Revue de Presse du 9 septembre 2019

Deux attaques meurtrières au Burkina Faso
Au moins vingt personnes ont été tuées dimanche dans deux attaques dans deux localités de la province du Sanmatenga, dans le nord du Burkina Faso, a-t-on appris de sources sécuritaires et locales. L’une des attaques a été commise avec un engin explosif improvisé (IED). «Un véhicule de transport mixte [marchandises et passagers, ndlr] a sauté sur un engin explosif improvisé dans la zone de Barsalogho, faisant au moins une dizaine de morts parmi les passagers majoritairement des commerçants dimanche après-midi», a indiqué une source sécuritaire. «À une cinquantaine de kilomètres de Barsalogho, précisément sur l’axe Kelbo – Dablo, un convoi de vivres a également été attaqué au cours de la journée», a-t-elle poursuivi, sans donner de bilan. … Le Burkina Faso, pays pauvre d’Afrique de l’Ouest, est pris depuis quatre ans et demi dans une spirale de violences, attribuées à des groupes armés djihadistes, certains affiliés à Al-Qaïda et d’autres à l’Etat islamique. Le Matin

L’ex-président Mugabe honoré puis enterré dans une semaine au Zimbabwe
Les funérailles officielles et l’enterrement de l’ancien président Robert Mugabe, héros de l’indépendance du Zimbabwe avant d’en devenir le dictateur absolu, auront lieu à la fin de la semaine prochaine dans son pays, a annoncé dimanche la présidence. Ecarté du pouvoir fin 2017, Robert Mugabe s’est éteint vendredi à l’âge de 95 ans « entouré de sa famille » dans un hôpital de Singapour, où il avait été hospitalisé dans la semaine. « Sa dépouille est attendue mercredi après-midi (au Zimbabwe). Les funérailles officielles sont prévues samedi, son enterrement aura lieu dimanche (prochain) », a dit à l’AFP le porte-parole de la présidence, George Charamba. A la tête du Zimbabwe depuis 1980, le « camarade Bob », ainsi que le désignaient les membres de son parti, a été poussé à la démission en novembre 2017 par un coup de force de l’armée, qui a installé son ancien vice-président, Emmerson Mnangagwa, dans son fauteuil. AFP

Mort de Robert Mugabe: pour le Zimbabwe, un héritage économique catastrophique
L’ancien président du Zimbabwe, Robert Mugabe, est mort ce vendredi à l’âge de 95 ans à Singapour où il était hospitalisé. Déchu en novembre 2017, il a dirigé le pays pendant 37 années. Un règne qui s’est soldé par un bilan économique catastrophique. Robert Mugabe a quitté le pouvoir il y a un peu moins de deux ans, laissant une économie zimbabwéenne en plein marasme. Pourtant, la première partie du régime Mugabe avait enregistré une croissance économique respectable. La dégringolade a commencé au début des années 90, une dizaine d’années après l’accession du Zimbabwe à l’indépendance et depuis, le pays peine à se relever. L’effondrement de l’économie a été progressif et l’un des principaux facteurs de cette descente aux enfers, c’est l’expulsion violente des fermiers blancs de leurs terres au début des années 2000. Les nouveaux occupants, dont la plupart étaient des « héros » de l’indépendance, n’avaient pas été préparés à exploiter des terres agricoles. Résultat, cette réforme agraire brutale, qui aurait dû s’étaler sur plusieurs années, a provoqué un effondrement de la production agricole dans ce pays jusque-là considéré comme le grenier à blé de l’Afrique australe. Suite à cela, Robert Mugabe se brouille avec la Grande-Bretagne, l’ancienne puissance coloniale et l’Occident tout entier. RFI

Au moins un mort dans de nouvelles violences xénophobes en Afrique du Sud
Au moins une personne a été tuée et cinq blessées dimanche dans le centre-ville de Johannesburg, la plus grande ville sud-africaine, lors de nouvelles violences dirigées contre les étrangers, a-t-on appris auprès de la police locale. En début de semaine, l’Afrique du Sud a connu une vague d’émeutes xénophobes, notamment à Johannesburg, qui s’est soldée par la mort d’au moins 10 personnes, plus de 400 arrestations et des dégâts considérables, selon le dernier bilan de ses autorités. Dimanche à nouveau, une foule de plusieurs centaines de personnes s’est formée dans un quartier défavorisé du centre de la capitale économique du pays et a attaqué des magasins en demandant, selon la presse locale, le départ des étrangers. SlateAfrique

Le spectre de la guerre et des règlements de compte plane toujours sur le Cameroun
Plus de trois mois après l’ouverture de la première conférence internationale sur le conflit meurtrier qui sévit au nord du Cameroun, le procès de Maurice Kamto, principal opposant au président camerounais à Paul Biya et arrivé deuxième à la présidentielle de 2018, devait s’ouvrir vendredi dernier à Yaoundé. Le procès a finalement été renvoyé au 8 octobre dès son ouverture devant le tribunal militaire de Yaoundé, qui juge Maurice Kamto notamment pour « insurrection » avec 88 de ses partisans. Le malaise à l’audience de l’un d’eux, Christian Penda Ekoka, ex-conseiller économique du président Biya, a motivé le renvoi du procès, a expliqué Me Michel Ntchalé, l’un des avocats de Maurice Kamto. Les accusés encourent théoriquement la peine de mort, même si celle-ci n’est plus appliquée au Cameroun. RTBF

Au Soudan, le premier gouvernement post-Béchir prête serment
Au Soudan, le premier gouvernement post Omar el-Béchir a prêté serment dimanche. L’équipe du Premier ministre Abdallah Hamdok, qui doit préparer la transition vers un pouvoir civil après trente ans de dictature, devra relever de nombreux défis. C’est une étape majeure majeure du processus de transition vers un pouvoir civil. Après trois décennies de régime autoritaire, le premier gouvernement au Soudan depuis la chute en avril du président Omar el-Béchir a prêté serment dimanche 8 septembre. Les 18 ministres, dont quatre femmes, du gouvernement du Premier ministre Abdallah Hamdok, un économiste chevronné, ont prêté serment dans le palais présidentiel dans la capitale Khartoum, selon un correspondant de l’AFP sur place. Ce nouveau gouvernement doit diriger le pays durant une période de transition de 39 mois. France24

Soudan : Béchir a donné 5 millions d’euros à des paramilitaires (témoin)
Le président soudanais déchu Omar el-Béchir a donné 5 millions d’euros au groupe paramilitaire des Forces de soutien rapide (RSF), a affirmé samedi un témoin durant la quatrième audience du procès de l’ex-chef de l’Etat. Destitué par l’armée en avril après des mois de manifestations contre son régime, M. Béchir a été inculpé en août de possession illégale de fonds étrangers et utilisation frauduleuse de ces fonds. Les autorités avaient saisi 6,9 millions d’euros, 351.770 dollars et 5,7 millions de livres soudanaises au domicile de M. Béchir. Il est accusé de les avoir illégalement acquis et utilisé et encourt plus de 10 ans de prison. Le 31 août, M. Béchir a affirmé devant le tribunal que ces fonds étaient un reste des 25 millions de dollars données par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane. Ces fonds “n’ont pas été utilisés à des fins personnelles mais en tant que dons”, avait-il affirmé. AFP

Près de 3 millions de Centrafricains ont besoin d’aide, l’ONU appelle à financer la réponse humanitaire
A l’issue d’une visite d’une semaine en République centrafricaine (RCA), la Sous-Secrétaire générale aux affaires humanitaires et Coordonnatrice adjointe des secours d’urgence, Ursula Mueller, a appelé mercredi à financer d’urgence la réponse humanitaire dans le pays, afin de répondre aux besoins de 2,9 millions de Centrafricains. « J’ai été témoin du niveau de souffrance de la population affectée par cette crise particulièrement complexe. La situation humanitaire dans ce pays continue de se détériorer », a déploré Mme Mueller lors d’une conférence à Bangui, la capitale de la RCA. « La plupart des personnes déplacées ont été contraintes de fuir à plusieurs reprises et ne peuvent pas rentrer chez elles en raison de l’insécurité persistante et du manque de services essentiels. Les pics de violence dans certaines régions du pays, qui avaient jusqu’à maintenant été épargnées par le conflit, créent de nouveaux déplacements et de nouveaux besoins humanitaires », a expliqué la Coordonnatrice adjointe des secours d’urgence de l’ONU. APO

Algérie: l’armée hausse le ton face à la rue et de possibles dissensions internes
En imposant au pouvoir civil le calendrier de la présidentielle en Algérie, le chef d’état-major de l’armée veut contrer une contestation populaire toujours dynamique, mais aussi prévenir de possibles dissensions au sein de l’institution militaire, estiment des experts. Incarné par le général Ahmed Gaïd Salah, le haut commandement de l’armée a de facto pris les rênes du pays depuis que, soucieux de calmer un mouvement de contestation inédit né le 22 février, il a contraint Abdelaziz Bouteflika à la démission, le 2 avril, après 20 ans de pouvoir. Effacé sur la scène politique et médiatique, Abdelkader Bensalah, chef de l’Etat par intérim, fait office de « façade » constitutionnelle, appliquant les orientations « suggérées » par le général Gaïd Salah lors de ses nombreuses allocutions traitant de la situation politique – une trentaine ces cinq derniers mois. AFP

Un ex-ministre burundais devant la justice française pour «traite d’être humain»
Ce lundi 8 septembre débute devant le tribunal de grande instance de Nanterre le procès de Gabriel Mpozagara, ancien ministre et diplomate, ainsi que sa femme, accusés d’avoir réduit un compatriote en esclavage domestique une décennie durant. Alors qu’il croyait venir en France quelques mois s’occuper d’un fils handicapé des époux Mpozagara, Méthode affirme avoir été réduit en esclavage pendant 10 ans dans la villa du couple, en banlieue sud-ouest de Paris. Exploité, dit-il, 19h sur 24h, son passeport confisqué, mal nourri… Il a finalement été libéré en juillet 2018 quand un ouvrier venu faire des travaux a signalé à la police qu’un homme présentant des signes de mauvais traitement dormait sur un lit de fortune au sous-sol. Accusés de « traite d’êtres humains », les époux Mpozagara, encourent 7 ans de prison et 150 000 euros d’amende. Le couple nie les faits. Pourtant, il avait déjà été mis en cause dans une affaire similaire. RFI

RDC: Investiture du gouvernement de coalition Tshisekedi-Kabila en l’absence de l’opposition
Le nouveau gouvernement congolais dirigé par le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba a été investi en l’absence des députés de l’opposition. Composé de 66 membres, le gouvernement de coalition du nouveau président Félix Tshisekedi et de son prédécesseur Joseph Kabila, a été investi à l’assemblée nationale , lors d’une cérémonie boycottée par l’opposition. Selon les résultats du vote du vendredi , sur 379 députés nationaux présents, 375 ont voté pour l’approbation du programme de l’équipe dirigée par le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba , 0 contre et 4 autres se sont abstenus. Le programme est axé sur 15 piliers, dont on retrouve également le programme sur la lutte contre la corruption et la promotion de l’industrie. Koaci

Soudan du Sud: Machar va rencontrer lundi Kiir
Le dirigeant rebelle sud-soudanais Riek Machar devrait rencontrer son rival, le président Salva Kiir, lundi à Juba, ont indiqué dimanche des sources gouvernementales et de l’opposition. Cette rencontre intervient à l’approche d’une date limite en novembre pour la formation d’un gouvernement d’union nationale, une disposition clé de l’accord de paix de 2018, retardé par des qurelles internes. « On s’attend à ce qu’il vienne et s’asseoie avec le président Salva Kiir afin de parler de tous les problèmes de l’accord de paix et des dispositions à prendre à l’avenir, » a déclaré à l’AFP le porte-parole du gouvernment, Michael Makuei. Kiir n’a pas été vu avec Machar depuis une rencontre au Vatican an avril dernier, pendant laquelle le pape François avait baisé les pieds des deux hommes accusés de crimes de guerre. SlateAfrique

Guinée-Bissau: la police brûle deux tonnes de cocaïne
La police bissau-guinéenne a procédé hier, samedi 7 septembre, à l’incinération de plus de 1,8 tonne de cocaïne saisie la semaine dernière. C’était la plus grosse prise de l’histoire de ce pays. La crémation de la drogue s’est déroulée à Ilondé, à une trentaine de kilomètres de Bissau, sous haute surveillance. L’endroit était sécurisé par un important dispositif policier. Les soldats de la force latente de la Cédéao étaient venus prêter main forte. Les autorités ont procédé alors à une nouvelle vérification en faisant des prélèvements sur quelques paquets de cocaïne. Les tests se sont révélés positifs: aucun doute, il s’agissait bien cocaïne pure et dure. Les paquets de drogue sont ensuite disposés sur une bûche et aspergés d’essence. Au signal, un agent met le feu. Une forte explosion et une fumée noire s’élève dans le ciel. Pour Mingus Monteiro Correio, directeur-adjoint de la police judiciaire, cette prise témoigne de la « détermination de la police judiciaire ». « Je pense que bientôt nous aurons encore d’autres résultats, ajoute t-il. La Guinée-Bissau n’est pas un narco-Etat. Comme tous les autres États malheureusement, nous sommes touchés par ce phénomène. » Dix suspects ont été arrêtés. RFI

En Tunisie, 3 débats télévisés pour départager 26 candidats
A une semaine du premier tour de l’élection présidentielle, et pour la toute première fois en Tunisie, trois débats télévisés sont programmés jusqu’à ce lundi soir. Tour à tour, les 26 candidats vont pouvoir présenter leur programme aux 7 millions d’électeurs. Tous sauf un homme d’affaires controversé actuellement emprisonné pour blanchiment d’argent. Sécurité, libertés publiques, économie… tous les candidats ont été invités à répondre à des questions tirées au sort et posées par deux journalistes modérateurs. Un exercice démocratique extrêmement rare dans le mode arabe. Parmi les candidats figurent deux femmes, mais aussi un ancien président ainsi qu’un ex-Premier ministre. Les observateurs scrutent aussi la campagne des islamistes qui se préparent également aux prochaines élections législatives. Euronews

Angola : un fils de l’ex-président bientôt jugé pour corruption
Le fils de l’ancien président angolais Jose Eduardo dos Santos sera jugé à partir du 25 septembre devant un tribunal de la capitale Luanda dans une affaire de corruption, tout premier procès visant un membre de la famille de l’ex-maître absolu du pays. Ancien patron du fonds d’investissement souverain angolais, Jose Filomeno dos Santos est accusé, avec trois autres complices, dont l’ancien gouverneur de la Banque centrale Valter Filipe da Silva, de détournement de fonds et de blanchiment d’argent. La justice leur reproche d’avoir élaboré une gigantesque fraude qui lui aurait permis de détourner jusqu‘à 1,5 milliard de dollars. … José Filomeno dos Santos avait été nommé en 2013 par son père à la tête du fonds souverain, chargé notamment d’investir les importants revenus pétroliers du pays. Il avait été limogé de son poste en janvier 2018, quelques mois seulement après l’arrivée au pouvoir de Joao Lourenço. AFP

Les tensions entre le Kenya et la Somalie inquiètent l’Union africaine
Le Kenya a demandé à la Cour internationale de justice de La Haye le report des audiences très attendues sur la dispute qui oppose Nairobi à Mogadiscio concernant leur frontière maritime. Cette montée des tensions inquiète l’UA. Les audiences devaient débuter ce lundi, mais à la demande du Kenya, la Cour les a reportées au mois de novembre prochain, alors que les motifs de conflit se multiplient entre les deux pays. En jeu : de très importantes réserves de pétrole et de gaz off-shore se trouvant sur 100 000 km2 de territoire litigieux. L’Union africaine observe la montée des tensions avec vigilance, mais aussi un certain sentiment d’impuissance. La semaine dernière, à la fin d’un communiqué du Conseil paix et sécurité de l’Union africaine, une petite phrase demandait au président de la Commission Moussa Faki Mahamat de s’impliquer pour trouver une solution à l’amiable à ce litige qui empoisonne les relations entre le Kenya et la Somalie depuis des années. Et suggérait même de nommer un envoyé spécial pour ce dossier. RFI

Le message de réconciliation du pape aux peuples malgache et mozambicain
« Paix » et « équité »: le pape François a quitté vendredi le Mozambique avec un message qui trouvera un écho à Madagascar, pays pauvre tout juste sorti de crises politiques à répétition. A tous ceux qui ont vécu des histoires de violence, de haine, vous avez droit à la paix! a lancé le souverain pontife dans un stade de la périphérie de Maputo où 60.000 fidèles l’ont écouté avec ferveur entre clameur de joie et danses rythmées. Tout au long de sa visite jeudi et vendredi dans l’un des pays les plus pauvres de la planète, le souverain pontife a martelé ces mots: il faut rejeter la vengeance et la haine, dénoncer la planification de représailles sous des formes apparemment légales, promouvoir l’égalité des chances et l’équité sociale pour éviter de créer un terrain fertile qui tôt ou tard provoquera l’explosion. VOA