Ethiopie : plus de 300 civils tués par des raids aériens en trois mois (ONU)
Plus de 300 civils ont été tués depuis fin novembre dans une série de bombardements aériens dans le nord de l’Éthiopie, particulièrement dans la région du Tigré, a indiqué la cheffe des droits de l’homme de l’ONU, s’alarmant d’un nombre important de raids aériens menés par les forces aériennes éthiopiennes, principalement au Tigré mais aussi en Afar voisine. « A la suite de ces multiples frappes aériennes, le Haut-Commissariat a enregistré 304 morts et 373 blessés à la suite de bombardements aériens au cours de la période considérée », a déclaré lundi en fin de journée, Michelle Bachelet, Haut-Commissaire aux droits de l’homme. S’exprimant devant le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, Mme Bachelet a détaillé l’impact d’incidents distincts en décembre 2021, quand quelque 120 civils auraient été tués et 145 blessés dans la région éthiopienne du Tigré. ONU
Nigeria: au moins 70 miliciens d’auto-défense tués dans le Nord-ouest
Le président Muhammadu Buhari a condamné « le violent meurtre de dizaines de miliciens », sans faire état d’un bilan précis, dans un communiqué publié mardi après-midi. Le chef de l’Etat a de nouveau assuré « tout faire (…) pour combattre de manière décisive les criminels ». Une soixantaine de combattants miliciens d’auto-défense ont été tués par un ou plusieurs groupes criminels armés qui s’activent depuis des années dans le centre et le nord-ouest du Nigeria. Ces gangs criminels, appelés localement « bandits », attaquent et incendient les villages, volent le bétail, pillent et tuent les habitants. Le Nigéria est confronté également aux différents groupes jihadistes islamistes qui sèment la terreur, dont Boko Haram. Sahel-Intelligence
Nigéria : 19 morts dans nouvelle attaque contre les forces de l’ordre, dans le village de Kanya
Des hommes armés ont tué 13 soldats, cinq policiers et un milicien local lors d’une bataille rangée dans le nord-ouest du Nigeria, où une cinquantaine de miliciens avaient déjà été tués lundi lors d’une attaque similaire de « bandits » locaux a-t-on appris mercredi auprès des services de sécurité. L’attaque s’est déroulée mardi dans le village de Kanya, dans l’Etat de Kebbi frontalier du Niger. Lundi, au moins 57 membres d’une milice d’autodéfense avaient été tués à quelques kilomètres de là, près du village de Sakaba, dans le district de Zuru. Selon des témoins, des centaines de « bandits » ont envahi Kanya mardi soir dans le district de Danko-Wasagu et ont affronté durant plus de trois heures un contingent de policiers et soldats. « Ils sont arrivés sur environ 200 motos, à trois par moto », a affirmé à l’AFP un résident, Musa Arkiza. « Il y a eu 19 morts – 13 soldats, cinq policiers et un milicien », a indiqué à l’AFP, sous couvert d’anonymat, un membre des services de sécurité, en ajoutant que huit autres personnes, dont quatre soldats avaient été blessés et conduits à l’hôpital. « La bataille rangée a été très intense et a duré plus de trois heures, les terroristes ont eu le dessus grâce à leur nombre », a-t-il ajouté. RTBF
Mali-Russie : Sadio Camara et Alou Boï Diarra en mission secrète à Moscou
Selon les informations de Jeune Afrique, le ministre malien de la Défense et le chef d’état-major de l’armée de l’air se sont envolés pour la Russie en pleine guerre avec l’Ukraine. Le colonel Sadio Camara et le général Alou Boï Diarra ont discrètement décollé de Bamako le 6 mars à destination de Moscou. Le ministre malien de la Défense et le chef d’état-major de l’armée de l’air ont quitté la capitale à bord d’un vol Turkish Airlines via Istanbul. Ils étaient encore tous deux encore en Russie ce 8 mars. Peu de détails ont filtré sur les objectifs de cette visite, ni sur les personnalités russes qu’ils doivent rencontrer. Les deux officiers sont toutefois les artisans de l’accord conclu entre les autorités de transition maliennes et la nébuleuse russe Wagner de l’oligarque Evgueni Prigojine, qui a commencé à déployer ses mercenaires au Mali depuis fin décembre. Environ 1000 combattants de Wagner sont aujourd’hui actifs dans le pays, principalement dans le Centre, où ils mènent des opérations conjointes avec les Forces armées maliennes (Fama). Jeune Afrique
La Mauritanie accuse l’armée malienne de crimes « récurrents » contre ses ressortissants
La Mauritanie hausse le ton contre son voisin malien : le ministère mauritanien des Affaires étrangères a indiqué avoir convoqué l’ambassadeur du Mali Mohamed Dibassy et lui avoir signifié signifié sa « vive protestation contre les récents actes criminels récurrents » commis, selon lui par l’armée malienne, contre des Mauritaniens. Les détails avec Sarah Sakho, notre correspondante dans la région. Une grande partie de ce journal est consacrée à la Journée internationale des droits des femmes. Alors que plusieurs milliers d’étudiants africains restent bloqués en Ukrainesans pouvoir fuir les combats, environ1 700 étudiants étrangers, dont de nombreux Africains, ont pu évacuer mardi la ville de Soumy, située à la frontière russe. France24
Tchad: HRW accuse l’armée d’avoir tué 13 manifestants « pacifiques »
L’armée a tué au moins 13 manifestants « pacifiques », dont un enfant, et des personnes assistant à leurs obsèques fin janvier dans l’est du Tchad à la suite d’un différend entre deux communautés, a accusé mercredi Human Rights Watch (HRW), ce que N’Djamena a fermement démenti. Le 24 janvier à Abéché, chef-lieu de la province du Ouaddaï, dans l’Est, des Ouaddaïens, autochtones, avaient manifesté pour protester contre l’investiture dans un lieu traditionnellement réservé à leur sultan d’un élu issu de la communauté arabe, autrefois nomade mais sédentarisée depuis des décennies. Des « soldats » ont tué au moins trois personnes, dont un « garçon de 12 ans », quand « les forces de sécurité ont violemment dispersé des milliers de manifestants pacifiques », tirant « à balles réelles », assure HRW dans un communiqué conjoint avec la Convention Tchadienne pour la Défense des Droits de l’Homme(CTDDH). VOA
RDC: 18 personnes tuées dans des attaques miliciennes en Ituri
Au moins dix-huit personnes ont été tuées mardi par une milice dans le nord-est de la République démocratique du Congo, dont douze dans l’enceinte d’une paroisse catholique où elles s’étaient réfugiées. Les miliciens Codeco (Coopérative pour le développement du Congo) « ont tué 12 personnes » dans la paroisse catholique de Kilo où se trouvaient des déplacés qui avaient fui les violences d’un village voisin, a déclaré Jean-Pierre Basiloko, président de la société civile du secteur de Banyali-Kilo. « Ces miliciens nous ont attaqué vers 05H30 (03H30 GMT), ils ont commencé à tirer des coups de feu, nous nous sommes enfermés dans la maison. Ils sont entrés dans un des appartements où dormaient les déplacés (…) Après leur départ, nous avons retrouvé 12 corps », a indiqué un responsable ecclésiastique. Sahel-Intelligence
RDC: de nouvelles arrestations dans le dossier François Beya
François Beya, conseiller spécial de Félix Tshisekedi en matière de sécurité, est détenu depuis le 5 février dans un local de la puissante Agence nationale de renseignements (ANR). Selon entourage, il n’y a pas encore de mise en accusation formelle. Il demande donc qu’il soit relâché ou présenté devant un juge. Mais en attendant de nouvelles arrestations ont été effectuées ces derniers jours. Il y a d’abord l’arrestation de Guy Vanda, secrétaire particulier de François Beya. Il est détenu dans les locaux de l’ANR. Des messages qualifiés de compromettants auraient été trouvés dans ses téléphones, confie une source sécuritaire. Il y a aussi un lieutenant-colonel de la Garde républicaine, l’unité chargée de la protection du chef de l’État, arrêté et détenu dans un endroit inconnu de sa famille. Il a confié à son épouse, avec qui il a pu échanger brièvement peu avant son transfert vers un lieu tenu secret, qu’il a été interrogé sur des étrangers qu’il est accusé d’avoir hébergés. Ce que rejette sa famille. Dans l’entourage de Félix Tshisekedi, on rapporte que les enquêtes se poursuivent. Les services des renseignements travailleraient aussi sur la piste menant à l’implication de trois étrangers dont un serait aux arrêts. RFI
Afrique : la cheffe des droits de l’homme de l’ONU fustige la récente vague de coups d’Etat
La cheffe des droits de l’homme de l’ONU a dénoncé mardi la récente vague de coups d’Etat sur le continent africain, exhortant les gouvernements à renforcer « la crédibilité des institutions démocratiques ». S’exprimant devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, la Haute-Commissaire aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, a condamné « la série de changements de pouvoir anticonstitutionnels » survenus récemment dans plusieurs pays du continent africain. « Ces coups d’Etat ont de graves répercussions sur la stabilité des institutions, des sociétés et – au-delà des frontières nationales – dans la région au sens large », a dit par vidéo Mme Bachelet. Détaillant cette récente vague de putschs, l’ancienne Présidente chilienne s’est notamment inquiétée de la situation au Mali où « il est essentiel d’assurer une transition rapide vers la démocratie et un retour complet à l’ordre constitutionnel ». Cette nouvelle donne d’un pouvoir militaire a conduit également à « un rétrécissement de l’espace civique et du débat démocratique ». ONU
Tunisie: remise en liberté d’un chef du parti Ennahdha
Un chef du parti tunisien Ennahdha, hospitalisé en état de détention depuis plus de deux mois, a été remis en liberté mardi mais fait toujours l’objet d’une enquête pour des soupçons de « terrorisme », a indiqué le ministère de l’Intérieur. Noureddine Bhiri, 63 ans, ainsi qu’un autre cadre d’Ennahdha, Fethi Baldi, 55 ans, également libéré mardi, avaient été arrêtés le 31 décembre et placés en résidence surveillée. Leur arrestation avait eu lieu cinq mois après le coup de force du président Kais Saied qui avait suspendu en juillet le Parlement contrôlé par le parti d’inspiration islamiste et s’efforce depuis de le marginaliser. M. Bhiri, un ancien ministre de la Justice, avait cessé de s’alimenter dès son arrestation quand des agents en civil l’avaient pris de force devant son domicile et conduit vers un lieu de détention secret. VOA
Guinée: information judiciaire contre 2 hommes d’affaires soupçonnés de financer le Hezbollah
Les deux personnalités, d’origine libanaise, sont déjà sous sanctions et dans le viseur du Trésor américain. Le mouvement libanais armé chiite pro-iranien est considéré par les États-Unis comme une organisation terroriste. Ali Saadé et Ibrahim Taher sont deux hommes d’affaires guinéens d’origine libanaise. La justice les accuse d’avoir blanchi de l’argent et de financer le terrorisme. Face à la presse, ce lundi, le procureur général de la cour d’appel de Conakry, Alphonse Charles Wright, a annoncé la saisie de leurs biens et le gel de leurs avoirs. Le procureur n’a pas précisé si les deux hommes ont été interpellés. Mais ces mesures semblent entrer en droite ligne avec les sanctions annoncées la semaine dernière par le Trésor américain. En effet, vendredi, le Trésor a accusé ces deux hommes d’affaires d’avoir « des connections directes avec le Hezbollah », que les États-Unis considèrent comme un groupe terroriste. Selon le Trésor, ils auraient « parrainé ou fourni un soutien financier, matériel ou technologique au Hezbollah ». RFI
Madagascar: une nouvelle tempête et une montée des eaux dans plusieurs régions du pays
La tempête Gombé a quitté Madagascar cette nuit et se dirige vers le Mozambique. La tempête tropicale a touché terre mardi matin au nord de Cap Masoala, dans le nord-est de la Grande Ile, avec des vents moyens de 65km/h et des rafales de 90km/h. C’est la cinquième intempérie du genre à frapper le pays en un mois et demi. Si les vents ont été relativement faibles, la tempête a provoqué de nombreuses montées des eaux dans les régions qu’elle a traversées. De fortes pluies qui ont duré des heures. Des rivières qui sont sorties de leurs lits et ont inondées les maisons des zones basses situées dans le nord de la région Analanjirofo. C’est ce que décrivent des habitants. Dans la commune urbaine d’Ambinanitelo, ils sont environ 300 à avoir quitté leur domicile, raconte le maire, Mosesy Rolland. RFI
Zimbabwe : les cliniques en crise après l’émigration des infirmières
Au Zimbabwe, les cliniques sont confrontées à une crise, faute de personnels. Un nombre croissant d’infirmières quittent le pays à la recherche de meilleures perspectives. La plupart d’entre elles partent pour le Royaume-Uni ou l’Irlande, d’autres vers des pays voisins du Zimbabwe ou dans le secteur privé. Selon le Health Services Board, 2 000 travailleurs de la santé ont quitté le Zimbabwe pour des pays comme le Royaume-Uni, les États-Unis et l’Australie en 2021. Le Conseil des services de santé de l’État affirme qu’un peu plus de 2 200 membres du personnel médical ont quitté ses services l’année dernière seulement : 900 d’entre eux étaient des infirmières. C’est le double du nombre de personnels qui a quitté le pays en 2020 et le triple de celui de 2019. AfricaNews
Xiang Guangda, le magnat chinois du nickel perd des milliards avec la hausse du cours
Les prix des matières premières explosent depuis la guerre en Ukraine. C’est le cas du nickel, qui a atteint des sommets : plus de 100 000 dollars la tonne. Ce mardi, la Bourse des métaux de Londres a suspendu les transactions sur le nickel pour calmer la tempête. Une situation qui frappe durement Xiang Guangda, le magnat chinois du nickel, selon l’agence Bloomberg. « Big Shot », comme on le surnomme dans les milieux financiers, aurait pris depuis des mois d’importantes positions sur le nickel, pariant sur la baisse du cours de ce métal argenté utilisé pour fabriquer de l’acier inoxydable et des batteries pour véhicules électriques. Face à la demande en hausse due aux voitures électriques, le prix avait déjà augmenté de plus de 30% en 2019, de 20% en 2020 puis 25% en 2021 Mais manque de chance, son prix a été multiplié par trois en deux jours, un niveau jamais atteint depuis 145 ans, lorsque l’institution a vu le jour. En cause, l’escalade du conflit en Ukraine et les perspectives de sanctions sur les matières premières russes. La Russie est le troisième producteur mondial de nickel avec 13% des capacités minières en 2021, derrière l’Indonésie et les Philippines. RFI
Au Soudan, le football féminin est une victoire malgré les défaites
Sous les vivats des supporteurs d’un petit stade près de Khartoum, Salma al-Majidi encourage ses footballeuses : créée il y a moins d’un an, l’équipe nationale féminine du Soudan enchaîne les défaites, mais son existence même est une victoire. Aujourd’hui, les joueuses rencontrent le Soudan du Sud sans avoir vraiment pu s’entraîner dans un pays où, chaque semaine, de nouveaux manifestants sont tués dans la répression du mouvement qui dénonce depuis octobre le putsch du général Abdel Fattah al-Bourhane. … Exaspérées d’être traitées en « citoyennes de seconde zone », les femmes ont été à la pointe de la « révolution » de 2019 qui a forcé l’armée à démettre l’autocrate venu de ses rangs, Omar al-Bachir. Quelques mois plus tard, alors que les civils prenaient en main la transition, ils forçaient leurs partenaires militaires à supprimer plusieurs lois discriminatoires pour les femmes et créaient même le premier tournoi de football féminin du pays. Mais aujourd’hui, les militaires ont débarqué les civils du gouvernement et, pour les femmes, les libertés gagnées de haute lutte pourraient disparaître, s’inquiète Mme Jadal. « Un pouvoir uniquement militaire va nous ramener à l’époque des restrictions de Bachir, donc on n’en veut vraiment pas », lance-t-elle. Le Monde