles anti-coloniaux Mau Mau. Un nouvel établissement, beaucoup plus grand, a été construit sur pilotis de l’autre côté du point d’eau, où il se trouve encore aujourd’hui. VOA
Les « pilleuses » de sable du Cap-Vert
Loin de la carte postale paradisiaque, des plages de l’île principale de l’archipel africain ressemblent à des mines. Des femmes y prélèvent du sable revendu à prix cassé au secteur du bâtiment. Une pratique illégale, qui dégrade l’environnement, et ruine la santé de ces travailleuses usées par un travail de forçat. La plage de Ribeira da Barca n’est pas référencée dans les guides du Cap-Vert. Pas plus que celle de Rincao ou de Cancelo. Ces trois plages de Santiago, l’île principale de l’archipel, sont portées disparues. Et de mémoire de Cap-Verdien, on ne se souvient pas de la dernière fois où l’on y aperçut la serviette d’un touriste. Les immenses tas de sable noir, les amas de galets, les cratères, les allées et venues des camions sur la piste taillée à flanc de montagne : le paysage évoque davantage une carrière ou une mine à ciel ouvert. Très loin de la carte postale paradisiaque des étendues de sable blanc à perte de vue et de l’eau émeraude de Sal et Boa Vista, les deux destinations en vogue de ce petit bout d’Afrique qui baigne dans l’Atlantique, au large du Sénégal. Le Monde