Revue de Presse du 9 septembre 2020

En Ethiopie, les élections au Tigré risquent de consommer la rupture avec le premier minister
Dans une carrière qui l’a conduit de Mogadiscio à Washington et au-delà, Wondimu Asamnew, vétéran de la diplomatie éthiopienne, a passé vingt-quatre ans à promouvoir son pays aux yeux du monde entier. Mais aujourd’hui, son langage a changé. Le gouvernement fédéral qu’il a aveuglément servi est désormais, selon lui, comme un « conducteur en état d’ivresse » menant le pays droit vers « l’anarchie ». Cette vision est populaire dans sa région natale du Tigré (nord), qui a longtemps dominé la politique éthiopienne avant l’arrivée au pouvoir en 2018 du premier ministre Abiy Ahmed, Prix Nobel de la paix 2019. La rancœur entre les deux bords sera particulièrement apparente ce mercredi 9 septembre, avec la tenue d’élections pour pourvoir les 190 sièges du Parlement régional. Ce scrutin a été maintenu contre l’avis d’Addis-Abeba, qui avait argué du Covid-19 pour en demander le report. Ces élections illustrent la tendance croissante des responsables tigréens à agir comme les dirigeants d’un Etat indépendant. Le Monde avec AFP

Transition civile ou militaire pour le Mali? Le M5-RFP se divise
Au sein du M5, il y a désormais ceux qui veulent ouvertement une transition civile au Mali. Parmi eux, un mouvement qui l’exprime clairement sur sa page Facebook de manière choc. Sur la page on reconnait des visages d’officiers de la junte, et en fond sonore ont peut écouter un air de reggae de l’artiste ivoirien Tiken Jah Fakoly. Le message de ces membres du M5 est sans ambiguïté : un civil comme président de transition. Mais le mouvement « Malikoura », membre fondateur du M5 n’est pas de cet avis. « Au sein du M5-RFP, Rassemblement des forces patriotiques, surtout la jeunesse réclame une transition dirigée par un militaire pour continuer de jouer le rôle de l’arbitre », affirme Tahirou Bah, membre de « Malikoura ». Les militaires observent attentivement. Ils attendent les Concertations nationales qui débutent ce jeudi à Bamako pour prendre la température nationale sur le sujet. RFI

« Ils se sont servis de nous pour que l’on s’entretue » : en Libye, les enfants soldats du Maréchal Haftar témoignent
En avril 2019, le Maréchal Haftar, a lancé une offensive contre la capitale Tripoli. Objectif : s’emparer du pays. Il a échoué. L’homme fort de l’est libyen prétend diriger l’armée nationale libyenne. Dans les faits, ces troupes se composent de divers groupes armés aux intérêts variés, de mercenaires notamment russes, syriens, tchadiens ou encore soudanais… mais aussi d’adolescents. A Zaouia, à une cinquantaine de kilomètres de la capitale Tripoli, les bâtisses d’un ancien poste de police de l’époque de Kadhafi sont occupées par des groupes armés de la ville et ont été transformées en prison. C’est dans des pick-up, avec lance-roquettes et canons antiaérien sur la plateforme arrière, que les hommes de la brigade 50 de Zaouia me conduisent dans ce qui est le bâtiment le plus important de ce complexe. Des dizaines d’adolescents apparaissent, amaigris, regards abattus. RTBF

Maroc : Le dialogue libyen débouche sur des  »compromis importants »
Les séances du dialogue libyen entre les délégations du Haut conseil d’État et le Parlement de Tobrouk, visant à maintenir le cessez-le-feu et à ouvrir des négociations pour mettre fin aux conflits entre les protagonistes libyens, se sont poursuivies mardi à Bouznika, au Maroc. Les deux délégations avaient entamé dimanche des discussions, au terme desquelles elles avaient exprimé leur ambition de parvenir à un consensus pour trouver une solution à la crise libyenne, et réaliser la stabilité politique et économique de la Libye. Africa News avec AFP

RDC : près de 290 personnes tuées par des miliciens en deux mois en Ituri ( Société civile)
La coordination de la société civile de l’Ituri signale le meurtre de 280 personnes et de plus 95 autres kidnappées les deux derniers mois par les groupes armés CODECO et la Force patriotique et intégrationniste au Congo (FPIC). Ce bilan a été publié mardi 8 septembre au cours d’un point de presse à Bunia. Cette structure citoyenne demande au gouvernement de la RDC d’accélérer le processus de désarmement et de mobilisation de ces milices pour éviter de nouvelles victimes des atrocités de ces miliciens. Radio Okapi

Niger : la méfiance des civils vis à vis de l’armée
Au Niger, le rapport d’enquête de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) sur des exécutions sommaires de dizaines de civils par les soldats dans la région de Tillabéry (Ouest) a été transmis à la justice. La société civile nigérienne demande des sanctions et demande à l’armée de prévenir les violations du droit humanitaire international. Selon les enquêteurs, tous les corps trouvés dans les six fosses communes avaient les mains attachées dans le dos, le turban sur le cou avec des impacts de balles. Pour Seidik Abba, écrivain et spécialiste du Sahel, ces actes prouvent toutes les difficultés que les armées des pays du Sahel ont à lutter contre les djihadistes : « Nos armées n’ont pas été formées à lutter contre le terrorisme. Elles ont été formées à faire des guerres conventionnelles, classiques.  Donc il y a un déficit au plan de la formation. … » DW

Le président nigérian appelle ses pairs ouest-africains à ne pas toucher à leur Constitution
Le président nigérian Muhammadu Buhari a demandé à ses homologues de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) de « résister à la tentation » de modifier la Constitution pour se maintenir au pouvoir. « En tant que membres de la Cédéao, nous devons respecter les règles constitutionnelles de nos pays respectifs, en particulier en termes de limitation des mandats » présidentiels, a-t-il déclaré lors du sommet de l’organisation lundi à Niamey. Parmi les participants à ce somment dominé par le putsch du 18 août au Mali figuraient les présidents ivoirien Alassane Ouattara et guinéen Alpha Condé, qui brigueront tous deux un troisième mandat controversé en octobre. AFP

Guinée: qui sont les 13 candidats déclarés à la présidentielle ?
Le dépôt des candidatures pour la présidentielle guinéenne s’est terminé mardi. La Cour constitutionnelle doit désormais valider la liste définitive. Onze hommes et deux femmes ont fait acte de candidature, dont le président sortant Alpha Condé et son principal opposant depuis 2010, Cellou Dalein Diallo. Alpha Condé est candidat à un troisième mandat, alors que Cellou Dalein Diallo tente pour la troisième fois de conquérir la magistrature suprême. Ils demeurent les deux grands favoris. Outre ces deux poids lourds, il y a ceux qui sont capables de troubler le sommeil des prétendants. Ousmane Kaba chasse sur les mêmes terres qu’Alpha Condé – et ces dernières années, son parti a fait d’énormes progrès dans le cadre de son implantation dans la région. RFI

Côte d’Ivoire: l’opposition multiplie les recours contre la candidature d’Alassane Ouattara
Plusieurs candidats déclarés de l’opposition ont déposé un recours devant le Conseil constitutionnel qui doit valider les candidatures. Ils souhaitent qu’il déclare inéligible Alassane Ouattara à la présidentielle du 31 octobre. La Constitution ivoirienne limite le nombre de mandats présidentiels à deux, mais selon le camp présidentiel, l’adoption d’une nouvelle loi fondamentale en 2016 a remis les compteurs à zéro. Depuis l’affichage la semaine dernière de la liste provisoire des 44 candidats à la présidentielle, la période des recours est ouverte. Et l’opposition s’y engouffre. Ainsi le candidat FPI (Front populaire ivoirien) Pascal Affi N’Guessan conteste devant l’institution l’éligibilité du chef de l’État sortant. Dans sa requête adressée au Conseil constitutionnel, il tente de démontrer l’illégalité d’une candidature Ouattara en 2020. RFI

Sierra Leone : l’ex-chef rebelle Augustine Gbao libéré sous conditions
Le Tribunal spécial résiduel pour la Sierra Leone a déclaré mercredi avoir accepté la demande de libération conditionnelle d’un ancien chef rebelle condamné en 2009 à 25 ans de prison pour des crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Augustine Gbao, 72 ans, ancien chef du Front révolutionnaire uni (RUF), purge actuellement sa peine à la prison de Mpanga pour des actes notamment de terrorisme, d’extermination, de meurtre, de viol et d’esclavage sexuel. En Sierra Leone, pays d’Afrique de l’Ouest, voisin de la Guinée-Conakry et du Liberia, quelque 120.000 personnes sont mortes et des dizaines de milliers ont été mutilées en une décennie de guerre civile (1991-2001) marquée par toutes sortes d’atrocités. AFP

Coronavirus: l’Egypte franchit la barre des 100.000 cas
L’Egypte, pays arabe le plus peuplé avec 100 millions d’habitants, a franchi la barre des 100.000 cas de nouveau coronavirus, a annoncé le ministère de la Santé. Le pays, qui avait annoncé son premier cas de Covid-19 le 14 février, a recensé précisément lundi soir 100.041 contaminations dont 5.541 morts. Par ailleurs, 79.008 guérisons ont été enregistrées selon le ministère. En mars, les autorités du pays avaient imposé des mesures visant à limiter la propagation du virus comme la fermeture des lieux de culte, des cafés, des restaurants et des aéroports. Un couvre-feu nocturne avait également été mis en place. … Des experts médicaux craignent toutefois, en Egypte comme ailleurs, l’arrivée d’une nouvelle vague de contaminations. AFP

« Je ne suis pas un criminel » : le journaliste algérien Khaled Drareni se défend en appel
« Je ne suis pas un criminel. Je n’ai fait que mon métier. » Le journaliste algérien Khaled Drareni, condamné à trois ans de prison ferme, a rejeté les accusations portées contre lui lors de son procès en appel, mardi 7 septembre, à Alger. « Le journalisme que je pratique ne menace pas la sécurité du pays, mais le protège », a-t-il encore plaidé à l’issue de l’audience. M. Drareni, soutenu par une forte mobilisation pour sa libération, est devenu un symbole du combat pour la liberté de la presse en Algérie. « La cour rendra sa décision le 15 septembre », a précisé à l’AFP l’un de ses avocats, Abdelghani Badi, à la fin des plaidoiries, au cours desquelles une trentaine d’avocats ont pris la parole. « Le procès s’est déroulé dans de bonnes conditions, sans querelles ni tensions. Il a donné l’impression qu’il pourrait conduire à un procès équitable s’il se conclut par une décision équitable », selon Me Badi. Le Monde avec AFP

Douze médias tchadiens suspendus
La Haute autorité des médias audiovisuels (Hama) du Tchad a suspendu pour trois mois la parution de douze journaux « pour défaut de mise en conformité à la loi », selon un arrêté rendu public lundi. … « C’est une honte », s’est insurgé le Président de la Ligue Tchadienne des Droits de l’homme (LTDH) Max Laoungar, interrogé par l’AFP. « La Hama doit relever ses mesures rapidement et leur donner un delai raisonnable pour que ces journaux puissent se confirmer à la nouvelle loi », a-t-il demandé, ajoutant que la mesure, « inadmissible », « fait de notre pays, un pays sans droit ». AFP

Le Tchad et Israël discutent de « l’ouverture possible » d’une ambassade à Jérusalem
Une délégation tchadienne emmenée par l’un des fils du président Idriss Déby Itno a rencontré mardi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pour discuter de « l’ouverture possible » d’une ambassade du Tchad à Jérusalem, selon les autorités israéliennes. Benjamin Netanyahu avait annoncé la reprise de relations diplomatiques avec le Tchad en janvier 2019, après 47 ans d’interruption, lors d’une visite à N’Djamena au cours de laquelle il avait rencontré le président Déby Itno. Mardi, à Jérusalem, une délégation menée par Abdelkerim Idriss Déby, l’un des fils du président tchadien, et le chef du renseignement Ahmed Kogri, a rencontré Benjamin Netanyahu et le chef du Conseil national de sécurité, Meir Ben-Shabbat, ont indiqué les autorités israéliennes. Jeune Afrique avec AFP

« Ce pays est à moi, ce pays est à toi » : la diaspora malienne s’exprime sur la transition à Bamako
Les Maliens de France veulent aussi faire entendre leur voix. Samedi 5 septembre, ce qui aurait dû être une classique séance de rentrée du Conseil national de la jeunesse malienne de France (CNJMF) s’est rapidement mué en un échange sur la situation politique de l’« autre » pays, celui dont l’auditoire a commencé par chanter l’hymne national. Si le débat a porté sur les projets de l’année 2020-2021 de cette association de la diaspora, il a aussi bifurqué sur le visage de la transition dont rêve ce pays de 20 millions d’habitants et, surtout, ses quelque 200 000 émigrés installés en France. Et sur ce point, à Paris comme à Bamako, le consensus reste difficile à trouver. Le Monde