Revue de presse du 9 novembre 2023

Madagascar: répression d’une manifestation de l’opposition d’une rare violence à Antananarivo
Mercredi 8 novembre, le rassemblement du «Collectif des 10» a été marqué par un rare niveau de violence dans la capitale…Selon la gendarmerie, en tout 16 personnes ont été blessées : 12 civils et 4 forces de l’ordre. Un député de l’opposition a par ailleurs été arrêté. 13h30, la tension monte devant le Palais des Sports de Mahamasina. En ligne, les forces de l’ordre, avancent au rythme des coups donnés contre leurs boucliers pour repousser la foule. Arrêté deux jours plus tôt en pleine manifestation, le candidat à la présidentielle n°12, Jean-Jacques Ratsietison se dit aujourd’hui « combattif » mais pointe un climat de plus en plus délétère dans la rue…Tout bascule lors de l’interpellation soudaine du député TIM – parti de l’ancien président Marc Ravalomanana – Fetra Ralambozafimbololona. En colère, certains des manifestants tentent, selon les forces de l’ordre, de prendre à partie un gendarme. Là, réplique immédiate. Une nouvelle fois, des explosions de grenades lacrymogènes retentissent dans les rues de la capitale. Un épais nuage blanc recouvre alors les lieux, aussitôt désertés par les manifestants. Après les évènements, les appels à cesser les violences se sont multipliés, de la part du « Collectif des 10 » eux-mêmes, de la présidente de l’Assemblée nationale, Christine Razanamahasoa,- à la tête de la dernière tentative de médiation initiée avec les leaders religieux du FFKM – ou encore de plusieurs organisations de la société civile. RFI

Au Burkina Faso, près d’une centaine de civils tués à Zaongo
Selon des sources concordantes, près d’une centaine de civils ont été tués le 6 novembre dans le village de Zaongo, à une trentaine de kilomètres au nord de Boulsa, dans la région du Centre-Nord. Un bilan provisoire, qui pourrait être encore plus lourd. L’identité des assaillants n’est, pour l’instant, pas connue. Si des sources militaires jointes par Jeune Afrique pointent la responsabilité de « terroristes », d’autres sources évoquent un massacre qui aurait été perpétré par des militaires et/ou des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), leurs supplétifs civils…Selon une source sécuritaire, le village de Zaongo aurait pu être ciblé car ses habitants – contrairement à ceux des localités voisines – refusaient de mettre en place des VDP faute de jeunes disponibles, pour la plupart partis chercher du travail ailleurs. Ils se seraient alors retrouvés accusés de complicité avec les jihadistes. Le village de Zaongo se trouve dans la zone de transit de jihadistes liés au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM, ou JNIM en arabe) entre le Nord et l’Est. Après le massacre, une opération de ratissage a été menée par l’armée aux alentours. Jeune Afrique

Au Tchad, la colère des défenseurs des droits humains
Le 31 octobre dernier, le leader du parti Les Transformateurs, Succès Masra, et le gouvernement de transition tchadienne ont signé à Kinshasa, sous l’égide du médiateur de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale, le président Félix Tshisekedi, un accord de paix ayant permis le retour de Succès Masra au pays après plus d’un an d’exil. Cet accord qui prévoit l’amnistie des auteurs de ces massacres est considéré comme une impunité accordée aux bourreaux, selon les victimes et les organisations de défense des droits humains. Si Succès Masra est accusé par certains d’avoir trahi ses militants, le gouvernement tchadien est également accusé, à travers ce projet d’amnistie, de vouloir couvrir les forces de défense et de sécurité, autrices présumées de la sanglante répression du 20 octobre 2022…Entre-temps, les choses semblent avancer. Le projet d’amnistie a été discuté en Conseil des ministres ce mercredi [8.11.23] à N’Djamena. La répression des manifestations du 20 octobre 2022 contre la prolongation de la transition avait fait 73 morts selon le gouvernement, et plus de 300 selon les ONG de défense des droits de l’Homme. DW

En Somalie, l’offensive contre les Chabab marque le pas
Déterminé à mener une « guerre totale » aux Chabab, le gouvernement somalien a saisi l’occasion d’une révolte de clans locaux pour lancer une offensive dans le centre du pays en août 2022. Soutenu par la communauté internationale, le gouvernement contrôle essentiellement les villes, dont la capitale, Mogadiscio. Les Chabab restent implantés dans de vastes zones du sud et du centre de la Somalie…Pour relancer les opérations, le président Hassan Cheikh Mohamoud s’est déplacé dans la ville de Dhusamareb, assurant le 18 août que les Chabab seraient « éliminés de l’ensemble du pays » d’ici à la fin d’année. Mais le 26 août, les forces somaliennes ont essuyé une cinglante défaite dans la localité de Cowsweyne, dans des circonstances jamais rendues officielles…Malgré les revers, le gouvernement affiche sa détermination à garder le cap, avec l’objectif d’engager une deuxième phase dans le sud du pays, fief historique des Chabab. Mais « une deuxième phase précipitée risque de compromettre les succès obtenus jusqu’à présent », ont prévenu les experts de l’ONU. Un redéploiement vers le sud de forces combattant au centre du pays « laisserait probablement cette dernière région vulnérable et sans protection suffisante », estiment-ils…La participation militaire promise par les voisins kényan, éthiopien et djiboutien à cette deuxième phase baptisée « Opération Lion noir » reste incertaine. Les difficultés de l’armée somalienne ont en outre conduit à suspendre le processus de retrait des plus de 17 000 soldats de l’Atmis, prévu jusqu’à fin 2024. Après 2 000 hommes fin juin, 3 000 autres devaient quitter le pays fin septembre. Le Monde avec AFP

Ethiopie: les miliciens ont évacué la ville sainte de Lalibela, retour de l’armée
L’armée fédérale éthiopienne a repris jeudi le contrôle de la ville sainte orthodoxe de Lalibela (nord), située dans l’Etat régional de l’Amhara, après le départ des miliciens qui s’en étaient largement emparés la veille, selon des habitants. S’exprimant sous le couvert de l’anonymat pour des raisons de sécurité, un diacre de cette localité d’environ 35.000 habitants, mondialement connue pour ses églises médiévales taillées dans la roche, a indiqué à l’AFP avoir assisté jeudi matin aux funérailles de 16 policiers, tués dans les combats…Les Fano – milices informelles amhara composées de citoyens-combattants volontaires – ont épaulé l’armée éthiopienne durant les deux ans de conflit l’ayant opposée aux autorités rebelles de l’Etat régional voisin du Tigré, auquel a mis fin un accord signé en novembre 2022 à Pretoria. Cet accord, vu comme un retournement d’alliance alors que des différends territoriaux opposent amhara et tigréens, a exacerbé les tensions en Amhara. Celles-ci ont dégénéré en conflit ouvert quand le gouvernement fédéral a tenté en avril de désarmer des forces régionales…L’armée fédérale contrôle grandes villes et grands axes de la région, mais la situation y est très volatile. Calme précaire et poussée de violences y alternent, les Fano multipliant les actions dans les zones rurales. L’Amhara est la deuxième région d’Ethiopie en terme de population, avec environ 25 millions d’habitants, très majoritairement issus du peuple amhara. TV5

RDC, Masisi : l’armée bombarde les positions du M23 à Kilolirwe et ses environs
L’armée nationale serait en train de bombarder à l’aide des avions, ce jeudi 9 novembre, les positions conquises mercredi par les rebelles du M23 à kilolirwe et ses environs, notamment Kausa et Muyange sur l’axe Masisi-Kitshanga, territoire de Masisi (Nord-Kivu). Selon des sources locales, des combats terrestres violents sont en cours dans cette partie du Nord-Kivu entre ces belligérants. Les mêmes sources signalent ces accrochages aux villages Rubona et Sisa, dans le groupement Bukombo, dans la chefferie de Bwito. D’autres sources dans cette région rapportent cependant une situation d’accalmie relative observée ce jeudi matin sur l’axe Kibumba et Buhumba en territoire de Nyiragongo. Cela, après des combats à l’arme lourde et aux bombardements enregistrés mercredi dernier dans cette zone. Aucun changement observé jusqu’ici dans les combats de Kibumba depuis une semaine, chaque force conserve ses positions et la situation reste rendue, affirme la société civile de la région. Radio Okapi

RDC: un ex-chef rebelle poursuivi pour crime contre l’humanité sera jugé en France
Ce lundi 6 novembre à l’issue d’une longue instruction, les juges français ont estimé avoir assez d’éléments pour mettre en accusation et poursuivre l’ancien chef de milice congolais, Roger Lumbala. Il était à la tête du groupe armé RCD-N durant la deuxième guerre du Congo. Il sera jugé devant les Assises pour complicité de crimes contre l’humanité commis en 2002 et 2003 en Ituri et au Nord-Kivu. Cette mise en accusation intervient au terme de près de trois années d’instruction, durant lesquelles malgré l’état de siège et les restrictions liées au Covid, des victimes, soutenues par des ONG, ont pu témoigner. Vingt ans après le traumatisme, des victimes ont quitté leurs villages pour faire le voyage jusqu’en France et raconter aux enquêteurs les exécutions, les viols, les pillages vécus durant la campagne meurtrière « Effacer le tableau ». Une opération menée fin 2002 et début 2003, dans les derniers mois de la deuxième guerre du Congo, par le groupe armé RCD-N et ses alliés (dont le MLC) pour prendre le contrôle de territoires dans l’est de la RDC…Ces témoignages recueillis par les enquêteurs français durant la phase d’instruction, commencée début 2021, sont venus s’ajouter à la documentation existante : notamment le Rapport Mapping des Nations Unies qui a recensé des centaines de massacres commis entre 1993 et 2003 en RDC…Dans cette affaire, une quarantaine de victimes se sont portées parties civiles. D’autres pourront se porter parties civiles à l’ouverture du procès. La défense de Roger Lumbala n’a pas souhaité s’exprimer. RFI

Angola : 170 pierres de diamants ont été saisies par la police
La police annonce la saisie de plus de 170 pierres de diamants de diverses tailles, à la suite d’une opération menée par les forces de sécurité qui luttent contre le trafic et l’exploitation illicite de ce minerai. Cette importante saisie a eu lieu dans la province de Lunda Norte. Le porte-parole de la Police nationale, Alexandre Gualter Pereira, a déclaré que cette opération s’inscrivait dans le cadre d’une lutte plus vaste contre le trafic de mineurs, la contrebande de carburant et l’immigration clandestine, menée conjointement par les organes provinciaux de défense et de sécurité au cours des derniers mois. M. Pereira a souligné que les autorités compétentes poursuivraient leurs efforts pour renforcer leur action dans ce domaine. Les diamants saisis ont été remis au Comité de référencement de « l’Opération Transparence. » L’Angola a été confronté à une augmentation préoccupante du commerce illégal de diamants au cours des dernières années. En 2022, plus de 2000 pierres de diamants ont été saisies. L’Angola, qui représente 7 % du commerce mondial des diamants, perd des millions de dollars en recettes en raison de l’exploitation minière illégale. En août 2021, une opération de la police angolaise dans la province de Lunda Norte avait abouti à la saisie de plus de 2600 pierres de diamants en une seule fois, et un individu de 55 ans avait été arrêté pour son implication présumée dans ce commerce, au niveau de la ville de Xá-muteba, située à 560 km de Luanda. Sahel Intelligence

Deux mois après le séisme, les marocains sinistrés se préparent à affronter l’hiver
Il y a deux mois, un séisme de magnitude 6,8 ravageait le Maroc et ses provinces des montagnes de l’Atlas, à 70 km au sud de Marrakech. Près de 3.000 personnes ont perdu la vie, plus de 5.600 ont été blessées et des villages entiers ont été réduits en miettes. Le gouvernement marocain avait annoncé lancer ce mardi 7 novembre « l’opération de distribution de la première tranche de l’aide financière, destinée à la reconstruction des logements ». Des familles sinistrées par le séisme n’ont jamais été relogées jusque là et vivent toujours dans des tentes. Environ 60.000 maisons ont été totalement détruites. Les autorités ont mis en place des hôpitaux de campagne et des écoles temporaires. Mais les délais pour reconstruire les habitations s’annoncent très long. Les Marocains touchés par le séisme comme les humanitaires craignent fortement l’hiver qui approche à grands pas. Installés dans en montagnes, entre 1.500 et 2.000 mètres d’altitude, ces habitants vont bientôt devoir affronter des températures glaciales. Africanews

Rencontre avec Akoko Komlanvi, l’étoile du sport togolais
[VIDEO] Akoko Komlanvi vient de décrocher sa qualification pour les prochains Jeux olympiques de Paris 2024. Elle a créé la sensation en Tunisie en devenant la première athlète du Togo à obtenir une qualification directe aux JO.