Les élections législatives anticipées doivent avoir lieu ce samedi 12 juin en Algérie afin d’élire pour cinq ans les 407 députés de l’Assemblée populaire nationale. Pour le pouvoir, c’est une étape supplémentaire censée redonner toute leur légitimité aux institutions du pays après la chute d’Abdelaziz Bouteflika en 2019. Mais ce scrutin est rejeté au sein du Hirak et par une partie de la classe politique, dans un contexte de grave crise économique et de répression accrue. … En parallèle de la normalisation des institutions souhaitée par le régime, la répression s’est accrue. Les autorités semblent vouloir étouffer la contestation. Plus de 2 000 personnes ont été arrêtées en deux semaines début mai et désormais les marches du Hirak sont interdites. Le 4 juin, le Comité national pour la libération des détenus comptait encore 214 personnes en détention pour leurs opinions ou parce qu’elles ont participé aux manifestations. Un record depuis le début du mouvement de protestation. Une association proche du Hirak et deux partis politiques d’opposition sont également menacés de dissolution : le Parti des Travailleurs et l’UPC. RFI
La suspension de Twitter, puis l’ordre du gouvernement aux médias audiovisuels de supprimer leur compte dans un geste « patriotique », a profondément choqué le Nigeria, pays jeune, très connecté, où ce réseau social est un important outil de contestation sociale. Plus de 120 millions de Nigérians ont aujourd’hui accès à Internet et près de 20 % d’entre eux, soit 40 millions de personnes, disent avoir un compte Twitter, selon le cabinet d’études statistiques NOI Polls, basé à Lagos. Ce chiffre extrêmement élevé – la France ne compte par exemple que 8 millions d’abonnés – s’explique notamment « par sa population nombreuse et jeune, mais aussi par le poids de sa diaspora, aux Etats-Unis notamment, ou par la notoriété mondiale des stars nigérianes » du cinéma ou de la musique afropop, analyse pour l’AFP Manon Fouriscot, experte de l’usage des réseaux sociaux en Afrique et cofondatrice d’Afriques Connectées. Mais les études révèlent également que Twitter, contrairement à d’autres réseaux sociaux, est en grande majorité utilisé au Nigeria pour « donner une voix aux sans-voix » ou « interpeller le gouvernement sur ce qui ne va pas dans le pays », selon NOI Polls. « Twitter est, au Nigeria et de plus en plus sur le continent, un moyen pour les sociétés civiles de s’exprimer, de se mobiliser, d’alerter l’opinion publique internationale », souligne Manon Fouriscot. Le Monde avec AFP
Les bandits qui ont tué 88 personnes dans l’État de Kebbi la semaine dernière venaient certainement des régions voisines de Zamfara et Niger, selon la police locale. Ce qui laisse craindre une extension de leur zone d’action. Les gangs armés pullulent dans le nord-ouest, et leurs membres ont des profils variés, indique Idayat Hassan, directrice du Centre pour la Démocratie et le développement d’Abuja : « Il y a effectivement des éleveurs peuls dans leurs rangs. Mais nous avons des preuves que des Nigériens ou des Maliens ont aussi rejoint ces gangs. Ainsi bien sûr que des personnes appartenant à d’autres groupes ethniques du Nigeria. Chaque groupe de bandit compte en moyenne 50 membres, mais certains en ont jusqu’à 300. Il y aurait environ 50 camps dans la région, mais 5 ou 6 chefs de guerre peuvent opérer dans la même zone. » La concurrence pour l’accès aux terres et à l’eau, les inégalités socio-économiques ont peu à peu créé une situation explosive dans cette région. D’autant que les armes prolifèrent. RFI
L’annonce a été faite ce mardi à New York. C’est le plus gros don privé pour l’achat de vaccin anti-Covid à ce jour. L’argent sera géré par le Centre de contrôle et de prévention des maladies, mis en place par l’Union africaine. Moins de 2% de la population du continent a reçu une dose de vaccin. On est loin des scores atteints par les pays développés. À titre d’exemple, près de 52% des Américains et plus de 63% des Israéliens sont déjà vaccinés. Le don de la fondation MasterCard va permettre à l’Union africaine d’acheter de quoi protéger au moins 50 millions de personnes contre le Covid-19, et de soutenir financièrement les efforts de production locale de vaccins. L’argent sera débloqué en trois ans, annonce la fondation Mastercard. C’est la plus importante contribution privé au programme de vaccination de l’Union africaine. L’argent tombe à pic, alors que l’initiative Covax lancée par la communauté internationale pour aider les pays pauvres à acquérir des vaccins n’a pu livrer jusqu’à présent que 19 millions de doses à 43 pays africains. RFI
Le chef du gouvernement tunisien, Hichem Mechichi s’est déplacé, ce mardi 8 juin, à Genève pour une visite de deux jours. Il est accompagné du directeur de l’institut Pasteur de Tunis et président du Comité scientifique de lutte contre le coronavirus. La question d’obtenir des vaccins pour la Tunisie est au cœur des rencontres que le Premier ministre tunisien effectuera à Genève dont une ce mercredi avec le directeur général de l’OMS. La période est délicate en Tunisie. Elle est même qualifiée de « grave » par les scientifiques membres du Comité pour la lutte contre le coronavirus. En début de semaine, des membres de ce comité ont mis en garde contre une quatrième vague, fin juin, en Tunisie. Sur le terrain, La situation est critique dans plusieurs gouvernorats comme Sidi Bouzid ou Jendouba. RFI
Les Soudanais ne lâchent rien à propos de l’élucidation du mystère de la disparition de nombreuses personnes à la suite de la répression sanglante qui a accompagné le démantèlement du sit-in pacifique au cœur de Khartoum le 3 juin 2019. Des experts argentins sont ainsi attendus début juillet pour examiner les corps stockés depuis dans des morgues, ainsi que ceux découverts en novembre dans une fosse commune. Une situation douloureuse que de nombreuses familles vivent dans leur chair depuis. Mona Ibrahim a vu, pour la dernière fois, son fils Najemaldeen Adam au matin du 3 juin 2019. Depuis le début du sit-in pacifique, érigé le 6 avril 2019 devant le quartier général de l’armée soudanaise pour réclamer la remise du pouvoir aux civils, cet étudiant en ingénierie civile de 21 ans était présent sur place. « J’avais peur, mais je ne pouvais pas l’empêcher d’y aller. Il ne m’aurait pas écoutée », explique la quadragénaire en toub – long tissu avec lequel les Soudanaises s’enroulent le corps et les cheveux – aux motifs bleu ciel, rose corail, blanc et noir. Le Point
En Éthiopie, le conflit continue dans la province du Tigré. Cette région du nord toujours en proie à la violence entre l’ancien pouvoir du TPLF d’un côté, l’armée fédérale, des soldats érythréens et des miliciens amharas de l’autre. Le conflit a fait des milliers de morts et entraîné également des dégâts considérables. Les rues d’Adwa sont quasi désertes. Beaucoup de boutiques portent encore des traces de balles ou d’incendies et sont désormais fermées. Barakat est un chauffeur de 24 ans. Il accuse les militaires éthiopiens et érythréens. « On reste chez soi car on a peur de croiser des soldats. Les usines, les entreprises et les hôpitaux ont été détruits. L’économie est à terre. Les gens ont faim et tout le monde attend une aide humanitaire qui n’arrive pas », déplore le jeune homme. Les habitants qui n’ont pas fui font ce qu’ils peuvent pour survivre. Salam a 20 ans et vend du café dans les rues. « J’avais un café dans la ville voisine mais il a été pillé par les soldats. Je n’avais plus rien et j’avais peur de rester là-bas. Je suis donc venue à Adwa. Mais la vie est dure. Il n’y a plus de travail, plus de banques et on subit des pénuries », témoigne-t-il. RFI
Environ 30 personnes dont 22 assaillants et 8 civils ont été tués à Kinyanjojo et Boga-centre, dans la province de l’Ituri. Des sources sécuritaires et locales livrent ce bilan provisoire mardi 8 juin après l’attaque de lundi de ces deux entités situées à environ 120 kilomètres au Sud de Bunia, par des hommes armés non identifiés. Selon l’armée, des opérations de poursuite de l’ennemi se poursuivent. La population de Tchiabi et Boga qui craint les représailles de ces rebelles continuait ce matin à vider ces entités. Des sources locales témoignent qu’il s’observe un climat d’agitation et de peur ce mardi 8 juin, chez des habitants de Kinyanjojo et Boga-centre, deux entités victimes de l’attaque des hommes armés non identifiés dans la mi-journée de lundi. Tout au long de la route principale de Boga et Kinyanjojo, quelques personnes sont visibles pour constater les dégâts commis par ces rebelles. Radio Okapi
S’il a renoncé à briguer un siège au Conseil de sécurité des Nations unies, le président congolais continue de pousser la candidature de Faustin Luanga Mukela à la tête de la SADC. Voici comment. Alors que le jury censé auditionner les deux prétendants au poste de secrétaire exécutif de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) doit se réunir le 10 juin, Félix Tshisekedi a décidé d’accélérer sa campagne en faveur de son candidat, Faustin Luanga Mukela. Selon nos informations, ce dernier, qui fait face au Botswanais Elias Magosi, a sollicité et obtenu du chef de l’État congolais l’envoi d’une délégation auprès des cinq pays membres du jury : le Mozambique, la Tanzanie, le Malawi, l’Eswatini et l’Angola. Jeune Afrique
La commission chargée de faire la lumière sur les crimes commis sous l’ère Jammeh devrait recommander des poursuites pénales contre l’ancien président. Encore faudrait-il pouvoir l’extrader… De l’un des principaux massacres du régime Jammeh, il ne reste qu’un seul survivant. Martin Kyere a été le seul à pouvoir s’enfuir lorsque près de soixante migrants ouest-africains, pris pour des mercenaires par les soldats gambiens, ont été exécutés après avoir accosté sur la plage de Banta, en face de Banjul. Il avait alors à peine plus de 20 ans. Une quinzaine d’années après, il est revenu en Gambie pour raconter ce qui lui était arrivé, ce mois de juillet 2005. En mars dernier, le Ghanéen est venu témoigner devant la Commission vérité, réconciliation et réparations. La structure est chargée de faire la lumière sur les crimes commis entre 1994 et 2017, alors que Jammeh régnait en maître sur le pays. Martin Kyere a fait partie des quelque 370 témoins convoqués par la commission, qui a mené ses auditions pendant plus de deux ans. Retransmises en direct à la radio et à la télévision, elles ont été très largement suivies en Gambie. Jeune Afrique
Comment un citoyen étranger a-t-il pu disparaître du siège de la police kényane et se retrouver détenu en Turquie, malgré une décision de justice interdisant son extradition ? Une semaine après la divulgation du retour forcé dans son pays de Selahaddin Gülen, dont l’oncle est la bête noire du président turc Recep Tayyip Erdogan, le Kenya reste mutique sur cet incident et sur le rôle qu’il a pu y jouer. Pour certains défenseurs des droits, l’affaire montre combien le Kenya d’Uhuru Kenyatta, l’actuel président, se joue des décisions de justice et collabore avec des agences de renseignements étrangères. La Turquie a arrêté des dizaines de milliers de personnes soupçonnées de liens avec Fethullah Gülen, un prédicateur musulman basé aux Etats-Unis et accusé d’avoir orchestré un coup d’Etat contre M. Erdogan en 2016. AFP
L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) lance un projet d’action anticipée afin d’aider les rapatriés et les communautés d’accueil à prévenir une nouvelle détérioration de leur sécurité alimentaire en République centrafricaine. Selon cette agence onusienne basée à Rome, il s’agit d’anticiper des conséquences immédiates du conflit sur les moyens de subsistance agricoles et la sécurité alimentaire. A cet égard, elle prépositionne déjà des « stocks stratégiques d’intrants agricoles » (semences et outils) près des villages touchés par les violences post-électorales et où des retours massifs sont attendus. Une distribution rapide sera lancée dès que les personnes déplacées retourneront dans leurs villages. La FAO s’attend à ce que plus de 170.000 personnes récemment déplacées retournent dans leurs villages lorsque la situation post-électorale sera plus calme. Mais une fois sur place, ces populations se retrouveront sans leurs outils de travail et les ressources nécessaires pour cultiver pendant la principale saison agricole entre juin et septembre. ONU Info