Revue de Presse du 9 octobre 2019

Neuf hommes armés, des combattants islamistes, ont été tués la semaine dernière dans l’extrême-nord du Mozambique au cours de violents affrontements avec l’armée, a annoncé mardi le ministère mozambicain de la Défense. Cette déclaration officielle est la première dans laquelle les autorités du Maputo reconnaissent que des combats les opposent au mystérieux groupe terroriste qui sème la terreur depuis deux ans dans la province du Cabo Delgado. … Selon des sources locales, l’opération de l’armée visait un camp terroriste situé dans les forêts proches du village de Mitope, dans le district de Mocimboa da Praia. … « Les insurgés ont riposté et tué un citoyen russe qui accompagnait les troupes du gouvernement », a précisé sous couvert de l’anonymat un responsable local, « de nombreux insurgés ont été tués lors de l’attaque, mais leur nombre reste encore à confirmer ». Sahel Intelligence

Des membres du groupe terroriste Boko Haram ont tué lundi deux civils dans la région camerounaise de l’Extrême-Nord. « Des terroristes ont attaqué la ville de Kerawa tuant une femme sur le coup. Une deuxième victime, un homme, est décédé des suite de ses blessures de l’attaque après avoir été évacué à un hôpital », selon une source sécuritaire. Cette attaque intervient trois semaines après une attaque similaire dans la même localité qui avait également fait deux morts. Plus de 2000 personnes ont été tuées depuis 2014 au Cameroun, notamment dans l’Extrême-Nord, par Boko Haram. Sahel Intelligence

Le président Paul Biya qui n’était plus sorti du Cameroun depuis les violents incidents de Genève, début juillet 2019, a quitté Yaoundé mardi (08.10.2019) sur invitation du président français Emmanuel Macron. Une visite, en marge de la conférence du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, au cours de laquelle les deux Chefs d’Etats ont prévu évoquer la mise en œuvre des conclusions du « Grand dialogue national » au Cameroun. Au même moment, le pouvoir de Yaoundé propose par la voix de l’un de ses cadres, un plan Marshall pour la reconstruction des régions anglophones. DW

Un policier a été lapidé à mort mardi au Malawi lors d’affrontements entre les forces de l’ordre et des manifestants proches de l’opposition qui tentaient d’empêcher la tenue d’une réunion publique du président Peter Mutharika. Les violences se sont produites dans la ville de Msundwe (centre), à l’ouest de la capitale, Lilongwe, a déclaré à l’AFP le porte-parole de la police, James Kadadzera. « Nous avons perdu un policier à Msundwe, tué ce matin par des manifestants et des criminels », a ajouté M. Kadadzera. Le policier, Usumani Imedi, a été lapidé à mort, a-t-il dit. Usumani Imedi est le deuxième policier à trouver la mort depuis le début des manifestations au Malawi. Selon un témoin interrogé par l’AFP, les incidents ont éclaté lorsque la police a fait usage de gaz lacrymogène pour disperser des protestataires qui bloquaient une route pour empêcher des partisans du chef de l’Etat de se rendre à son rassemblement prévu à Lilongwe. AFP

Devant le Conseil de sécurité, le chef de la Mission des Nations Unies au Mali (MINUSMA), Mahamat Saleh Annadif, a mis en avant les avancées dans les domaines des réformes politiques et institutionnelles, des questions de défense et de sécurité ainsi que des questions de développement socio-économique. « Au titre de ces avancées, l’on peut citer la promulgation (en juillet dernier) de la loi d’Entente nationale et de la loi établissant les principes fondamentaux de la création, de l’organisation et du contrôle de la zone de développement des régions du nord, laquelle pose les bases de la relance du développement au niveau local », a déclaré M. Annadif qui présentait aux membres du Conseil le dernier rapport trimestriel sur la situation au Mali. ONU Info

C’est la première visite d’Annegret Kramp-Karrenbauer au Sahel depuis sa nomination à la tête du ministère de la défense, en juillet dernier. La ministre allemande de la défense est allée sur le terrain pour évaluer la situation sécuritaire dans une région où la Bundeswehr, l’armée allemande, est présente depuis six ans avec près d’un millier de soldats. Des militaires qui participent à la formation de l’armée malienne et à la mission de paix de l’Onu au Mali, la Minusma. La ministre allemande de la Défense Annegret Kramp-Karrenbauer a été reçue lundi (7 octobre) par le Premier ministre malien Boubou Cissé. C’était en présence de son homologue malien le Général de Division Ibrahim Dahirou Dembélé. Il a été question des enjeux sécuritaires et de développement du Mali. Autres sujets évoqués au cours des échanges, le renforcement de la coopération militaire et le développement des projets pour améliorer les conditions de vie des populations maliennes. DW

Au Mali, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, le GSIM, a revendiqué la double attaque de Mondoro et de Boulkessi. Cette coalition de groupes jihadistes fait état de plus de 80 soldats maliens tués, deux fois plus que la version officielle de l’armée malienne. Dans la zone de Boulkessi, plusieurs autres groupes jihadistes sont actifs, comme l’État islamique au grand Sahara ou les Burkinabè d’Ansaroul Islam. Le GSIM, l’État islamique au grand Sahara et les Burkinabè d’Ansaroul Islam ont-ils pu faire front commun pour organiser l’attaque la plus meurtrière contre les forces de défense et de sécurité maliennes ? RFI

L’un des deux candidats au second tour de la présidentielle en Tunisie, Nabil Karoui, a demandé mardi à la justice de repousser le scrutin prévu le 13 octobre, jusqu’à ce qu’il puisse sortir de prison pour faire campagne. Homme d’affaires et des médias, M. Karoui a été arrêté et incarcéré pour blanchiment d’argent le 23 août, mais il a obtenu 15,58% des voix au premier tour le 15 septembre, ce qui lui a permis de se qualifier pour le second tour. Plusieurs demandes de remise en liberté ont été rejetées, la dernière en date le 1er octobre. Selon l’un de ses avocats, Me Nazih Souei, un recours a été déposé au tribunal administratif, faisant valoir qu’il n’y a pas eu d’égalité des chances entre son client et son adversaire, le juriste Kais Saied, arrivé devant M. Karoui au premier tour. AFP

C’est une première depuis le début, en février, du mouvement inédit de contestation en Algérie : mardi 8 octobre, la police a tenté d’empêcher les étudiants de manifester à Alger comme ils le font chaque mardi, selon des journalistes de l’Agence France-Presse (AFP) et des témoins. Dans le centre d’Alger, les policiers ont essayé à plusieurs reprises de bloquer et de disperser les manifestants, procédant notamment à des arrestations, dans et en dehors du cortège, qui s’est plusieurs fois reconstitué. Un premier barrage de policiers en tenue antiémeute attendait les étudiants, rejoints par des citoyens, qui se dirigeaient vers la Grande Poste – bâtiment emblématique et lieu de rassemblement traditionnel du hirak, le « mouvement » de contestation né le 22 février -, comme l’a raconté Hamid, un commerçant de 34 ans qui s’est joint à la marche. Le Monde avec AFP

Le régime burundais montre pour la première fois depuis le début de la crise en avril 2015 quelques timides signes d’ouverture. Des discussions ont même été engagées par le pays dans la plus grande discrétion avec la plateforme d’opposition Cnared, affaiblie par les défections. Après avoir obstinément refusé pendant quatre ans de s’asseoir à la même table que le Cnared, même sous l’égide de la communauté internationale, Bujumbura a accueilli samedi le secrétaire exécutif de ce mouvement rassemblant des opposants exilés en raison de la crise née de la candidature du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat controversé. Soucieux de ménager les caciques les plus radicaux du régime, le gouvernement n’a pas officiellement confirmé que le Cnared est désormais un interlocuteur. Cependant, un haut responsable gouvernemental et un haut responsable du Cnared ont non seulement confirmé à l’AFP que M. Niyonkuru est à Bujumbura en tant que représentant du Cnared, mais également que des négociations ont lieu dans le plus grand secret depuis plusieurs mois. Africa News avec AFP

Le procès sur l’assassinat du premier président hutu démocratiquement élu, Melchior Ndadaye, tué le 21 octobre 1993, s’est ouvert à Gitega mardi. Plusieurs cadres de l’ancienne armée sont dans le box des accusés pour cette affaire à fort enjeu symbolique, à quelques mois de la présidentielle. C’est un procès particulier qui s’est ouvert mardi 8 octobre à Gitega, la nouvelle capitale du Burundi. Parmi les accusés figurent quatre haut gradées de l’ancienne armée dominée par la minorité tutsi, aujourd’hui à la retraite. Ils ont été arrêtés le 24 novembre 2018 dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat de Melchior Ndadaye, premier président hutu démocratiquement élu au Burundi, tué le 21 octobre 1993. La relance de l’affaire a constitué un rebondissement inattendu, vingt-cinq ans après le procès considéré comme celui « des exécutants » qui avait visé une dizaine de soldats, dont le plus haut gradé était lieutenant. Jeune Afrique

Neuf rhinocéros ont été tués par des braconniers depuis le 1er avril au Botswana, un « chiffre sans précédent » dans ce pays d’Afrique australe où la population de ces pachydermes pourrait disparaître d’ici à 2021, a mis en garde mercredi le gouvernement. « Un rhinocéros a été tué le 2 octobre », le deuxième en l’espace d’une semaine, ce qui porte le nombre de rhinocéros braconnés à neuf depuis le 1er avril 2019, selon un communiqué du ministère de l’Environnement du Botswana. « Le nombre croissant de rhinocéros braconnés est très inquiétant dans un pays qui, au cours des dernières années, a accueilli des rhinocéros dans un souci de protéger » cette population menacée, a expliqué le ministère. Avant « on perdait environ un rhinocéros par mois », a expliqué Mmadi Reuben, chargé de la protection des rhinocéros dans les parcs nationaux du Botswana. AFP

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a fière allure. Quinze États membres; 375 millions d’habitants; une capitale, Abuja; une commission et un conseil des ministres; des comités qui embrassent tous les sujets économiques; des textes qui, depuis 1975, posent méthodiquement les fondations de la libre circulation des personnes, des produits, des services et des capitaux; un tarif extérieur commun (TEC) depuis 2015; et une monnaie unique annoncée pour l’an prochain, l’eco. On comprend que le Maroc et la Tunisie demandent leur adhésion pleine et entière. Et que la Mauritanie, qui l’a quittée en 2000, ainsi que l’Algérie en soient devenus partenaires. Pourtant l’intégration y progresse très lentement. Est-ce parce que la Communauté compte trois langues officielles (anglais, français, portugais), huit monnaies et qu’elle rassemble une importante diversité de pays en matière de taille et de développement? Toujours est-il que le mouvement de convergence que la Cedeao est censée soutenir progresse moins vite que celui de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa, huit membres), de dix-neuf ans sa cadette et qu’elle a vocation à absorber un jour. Jeune Afrique