Au moins 23 personnes tuées par des jihadistes présumés au Nigeria
Au moins 23 hommes faisant partie d’une communauté de ferrailleurs ont été exécutés par des jihadistes présumés, mardi dans le nord-est du Nigeria, a-t-on appris jeudi auprès de milices locales. Des militants soupçonnés d’appartenir au groupe Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap) ont enlevé les victimes parmi un groupe d’une cinquantaine de ferraileurs qui s’étaient rendus dans le village de Magdala, dans le district de Dikwa, dans l’est de l’Etat de Borno, à une vingtaine de kilomètres de la frontière tchadienne. « Pour le moment 23 corps ont été retrouvés, tous massacrés par les terroristes », a affirmé à l’AFP Babakura Kolo, le chef d’une milice d’auto-défense locale, contacté avec difficulté en raison de la destruction des relais téléphoniques par les jihadistes. « Trois personnes ont réussi à revenir à Dikwa, mais on ignore tout du sort de la vingtaine d’autres ferrailleurs », a-t-il ajouté. Les recherches se poursuivent, a indiqué un autre milicien en confirmant le bilan de 23 morts. VOA
Au Nigeria, Bola Ahmed Tinubu, au défi d’unir le parti au pouvoir pour gagner la présidentielle de 2023
Après dix jours de négociations, deux jours de convention et une nuit blanche à Abuja, c’est finalement le favori de la première heure, Bola Ahmed Tinubu, qui a remporté la primaire du Congrès des progressistes (APC), et qui sera le candidat du parti majoritaire lors de la présidentielle de février 2023, au Nigeria. Ce vétéran de la politique, âgé de 70 ans, musulman originaire du sud-ouest du Nigeria, a remporté le vote des quelque 2 300 délégués de son parti avec une très large avance, engrangeant 1 271 voix contre 316 votes pour Rotimi Amaechi, l’ex-ministre des transports arrivé en deuxième position. Quant à l’actuel vice-président Yemi Osinbajo, à la troisième place, il n’a pu réunir que 235 votes, déclarant forfait avant la fin du décompte. Cette victoire sans appel a été perçue comme une nouvelle preuve de l’habileté de celui qui est considéré comme l’un des plus fins stratèges de la vie politique nigériane. Sûr de lui, Bola Tinubu a été l’un des premiers à se lancer dans la campagne pour la primaire de l’APC et son portrait surplombe depuis des mois les grandes avenues de la mégalopole de Lagos, dont il fut gouverneur de 1999 à 2007. Le Monde
La journée nationale du patriotisme divise au Burundi
La journée est liée à la deuxième commémoration de la mort de l’ancien président Pierre Nkurunziza, au pouvoir de 2005 à 2020. Elle est aussi source de controverses au sein de la classe politique. La journée nationale du patriotisme, ce mercredi 8 juin au Burundi, a sa raison d’être. C’est du moins ce qu’assurent plusieurs interlocuteurs de la Deutsche Welle. Contredits par d’autres. Il faut dire que cette journée est liée à la mort de l’ancien président controversé Pierre Nkurunziza. Et que cela ne plaît pas à tout le monde. … Mais pour le Congrès national pour la liberté, la principale formation politique d’opposition au Burundi, le défunt président Pierre Nkurunziza ne devrait pas être le seul personnage lié à cette célébration. Pour Thérence Manirambona, chargé de la communication et porte-parole de ce parti, l’organisation de cette journée est même à revoir. « Nous constatons malheureusement que l’on ignore les autres Burundais qui ont marqué l’histoire de notre pays, qui ont sacrifié leur vie et qui sont relégués aux oubliettes. Tout le monde naît patriote », insiste Thérence Manirambona. « Mais il y a des gens qui se considèrent comme plus patriotes que les autres. C’est de là que naissent les discriminations, l’exclusion. Si on n’y prend pas garde, on risque même de retourner en arrière. Pour le parti CNL, il serait aussi bon que tous ces autres Burundais qui ne sont pas connus soient honorés en public pour que le patriotisme ne soit pas l’apanage d’un individu ou d’un groupe d’individus », soutient le chargé de communication du Congrès national pour la liberté (CNL), d’Agathon Rwassa. DW
Mali: des réactions contrastées à la durée de la transition prolongée de deux ans
La décret du chef de l’État portant à 24 mois la durée de la transition a pris tout le monde de court, alors que des négociations sont ouvertes avec la Communauté des États d’Afrique de l’ouest. Lundi soir, un décret signé de la main du président, le colonel Assimi Goïta, a officiellement acté que les prochaines élections ne seraient pas organisées avant deux années, à compter du 26 mars dernier. Une décision qui a pris tout le monde de court, à commencer par la Cédéao, puisque les négociations sur la question étaient toujours en cours, avec le cap du prochain sommet de la Cédéao le 3 juillet prochain pour parvenir à un accord. L’organisation ouest-africaine dit « regretter » cette annonce, mais le dialogue se poursuit néanmoins, avec une visite attendue du médiateur Goodluck Jonathan à Bamako – on n’en connaît pas encore la date. Cette annonce a surpris à Bamako, c’est le moins que l’on puisse dire, elle a aussi été diversement appréciée. RFI
En Ethiopie, des négociations s’organisent en coulisse entre le gouvernement et les rebelles du Tigré
Après la trêve, la paix ? Alors que les camions d’aide humanitaire affluent depuis mars vers la province rebelle du nord de l’Ethiopie, le gouvernement d’Abiy Ahmed et les insurgés du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) envisageraient désormais des négociations. D’après plusieurs diplomates africains et occidentaux, les discussions pourraient commencer dès la fin du mois de juin en Tanzanie, probablement dans la ville d’Arusha, connue pour avoir déjà accueilli le processus de paix rwandais en 1993. A l’origine de ce rapprochement, Olusegun Obasanjo, l’envoyé spécial pour la Corne de l’Afrique de l’Union africaine (UA), a multiplié ces derniers mois les allers-retours entre Addis-Abeba et Makalé, la capitale provinciale du Tigré. Soutenu en coulisse par des chancelleries occidentales, l’ancien président nigérian âgé de 86 ans plaide depuis septembre 2021 pour un cessez-le-feu permanent et complet entre les autorités fédérales éthiopiennes et les rebelles. La guerre, lancée en novembre 2020 par le premier ministre, Abiy Ahmed, a déjà fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés, et plongé le nord de l’Ethiopie dans une grave crise humanitaire. Le Monde
Soudan: le «dialogue national» face au refus de l’opposition de transiger avec les militaires
Au Soudan, la première réunion du dialogue national voulu par le Mécanisme tripartite réunissant l’ONU, l’Union africaine et l’organisation régionale Igad eu lieu mercredi 8 juin à Khartoum en présence des militaires et de ses alliés, mais sans les principaux acteurs de l’opposition et les Comités de résistance, fers de lance d’une mobilisation populaire qui ne faiblit pas. Le chef des putschistes, le général Abdel Fatah Al-Burhane, a pourtant salué « une opportunité historique ». Mais les forces issues de la révolution de 2019 assument un refus commun de transiger avec les militaires. Leur principe a été écrit noir sur blanc dimanche par les deux plus vieux partis politiques du pays, le parti Oumma et le Parti démocratique unioniste. Deux partis longtemps rivaux mais qui, signe des temps, ont rédigé un texte commun, appelant « au renversement du régime putschiste » et à une Constitution où les autorités seront « entièrement civiles » et les militaires « éloignés de la politique ». RFI
Comment la Centrafrique est devenue le laboratoire de la propagande russe en Afrique
« Nous allons soutenir la Russie jusqu’à notre dernier souffle ! » Ce 5 mars 2022, à des milliers de kilomètres de l’Ukraine, alors envahie par les forces de Moscou depuis un peu plus d’une semaine, des dizaines de manifestants brandissent le drapeau russe dans les rues de Bangui, capitale de la République centrafricaine. « Les Russes ont demandé à l’Ukraine d’arrêter ses attaques, mais les Ukrainiens n’ont pas obéi, alors la Russie a été obligée d’attaquer l’Ukraine, c’est ça qu’il faut comprendre », expliquent les organisateurs, membres de « Galaxie nationale », une association proche du pouvoir. La propagande russe s’affiche sur les pancartes : « Russie et Centrafrique contre le nazisme ». Un peu en retrait, des hommes blancs masqués observent la scène depuis leur véhicule aux vitres fumées. A Bangui, pourtant, chacun connaît leur appartenance. Les mercenaires du Groupe Wagner, société sans existence officielle mais présente partout où le Kremin a des intérêts, sont au cœur du pouvoir centrafricain, protégeant un gouvernement favorable à Moscou. En quelques années, le pays est devenu le laboratoire d’une propagande agressive et multiforme. Le Monde
RCA : ces déplacés accusent les mercenaires russes de crimes
Les violences de l’armée et des mercenaires du groupe Wagner semblent se poursuivre en Centrafrique. En témoignent, une nouvelle fois, des victimes sur les antennes de la Deutsche Welle. Des hommes, des femmes et des enfants contraints à fuir les villages de Bèzèrè, Létélé et Bordouhl, dans l’ouest du pays. « Ce sont les Russes qui nous ont contraint à vivre ici », assure Souleymane Ali, qui vit sur le site de déplacés de Bocaranga depuis trois mois. « Les Russes ont tué beaucoup de gens, il y a des hommes dont les femmes ont été éventrées avec un couteau, pas avec un fusil », poursuit-il. « Ce qu’ils ont enlevé dans le ventre, cela on ne le sait pas. Ce sont neuf personnes qui ont été tuées ainsi le même jour, un dimanche, le 6 décembre. » Suite à cela, en plein période de récoltes, il a laissé champs, cabris, moutons et tout ce qu’il possédait et pris la fuite. DW
Tunisie : juges et avocats protestent contre l’action du président
Les avocats et les juges tunisiens ont manifesté mercredi devant les tribunaux de la capitale dans le cadre de leur grève d’une semaine suite à la révocation de 57 juges par le chef de l’Etat. La révocation des juges par le président Kais Saied est le dernier signe d’une ingérence croissante dans le système judiciaire, alors qu’il resserre son emprise sur le pouvoir. Ses détracteurs l’ont accusé d’avoir organisé un coup d’État en juillet 2021, après avoir limogé le gouvernement et pris le pouvoir exécutif. Des dizaines d’avocats et de militants se sont rassemblés sur les marches du Palais de justice de Tunis pour dénoncer les actions de Saied. Certains ont crié « à bas le coup d’Etat », d’autres ont scandé « autorité judiciaire, pas d’ordres de la police ». Plusieurs avocats ont déclaré qu’ils continueraient à s’opposer aux actions du président, qui comprennent l’abandon de la constitution tunisienne de 2014 pour gouverner par décret. La semaine dernière, Saied a justifié ses actions en énumérant une longue série d’accusations avec peu de preuves contre des dizaines de juges, allant de la corruption présumée et de l’amassement illégal de richesses à la protection de terroristes et au harcèlement sexuel. AfricaNews/AP
A Dakar, l’opposition menée par Ousmane Sonko dénonce dans la rue le rejet de sa liste pour les législatives de juillet
Une démonstration de force sans débordement. Mercredi 8 juin, l’opposition sénégalaise a réuni des milliers de personnes à Dakar pour protester contre le rejet de sa liste nationale aux législatives du 31 juillet et dénoncer l’intention prêtée au président Macky Sall de briguer un troisième mandat en 2024. La manifestation – à haut risque après les violences de mars 2021 qui ont fait une douzaine de morts – s’est déroulée dans une ambiance bon enfant selon l’AFP. Le principal opposant sénégalais, Ousmane Sonko, écarté du scrutin à venir, a été accueilli sous les vivats par la foule réunie sur la place de la Nation. « Nous lançons aujourd’hui notre précampagne, a-t-il déclaré. Notre seul ennemi est Macky Sall. » Les manifestants ont dénoncé la décision prise, vendredi, par le Conseil constitutionnel de confirmer un arrêté du ministère de l’intérieur jugeant « irrecevable » la liste nationale des titulaires de la principale coalition d’opposition Yewwi Askan Wi, menée par Ousmane Sonko, et à laquelle sont associées d’autres leaders comme Aïda Mbodj et Cheikh Tidiane Youm. Motif : la coalition avait investi deux fois la même candidate, Anta Touré, comme titulaire et suppléante. Le Monde
RDC : une soixantaine de civils tués au cours d’attaques armées dans le territoire de Beni
Près d’une soixantaine de civils ont été tués au cours d’attaques armées dans le territoire de Beni, dans la province du Nord-Kivu, en République démocratique du Congo (RDC), ont annoncé mercredi les Nations Unies. « Environ 60 civils ont été tués dans le territoire de Beni au cours du mois de mai, dont plus de 50 seulement en trois jours dans les villages de Beu Manyama (Zone de Santé d’Oïcha) et Bulongo (Zone de Santé de Mutwanga) », a indiqué dans son dernier rapport de situation, le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA). Près d’une vingtaine d’autres ont été blessés et plusieurs autres portés disparus. Parmi ces cas de violence brutale répertoriés par le rapport, il y a cette embuscade dans le village de Kavughe dans la zone de Santé de Kyondo. Ce 21 mai dernier, au moins 14 civils, dont quatre femmes, ont été enlevés. Selon les acteurs de protection, c’est la quatrième embuscade par des bandes armées sur cet axe Kasindi-Butembo depuis le début de l’année. La recrudescence des attaques sur cet axe pourrait restreindre l’accès humanitaire vers la cité de Kasindi qui accueille actuellement plus de 41.000 personnes déplacées dont plus des milliers en fin mai. Selon l’agence onusienne, le centre de santé de Beu Manyama a été incendié lors d’attaques fin mai, occasionnant le déplacement de près 12.000 personnes à travers Kamango, Mutwanga et Oïcha. ONU
La République démocratique du Congo accuse le Rwanda d’avoir déployé 500 militaires sur son territoire
L’armée congolaise accuse le Rwanda voisin d’avoir déployé quelque 500 militaires sur son territoire, dans la province du Nord-Kivu. La tension entre les deux pays voisins atteint un paroxysme, au moment de la visite royale belge en RDC. Le roi Philippe et le Premier ministre Alexander De Croo ont tous deux condamné ces violences et dit la disponibilité de la Belgique pour trouver une solution. Dans un communiqué, l’armée congolaise accuse le Rwanda d’avoir déployé 500 militaires de ses Forces spéciales, dans la zone stratégique des collines de Tchanzu, dans le Nord-Kivu. Ces militaires auraient changé d’uniforme pour dissimuler leur présence sur le territoire congolais, selon le communiqué des Forces armées de la RDC. Il appelle la population « à la vigilance et à dénoncer la présence de toute personne porteuse d’arme habillée en tenue vert-noir ». RTBF
Une brigade féminine contre les violences sur les Mozambicaines
Dans ce village mozambicain, la scène n’est pas inhabituelle: un mari en colère agrippe sa femme. Les insultes fusent mais alors qu’il lève le poing, l’homme est soudain intercepté par deux policières en pagne traditionnel. Il se débat, rouspète, le voilà plaqué à terre. Ses gesticulations n’y font rien. Il reçoit une volée de coups de bâtons sous les vivats de l’assistance. La scène fait rire car il ne s’agit que d’un exercice. Mais dans la réalité, les violences empoisonnent le quotidien des femmes de cette zone rurale proche de Manica (centre-ouest). Fatima, 18 ans, raconte à l’AFP avoir été mariée de force à 15 ans: « Mon mari me battait mais ma mère m’a dit de rester », souffle-t-elle timidement. Elle a pu partir quand son mari s’est finalement retrouvé en prison. Au Mozambique, près de la moitié des femmes sont mariées avant leur majorité, selon les Nations unies, 22% sont victimes de violences mais peu portent plainte. Ces violences qui ont lieu à la maison, dans la rue, sont punies par la loi depuis 2009, mais son application se heurte à des résistances notamment dans les campagnes. Et le pays est encore à la 127e place sur l’index des inégalités homme-femme de l’ONU. VOA