Revue de Presse du 9 novembre 2020

Éthiopie : Abiy Ahmed limoge le chef de l’armée, après avoir lancé une offensive contre le Tigré
Quatre jours après le lancement d’une offensive militaire contre la région du Tigré, dans le nord du pays, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a limogé le chef de l’armée, le général Adem Mohammed, a annoncé son secrétariat. Le chef adjoint de l’armée, le général Berhanu Jula, « a été promu au rang de chef de l’armée », affirme un communiqué du bureau du Premier ministre, sans préciser les raisons du limogeage de son prédécesseur. Ce changement à la tête des forces armées éthiopiennes intervient alors que le gouvernement a lancé mercredi une opération militaire contre la région du Tigré, accusée par Addis Abeba de velléités sécessionnistes. Malgré un black-out total sur les opérations militaires, sur le terrain apparaissent les premiers signes de combats qui semblent assez nourris entre forces armées éthiopiennes et tigréennes. France24 avec AFP

Inquiet des tensions dans la région du Tigré en Ethiopie, le chef de l’ONU offre sa médiation
Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a offert sa médiation pour aider à surmonter les tensions dans la région du Tigré en Ethiopie, lors d’une conversation téléphonique samedi avec le Premier ministre d’Ethiopie, Abiy Ahmed. Après des semaines de conflit larvé, le gouvernement fédéral éthiopien a lancé mercredi une opération militaire contre la région dissidente du Tigré, après une attaque contre une « base militaire fédérale ». Le Premier ministre Abiy Ahmed accuse le gouvernement local, dirigé par le Front de libération du peuple du Tigré, d’être derrière cette attaque. Lors de leur conversation téléphonique, M. Guterres et M. Ahmed « ont discuté des tensions persistantes dans la région du Tigré », a précisé le porte-parole du Secrétaire général dans une note à la presse. « Le Secrétaire général a exprimé ses condoléances pour les récents décès dans les affrontements et a offert ses bons offices », a-t-il ajouté. ONU Info

Côte d’Ivoire: l’opposition s’inquiète pour ses responsables arrêtés
Les tensions politiques sont de plus en plus fortes en Côte d’Ivoire, une semaine après une élection présidentielle controversée qui a vu le président sortant Alassane Ouattara l’emporter avec 94,27% des suffrages, selon la CEI. Accusés de sédition et d’« actes de terrorisme », plusieurs leaders de l’opposition sont recherchés ou mis aux arrêts. … L’ancien Premier ministre et président du FPI-légal, Pascal Affi N’Guessan, a été arrêté vendredi soir, mais depuis, il est introuvable, selon ses avocats qui souhaitent assurer sa défense et s’enquérir de son état physique et mental. … Toutes ces personnalités, ainsi que l’ancien ministre Abdallah Mabri Toikeusse, toujours « en fuite », sont poursuivies par la justice ivoirienne de 16 chefs d’accusation, dont « complot et attentat contre autorité de l’Etat ». Après le scrutin, elles ont refusé de reconnaître la réélection d’Alassane Ouattara, qu’elles jugent inconstitutionnelle. RFI

Guinée : le domicile du principal opposant bloqué par les forces de sécurité
Les forces de sécurité guinéennes ont bloqué samedi les accès à la maison de Cellou Dalein Diallo, principal adversaire du sortant Alpha Condé à la récente présidentielle, au moment où la Cour constitutionnelle proclamait ce dernier vainqueur de l’élection, a constaté un correspondant de l’AFP. De lourds camions anti-émeutes ainsi que des pick-ups faisaient barrage dans la rue menant chez M. Diallo, dans la banlieue de Conakry. Des membres des forces de sécurité tenaient à distance ceux qui s’approchaient de la maison, où M. Diallo comptait initialement parler aux journalistes en début d’après-midi. Belga

Nigeria: la Banque centrale gèle les comptes de figures du mouvement #EndSars
Après la répression sanglante du mouvement de protestation de la jeunesse nigériane par l’armée, les autorités maintiennent la pression sur certaines figures identifiées du mouvement #EndSars. Les comptes bancaires de vingt d’entre eux ont été gelés, sur décision de la Banque centrale nigériane. Le mouvement #EndSars s’est toujours revendiqué sans leader, mais les autorités nigérianes semblent avoir identifiés certains de ses « promoteurs » présumés. Ceux-ci font l’objet de pressions croissantes, presque trois semaines après l’intervention de l’armée qui a fait plonger le mouvement pacifique de la jeunesse nigériane dans la violence. A Lagos, la commission judiciaire chargée d’enquêter sur ces événements n’a pas pu siéger ce samedi, en l’absence des deux représentants de la jeunesse. RFI

Au Cameroun, la ville de Douala confrontée à la violence des gangs
Au moins quatre quartiers ont été attaqués en octobre. Face à ce phénomène qui prend de l’ampleur, la population s’organise. … « J’ai frôlé la mort après une agression au couteau », témoigne Appolin Tchanga, peintre en bâtiment de 43 ans, victime en juin d’une attaque menée par un des gangs qui sévissent depuis plusieurs mois à Douala. « Le soir de cette agression, nous étions assis dans une buvette lorsqu’une soixantaine de personnes ont fait irruption », relate-t-il. Les cicatrices de ses blessures sont toujours visibles. Le Monde avec AFP

« On a peur qu’ils reviennent » : craintes au Burkina Faso après l’attaque d’une mosque
Sous un toit de tôle, des tapis de prière brûlés gisent toujours au milieu des débris de verre. A côté, un boubou blanc noirci par les flammes a été abandonné dans les herbes folles. Deux jours après l’attaque de la petite mosquée de la cité universitaire de Kossodo, intervenue vendredi 6 novembre à la sortie de Ouagadougou, au Burkina Faso, la stupéfaction et l’incompréhension règnent sur le campus. Encore sous le choc, Abdoulaye Toé, un étudiant en licence de chimie, tourne autour des dégâts, comme pour y trouver les réponses à ses questions. En vain. « Quel était l’objectif ? Nous tuer ? Nous faire peur ? », s’interroge ce jeune homme de 27 ans en regardant la mèche carbonisée, au sol, qui a servi à allumer le cocktail Molotov lancé ce soir-là par un individu non identifié, quelques minutes seulement après le début de la prière de 19 heures. Le Monde

Mali: le forum de Niono s’achève sur une note d’optimisme
Au Mali, le forum de Niono s’est achevé ce week-end après trois jours de discussion entre autorités, notables et représentants communautaires et religieux. Ce rendez-vous avait débuté le 5 novembre en présence de quatre ministres pour tenter de trouver une issue au conflit intercommunautaire meurtrier qui oppose la communauté peule aux chasseurs traditionnels dozos dans ce cercle de la région de Ségou. « Désarmer tous les détenteurs illégaux d’armes », « assurer la protection des personnes et de leurs biens » et « multiplier les cadres de concertation intercommunautaire » dans le cercle de Niono : les principaux engagements figurant dans la synthèse de la rencontre, que RFI a pu consulter, satisfont la plupart des participants. RFI

France : Une dizaine de jihadistes éliminés au Mali par Barkhane (état-major)
La force française Barkhane a « neutralisé » une dizaine de jihadistes liés à Al-Qaïda dans le nord du Mali, dont deux ont été faits prisonniers, a indiqué samedi l’état-major de l’armée, quelques jours après avoir annoncé d’autres pertes au sein des groupes jihadistes. L’opération s’est déroulée vendredi soir à proximité d’In Tillit, à 80 kilomètres au sud de Gao (nord), a précisé le colonel Frédéric Barbry, porte-parole de l’état-major, évoquant une « zone de prédation » disputée par les deux grands groupes rivaux de la région, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) affilié à Al-Qaïda, et l’Etat islamique au grand Sahara (EIGS). Le groupe de combattants a été repéré par un drone et frappé par celui-ci avant qu’intervienne une trentaine de soldats appartenant au commando Montagne appuyés par deux hélicoptères d’attaque Tigre. Sahel Intelligence

Plus de 1600 migrants sont arrivés sur les îles Canaries ce week-end
Plus de 1600 migrants sont arrivés du continent africain ce week-end sur les côtes des îles espagnoles des Canaries en 48 heures, un rythme d’une ampleur inédite depuis plus d’une décennie, ont annoncé les services d’urgence locaux. Pour la seule journée de samedi, plus de mille personnes ont débarqué à bord d’une vingtaine d’embarcations précaires dans les îles de Grande Canarie, Tenerife et El Hierro, a indiqué une porte-parole des services d’urgence des Canaries. Le corps d’un migrant a été récupéré sur l’île d’El Hierro, a-t-elle précisé. Dans la matinée de dimanche, d’autres bateaux ont été pris en charge avec quelque 600 personnes à bord. Belga

Tchad : des journaux privés menacés de fermeture
La loi sur la presse adoptée en 2018 loi prévoit en effet que le directeur de publication et le rédacteur en chef doivent être « formés en journalisme avec un niveau de Bac + 3 au moins ». Pour de nombreux observateurs, l’application de cette décision risque de porter très gravement atteinte à la liberté d’informer dans le pays à cinq mois de l’élection présidentielle d’avril 2021. Le journal N’Djaména Hebdo, le plus vieux journal indépendant du Tchad, pourtant, fondé en 1989 sous la dictature de Hissène Habré, vit peut-être ses dernières semaines. À l’instar de douze autres titres déjà suspendus, N’Djaména Hebdo pourrait être fermé par les autorités d’ici à la fin de l’année. DW

RDC : l’ONU demande la libération des travailleurs humanitaires pris en otage
Le Coordonnateur humanitaire en RDC, David McLachlan-Karr, a condamné fermement les récentes attaques contre les travailleurs humanitaires dans ce pays d’Afrique centrale. « (Il) appelle à la libération immédiate et sans condition de ceux pris en otage, et rappelle aux autorités congolaises l’urgence de protéger les acteurs qui s’emploient à fournir une assistance aux personnes dans le besoin », a indiqué le bureau d’OCHA en RDC dans un communiqué de presse publié vendredi. En 2020, la RDC demeure le théâtre d’une crise humanitaire complexe et multiforme. Le pays compte 21,8 millions de personnes en insécurité alimentaire aiguë, « un triste record mondial ». Le nombre de personnes déplacés – 5,2 millions – est le plus élevé d’Afrique. Quelques 529.000 réfugiés, installés parfois depuis de nombreuses années sur le territoire congolais, ne peuvent rentrer chez eux, faute de conditions favorables. ONU Info

Egypte : projets de chemins de fer avec la Libye et le Soudan
Le ministre égyptien des Transports Kamel al-Wazir a annoncé dimanche des projets de construction d’une ligne de chemin de fer ralliant Wadi Halfa au Soudan et le prolongement d’une seconde pour atteindre la ville libyenne de Benghazi. Lors d’une conférence de presse, le ministre égyptien a annoncé « nombre de projets de transport ferroviaire notamment la construction d’une ligne de chemin de fer Aswan-Touchka (sud) qui se prolongera jusqu’à la ville de Wadi Halfa (nord) au Soudan ». Il a également fait état d’un projet de prolongement de la ligne Marsa Matrouh-Salloum (nord-ouest) jusqu’à la ville de Benghazi dans l’est de la Libye. Sahel Intelligence

De plus en plus de jeunes sénégalais se tournent vers le métier de livreur
Les artères de Dakar grouillent de motos de livraison avec des centaines de jeunes, communément appelés « Tiak Tiak », qui exercent ce métier pour subvenir à leurs besoins. Une activité qui attire aussi des diplômés pour qui la livraison paie mieux que le travail de bureau. Assis sur sa moto Xmax, casque bien vissé sur la tête, Jafrah fait partie des nombreux jeunes qui parcourent les rues de la capitale sénégalaise et de sa banlieue pour livrer des colis. Pour lui, l’entrée dans ce métier est un choix qui lui offre beaucoup de liberté. « J’avais beaucoup de temps libre, un scooter, mes cousins m’en ont parlé et je me suis lancé », explique-t-il. VOA

Environnement : ces traditions indigènes qui pourraient sauver les forêts d’une nation
En juillet de cette année, au milieu de la saison des pluies au Kenya, deux communautés indigènes vivant dans l’ouest du Kenya ont été expulsées de leurs maisons ancestrales. Le peuple Ogiek de la forêt Mau et le peuple Sengwer de la forêt Embobut ont été forcés par les gardes forestiers du gouvernement de partir, faisant de centaines de personnes des déplacées et mettant feu à leurs maisons. C’était le milieu de la saison des pluies, et les familles, y compris les jeunes enfants, ont été exposées à ce temps impitoyable.Ce n’était pas la première fois pour les deux communautés. Pour les Sengwer, en fait, c’était la deuxième fois cette année qu’ils étaient expulsés de la forêt d’Embobut dans les collines de Cherangany au Kenya, une situation devenuecourante au fil des années. Les Ogiek ont eux aussi été expulsés à plusieurs reprises de leur foyer ancestral dans la forêt de Mau. BBC