Crise dans l’Est de la RDC : devant le Conseil de sécurité, Bintou Keita prône la solution politique
La cheffe de la MONUSCO, Bintou Keita a préconisé, lundi 8 juillet, la solution pacifique dans la crise sécuritaire qui couve la partie Est de la RDC…« Il n’y aura pas de solution militaire à ce conflit, et que la paix ne pourra être rétablie que grâce à des solutions politiques durables. J’exprime donc ma gratitude et mon plein soutien aux efforts continus de médiation menés par le Président angolais João Lourenço entre la RDC et le Rwanda dans le cadre du processus de Luanda. Ceux-ci qui nécessitent le plein soutien de la communauté internationale », a fait savoir Bintou Keita…La représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU en RDC a également salué la tenue prochaine d’une réunion ministérielle du Conseil de paix et sécurité de l’Union africaine, à l’initiative de l’Angola, pour discuter de la situation dans l’Est de la RDC. Elle est d’avis que ces efforts régionaux doivent être menés en complémentarité avec les initiatives de médiation au niveau provincial et local destinées à faciliter le désarmement des groupes armés dans l’esprit du processus de Nairobi. Dans le cadre de la mise en œuvre de son mandat, a assuré Bintou Keita, la MONUSCO a continué à appuyer les efforts de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) du Gouvernement, notamment en Ituri et dans certaines zones du Nord Kivu, ainsi ceux liés à la réforme du secteur de sécurité (RSS). Dans le cadre de cette réforme, la mission onusienne a appuyé la mise en place d’une entité nationale, chargée de la coordination de la réforme du secteur de sécurité, sous l’égide du Conseiller spécial du Président de la République. Radio Okapi
En RDC, vingt-deux nouvelles condamnations à mort de militaires pour « fuite devant l’ennemi »
Vingt-deux militaires congolais accusés de « fuite devant l’ennemi » lors des combats contre les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) ont été condamnés à mort, lundi 8 juillet, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), a-t-on appris auprès d’un de leurs avocats. A l’issue de l’audience, le tribunal de Lubero (Nord-Kivu, est) a prononcé seize condamnations à mort, trois peines de dix ans de prison et trois acquittements, alors que l’accusation avait requis samedi la peine capitale contre les accusés. Dans une autre affaire examinée et jugée dans la foulée, six soldats ont été condamnés à mort et un a été acquitté, a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) l’avocat Jules Muvweko. Mercredi, le même tribunal, qui siégeait alors dans le village d’Alimbongo, à environ 70 kilomètres de Lubero, avait condamné vingt-cinq militaires à la peine capitale. Enfin, vendredi à Lubero, deux peines similaires avaient été prononcées. Tous étaient poursuivis pour « lâcheté », « fuite devant l’ennemi », « dissipation de munitions de guerre », « violation des consignes », « meurtre », « vol », « pillages » ou encore « extorsion ». Au total, près de 50 condamnations à mort ont été prononcées en moins d’une semaine pour les mêmes motifs…En mars, l’ancienne ministre de la justice, Rose Mutombo, avait notifié dans une circulaire la levée du moratoire sur la peine de mort qui était en vigueur depuis plus de vingt ans en RDC. Selon le gouvernement, cette mesure, très critiquée par les organisations de défense des droits humains, cible en priorité les militaires accusés de trahison. Le Monde avec AFP
Au Mali, un proche du premier ministre Choguel Kokalla Maïga condamné à un an de prison
Un proche du premier ministre civil du Mali Choguel Kokalla Maïga a été condamné lundi 8 juillet à un an de prison ferme, après avoir signé un document ouvertement critique de la junte au pouvoir, a rapporté un correspondant de l’AFP. Boubacar Traoré avait été placé en détention le 28 mai après la publication d’un communiqué s’opposant fermement à un éventuel maintien des militaires au pouvoir pendant plusieurs années supplémentaires. M. Traoré était le signataire de ce document émanant de la faction du M5-RFP (Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques) restée fidèle au premier ministre Choguel Kokalla Maïga. La publication passait pour consommer la rupture entre le premier ministre et les militaires qui l’ont nommé et lui laissent une capacité d’action minime. Il a endossé le contenu du communiqué incriminé. Mais il reste pour l’instant à la tête du gouvernement. Boubacar Traoré a été condamné par le pôle de lutte contre la cybercriminalité du tribunal de Bamako pour « atteinte au crédit de l’Etat », « diffusion de propos mensongers de nature à perturber la paix publique » et « outrage à magistrat ». Il est la dernière personnalité en date inquiétée, arrêtée ou condamnée pour avoir critiqué la junte. Les expressions d’opposition sont devenues exceptionnelles sous la junte, étouffées par les injonctions à l’unité nationale et les mesures répressives. Le Monde avec AFP
RDC: à Paris, une exposition photo pour faire connaître le sort des civils dans la province du Nord-Kivu
À Paris, une exposition met en lumière le sort des civils dans la province du Nord-Kivu, à l’est de la RDC. Des hommes, femmes et enfants, victimes des combats entre l’armée congolaise et les rebelles du M23 soutenus par l’armée rwandaise. Organisée par l’ONG Première urgence internationale, cette exposition présente le travail du photographe britannique Hugh Kinsella Cunningham, récompensé mi-juin par le Visa d’Or humanitaire du Comité International de la Croix-Rouge (CICR). Depuis deux ans, il témoigne en images de la fuite des civils et de leurs conditions de vie extrêmement difficiles dans les camps de déplacés…Au milieu de ce conflit, Hugh Kinsella Cunningham veille à ce que sa photographie ne déshumanise jamais les personnes qu’il rencontre. Il saisit ainsi la solidarité à l’œuvre à travers des portraits de travailleurs humanitaires et réussit à capter des moments joyeux comme une fête de mariage dans un village du Sud-Kivu. RFI
Cameroun: cinquième renvoi dans le procès de l’affaire Martinez Zogo
Affaire Martinez Zogo, toujours pas d’ouverture de débat devant le tribunal militaire de Yaoundé. La cinquième audience a débouché sur un nouveau renvoi, le 29 juillet 2024, sous réserve du verdict de la cour d’appel du centre où le dossier a été transmis. Le tribunal militaire justifie ce nouveau renvoi par le fait que le dossier soit pendant devant la cour d’appel du centre, depuis le 25 juin 2024, faisant suite à un appel formé par les avocats des parties qui souhaitaient avoir accès au dossier de Martinez Zogo, après un refus du tribunal militaire au cours de la quatrième audience…La cour d’appel du centre va statuer le 18 juillet 2024. Une audience déterminante pour la suite, car elle dira si oui ou non les avocats pourront accéder au dossier de la procédure de Martinez Zogo. Le tribunal militaire, dans l’attente de la décision, a donc décidé de renvoyer l’audience au 29 juillet 2024, un cinquième renvoi qui agace certains avocats. RFI
Au Gabon, le général Oligui Nguema sous pression financière près d’un an après sa prise de pouvoir
C’est une lettre qui suscite l’émoi à Libreville. Dans un courrier daté du 1er juillet, dont le contenu a fuité dans la presse gabonaise, la Banque mondiale indique au gouvernement de transition qu’elle a décidé de geler les décaissements du Gabon à cause de ses impayés. Malgré ces propos volontiers rassurants, la situation financière demeure préoccupante pour le régime de transition dirigé par le général Brice Clotaire Oligui Nguema, arrivé au pouvoir après son coup d’Etat contre Ali Bongo Ondimba, le 30 août 2023…Evalué à 7 131 milliards de francs CFA fin 2022 (un peu moins de 10,9 milliards d’euros), le montant de la dette gabonaise devrait dépasser les 8 000 milliards de francs CFA (environ 12,2 milliards d’euros) en 2024, prévient le dernier rapport du FMI, lequel précise que ce taux d’endettement dépasse le seuil de 70 % du PIB fixé par la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). Si les autorités gabonaises justifient ces dépenses par leur slogan « Gabon first » et espèrent un retour sur investissement conséquent, la dette pèse lourd dans les finances publiques. Cette année, le pays devrait consacrer près de 70 % des recettes à son remboursement, au détriment d’investissements pour le développement. Le Monde
En Ethiopie, plus de 100 personnes enlevées la semaine dernière, selon les Etats-Unis
Au moins 100 personnes, dont des étudiants, ont été enlevées contre rançon la semaine dernière dans les régions instables de l’Ethiopie qui font face à des combats sporadiques depuis la fin de la guerre civile dans le Tigré, a déclaré, lundi 8 juillet, Ervin Massinga, l’ambassadeur des Etats-Unis à Addis-Abeba. En 2023, plus de 1 300 personnes ont été tuées dans le pays, les périodes de violence touchant particulièrement les régions d’Amhara et d’Oromia, selon les Nations unies (ONU)…Mercredi, des hommes armés ont arrêté trois bus à environ 120 km au nord de la capitale Addis-Abeba, dans la région Oromia, a déclaré un étudiant de l’université de Debark, qui s’est ensuite échappé et s’est caché dans une forêt. « C’était effrayant et choquant. Ils ont commencé à frapper les passagers avec des bâtons et à les forcer à sortir du bus », témoigne-t-il en requérant l’anonymat. Les ravisseurs pourraient faire partie de l’Armée de libération oromo (OLA), un groupe accusé de meurtres, de viols, d’enlèvements et de destructions par l’ONU, selon l’étudiant. « Ils demandent maintenant aux familles de payer jusqu’à 1 million de birrs [16 013,40 euros] pour libérer les captifs », a-t-il encore expliqué à Reuters. Le Monde avec Reuters
RCA : l’insécurité persiste dans certaines zones minières, alerte un expert de l’ONU
Si la situation sécuritaire s’est améliorée en République centrafricaine grâce aux efforts des autorités appuyées par les forces « bilatérales russes » et les forces de la Mission onusienne (MINUSCA), certaines zones, notamment minières et frontalières, continuent de subir des attaques des groupes armés, a alerté mardi un expert indépendant des Nations Unies…[L]’expert indépendant a critiqué la situation de certaines entreprises, notamment minières, qui continuent de jouer un rôle « trouble » dans le contexte conflictuel. Le gouvernement centrafricain a ainsi ordonné la suspension des activités de Daqing SARL, une société minière chinoise, en raison de graves accusations de collaboration avec des milices armées…D’une manière générale, les violations des droits de l’homme n’ont pas cessé en RCA. Selon l’expert, les abus ont certes diminué mais les groupes armés, « les forces de défenses et de sécurité et forces bilatérales russes continuent de commettre des violations des droits de l’homme ». Devant le Conseil des droits de l’homme, l’expert s’est également penché sur la mise en œuvre de la Feuille de route de Luanda, estimant que « le bilan des 5 ans de l’Accord est globalement encourageant ». Toutefois, des défis importants restent à affronter tels la dissolution des groupes armés, la réintégration militaire ou économique des ex-combattants, la lutte contre l’impunité, la construction de la démocratie à la base, ainsi que tout le processus de réconciliation et l’édification des garanties de non-répétition. ONU Info
Des migrants et réfugiés toujours victimes d’abus flagrants et généralisés en Libye – Volker Türk
Alors que la Libye est toujours en proie à une insécurité « profonde », les migrants et les réfugiés continuent d’être victimes de violations « flagrantes et généralisées des droits de l’homme » perpétrées à « grande échelle et en toute impunité », notamment des cas de torture ou de travail forcé, a fustigé mardi le Chef des droits de l’homme de l’ONU…Ces abus sont commis quand ces demandeurs d’asile se trouvaient aux mains d’acteurs étatiques et non étatiques, et ce, sur l’ensemble du territoire, en particulier aux frontières et dans les situations de détention arbitraire. La Libye constitue un point de destination et de transit pour les migrants, qui étaient au nombre de plus de 706.000 dans le pays en décembre 2023, la majorité d’entre eux étant entrés par l’Égypte, le Niger, le Soudan ou le Tchad. Devant le Conseil des droits de l’homme, Volker Türk a décrit une « déshumanisation » de ces personnes en situation de vulnérabilité, qui se poursuit aux mains « d’acteurs étatiques et non étatiques, souvent de connivence »…Ces abus généralisés interviennent alors que « les discours de haine et les actes de racisme à l’égard des migrants » se multipliaient en Libye, notamment les campagnes de désinformation en ligne prônant « l’expulsion de tous les Africains subsahariens ». C’est dans ce climat qu’un charnier a été découvert en mars dernier dans le sud-ouest de la Libye, contenant « au moins 65 corps présumés de migrants ». « Comme si cela ne suffisait pas, nous suivons les informations faisant état d’un autre charnier découvert récemment dans le désert à la frontière entre la Libye et la Tunisie ». Volker Türk exhorte donc les autorités à mener une enquête approfondie sur ces crimes. ONU Info
Sécheresse sévère au Zimbabwe: pas de récolte, rien à manger
Le Zimbabwe, avec notamment la Zambie voisine et le Malawi, est l’un des pays d’Afrique australe les plus touchés par la grave sécheresse liée au phénomène El Niño. Ces trois pays, qui ont déclaré récemment l’état de catastrophe naturelle, sont confrontés à des pertes de récoltes considérables, entre 40 et 80% de leur maïs ayant été décimé. Au Zimbabwe, grenier à céréales de la région, les faibles pluies et la maigreur des récoltes ne permettent de nourrir qu’à peine plus de la moitié de la population, laissant 7,6 millions de personnes dépendant de l’aide, selon le président Emmerson Mnangagwa, qui estime avoir besoin de deux milliards de dollars pour répondre à l’urgence. En juin, l’ONU a lancé un appel de 430 millions de dollars. Et l’Unicef a demandé 85 millions pour « fournir des interventions vitales ». AFP