Un conflit qui dure depuis un an dans la région du Tigré, en Éthiopie, a atteint des « proportions désastreuses », a déclaré lundi la cheffe des affaires politiques des Nations Unies au Conseil de sécurité, mettant en garde contre la « grave incertitude » qui entoure l’avenir du pays et la stabilité de toute la région de la Corne de l’Afrique. … S’agissant des spéculations croissantes sur l’évolution de la crise au cours des prochaines semaines, la responsable de l’ONU a fait observer que dans un pays de plus de 110 millions d’habitants, comptant plus de 90 groupes ethniques différents et 80 langues, personne ne peut vraiment prédire ce que la poursuite des combats et de l’insécurité entraînera. Toutefois, elle a déclaré que les répercussions politiques de l’intensification de la violence dans la région au sens large seraient « immenses » – aggravant les nombreuses autres crises en cours dans la Corne de l’Afrique. « Mais soyons clairs : ce qui est certain, c’est que le risque de voir l’Éthiopie sombrer dans une guerre civile de plus en plus étendue n’est que trop réel. Cela entraînerait une catastrophe humanitaire et compromettrait l’avenir d’un pays aussi important », a-t-elle déclaré. … « Il doit y avoir une cessation immédiate des hostilités », a-t-elle déclaré, en attirant l’attention sur les multiples appels en faveur d’un cessez-le-feu durable et d’un dialogue intra-éthiopien inclusif pour résoudre la crise, et finalement créer les bases de la paix et de la stabilité dans tout le pays. ONU Info
L’inquiétude est au sommet au Kenya sur la situation en Ethiopie. Jeffrey Feltman, l’envoyé spécial américain pour la Corne de l’Afrique était dimanche et lundi à Nairobi où il a échangé avec le président Kenyatta sur le dossier éthiopien, après avoir rencontré Abiy Ahmed et avant de retourner hier en Ethiopie. Il faut dire que face au conflit qui continue, les communiqués se sont multipliés côté kényan. Il y a eu, tout d’abord, un communiqué du ministère des Affaires étrangères puis, du président Kenyatta lui-même, le 3 novembre. Ce dernier s’inquiète d’une crise qui « ne fait que s’aggraver » et appelle les deux camps à « mettre fin au conflit ». Il avait déjà enjoint le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, à œuvrer pour la paix lors de l’investiture de ce dernier, à Addis-Abeba, le mois dernier, des appels au dialogue qui se succèdent, côté kényan, car les enjeux sont de taille pour le pays. C’est le président Kenyatta lui-même qui l’a affirmé : il a multiplié les discussions avec ses homologues, aussi bien africains qu’européens ou encore américains. Le mois dernier, il avait notamment rencontré le président américain Joe Biden en personne. Il a aussi échangé, à plusieurs reprises, avec les représentants d’institutions internationales comme l’ONU ou l’Union africaine. Au centre de toutes ces discussions : parvenir à un cessez-le-feu en Éthiopie. RFI
La Cédéao a imposé dimanche des sanctions à l’ensemble des autorités de transition malienne déplorant « l’absence de progrès dans la préparation des élections ». Une stratégie qui vise à accentuer la pression sur la junte tout en préservant la population avant une nouvelle réunion d’évaluation en décembre. Explications. Réunis dimanche 7 novembre dans la capitale ghanéenne, les membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ont adressé un message de fermeté à l’égard des militaires au pouvoir au Mali et en Guinée, appelant à « un processus de transition dans les plus brefs délais ». Si l’organisation a décidé de maintenir les sanctions en place contre la junte guinéenne, tout en saluant l’adoption d’une Charte de la transition, une nouvelle étape a été franchie vis-à-vis des dirigeants maliens avec l’adoption de mesures ciblées contre les membres des autorités de transition ainsi que de leurs familles. La Cédéao espère ainsi contraindre le pouvoir à respecter la date butoir de transition, établie par l’ancien gouvernement au 27 février 2022, mais jugée irréaliste par l’actuel Premier ministre, qui refuse pour l’heure de fournir un calendrier. Ces nouvelles sanctions sont-elles en mesure de changer la donne ? France 24 fait le point. France24
Alors que Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié marquent leur rapprochement, le Premier ministre ivoirien a annoncé face à la presse, ce lundi 8 novembre, la reprise des négociations entre les différents acteurs politiques. Le 8 novembre, le technocrate Patrick Achi a remis les habits du politique. Pour la première fois depuis sa nomination à la tête du gouvernement, en mars dernier, il s’est soumis à l’exercice de la conférence de presse pour présenter la vision du gouvernement et la feuille de route des prochains mois. Lancé par le président Alassane Ouattara et mis en œuvre par Amadou Gon Coulibaly et Hamed Bakayoko, les défunts Premiers ministres, le dialogue politique a connu des fortunes diverses. Parfois contesté par l’opposition, voire boycotté, il visait à instaurer un climat plus serein, notamment dans la perspective de l’élection d’octobre 2020. Une « trêve » consistant en une suspension des mots d’ordre d’appels à la grève, des sit-ins et autres modes de protestation avait été finalement actée. Selon nos informations, Patrick Achi cherche à la prolonger. La relance du processus de dialogue doit se faire avec les représentants des principaux partis d’opposition, mais en l’absence de leur leader. Ni Henri Konan Bédié du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), ni Laurent Gbagbo pour le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), ne seront autour de la table des négociations. Ce seront leurs collaborateurs qui seront appelés à les représenter. Jeune Afrique
Au Burkina Faso, un soldat tué et une vingtaine de « terroristes neutralisés » lors de deux attaques
Un soldat a été tué et une quinzaine de « terroristes neutralisés » samedi à Tankoualou, dans la province de la Komadjari, dans l’est du Burkina Faso, tandis que huit autres djihadistes ont été tués à Tapoko, dans le sud-ouest du pays, a annoncé lundi l’armée. « Le détachement militaire de Tankoualou ‘Province de la Komandjari’ a repoussé une attaque dans la nuit du 5 au 6 novembre », indique un communiqué de l’état major des armées, précisant qu' »un militaire du détachement est malheureusement tombé au cours des combats ». « Trois autres soldats, blessés, ont été évacués par voie aérienne vers des structures médicales des Forces armées », ajoute l’état-major. « La riposte des éléments du détachement a permis de neutraliser une quinzaine de terroristes et de récupérer leur armement. Une importante quantité de munitions ainsi que des motos ont également été saisies », poursuit-il. Belga
José Maria Neves a prêté serment mardi comme cinquième président de la République du Cap-Vert. La cérémonie a eu lieu au palais de l’Assemblée nationale à Praia, la capitale, en présence de cinq chefs d’État et d’une douzaine de délégations. Premier ministre pendant trois mandats (2001-2016), M. Neves succède à Jorge Carlos Fonseca qui a effectué deux mandats à la présidence. Les deux hommes avaient déjà eu un tête-à-tête au palais présidentiel au lendemain de l’élection de M. Neves. La cérémonie s’est déroulée en présence des présidents de l’Angola, João Lourenço, de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embaló, du Ghana, Nana Akufo-Addo, qui est également président en exercice de la CEDEAO, du Sénégal, Macky Sall, et du Portugal, Marcelo Rebelo de Sousa. Le Brésil est représenté par une délégation dirigée par le vice-président Hamilton Mourão et la France par la ministre de l’égalité des sexes, Elisabeth Moreno, qui a des origines cap-verdiennes. Le président américain Joe Biden a désigné le secrétaire d’État aux transports et ancien maire de Boston, Martin Walsh, pour le représenter, dans une délégation qui comprend également l’assistante spéciale du président et directrice principale du Conseil national de sécurité pour l’Afrique, Dana Banks, le député démocrate de New York, Hakeem Jeffries, et l’ambassadeur américain à Praia, Jeff Daigle. VOA
Au moins 11.000 personnes se sont réfugiées en Ouganda, fuyant les violences dans l’est de la République démocratique du Congo après l’attaque de positions de l’armée congolaise, a indiqué l’ONU mardi. « Une recrudescence des combats dans l’est de la République démocratique du Congo a forcé au moins 11.000 personnes à fuir la frontière ougandaise depuis dimanche soir », a déclaré une porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), Shabia Mantoo, lors d’un point de presse à Genève. « Cela représente l’afflux de réfugiés le plus important en une seule journée dans le pays depuis plus d’un an », a-t-elle ajouté. Elle a précisé que la vaste majorité des personnes ayant fui en Ouganda sont des femmes et des enfants. Dans la nuit de dimanche à lundi, des hommes armés non identifiés ont attaqué plusieurs sites militaires dans la zone de Bunagana, un important poste douanier situé à 80km de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, à l’est de la RDC. L’armée a accusé d’anciens rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) d’avoir attaqué ses positions, mais la direction du groupe armé a démenti être à l’origine des attaques. AFP
Le gouvernement congolais a la volonté d’organiser « dans les délais » les prochaines élections générales prévues fin 2023 en République démocratique du Congo (RDC), avec ou sans le recensement général envisagé de la population, a assuré lundi le ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya Katembwe. « Pour nous, l’objectif politique est clair: nous devons aller aux élections (présidentielle, législatives et provinciales, ndlr) dans les délais », c’est à dire « fin décembre 2023 », a-t-il affirmé, alors que des voix s’élèvent toujours pour dénoncer la mise en place de la nouvelle Commission électorale nationale indépendante (Céni). Le président congolais Antoine-Félix Tshisekedi Tshilombo a entériné le mois dernier la désignation d’un président de la Céni, Denis Kadima Kazadi, en dépit de l’opposition des deux principales confessions religieuses congolaises, l’Eglise catholique et l’Église du Christ au Congo (ECC, la principale fédération protestante du pays), face aux six autres, de moindre ampleur. Belga
Un exercice de démonstration en mer doit venir achever ce symposium organisé en partenariat avec le ministère français des Armées. Il regroupe seize pays du golfe de Guinée ayant des problématiques communes, comme l’explique le général François Xavier Mabin, commandant des éléments français au Gabon. « Les marines du golfe de Guinée font face à des menaces qui sont communes : la prédation sur les ressources naturelles, notamment sur les ressources halieutiques, la piraterie bien évidemment et le phénomène d’immigration clandestine », a déclaré l’officier français. C’est le Premier ministre congolais Anatole Collinet Makosso qui a ouvert les travaux. Dans son discours, il a expliqué que le golfe de Guinée était devenu une zone à haut risque suite au déplacement du phénomène de la piraterie, jusque-là identifié surtout dans le golfe d’Aden dans la corne de l’Afrique. Il a évoqué quelques statistiques. RFI
Un vaste coup de filet mené le 8 novembre au Portugal a permis de démanteler un réseau international de contrebande et de trafic de drogue, rapporte le Jornal de Notícias. Un réseau qui s’appuyait sur l’aide logistique de commandos déployés par l’ONU en Centrafrique. Le scénario est digne d’un film. Et il est détaillé par le menu dans les colonnes du Jornal de Notícias, qui titre en une : “Des commandos ont fait passer pour 1,5 million d’euros de diamants et d’or à bord d’avions militaires.” La manchette du quotidien précise que leurs missions de maintien de la paix en Afrique étaient utilisées pour la contrebande et que l’argent était blanchi grâce aux bitcoins. Un stratagème finalement démantelé le 8 novembre par la police judiciaire, lors d’une mégaopération opportunément baptisée Myriade : 320 inspecteurs et experts ont été déployés dans différentes villes du Portugal pour mener des perquisitions. Résultat : 10 suspects, dont deux illégalement armés, ont été interpellés, et 30 autres ont été inculpés pour association de malfaiteurs, contrebande de diamants et d’or, trafic de drogue, contrefaçon et passage de fausse monnaie ou encore fraude informatique. Courrier International
Un panel d’experts des Nations unies s’inquiète de voir le groupe islamiste Al-Chabab consolider son influence en exploitant les effets du changement climatique. C’est un passage d’une demi-page repéré par The Nation dans un rapport qui en compte quatre-vingt-treize. Le dossier, remis au Conseil de sécurité de l’ONU début octobre, passe en revue les menaces qui pèsent sur la paix en Somalie. Parmi elles, le changement climatique : d’après les experts du panel des Nations unies, le groupe islamiste Al-Chabab renforce son influence en portant secours aux populations victimes d’événements climatiques extrêmes. Les chebabs restent la menace la plus immédiate qui pèse sur la paix, la sécurité et la stabilité de la Somalie, rappelle le rapport. Sur le plan militaire, “la capacité du groupe à mener des attaques asymétriques complexes reste entière”, malgré les efforts de la communauté internationale et du gouvernement somalien pour l’affaiblir, notent les experts. Les chebabs sont par ailleurs en pleine santé financière grâce à la collecte très organisée de diverses taxes imposées à la population. Courrier International
Le Monde Afrique nous propose à partir de ce mardi une série de portraits et de reportages sur ces femmes qui font bouger les lignes sur le continent : elles sont scientifiques ou entrepreneurs et elles représentent un « véritable espoir pour l’Afrique. » « Il y a déjà de belles histoires, des réussites qui font bouger les lignes, relate Le Monde Afrique. De Tanger à Johannesburg, des femmes universitaires savent exploiter leurs résultats scientifiques pour créer des entreprises à forte valeur ajoutée et mettre un pied dans le monde encore très masculin des affaires. Mais elles restent encore des exceptions sur une route qui n’a rien de linéaire. Choisir le monde des sciences ou des techniques, s’affranchir des normes sociales tenaces qui font plus volontiers d’elles des mères au foyer que des cheffes d’entreprises, mener à terme des études longues, et trouver du financement : un parcours de battante. » RFI