Revue de presse du 9 mai 2025

Guerre au Soudan : des frappes de drones à Port-Soudan pour le sixième jour d’affilée
Des attaques de drones ont visé vendredi 9 mai Port-Soudan, siège provisoire du gouvernement dans l’est du Soudan, pour le sixième jour de suite, a annoncé à l’Agence France-Presse une source militaire en attribuant ces frappes aux paramilitaires en guerre contre l’armée. « Nos défenses antiaériennes ont intercepté un certain nombre de drones ennemis qui visaient des installations et des sites dans la ville », a précisé cette source. Des témoins ont fait état de frappes dans le nord, l’ouest et le sud de cette ville, épicentre de l’acheminement de l’aide humanitaire dans ce pays d’Afrique de l’Est, où la famine sévit dans plusieurs régions. Depuis le 4 mai, Port-Soudan, sur la mer Rouge, est visé quotidiennement par des frappes de drones qui ont endommagé plusieurs sites stratégiques, dont le dernier aéroport civil opérationnel du pays, une base militaire, une station électrique et des dépôts de carburant…Le conflit a fait, à l’heure actuelle, des dizaines de milliers de morts et provoqué le déplacement ou la fuite à l’étranger de 13 millions de personnes. Le Monde avec AFP

Guerre au Soudan : près de 4 millions de réfugiés dans les pays voisins en deux ans
Le conflit au Soudan a provoqué le déplacement de près de 13 millions de personnes, y compris environ 4 millions de réfugiés dont la majorité sont des femmes et des enfants, ont indiqué jeudi des agences humanitaires des Nations Unies. Si l’Egypte (1,5 million de réfugiés) et le Soudan du Sud (1,1 million de réfugiés et de Sud-soudanais rapatriés) sont les premières destinations des civils fuyant la guerre et franchissant les frontières soudanaises, le Tchad a connu ces dernières semaines un nouvel afflux de personnes déplacées de force. Près de 20.000 personnes sont arrivées dans ce pays d’Afrique centrale rien qu’au cours des deux dernières semaines. L’escalade des affrontements à El Fasher, dans l’État du Darfour du Nord (Soudan), a déclenché d’importantes vagues de déplacements, avec l’arrivée une moyenne quotidienne de 2.000 femmes et enfants réfugiés dans la région frontalière de Tiné, au début du mois de mai…Au total, le Tchad accueille 1,3 million de réfugiés, dont 794.000 arrivés du Soudan depuis le début du conflit il y a plus de deux ans. ONU Info

Sud-Soudan: le Conseil de sécurité de l’ONU renouvelle le mandat de la Minuss pour un an
Après d’intenses semaines de négociations, le Conseil de sécurité a renouvelé le mandat de la force de maintien de la paix au Soudan du Sud, la Minuss pour un an, tout en exigeant la fin immédiate des combats. La mission, qui peut comprendre jusqu’à 17 000 militaires et 2 100 policiers, pourra éventuellement ajuster ses effectifs et ses tâches en fonction des conditions de sécurité sur le terrain. Certains membres du Conseil ont par ailleurs demandé à ce que le gouvernement transitoire cesse d’entraver le travail de la Minuss en lui imposant des restrictions de mouvement. La majorité du Conseil de sécurité de l’ONU, emmenée par les États-Unis, n’est pas satisfaite du traitement de la Minuss par le gouvernement de transition au Sud-Soudan et craint que la force onusienne ne puisse jouer son rôle stabilisateur. Le risque pour le Soudan du Sud de retomber dans un conflit ethnique reste élevé compte tenu de la reprise des combats…Le groupe africain du Conseil, qui a voté pour, a malgré tout souligné la demande du Soudan du Sud de mises à jour régulières sur le transfert de la base de Tomping. Un transfert sur lequel la Minuss et le gouvernement de transition se seraient entendus. RFI

Le Togo intensifie sa médiation dans le conflit de l’est de la RDC
À Kinshasa, le président Félix Tshisekedi a reçu mercredi 7 mai le ministre togolais des Affaires étrangères, Robert Dussey. Cette visite s’inscrit dans le cadre de la médiation menée par le président Faure Gnassingbé pour tenter de rapprocher Kinshasa et Kigali. Le chef de l’État togolais agit au nom de l’Union africaine, mandatée pour accompagner ce processus. Robert Dussey était porteur d’un message de Faure Gnassingbé. Le ministre des Affaires étrangères du Togo est venu à Kinshasa en RDC ce 7 mai pour faire le point sur les étapes déjà franchies dans le processus. Robert Dussey a présenté au président Tshisekedi les démarches entreprises jusqu’ici dans le cadre de cette mission. Le chef de la diplomatie togolaise a également assuré que les discussions se poursuivaient avec les différentes parties, dans la perspective d’un texte politique commun. Selon les informations de RFI, un projet de document consolidé est attendu depuis Washington d’ici à trois semaines, après la transmission des contributions de chaque partie. RFI

 

L’épidémie de choléra déclarée officiellement dans 6 provinces de la RDC
Le ministre de la Santé, Samuel Roger Kamba, a officiellement déclaré l’épidémie de choléra dans six provinces de la République démocratique du Congo (RDC) : Haut-Katanga, Tanganyika, Sud-Kivu, Nord-Kivu, Tshopo et Kongo Central. Cette annonce a été faite dans un communiqué publié le jeudi 8 mai 2025 par le ministère national de la Santé. Selon le communiqué du ministère de la santé, depuis le début de l’année 2025, plus de 18 385 cas de choléra ont été recensés, causant 364 décès, soit un taux de létalité de 2 %, nettement supérieur au seuil de 1 % recommandé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Le ministre Kamba a qualifié cette situation de très préoccupante pour le pays. Il attribue cette recrudescence des cas à plusieurs facteurs, notamment les pluies diluviennes qui provoquent d’importantes inondations, ainsi que l’instabilité sécuritaire entraînant des déplacements massifs de populations, particulièrement dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Par ailleurs, les mouvements transfrontaliers avec des pays comme la Zambie et l’Angola contribuent également à la propagation de la maladie, notamment dans le sud du pays, précise le communiqué. Radio Okapi

Mali: les partis politiques reportent leur manifestation mais restent mobilisés
Au Mali, une centaine de partis politiques parmi les plus représentatifs du pays ont publié un communiqué daté du 7 mai pour rejeter la suspension « jusqu’à nouvel ordre » de leurs activités. Une décision annoncée le mercredi 7 mai, sur décret du président de la transition, le général Assimi Goïta, « pour raison d’ordre public ». La suspension, qui concerne aussi les associations à caractère politique, intervient moins d’une semaine après le début d’un mouvement de contestation inédit, et alors qu’un rassemblement était initialement prévu ce vendredi 9 mai. Indignés, mais pas surpris, les partis politiques pour la Constitution rejettent « catégoriquement » la suspension de leurs activités par le président de la transition au Mali. Elle s’inscrit, selon eux, dans une « tendance systémique » de restriction de l’espace civique et politique par les autorités maliennes de transition. Amnesty International condamne pour sa part la suspension des activités des partis politiques au Mali « jusqu’à nouvel ordre, pour raison d’ordre public ». Cette suspension, qui concerne aussi les associations à caractère politique, intervient moins d’une semaine après le début d’un mouvement de contestation inédit, et alors que des partis politiques avaient appelé à un rassemblement contre la transition ce vendredi 9 mai…Les partis politiques maliens appellent donc les autorités de transition à la levée immédiate d’une mesure qu’ils jugent « liberticide et démocraticide ». Toutes les composantes de la société malienne, disent-ils, doivent pouvoir participer à la vie publique. RFI

Tchad: Youssouf Boy, l’ex-directeur de cabinet du président Mahamat Idris Déby, condamné à 5 ans de prison
Idriss Youssouf Boy a été condamné à cinq ans de prison et à une amende d’un million de francs CFA pour corruption passive ce vendredi 9 mai. L’ancien ministre et directeur de cabinet du président tchadien voit les charges de trafic d’influence et abus de fonction requises par le procureur disqualifiées par le juge. L’homme d’affaires About Hachim Bouder, qui avait initialement porté plainte contre Idriss Youssouf Boy pour escroquerie, est condamné à la même peine, mais pour corruption active…L’ancien ministre et directeur de cabinet du président aurait perçu plusieurs milliards de francs CFA de la part de l’homme d’affaires afin de lui garantir l’obtention de marchés étatiques. Maître Djerandi Laguerre Dionro, l’un des avocats d’Idriss Youssouf Boy, parle d’un sentiment de « désolation et de surprise » après ce verdict. Pour lui, « il n’y a pas de preuves matérielles dans le dossier qui attestent que son client a pris de l’argent. » L’avocat dit avoir « l’impression d’une manipulation politique de la justice »…Les avocats d’Idriss Youssouf Boy annoncent poursuivre la bataille et faire appel immédiatement. RFI

Gabon: le président Oligui Nguema remanie son premier cercle avec une vague de nominations
Alors que la Ve république concentre tout le pouvoir exécutif à la présidence, Brice Clotaire Oligui Nguema a décidé de donner une nouvelle vie à son cabinet, en remplaçant ceux qui furent les principaux rouages du palais du bord de mer durant la période de transition. Bras droit du chef de l’État, le secrétaire général Guy Rossatanga-Rignault cède sa place à Murielle Minkoue Mintsa. Ministre de la Réforme des institutions sous la transition, elle a été la cheville ouvrière du dialogue national et de l’élaboration de la constitution, dont un des rédacteurs, Thélesphore Ondo, devient chef du département juridique de la présidence. À la tête du cabinet privé, Virgina Waura Eteno remplace Victorine Tchicot. Le chef du protocole, François Epouta est aussi remplacé, par l’actuelle ambassadrice du Gabon à Paris, Marie-Edith Tassyla-Ye-Doumbeneny. La direction de la communication passe entre les mains de Patricia Lydie Mouele, en provenance de la chaîne de télévision d’État Gabon 1ère, et Théophane Biyoghe, un des porte-paroles du candidat Oligui, prend cette fonction à la présidence. Pas de changement en revanche à la garde républicaine, où le général Général de Brigade Antoine Balakidra est maintenu. RFI

Cameroun: l’exploitation minière dans l’est provoque une «catastrophe écologique et humaine»
Au Cameroun, dans son rapport, le Foder (forêts et développement rural), l’ONG s’inquiète d’une augmentation exponentielle des superficies autrefois exploitées pour les activités agricoles et désormais converties en exploitations minières. Selon Justin Chekoua du Foder, « En 2010, l’activité minière occupait environ 28 hectares. En 2024, cette même activité minière occupe environ 4 639 hectares de superficie. Donc de 2010 à 2024, il y a un taux d’environ 5 490 % d’augmentation de superficies occupées par l’exploitation de l’or ». Les denrées alimentaires issues de l’agriculture se sont, du coup, réduites, provoquant une hausse de l’inflation, constate le Foder. Celui-ci s’alarme aussi des risques d’une catastrophe écologique à grande échelle. « Ce qui frappe le visiteur qui arrive là-bas, c’est le niveau de déforestation, de dégradation et de conversion du paysage. Celui-ci est totalement converti et les rejets sont déversés dans les cours d’eau sans traitement préalable. On va donc constater que les artisans miniers, tout comme les entreprises semi-mécanisées, utilisent du mercure et certains ont de plus en plus recours au cyanure pour concentrer de l’or et le récupérer ». RFI

Guinée: les avocats des victimes d’Alpha Condé dénoncent la lenteur de la Justice
En Guinée, la procédure ouverte contre le président déchu Alpha Condé et 26 autres hauts responsables pour les crimes de sang commis sous la présidence, semble être au point mort. Elle avait été ouverte par le procureur général en janvier 2023, une centaine de victimes et une grande partie des mis en cause ont été auditionnés. Selon les bilans des ONG de défense des droits humains, plusieurs centaines de personnes ont été tuées lors des nombreuses manifestations durant les onze années de présidence d’Alpha Condé. Depuis ces auditions de victimes et de personnes mises en cause, cependant, plus de nouvelles. Me Thierno Souleymane Baldé, président de l’Institut de recherche sur la démocratie et l’État de droit (IRDED), et avocat des victimes, a décidé de s’adresser directement au président de la transition, Mamadi Doumbouya. « Nous lui avons adressé un courrier pour solliciter son implication pour l’aboutissement de l’enquête préliminaire initiée le 20 janvier 2023, concernant les crimes et délits commis sous le régime de monsieur Alpha Condé », explique-t-il. « Une centaine de victimes ont été auditionnées. Certaines personnes accusées d’avoir commis ces crimes ont aussi été entendues. Mais depuis une certaine période, nous constatons un arrêt au niveau des activités de la Commission mise en place, déplore Me Thierno Souleymane Baldé. C’est la raison pour laquelle nous avons adressé un courrier au niveau de la présidence et aussi au Premier ministre, au ministre de la Justice et au procureur général près la cour d’appel de Conakry. » RFI