Conflit au Soudan : le nombre de déplacés internes double en une semaine
Les combats sanglants au Soudan depuis la mi-avril ont forcé plus de 700.000 personnes à fuir à l’intérieur du pays, deux fois plus qu’il y a une semaine, a affirmé mardi l’ONU. « C’est plus du double du nombre de déplacés internes » décomptés mardi dernier qui s’établissait à 340.000 personnes, a expliqué Paul Dillon, porte-parole de l’agence de l’ONU pour les migrations (OIM) lors du briefing régulier de l’ONU à Genève. Avant même le début des combats, 3,7 millions de personnes étaient enregistrées comme déplacées internes au Soudan, a rappelé M. Dillon. Quelque 150.000 personnes ont également fui le pays ailleurs dans la région depuis le début des combats, selon les chiffres datés de lundi et compilés par le Haut-Commissariat aux réfugiés. Les combats se poursuivent à Khartoum et dans d’autres régions du Soudan entre les camps des deux généraux rivaux, qui s’affrontent depuis le 15 avril alors que les négociations sur une trêve entre leurs représentants piétinent en Arabie saoudite. RTBF/AFP
Craintes d’une régionalisation de la guerre au Soudan
Alors que les combats se poursuivent, certains analystes craignent que le conflit ne s’étende également à plusieurs pays du Sahel. La poursuite des combats pourrait accélérer la circulation des armes dans la région, selon Henrik Maihack. Le chef du département Afrique à la Fondation Friedrich Ebert craint que ces armes ne se retrouvent dans des pays confrontés à des groupes terroristes comme le Mali, le Niger et le Burkina Faso. D’après le chercheur, il manque de stratégie globale pour prévenir et résorber ce type de conflit. Selon lui, le problème, dans cette région, est souvent « qu’il n’y a pas de système de sécurité collective, c’est-à-dire commun, mais une sécurité dans les pays individuels, toujours organisés les uns contre les autres. Ainsi, des États voisins ou des groupes armés actifs de l’autre côté des frontières, interfèrent dans les conflits, ce qui rend la résolution des conflits beaucoup plus difficile. » DW
Soudan : la transition démocratique en péril
Quatre ans après la chute du dictateur el-Béchir, le Soudan est déchiré par une guerre dont l’issue ne pourra être trouvée qu’avec la participation des forces démocratiques. Les affrontements entre factions armées au Soudan depuis le 15 avril ont entraîné la mort de centaines de personnes, la destruction massive d’infrastructures civiles et le dérèglement complet de la vie quotidienne dans la capitale Khartoum et les autres zones de combats, notamment au Darfour. Des vagues de réfugiés cherchent à rejoindre des zones plus sûres à la campagne ou à se mettre à l’abri dans les pays voisins. Cette crise s’inscrit dans le contexte plus large de la révolution démocratique qui a cours au Soudan depuis plusieurs années. Les comités de résistance y ont joué un rôle fondamental, et sont les seuls à aider aujourd’hui les nombreuses victimes civiles. … L’infrastructure démocratique de la révolution soudanaise fonctionne encore. Mais les forces civiles du Soudan ont perdu l’espoir. Qui mettra fin aux combats entre les factions militaires ? Comment éviter que le Soudan ne se désintègre en régions gouvernées par des hommes armés, comme la Libye ? Seule une intervention musclée de la communauté internationale en paraît capable. Le Point
Enlèvement massif dans une église au Nigeria: 25 personnes kidnappées
Des hommes armés ont attaqué dimanche une église baptiste dans le nord-ouest du Nigeria, enlevant 25 fidèles, a indiqué lundi un responsable religieux. Cette attaque massive est la dernière en date d’une série au Nigeria où l’insécurité sera l’un des principaux défis du nouveau président Bola Tinubu qui doit prendre ses fonctions en fin de mois. Dimanche, les assaillants ont fait irruption dans l’église baptiste de Bege, dans la région de Chikun dans l’État de Kaduna, enlevant initialement 40 personnes. Mais 15 ont réussi à s’échapper ensuite, a déclaré à l’AFP le révérend Joseph Hayab, chef de l’Association chrétienne du Nigeria dans l’État de Kaduna. « Vingt-cinq sont toujours retenues » par les assaillants, a-t-il ajouté. VOA
Mali: la réforme constitutionnelle est illégale, selon des opposants
Un mouvement critique à l’encontre des colonels au pouvoir au Mali a dit son intention de s’opposer à la tenue d’un référendum sur une nouvelle Constitution le 18 juin. « L’Appel du 20 février pour sauver le Mali » estime dans une déclaration transmise à l’AFP lundi que les militaires n’ont reçu aucun mandat pour « nous plonger dans l’inconnu, voire nous soumettre aux règles de l’Etat de non-droit ». Il juge que la réforme constitutionnelle, en plus d’être illégale, est superflue, et qu’il vaudrait mieux organiser des élections pour un retour rapide des civils au pouvoir. « L’Appel du 20 février » est une tentative de rassemblement de partis et d’organisations de la société civile enclenchée par plusieurs groupes et personnalités qui ont pris leurs distances avec les autorités. C’est la deuxième expression organisée d’hostilité au projet de nouvelle Constitution depuis l’annonce, la semaine passée, de la date du référendum. VOA
Mali : des experts de l’ONU fustigent la persistance de l’esclavage par ascendance
L’esclavage par ascendance et la violence qui en résulte, perpétrée par des supposés « nobles » ou « maîtres » contre des personnes nées en situation d’esclavage, persistent au Mali, ont déclaré lundi des experts indépendant de l’ONU, exhortant aux autorités de Bamako à « adopter sans délai une législation pour criminaliser l’esclavage dans le pays ». Selon les experts, l’esclavage par l’ascendance serait répandu dans les régions du centre et du nord du pays, notamment à Tombouctou, Gao et Kidal. Cette pratique néfaste entraînerait également le déplacement de centaines de personnes et de communautés entières, qui n’ont aucun espoir de retourner dans leurs collectivités d’origine par crainte d’être attaquées, ont déclaré Tomoya Obokata, le Rapporteur spécial sur les formes contemporaines d’esclavage, et Alioune Tine, l’Expert indépendant sur la situation des droits de l’homme au Mali. ONU Info
En Tunisie, des avocats dénoncent les intimidations du régime de Kaïs Saïed
Trois mois après la première vague d’arrestations dans l’affaire du « complot » contre l’Etat en Tunisie, c’est au tour de plusieurs avocats de se retrouver dans la tourmente. Ayachi Hammami, militant des droits humains, Ahmed Néjib Chebbi, président du Front de salut national (FSN, la principale coalition d’opposition au président Kaïs Saïed), Noureddine Bhiri, ancien ministre du parti d’inspiration islamiste Ennahda (déjà emprisonné dans une autre affaire), et Bochra Belhaj Hmida, ancienne présidente de l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD), ont été informés, mercredi 3 mai, de l’ouverture d’une enquête contre eux. Trois autres de leurs confrères sont emprisonnés depuis février pour les mêmes motifs. Ces inculpations les empêchent de défendre leurs clients, poursuivis dans la même affaire. Le Monde
Au moins neuf morts dans l’attaque d’un village près de Kinshasa
Au moins neuf personnes ont été tuées dans une attaque de milices près de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, a-t-on appris lundi de sources locales. Dans la province voisine de Mai-Ndombe, un conflit foncier oppose depuis juin les Teke qui se considèrent comme originaires et propriétaires des villages situés le long du fleuve Congo sur une distance d’environ 200 kilomètres, aux Yaka venus s’installer après eux. Les violences ont fait au moins 300 morts, selon Human Rights Watch. Les populations ont fui la zone de conflit pour rejoindre notamment la commune périphérique de Maluku, à une centaine de kilomètres de la capitale Kinshasa. VOA
La force de la SADC annoncée dans l’Est de la RDC
La Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) a décidé, lundi 8 mai, d’envoyer des forces pour rétablir la paix et la sécurité dans l’Est de la RDC. Cette décision est sortie du sommet spécial des pays membres de cette organisation sous-régionale à Windhoek, en Namibie. La force de la SADC va ainsi s’ajouter à celle de l’EAC ayant repris des zones auparavant occupées par le M23 mais n’a pas réussi à mettre fin à l’insurrection au Nord-Kivu. Mais, la date précise sur le déploiement de cette force régionale et le nombre de contengent n’ont pas été annoncés. La SADC a en outre recommandé que Kinshasa réunisse les conditions requises pour un sommet de coordination de tous les intervenants et tous les acteurs internationaux sur le terrain afin d’arriver à une action efficace et harmonisée. Radio Okapi
Difficile cohabitation entre les tribus Hema et Lendu en RDC
L’histoire présente souvent les populations Hema comme les victimes de la milice Codéco. Mais la communauté que ce groupe armé est censé protéger, les Lendu, sont eux aussi victimes des attaques d’une autre milice. « Ce jour-là, ils ont tué beaucoup de personnes. Ici, c’est la fausse commune, ces gens ont été enterrés à Rhoo. » Jean de Dieu Mambo, représentant de la société civile de la chefferie Bahema Nord, fait défiler du doigt, les photos et vidéos de son téléphone. Elles montrent les différentes tueries qui ont eu lieu dans sa communauté, les Hema, au cours des mois derniers. « Ici, la vie que nous menons à Drodro, c’est terrible et pénible. Mais nous nous demandons, nous le peuple Hema, ce que nous avons fait ? Car nous sommes tués depuis 2017 et nous, les Hema, nous ne tuons pas. » Ce que veut dire Jean de Dieu c’est que, depuis fin 2017, le territoire de Djugu connaît des cycles de représailles entre le groupe mystico-religieux de la Codéco, dressé en défenseur des Lendu, et la communauté Hema. DW
Cameroun: après le meurtre d’un journaliste à Bamenda, la profession dénonce «l’impunité»
Au Cameroun, le journaliste Anye De Nsoh a été tué par balle, dimanche 07 mai à Bamenda. Le confrère de l’hebdomadaire The Advocate animait un événement dans le quartier Ntarikon lorsqu’il a été pris à parti par des hommes armés non identifiés. Le Camasej, syndicat des journalistes anglophones dénonce un crime crapuleux et réclame justice. Le meurtre n’a pas été revendiqué mais la région est fortement perturbée par le conflit armé qui oppose les séparatistes anglophones aux forces gouvernementales. Selon des sources concordantes à Bamenda, il était près de 21h00, le dimanche 7 mai, lorsque des hommes armés ont fait irruption dans un lieu de loisirs au quartier Ntarikon. Anye Nde Nsoh y avait ses habitudes. Féru de musique, il y officiait occasionnellement comme impresario. RFI
Sénégal : l’égibilité de l’opposant Sonko menacée après sa condamnation en appel
Un tribunal sénégalais a condamné lundi l’opposant Ousmane Sonko à six mois de prison avec sursis lors d’un procès en appel pour diffamation, une peine largement perçue comme le rendant inéligible pour la présidentielle de l’an prochain. Une part de doute subsistait cependant lundi soir quant à l’effet de cette peine sur sa candidature au scrutin de février 2024. Journée de deuil national en RDC. La région du Sud-Kivu a été frappée par des inondations meurtrières. Plus de 400 personnes ont été tuées selon un bilan provisoire. De nombreuses victimes sont des déplacés qui ont fui la province voisine du Nord Kivu et les violences du M23. Les précisions à Kinshasa d’Aurélie Bazzara-Kibangula avec les images de Justin Kabumba. France24
En Côte d’Ivoire, Guillaume Soro pourrait être candidat à la présidentielle de 2025
L’ancien Premier ministre, en exil depuis 2019, a affirmé ce 8 mai sur sa chaîne YouTube qu’il n’y avait aucune « raison » pour qu’il ne puisse briguer la magistrature suprême en 2025. « Il n’y a pas de raison » pour qu’il ne soit pas candidat à la prochaine présidentielle ivoirienne, a déclaré Guillaume Soro après plusieurs mois de silence, lors d’une interview de plus d’une heure menée par son directeur de la communication, qui intervient quelques jours après la diffusion d’une enquête de Jeune Afrique consacrée à son exil. L’ancien président de l’Assemblée nationale, absent de Côte d’Ivoire depuis quatre ans, a pressé les cadres de son parti, Générations et peuples solidaires (GPS), de « travailler sur le terrain pour asseoir » leur « organisation », qui est « capable de relever le défi présidentiel ». Jeune Afrique
Burundi: l’ex-Premier ministre Alain-Guillaume Bunyoni devant la justice
Un ancien tout puissant Premier ministre du Burundi, Alain-Guillaume Bunyoni, a comparu lundi devant un tribunal, où il est accusé de saper la sécurité nationale et d’insulte au président, ont rapporté des témoins et une source judiciaire. « Tout le monde était surpris de le voir » a raconté un témoin sous couvert de l’anonymat, précisant que l’accusé portait l’uniforme vert des prisonniers au Burundi. Lors de l’audience, son placement en détention provisoire à la prison Ngozi, dans le nord du pays, a été prolongé, a précisé à l’AFP une source judiciaire requérant l’anonymat pour évoquer ce dossier. L’ancien Premier ministre, arrêté le mois dernier à Bujumbura, la capitale, a été formellement inculpé vendredi par trois juges de la haute cour siégeant à huis clos, a précisé cette source. Il est accusé de « saper la sécurité intérieure de l’Etat, de saper le bon fonctionnement de l’économie nationale, et d’enrichissement personnel », selon des documents de la cour que l’AFP a pu consulter. Il est aussi accusé de détention illégale d’armes et insulte au président. VOA
Gabon: les opérations de révision de la liste électorale démarrent ce mardi
Au Gabon, longtemps attendue, l’opération de révision de la liste électorale démarre ce mardi. C’est une opération capitale, car les inscrits sur la liste électorale participeront à trois scrutins à savoir : présidentielle, législatives et locales. Selon la Constitution, l’élection présidentielle doit avoir cette année entre juillet et août, soit dans trois mois au maximum. Le ministre de l’Intérieur, Lambert Noël Matha a rappelé que les opérations qui débutent ce mardi concernent surtout les jeunes qui ont atteint la majorité ces sept dernières années. Ceux qui ne figurent pas sur l’ancienne liste électorale élaborée en 2016 sont également concernés. Les familles sont appelées à déclarer les décès afin que les morts soient retirés des listes électorales. Principale innovation, il n’est plus obligatoire de se faire inscrire dans le centre où l’on va voter. RFI
L’Afrique à la conquête de l’espace : une première base de lancement spatial ouvre à Djibouti
[Vidéo] Les Africains entrent dans la course aux étoiles : Djibouti a récemment annoncé la création d’une base de lancement spatial. Le ciel est désormais vu comme un outil crucial de développement et de souveraineté, non seulement pour ce petit État mais pour l’ensemble du continent africain. Pour en parler, Ali Laïdi reçoit Nabil Mohamed Ahmed, ministre de de l’Enseignement supérieur et de la Recherche de Djibouti. France24