Au Kenya, un nouveau bilan des manifestations antigouvernementales fait état d’au moins 31 morts
Au moins 31 personnes sont mortes, lundi 7 juin, lors de nouvelles manifestations marquées par des violences au Kenya, a annoncé mardi la Commission nationale des droits de l’homme (KNCHR) selon un nouveau bilan. Lundi, pour la journée de commémoration Saba Saba (« sept, sept », en swahili, en référence au soulèvement prodémocratie du 7 juillet 1990), la police, déployée en grand nombre, avait coupé les principales voies d’accès à Nairobi, la capitale de ce pays d’Afrique de l’Est dont les rues étaient vides. Des affrontements entre la police et les manifestants ont éclaté en périphérie de la ville. La KNCHR avait fait état de dix morts, lundi soir. Cette institution publique indépendante annonce désormais comptabiliser 31 morts, 107 blessés, deux disparitions forcées et 532 arrestations, dans un communiqué publié mardi soir. « La KNCHR condamne fermement toutes les violations des droits humains et exhorte à la responsabilité toutes les parties responsables, dont la police, les civils et les autres acteurs », affirme-t-elle…Les organisations de défense des droits humains dénoncent la responsabilité de la police dans les violences, les morts de manifestants, ainsi que dans de nombreuses disparitions forces. Le Monde avec AFP
Mali : Nouveau report de l’audience sur la dissolution des partis politiques
La seconde audience sur la dissolution des partis politiques s’est tenue ce mardi au tribunal de la commune 6 du district de Bamako, après celle de la commune 1. A la demande du représentant de l’État, l’audience a été renvoyée à une date ultérieure. À 12 h 00, ils étaient tous là, assis de part et d’autre face au juge. Il s’agit de Me Mountaga Tall et son Pool d’avocats vêtus chacun de sa robe noire et le représentant de l’État dans son costume sombre. Après une trentaine de minutes consacrées au traitement des dossiers par le tribunal qui précédaient celui des partis politiques, l’audience a été suspendue pour quelques minutes. À son retour, le juge a invité les deux parties à se tenir debout face à lui. Après les protocoles de présentation et de rappel du dossier concerné, le représentant du contentieux de l’État a demandé au juge le renvoi de l’audience à une date ultérieure pour, dit-il prendre connaissance du dossier et bien le défendre. Une demande acceptée par les avocats de la défense. Le juge a ainsi décidé le renvoi au 29 juillet 2025. Soit dans un délai de trois semaines. Rappelons que ce lundi, cette même affaire était sur la liste des dossiers à traiter au tribunal de la commune1 du district de Bamako. Elle a été renvoyée au 28 juillet suite à l’absence des représentants de l’État. Me Mamadou Camara fait partie du pool d’avocats des partis dissous. Il juge normal le renvoi de l’audience. Selon lui, l’objectif est de permettre aux partis d’analyser les dossiers et d’avoir plus d’arguments. Radio Tamani
Comment les Fake News hantent la présidentielle de 2025 en Côte d’Ivoire
Alors que les Ivoiriens sont appelés à voter en octobre prochain pour choisir leur futur président, la proclamation récente de la liste électorale provisoire a donné lieu à une vague de publications virales sur les réseaux sociaux qui accusent l’organe chargé d’organiser la présidentielle de »manipulation » de la liste électorale. Au lendemain de la publication de la liste électorale provisoire le 17 mars dernier, de nombreux internautes ivoiriens s’en sont pris à la CEI. Certains ont accusé l’instance de « manipulation » de la liste électorale, affirmant avoir retrouvé leurs noms sur cette liste électorale, alors qu’ils ne s’étaient « jamais inscrits ou voté en Côte d’Ivoire » auparavant…Ces publications devenues virales sur les réseaux sociaux ont alimenté la polémique au sujet de la fiabilité du fichier électoral et apporté de l’eau au moulin de tous ceux qui estimaient que la liste électorale est bourrée d’irrégularités. Obligée de réagir, la CEI a créé une page spéciale Fact Checking sur Facebook où elle a apporté les démentis aux nombreux internautes qui l’accusent de manipulation…Pour [Mohamed Kébé, journaliste fact-checker ivoirien], au-delà du contexte électoral qui alimente les fake news, il y a aussi les mauvaises relations entre la Côte d’Ivoire et deux de ses voisins, le Burkina Faso et le Mali, membres de l’Alliance des Etats du Sahel. « Beaucoup de fausses informations que nous avons identifiées, sont liées à tout ce qui touche à ces Etats de l’AES » fait-il remarquer. BBC
Côte d’Ivoire : Un membre du parlement de transition malien arrêté à Abidjan
Un membre du Conseil national de transition (CNT) du Mali, organe législatif mis en place par la junte au pouvoir, a été arrêté et incarcéré à Abidjan, selon l’AFP. Son avocat affirme ne pas connaître les motifs de l’arrestation. Mamadou Hawa Gassama, figure politique connue pour ses prises de position virulentes, a été placé sous mandat de dépôt et transféré à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA), a indiqué son conseil, Me Mamadou Ismaila Konaté, sur le réseau social X…Me Konaté, qui a pu rencontrer son client en détention lundi, assure que M. Gassama « se porte bien et tient le coup ». En septembre 2022, Mamadou Hawa Gassama s’était illustré par des propos très critiques à l’égard du président ivoirien Alassane Ouattara, l’accusant, dans une vidéo en langue bambara, d’être « un ennemi du Mali » et affirmant détenir des preuves à l’appui de ses accusations. Sahel Intelligence
Tchad: le journaliste Olivier Monodji libéré après quatre mois de détention
Olivier Monodji, directeur de publication du journal Le Pays et correspondant de RFI, et cinq de ses co-accusés, ont été reconnus ce mardi 8 juillet non coupables par le tribunal de grande instance de Ndjamena. Ils étaient poursuivis pour « intelligence avec des agents d’une puissance étrangère », en l’occurrence la Russie. Après des heures d’attente dans une des salles du tribunal de grande instance de Ndjamena, Olivier Monodji et ses co-accusés ont finalement été appelés à la barre peu après 17h ce mardi. Puis, tout est allé très vite. Le président de la cour a tout de suite prononcé les mots tant attendus par le correspondant de RFI et ses proches : « Non coupable » pour tous les six. Le journaliste était aux arrêts au Tchad depuis le 5 mars. Le procureur avait requis deux ans de prison ferme à son encontre, prétendant qu’il était en lien avec la Russie. Les juges ont motivé leur décision par le fait que les preuves présentées par le procureur n’étaient pas suffisantes pour établir la culpabilité. Les sept prévenus – Olivier Monodji et ses trois co-détenus, les deux co-accusés comparus libres, ainsi que le septième, absent – sont déclarés non coupables au bénéfice du doute, faute de preuves suffisantes. RFI
En Tunisie, Rached Ghannouchi et d’autres personnalités politiques condamnés à de longues peines de prison
La justice tunisienne a prononcé, mardi 8 juillet, des peines allant de douze à trente-cinq ans de prison contre plusieurs personnalités politiques, dont le chef, déjà emprisonné, du parti islamo-conservateur Ennahda, Rached Ghannouchi, pour « complot contre la sûreté de l’Etat », ont annoncé les médias locaux. M. Ghannouchi, qui a boycotté le procès, a été condamné à quatorze ans de prison, a précisé Ennahda dans un communiqué. Une vingtaine de personnes étaient poursuivies. Parmi elles, Nadia Akacha, ancienne directrice de cabinet du président, Kais Saied, et Rafik Abdessalem, gendre de M. Ghannouchi et ancien ministre des affaires étrangères. Tous deux, en fuite à l’étranger, ont été condamnés par contumace à trente-cinq ans de prison, ont précisé les médias. Ils étaient notamment accusés de « complot contre la sûreté intérieure de l’Etat » et de « formation d’une organisation et d’une entente en lien avec des crimes terroristes »…M. Ghannouchi était président du Parlement au moment du coup de force du président, Kais Saied, à l’été 2021. Il avait été condamné, début février, à vingt-deux ans de prison, déjà pour « complot contre la sûreté de l’Etat ». Dans un autre mégaprocès, également pour « complot », de nombreux opposants ont été condamnés en avril à des peines allant jusqu’à soixante-six ans de prison ferme. Depuis le coup de force du président, Kais Saied, le 25 juillet 2021, par lequel il s’est octroyé les pleins pouvoirs et que ses opposants qualifient de « coup d’Etat », des ONG tunisiennes et étrangères déplorent une régression des droits et libertés dans le pays berceau des « printemps arabes ». Le Monde avec AFP
Soudan du Sud : le président Salva Kiir limoge le chef d’état-major
Il n’aura passé que sept mois au poste de chef d’état-major de l’armée sud-soudanaise, le général Paul Nang Majok a été démis de ses fonctions, lundi, par le président Salva Kiir. C’est en décembre 2024 que le général Paul Nang Majok, avait été nommé par le président Salva Kiir. Son limogeage intervient en pleine impasse sécuritaire dans l’Etat du Haut-Nil. C’est un autre général réputé proche du président sud-soudanais qui prend le relais, son nom Dau Aturjong, pour plusieurs sa nomination devrait apporter une certaine stabilité au sein de l’armée. En effet, depuis mars, les Forces de défense du peuple du Soudan du Sud se battent contre une milice Nuer dans le nord-est du pays. La White Army, c’est d’elle qu’il s’agit aurait bénéficié du soutien des alliés du premier vice-président Riek Machar, c’est ce qu’affirme le pouvoir, qui a assigné à résidence ce dernier. Détenu depuis le 26 mars, toutes les tentatives de médiation pour obtenir la libération de Riek Machar ont échoué. Pendant ce temps, les appels à la désescalade se multiplient pour tenter de préserver les acquis de l’accord de paix marquant la fin de la guerre civile en 2018. Africanews avec AP
RCA : Un dialogue souhaité par l’opposition et le régime de Bangui, mais qui tarde
Voilà plusieurs mois que la demande et la volonté de dialoguer germent du côté de l’opposition et du parti au pouvoir. Mais depuis, il est difficile de trouver un consensus sur les points de discussions. Si le Bloc républicain pour la défense de la constitution (BRDC) insiste sur un « dialogue inclusif », prenant en compte les questions de gouvernance et des élections, le pouvoir lui se dit ouvert mais pose comme base la constitution du 30 août 2023. Le BRDC a déjà plusieurs fois formulé des demandes à l’endroit du chef de l’Etat centrafricain pour l’organisation d’un dialogue politique avant les prochaines élections. Principaux sujets : la refonte de l’Autorité nationale des élections (ANE), du Conseil constitutionnel ainsi que des garanties de transparence lors de ces scrutins. « Il est clairement établi que des élections crédibles et inclusives ne pourront pas être organisées à bonnes dates. Face à ce constat d’échec désormais partagé, le BRDC réitère ses exigences suivantes : la tenue rapide du dialogue politique comme préalable à toute perspective électorale en RCA ; la profonde réforme de l’Autorité nationale des élections et la réforme du Conseil constitutionnel », martèle Martin Ziguélé, porte-parole du BRDC. Cependant lors de sa conférence de presse hebdomadaire, le 7 juillet dernier à Bangui, le porte-parole du gouvernement a insisté sur le respect de la constitution du 30 août 2023…A cinq mois des élections groupées en République centrafricaine, des voix ne cessent de s’élever pour demander la décrispation du climat politique afin de permettre l’organisation des scrutins libres, transparents et crédibles. Radio Ndeke Luka
Guinée : arrêt temporaire de la coupe de bois, un geste salutaire mais encore insuffisant face à l’urgence écologique
Le Ministère guinéen de l’Environnement et du Développement Durable a annoncé, par un communiqué daté du 1er juillet 2025, l’arrêt des activités de coupe et de transport de bois sur toute l’étendue du territoire national pour la période allant du 7 juillet au 30 septembre 2025. Une décision prise dans le cadre du repos biologique, visant à préserver les ressources forestières gravement menacées par une exploitation intense et souvent incontrôlée. La Guinée, surnommée « château d’eau de l’Afrique de l’Ouest », a perdu près de 30 % de son couvert forestier en 30 ans, selon les données de Global Forest Watch. En 2022, plus de 13 600 hectares de forêts primaires ont été détruits, avec une hausse marquée dans les zones comme la Basse-Guinée et la Guinée Forestière, où les essences précieuses comme l’acajou, le niangon ou le teck sont particulièrement convoitées. La pression s’intensifie, notamment à cause de l’exploitation industrielle et artisanale de bois d’œuvre, la production de charbon de bois (source d’énergie pour plus de 80 % des ménages guinéens), l’extension anarchique des zones agricoles…Si la pause annoncée peut contribuer à freiner temporairement l’hémorragie forestière, elle ne suffira pas à inverser la tendance sans réformes structurelles, parmi lesquelles : la digitalisation du suivi forestier (géolocalisation, drones, bases de données ouvertes), le renforcement des mécanismes de traçabilité du bois, l’implication accrue des communautés locales dans la gestion participative des forêts, et surtout, un engagement politique fort pour faire respecter les lois existantes. UniverSciences
Ghana : Une Task force pour lutter contre l’exploitation illégale de l’or
Le président ghanéen John Mahama a annoncé mardi la création d’une Task force dédiée à la lutte contre l’exploitation et la contrebande illégales d’or, une menace persistante dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. Connue sous le nom de galamsey, l’exploitation artisanale illégale de l’or gangrène depuis des années l’économie et l’environnement du Ghana, premier producteur d’or du continent. Elle a également pesé lourd dans la dernière campagne présidentielle, cristallisant la colère de la population face à l’inaction des autorités. Pour marquer un tournant, Mahama a inauguré la GOLDBOD Task Force, une unité composée de militaires et de membres de différentes agences de sécurité, avec pouvoir d’interpellation et de détention. Il affirme qu’elle symbolise « la détermination du gouvernement à agir de manière décisive ». Cette force vient en complément du Ghana Gold Board, agence lancée en janvier, désormais seule entité habilitée à superviser les transactions d’or issues des petites exploitations. Le président entend s’appuyer sur ces deux leviers pour démanteler l’économie informelle autour de l’or, juguler les pratiques illégales et, espère-t-il, stabiliser la monnaie nationale, le cedi, en difficulté face au dollar. Le galamsey a engendré de lourdes pertes économiques et une pollution massive, notamment des rivières, provoquant une série de manifestations à travers le pays. Mahama, qui a fait de ce dossier un pilier de sa campagne, promet de faire appliquer la loi « sans peur ni faveur ». Avec cette initiative, le Ghana tente de tourner la page d’une impunité longtemps dénoncée, tout en affrontant les défis sociaux qui alimentent l’économie parallèle de l’or. Sahel Intelligence
Somalie : 4 millions de personnes menacées par une grave insécurité alimentaire, alerte l’ONU
La Somalie est confrontée à une crise humanitaire de grande ampleur, avec plus de 4 millions de personnes souffrant d’insécurité alimentaire aiguë, a averti mardi l’Organisation des Nations Unies. Lors d’un point presse à New York, le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, a également tiré la sonnette d’alarme sur la situation nutritionnelle des enfants : 1,8 million d’entre eux, âgés de moins de cinq ans, devraient être touchés par une malnutrition aiguë d’ici la fin de l’année. Cette détérioration alarmante coïncide avec une chute drastique de l’aide alimentaire, réduite de plus de 50 % par rapport à la même période en 2024. Une contraction budgétaire qui inquiète particulièrement les agences humanitaires sur place. Selon M. Dujarric, deux millions de personnes supplémentaires pourraient basculer dans une extrême vulnérabilité dans les mois à venir, faute de ressources suffisantes pour répondre à leurs besoins essentiels. Face à ce contexte financier tendu, les acteurs humanitaires ont été contraints de revoir leurs priorités d’intervention, concentrant leurs efforts sur les zones et les populations les plus critiques. Sahel Intelligence
Libye : 113 migrants interceptés et trois morts découverts en trois jours
Les autorités libyennes ont annoncé avoir intercepté 113 migrants au large de leurs côtes et retrouvé trois morts lors d’opérations distinctes, effectuées durant trois jours. Les corps ont été découverts sur une plage de Misrata, à 200 kilomètres à l’est de Tripoli, selon le ministère de l’intérieur, lundi 7 juillet. Récupérés au large de Garaboulli, à 50 kilomètres à l’est de la capitale, « 54 migrants » ont été ramenés au port de la capitale et remis aux autorités compétentes. Dimanche 6 juillet, « dans le cadre d’un plan visant à intensifier les patrouilles maritimes durant l’été », 20 migrants « de différentes nationalités » avaient été secourus au large de Zaouïa, à 45 kilomètres à l’ouest de Tripoli, avait affirmé le ministère. Au large de la côte est de Tripoli, ce sont 39 migrants qui ont été interceptés samedi 5 juillet. L’information a été diffusée par le ministère, sans que soient pour autant données plus de précisions concernant leur parcours…Interceptés par la marine libyenne jusque dans les eaux internationales avant d’atteindre les côtes italiennes, situées à quelque 300 kilomètres, les migrants sont ramenés de force en Libye puis placés en détention dans des conditions fréquemment dénoncées par les ONG et l’ONU. Le Monde avec AFP