30 millions d’euros : c’est le montant des dommages évalués par la CPI pour les crimes commis dans l’Ituri par Bosco Ntaganda. Ces crimes, ce sont les attaques, des meurtres, des viols, esclavage sexuel, persécutions et enrôlement d’enfant… commis par les troupes de Bosco Ntaganda lorsqu’il était commandant en second des Forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC). Bosco Ntaganda est actuellement incarcéré dans la prison de la CPI en banlieue de La Haye, aux Pays-Bas, et purge une peine de 30 ans de prison. Mais l’ex-milicien congolais d’origine rwandaise est considéré comme indigent par la Cour. Il ne pourra pas s’acquitter de cette facture. Les juges ont donc demandé au Fonds pour les victimes, un organe dédié aux réparations, d’avancer le montant qui ne sera probablement jamais remboursé par le condamné. On sait aussi que les réparations futures seront collectives, aucune victime ne recevra directement des fonds. Ils seront versés à des associations d’aide, des institutions, et des ONG pour des programmes qui devront, en priorité, bénéficier aux plus vulnérables, les sans emploi ou sans domicile, les victimes de viols, les enfants soldats. RFI
En RDC, les élections générales sont prévues en 2023, mais la question est déjà d’actualité. Des organisations de la société civile insistent pour que ce délai ne soit pas dépassé. Pour sa part, la Commission électorale a lancé les préparatifs de ces échanges sur le plan technique. Elle a achevé le week-end dernier la formation d’une trentaine d’experts en logistique informatique. Selon Corneille Nangaa, il est possible que le calendrier électoral soit respecté. Mais il faut s’y prendre le plus tôt que possible. D’abord, il faut recenser les électeurs, mais aussi et surtout préparer toute la logistique. Le matériel utilisé en 2018 est encore exploitable, affirme Corneille Nanga, mais il faut le mettre à jour. Il s’agit notamment des machines à voter et des kits d’enrôlement des électeurs. À côté de la préparation technique, il y a la question du cadre légal. La société civile demande des réformes. L’Église catholique, par exemple, insiste sur les changements portant notamment sur l’organisation et fonctionnement de la Céni. RFI
Après plusieurs jours de colère violente, plusieurs morts et une mobilisation anti-régime qui dépasse l’affaire Sonko. Au Sénégal, le mouvement pour la défense de la démocratie (M2D) au Sénégal appelle à suspendre les manifestations. Le mouvement regroupe des partis d’opposition, dont le Pastef d’Ousmane Sonko, ainsi que des mouvements comme Y’en a Marre. Le M2D souhaite donc une pause avant d’en dire plus sur la suite. Un appel à suspendre les manifestations prévues jusqu’à demain. Le mouvement tiendra une conférence de presse prévue à 17h au siège du parti Pastef pour se prononcer sur « la suite de la lutte ». … Le président Macky Sall s’est lui aussi exprimé dans la soirée. Sa déclaration était très attendue après les troubles de ces derniers jours. Il a lancé un « appel au calme et à la retenue ». Dans un message à la Nation diffusé à la télévision nationale d’un peu plus de 10 minutes. Le chef de l’État a donc plaidé pour l’apaisement, « le dialogue et la concertation ». Il assure avoir « compris […] les inquiétudes et préoccupations des jeunes ». RFI
Plus de 100 morts, c’est le nouveau bilan donné par l’ambassadeur de Guinée équatoriale en France, joint par RFI. Et il est loin d’être définitif. L’explosion du dépôt de munitions de Nkoantoma, le quartier militaire de Bata, a fait des dégâts dans un rayon de 10 kilomètres à la ronde. De nombreux bâtiments de la capitale économique ont été soufflés par la déflagration, y compris des églises, qui étaient très fréquentées dimanche. C’est toute la ville qui est touchée, témoigne un représentant de la société civile dont la famille vit à Bata. Des enfants sans parents, des parents qui cherchent leurs enfants, des sans-logis. La clinique la plus proche du camp militaire a vu beaucoup de blessés arriver, le corps criblé de morceaux de verre. Pour faire face, le gouvernement équato-guinéen a mobilisé tous les médecins du pays et enjoint la population à donner son sang. Mais les autorités de Malabo ont besoin d’aide étrangère, reconnaît l’ambassadeur équato-guinéen en France. Il en appelle à l’aide des pays voisins : Congo-Brazzaville, Cameroun, Gabon. Mais aussi à la solidarité de l’Europe. L’Espagne devrait envoyer une aide humanitaire. RFI
En Centrafrique, c’est le premier convoi humanitaire d’une quinzaine de véhicules sans escorte qui est arrivé à Bangui sans encombre ce week-end. L’axe principal de ravitaillement était coupé depuis la mi-décembre par la coalition armée CPC. Lundi matin, le bureau de fret routier, il y a quelques temps encore vide, était embouteillé notamment par les camions du CICR. Le premier convoi de l’organisation est arrivé à bon port. « Sur ce premier convoi, il y avait 135 tonnes de nourriture. Pour le CICR, on a au total 600 tonnes de nourritures à ramener rapidement du Cameroun. On a commencé un petit peu à s’inquiéter parce que les stocks étaient en train de diminuer. C’est vrai que si on avait dû rester plus longtemps comme ça, on aurait dû s’organiser autrement », explique Yves Van Loo, chef adjoint de la délégation du CICR en Centrafrique, en charge des opérations. Les véhicules du CICR ont traversé plusieurs lignes de front, et ont circulé alors que l’axe était sous contrôle de la CPC, puis sur le retour, de l’armée et de ses alliés. Un premier convoi humanitaire sans escorte qui ouvrira la voie à d’autres, espère Mame Ibrahima Tounkara, le chef de ce convoi. RFI
Dans un courrier adressé le 8 février au bureau de la procureure de la CPI, l’organisation internationale Volontaires pour la démocratie et les droits humains (VDDH), évoque une vingtaine de crimes qu’elle impute au régime Talon, pour justifier sa démarche auprès de la CPI. Renaud Bossou, le porte-parole de l’organisation, insiste notamment sur le cas d’une victime des tensions autour des précédentes élections législatives de 2019. « Nous avons la veuve Prudence Amoussou, Fidèle Combetti, Théophile Djaho… assassinés par l’armée et la police de Patrice Talon. Dame Amoussou avait reçu des balles réelles dans le dos le 1er mai 2019 à Cotonou. Fidèle Combetti a été torturé puis assassiné. Il y a aussi les tentatives d’assasinat des opposants Léonce Houngbadji en 2018, du candidat Ganiou Soglo. La séquestration de l’ancien président Boni Yayi et les violences policières contre les anciens présidents Nicéphore Soglo et Boni Yayi… », précise t-il. DW
Le leader oromo Jawar Mohammed et les dirigeants de son parti, incarcérés depuis l’été dernier, ont cessé leur grève de la faim entamée le 27 janvier. Ils clament leur innocence, demandent la libération des prisonniers politiques oromos et le droit à reprendre leurs activités politiques. C’est la visite d’une médiation de chefs religieux et de personnalités de la société civile qui les a convaincus. … Pour autant, leur parti reste dans la même situation : ses bureaux sont fermés, ses partisans arrêtés dès qu’ils manifestent, et son président Merere Gudina a décidé, pour ces raisons, de suspendre sa participation aux élections législatives du mois de juin. RFI
A Lomé, il a été question de l’évolution de la préparation des élections générales au Mali. La situation économique et les questions humanitaires, de défense et de sécurité ont aussi été abordé. Les participants à la réunion de Lomé ont salué les progrès réalisés dans la mise en œuvre de l’Accord de paix au Mali. Ils ont pris note des initiatives du gouvernement de transition pour la préparation des élections et dans le sens des reformes dans le pays. « Les défis sont importants encore. Qu’il s’agisse de la situation humanitaire, qu’il s’agisse de la situation sécuritaire, évidemment, tout ça aggravé par le COVID. Encore une fois, ce qui ressort de cette réunion de Lomé, c’est une très forte unité d’objectif, de détermination. Il faut se concentrer sur les étapes à venir, mobiliser toutes nos énergies pour que cela avance », a conseillé Jean Pierre Lacroix, secrétaire général adjoint aux opérations de paix des Nations Unies. DW
L’ancien président Bechir est accusé d’avoir perpétré des crimes de guerre et un génocide au Darfour. Il y reste un dernier groupe rebelle : l’Armée de Libération du Soudan. … Le mouvement tient une grande partie de la chaîne de montagnes du Jebel Marra, dans l’Ouest du Darfour. Région qui culmine à 3000 m d’altitude. Une zone avec des chemins de terre, de pierre, de sable. Impraticable pour les voitures. Les habitants eux se déplacent à pied, sur des ânes, des chameaux, pour transporter l’eau et tout un tas de marchandises. Ils vivent dans des villages composés de maisons circulaires en pierre, avec des murs d’enceinte et des champs. Les terres fertiles du Jebel Marra se trouvent dans les hauteurs, où c’est plus humide, ce qui permet aux gens d’y cultiver du blé, du sésame ou encore divers fruits. RFI
L’inspection du chalutier échoué près de la capitale mauricienne Port-Louis, avec 130 tonnes de fioul à son bord, va commencer « sous peu » afin de détecter d’éventuelles fuites, a déclaré lundi le ministre de la Pêche, Sudheer Maudhoo. L’île Maurice a connu il y a sept mois l’une des pires pollutions maritimes de son histoire avec l’échouage du MV Wakashio, qui a déversé 1.000 tonnes de fioul dans ses eaux turquoises et provoqué la colère des habitants. Dimanche vers 17h30, le Lurong Yuan Yu, un chalutier battant pavillon chinois, s’est échoué sur un récif faisant face à Pointe-aux-Sables (Nord-Ouest), près de Port-Louis. Il ne contient aucune cargaison mais 130 tonnes de fioul et 5 tonnes de lubrifiants. « Il y a des traces d’huiles autour du Lurong Yuan Yu. Des plongeurs vont sous peu inspecter le navire pour voir s’il y a des fissures », a déclaré M. Maudhoo lors d’une conférence de presse organisée lundi midi. AFP
Seize personnes ont été tuées et neuf autres blessées par des hommes armés, dans un village du nord-ouest du Nigeria, près de la frontière du Niger. L’attaque perpétrée avant l’aube sur le village de Tara, dans l’Etat de Sokoto, fait suite à une série d’autres menées par des gangs qualifiés dans la région de « bandits » et qui sèment la terreur depuis des années, tuant, pillant, kidnappant. « Ils sont arrivés à moto et ont ouvert le feu sur le village », a raconté un villageois, Lawwali Umeh. « Nous avons enterré 16 personnes cet après-midi. Neuf autres sont gravement blessées ». Un bilan confirmé par un responsable local, Saidu Naino Ibrahim, qui a précisé que les blessés étaient soignés à l’hôpital. « Les attaquants ont emmené plus de 100 vaches », a-t-il ajouté. Ils venaient de Dogon Zango, dans l’Etat voisin de Zamfara. Sahel Intelligence
Depuis décembre, plus de 600 élèves ont été enlevés dans des écoles du nord-ouest du Nigeria, ce qui met en évidence une évolution inquiétante de la crise des enlèvements contre rançon dans le pays. L’enlèvement vendredi de près de 300 élèves de l’école secondaire scientifique publique pour filles de Jangebe, dans l’État de Zamfara, qui s’est terminé par leur libération, est le deuxième enlèvement en masse dans des écoles en moins de 10 jours. Vingt-sept garçons et leurs enseignants qui avaient été enlevés dans une école de Kagara, dans l’État du Niger, le 17 février, ont été libérés samedi. Les autorités affirment que les récentes attaques contre des écoles du nord-ouest ont été menées par des « bandits », terme peu précis désignant les kidnappeurs, les voleurs à main armée, les voleurs de bétail, les bergers peuls et autres milices armées opérant dans la région et qui sont largement motivés par l’argent. BBC
Après sept ans d’interruption, les liaisons aériennes entre les villes rivales libyennes de Benghazi et Misrata, ont repris ce mardi après sept ans d’interruption. Un nouveau signe d’un début de normalisation dans un pays en quête de stabilité. Un avion d’Afriqiyah Airways en provenance de Benghazi (est) a atterri mardi à 09h00 locales à l’aéroport de Misrata (ouest), a annoncé la compagnie. Quatre vols hebdomadaires sont désormais programmés « pour rassembler les habitants du même pays », selon la compagnie nationale fondée par l’ancien dirigeant Mouammar Kadhafi, tué en 2011 par des rebelles après huit mois de révolte. Le pays a été ensuite le théâtre de violences sanglantes entre milices armées et de luttes de pouvoir et d’influence. Les liaisons Benghazi-Misrata avaient été suspendues en avril 2014, en raison d’affrontements entre milices et des luttes d’influence entre libéraux et islamistes. Belga
Ben Kamuntu et Justin Kasereka, respectivement slameur et réalisateur font une prouesse artistique que l’on peut découvrir avec la chanson « Bosembo », (justice en français) ce mardi 09 mars sur YouTube. « Bienvenue à New York au Conseil de sécurité de l’Onu, le rapport mapping git ici ». Ce sont là les paroles qui donnent le ton de Bosembo, cette chanson composée par un collectif de jeunes de Goma. Ils plaident pour plus de justice et pour une paix durable. Ben Kamuntu est slameur, il fait partie du mouvement « Lutte pour le changement » (Lucha). Né dans une région où la violence fait partie du quotidien des habitants, il explique la démarche qui l’a poussé à embrasser ce projet. DW
Djibril Tamsir Niane a succombé ce 8 mars au Covid-19 à Dakar, au Sénégal, où il vivait ces dernières années et où il avait été hospitalisé. La nouvelle a été annoncée à un correspondant de l’AFP par son petit-fils et homonyme Djibril Tamsir Niane. « C’est une perte énorme pour notre pays pour tout ce qu’il représentait. C’était une bibliothèque, mais il a consigné par écrit son savoir, et maintenant, c’est à nous de transmettre cet héritage à travers notamment sa bibliothèque, qu’il avait fondée et qui porte son nom à Conakry », a-t-il expliqué. Djibril Tamsir Niane était un spécialiste de l’histoire et de la culture des peuples mandingues d’Afrique de l’Ouest rencontrés en Guinée, au Mali ou encore au Sénégal. Auteur à l’orée des années 1970 de Soundjata ou l’épopée mandingue, il avait dirigé la rédaction du volume IV de l’Histoire générale de l’Afrique, vaste projet lancé par l’Unesco pour remédier à l’ignorance sur le passé du continent. Le Point