Revue de presse du 9 mai 2024

L’Union européenne ne reconduit pas sa mission de formation militaire au Mali
L’Union européenne (UE) a décidé, mercredi 8 mai, de ne pas reconduire le mandat d’une mission de formation militaire au Mali, compte tenu de « l’évolution de la situation politique et sécuritaire » dans le pays. Alors qu’ils avaient promis de rendre le pouvoir aux civils par les urnes en février, les colonels à la tête du Mali depuis un coup d’Etat en 2020 ont manqué à leurs engagements et ont repoussé l’élection présidentielle à une date indéterminée, au prétexte que le pays, en proie aux attaques des groupes djihadistes, n’est pas stabilisé…L’EUTM était déployée depuis 2013 pour entraîner et conseiller les forces de ce pays confronté depuis 2012 à la propagation djihadiste : elle a compté jusqu’à 700 soldats d’une vingtaine de pays européens, avant de réduire nettement ses effectifs. Faisant de la souveraineté nationale son mantra, la junte qui a pris le pouvoir par la force en 2020 a rompu l’alliance antidjihadiste avec la France et ses partenaires européens et s’est tournée militairement et politiquement vers la Russie. La junte s’est assuré le concours de personnels qu’elle présente comme des « instructeurs » russes. L’UE dénonce, elle, le recours à des mercenaires du groupe de sécurité russe Wagner, aux agissements décriés dans différents pays. Le Monde avec AFP

Mali: HRW dénonce les massacres commis par les jihadistes du Jnim et des chasseurs dozos dans un rapport
Au Mali, Human Rights Watch (HRW) a publié mercredi 8 mai un rapport sur les massacres commis par les jihadistes du Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (Jnim), liés à al-Qaïda. L’organisation de défense des droits humain a aussi détaillé des exactions de chasseurs traditionnels dozos, qui se sont transformés depuis des années en groupes d’autodéfense face aux jihadistes. Dans les deux cas, les faits remontent au mois de janvier et se sont déroulés dans le centre du Mali…Selon les informations recoupées par Human Rights Watch auprès de 25 témoins directs, activistes maliens et membres d’organisations internationales, et grâce à l’analyse d’images satellites, les jihadistes ont tué [le 27 janvier] 32 personnes dont des femmes, des vieillards et des enfants. D’abord avec des tirs en rafales, et exécutions sommaires, puis les villages sont incendiés : plusieurs personnes ont été retrouvées carbonisées dans leur maison…Quelques semaines plus tôt, les 3 et 6 janvier, des groupes de chasseurs traditionnels dozos avaient attaqué les villages de Boura et Kalala, région de Ségou. Cela en représailles à de précédentes attaques du Jnim, selon les témoignages recueillis par HRW. RFI

Guerre au Soudan: Un «possible génocide» aurait été commis au Darfour, selon un rapport de HRW
L’ONG Human Rights Watch a publié jeudi 9 mai un nouveau rapport sur le Soudan, spécifiquement sur la ville martyre d’el-Geneina, au Darfour-ouest. Au cours de 186 pages, l’ONG « soulève la possibilité » d’un « génocide », évoquant un nettoyage ethnique et des crimes contre l’humanité commis contre la communauté Massalit de la ville par les Forces de soutien rapide. Les paramilitaires soudanais sont en guerre contre l’armée depuis le 15 avril 2023…Selon l’ONG Human Rights Watch (HRW), qui a entendu des dizaines de rescapés réfugiés au Tchad, ces paramilitaires et leurs milices alliées, ont ciblé les quartiers à prédominance Massalit d’el-Geneina lors de vagues d’attaques incessantes d’avril à juin dernier, puis en novembre. Les assaillants ont commis d’autres abus graves tels que la torture, le viol et le pillage. Les violences ont culminé à la mi-juin, lorsque des milliers de personnes ont été tuées en quelques jours, et ont de nouveau augmenté en novembre. Des avocats locaux spécialisés dans les droits de l’homme ont déclaré que les combattants s’en prenaient en premier lieu à « des membres éminents de la communauté Massalit », notamment des médecins, des défenseurs des droits de l’Homme, des dirigeants locaux et des représentants du gouvernement. HRW ajoute que les assaillants « ont méthodiquement détruit les infrastructures civiles vitales » dans les communautés déplacées principalement de Massalit. RFI

Présidentielle au Tchad: le camp Masra déterminé à prouver « la vérité des urnes »
[L]e Premier ministre et candidat à la présidentielle tchadienne Succès Masra, à un ambitieux travail de décompte parallèle des voix, censé faire émerger « la vérité des urnes »… En anticipation des résultats officiels qui devraient au plus tard être annoncés le 21 mai, « Transfoscore », une « application scientifiquement conçue » par le parti, doit permettre de « voir en temps réel, à la seconde près, les compilations de voix » du candidat de tous les bureaux du Tchad et ceux de la diaspora, explique Succès Masra. Sans s’étaler sur la méthode de calcul utilisée ou l’avancée de la tâche colossale, l’économiste de 40 ans s’affiche « confiant et enthousiaste », conforté par ses chiffres dans sa promesse de remporter l’élection présidentielle « d’un coup K.O. », un de ses nombreux slogans de campagne. L’existence d’un « système de fraude depuis plusieurs élections » aurait poussé le camp de M. Masra à la méfiance à l’égard de l’Agence nationale de gestion des élections (ANGE), aux membres nommés par M. Déby, chargée du décompte des suffrages, assure à l’AFP un cadre des Transformateurs qui requiert l’anonymat. Pour repérer les « irrégularités ou choses inappropriées » lors du scrutin, M. Masra a appelé ses ouailles à transmettre sur un site internet « photos, vidéos, audios » récoltées dans les bureaux de vote. Des contributions qui alimentent l’outil statistique développé par le parti, auxquelles s’ajoutent l’ensemble des informations dont Succès Masra indique disposer en tant que Premier ministre. AFP

Visite du ministre tchadien de la Défense au Niger: des projets de coopération sécuritaire sur la table
Si le Niger a des relations difficiles avec ses voisins le Bénin et le Nigeria, elles sont en revanche au beau fixe avec le Tchad. Les rencontres se succèdent entre les officiels des deux pays, qui saluent leur coopération. En décembre, le Premier ministre de la junte, Ali Mahaman Lamine Zeine, avait été reçu à Ndjamena par Mahamat Idriss Deby. Mardi, il a accueilli à la primature le ministre tchadien de la Défense, pour évoquer les coopérations sécuritaires et frontalières entre les deux pays. Le Niger et le Tchad sont des « pays frères » qui portent « soutien l’un à l’autre » a salué le général Mody, ministre nigérien de la Défense, présent à cette rencontre avec le chef d’état-major de l’armée de terre, le colonel Mamane Sani Kiaou, ancien responsable de la composante nigérienne de la Force Multinationale Mixte de la région du lac Tchad…Selon une source sécuritaire tchadienne, Ndjamena travaille à la réintégration concrète de Niamey à cette force, car depuis le putsch, le Niger ne participe plus aux opérations conjointes, refusant toujours de travailler avec le Nigeria. La dernière opération, Lake Sanity 2, lancée il y a deux semaines dans le Nord-Est du Nigeria et au Cameroun pour sécuriser des corridors de déplacements, mobilise ainsi des unités de ces deux pays et du Tchad, mais pas du Niger. RFI

Kenya : L’ONU s’inquiète des cas de choléra et des défis climatiques croissants
L’ONU a exprimé son inquiétude face aux dizaines de cas de choléra signalés au Kenya. Le pays est actuellement touché par des pluies intenses et des inondations destructrices depuis plusieurs semaines. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le comté de Tana River, dans l’est du Kenya et parmi les régions les plus touchées par les inondations, a enregistré 44 cas de choléra. Stephen Jackson, coordinateur résident des Nations Unies au Kenya, a déclaré lors d’une interview sur la chaîne Citizen TV : « Je pense qu’avec la collaboration entre le gouvernement et les partenaires nationaux et internationaux, nous serons en mesure de contenir la maladie. » Il a également souligné que bien que le choléra ait été maîtrisé par le passé, il demeure une préoccupation majeure. Abdourahmane Diallo, représentant de l’OMS au Kenya, a déclaré dans un communiqué que l’OMS continuerait à soutenir la réponse aux urgences sanitaires et resterait vigilante face aux flambées de maladies qui peuvent se propager rapidement si elles ne sont pas contenues. Les inondations au Kenya ont déjà causé 257 décès et déplacé près de 55 000 foyers selon les chiffres officiels annoncés mercredi. Sahel Intelligence

Kenya: les médecins hospitaliers mettent fin à une grève de huit semaines
Le gouvernement kényan et le syndicat des médecins hospitaliers (KMPDU) ont signé mercredi un accord de reprise du travail, mettant fin à une grève de huit semaines qui a paralysé les dizaines d’établissement de santé dans ce pays d’Afrique de l’Est…Cette grève avait été lancée le 14 mars par le Syndicat des médecins, pharmaciens et dentistes du Kenya (KMPDU), l’unique syndicat de médecins du pays qui revendique 7.000 adhérents. Le mouvement avait ensuite été rejoint par le syndicat des personnels soignants, hors infirmiers (KUCO)…L’accord, officiellement signé devant la presse au centre de conférence internationale (KICC) de la capitale Nairobi, prévoit notamment le paiement d' »arriérés de salaire accumulés par les gouvernements des comtés pour un montant de 3,5 milliards de shillings » (environ 24 millions d’euros). Ces « arriérés de salaire de base (…) seront réglés dans un délai de cinq ans à compter du 1er juillet 2024 », précise le texte. AFP

Au Zimbabwe, la production de maïs chutera de 72 % à cause de la sécheressese
Le gouvernement zimbabwéen prévoit une baisse de la production de maïs de 72 % au cours de la saison 2023/24, aggravant ainsi la situation alimentaire du pays en raison de la sécheresse provoquée par El Nino. C’est ce qu’a indiqué mercredi un rapport d’évaluation des récoltes. Selon le rapport d’évaluation des récoltes du gouvernement d’Harare, la production estimée de maïs est de 634 699 tonnes métriques (TM) pour la saison, soit une baisse de 72 % par rapport à la saison précédente. Les Zimbabwéens consomment chaque année 2 millions de tonnes de maïs de base. Pour combler le déficit, le gouvernement du Zimbabwe envisage d’importer des céréales, et ses meuniers privés cherchent à s’approvisionner à hauteur de 1,4 million de tonnes de maïs blanc et jaune au cours des deux prochains mois auprès du Brésil, du Mexique, de la Russie, de l’Argentine et des États-Unis. Face à la sécheresse qui menace, le président Emmerson Mnangagwa a promis qu’aucun Zimbabwéen ne mourrait de faim…La région est sous le choc de sa pire sécheresse depuis 40 ans, due à la combinaison du phénomène naturel El Niño et des températures moyennes plus élevées produites par les émissions de gaz à effet de serre. Reuters

Présidentielle en Mauritanie: le système de parrainage des candidats contesté par les oppositions
En Mauritanie, plusieurs prétendants à l’élection présidentielle de 2024 ont manifesté hier, mercredi 8 mai, devant le Parlement dans la capitale à Nouakchott. Ils rejettent le système de parrainage actuel pour être reconnu candidat. Objectif de ce rassemblement pour ces prétendants à l’élection présidentielle du 29 juin en Mauritanie : dénoncer le système de parrainage actuel. Ce système qui requiert la signature d’une centaine de conseillers municipaux dont 5 maires, permettrait selon eux, aux partis de la majorité présidentielle, surreprésentés lors des dernières élections municipales, de prendre toutes les décisions…Trois candidats ont déjà déposé leur dossier pour la présidentielle du 29 juin dont le président actuel, Mohamed Ould Ghazouani, le candidat du premier parti d’opposition Tawassoul, Hamadi Ould Sid’ El Moctar, et Biram dah Abeid, ancien candidat à la présidentielle de 2019. RFI

Rwanda : Diane Rwigara se lance dans la présidentielle
Diane Rwigara annonce ce 8 mai qu’elle se présente à la présidentielle du 15 juillet au Rwanda. Candidate malheureuse en 2017, cette femme de 42 ans est une critique de Paul Kagame qui brigue un quatrième mandat…Âgée de 42 ans, Diane Rwigara est la quatrième candidate déclarée pour ce scrutin, avec Paul Kagame, l’homme fort du pays depuis la fin du génocide en 1994 et président depuis 2000, Frank Habineza, député et chef du Parti démocratique vert, formation d’opposition autorisée par le pouvoir, et Philippe Mpayima, candidat indépendant…Diane Rwigara est la fille d’Assinapol Rwigara, un important entrepreneur rwandais qui avait fait fortune dans l’industrie et l’immobilier. Dans les années 1990, il avait largement financé le Front patriotique rwandais (FPR) de Paul Kagame avant que celui-ci ne renverse le pouvoir extrémiste hutu en juillet 1994, mettant fin au génocide. Diane Rwigara a pris ses distances avec le FPR après le décès de son père en février 2015 dans un accident de la route, selon la police. Elle avait contesté cette version et dénoncé un « assassinat ». TV5Monde avec AFP