Fragilisé par une guerre civile de cinq ans, le Soudan du Sud se cherche encore politiquement dans un environnement économique gangrené par la corruption. … Perles de rocaille aux oreilles et cheveux tirés en arrière, Akuot Sarah Dut, 27 ans, continue donc, elle aussi, à penser que « l’indépendance n’était pas une mauvaise idée. […] Peu importe ce qu’il se passera à l’avenir. Si nous changeons notre récit et notre état d’esprit, nous parviendrons à développer notre pays et à passer outre l’actuel gouvernement », espère la directrice de l’ONG Women voices of hope for the vulnérable. Elle confie, pourtant, sa profonde désillusion. Elle avait hurlé de joie, le 9 juillet 2011, en suivant les célébrations avec ses camarades du lycée rassemblés devant un écran de télévision en Ouganda où l’adolescente s’était réfugiée après avoir été chassée par la guerre de sa ville natale, Abiyé, à la frontière entre le Soudan et le Soudan du Sud. « Ce qui m’excitait le plus, c’était de devenir, enfin, citoyenne d’un pays. Je n’avais jamais eu ce sentiment au Soudan », explique-t-elle. Le Point
Les chefs d’Etat du G5 Sahel doivent s’entretenir vendredi 9 juillet avec Emmanuel Macron, alors que la France n’a encore donné aucun détail sur la réduction de ses forces militaires dans la région, où les groupes djihadistes sont toujours aussi menaçants. Seul le président nigérien, Mohamed Bazoum, se trouvera à Paris. Ses homologues tchadien, malien, burkinabé et mauritanien resteront pour leur part en visioconférence pour une rencontre aussi attendue que discrète : la France n’a communiqué que jeudi en fin de journée sur le programme, sans aucun commentaire. Après plus de huit ans d’engagement massif, des sommes colossales englouties et 50 soldats morts au combat, le président français avait annoncé en juin la fin prochaine de l’opération « Barkhane » avec une revue à la baisse des effectifs français (5 100 soldats actuellement), la fermeture de bases militaires et une réarticulation de la lutte antidjihadiste autour de partenaires européens. … Paris tentera pourtant de convaincre ses partenaires de la viabilité de son projet européen : elle compte beaucoup sur la task force « Takuba », des troupes d’élite censées former les unités maliennes au combat et qui rassemblent aujourd’hui 600 hommes, dont la moitié de Français, et des Estoniens, des Tchèques, des Suédois et des Italiens. Côté africain, les situations politiques sont quelque peu incertaines. Le Monde avec AFP
L’envoyé de l’ONU en Afrique de l’Ouest et au Sahel a prévenu jeudi le Conseil de sécurité des Nations Unies du risque de jonction des défis sécuritaires créés par le terrorisme dans la région et par la criminalité dans le golfe de Guinée. « Les défis sécuritaires créés par les actes terroristes dans le Liptako-Gourma (région à la frontière entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger) et dans le bassin du Lac Tchad ainsi que par la criminalité le long des côtes du golfe de Guinée doivent être abordés sous l’angle régional car les risques d’une jonction entre la menace venant de la mer et celle venant du Sahel sont réels, et les principales victimes sont les populations civiles », a expliqué Mahamat Saleh Annadif, lors d’un exposé par visioconférence depuis Dakar. Selon M. Annadif, qui est le chef du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS), l’Initiative d’Accra qui regroupe le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Togo, est un exemple louable d’anticipation de l’approche régionale. Il a également noté « une nette amélioration de la coordination entre le plan d’action de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), la stratégie régionale de stabilisation du bassin du lac Tchad et la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel, afin de consolider cette approche globale et une stabilisation à long terme ». ONU Info
Le ministère de la Santé tunisien a déploré jeudi une situation sanitaire « catastrophique », en raison d’une forte progression des contaminations au Covid-19, avec de chiffres jamais atteints depuis mars 2020. La situation sanitaire est « catastrophique » en Tunisie, qui enregistre ces dernières semaines un nombre record de contaminations au Covid-19, a annoncé, jeudi 8 juillet, la porte-parole du ministère de la Santé, évoquant l' »effondrement » du système sanitaire. « La situation sanitaire actuelle est catastrophique, (…) le taux des cas a augmenté énormément. Le système sanitaire s’est malheureusement effondré », a déclaré Nissaf Ben Alaya, lors d’un entretien accordé à une radio tunisienne. Selon la porte-parole, il est désormais difficile de trouver un lit disponible ou d’avoir la quantité nécessaire d’oxygène dans les hôpitaux du pays. « Si nous n’unissons pas nos efforts, la catastrophe (sanitaire) va empirer », a-t-elle mis en garde. Les hôpitaux en Tunisie connaissent depuis deux semaines un important afflux de patients durant cette vague de propagation du Covid-19, qui atteint des niveaux inédits. Mardi, la Tunisie a enregistré 9 823 cas dont 134 décès en une journée, des chiffres jamais atteints depuis mars 2020. Au total, le pays a connu 464 914 cas dont 15 735 décès, pour environ 12 millions d’habitants. France24 avec AFP
Dans les hôpitaux de Kinshasa, on pousse les murs depuis la fin du mois de mai. « Nous avons une capacité de 27 lits pour les patients Covid-19 et, là, on est à 29 malades. On a dû en mettre quelques-uns dans d’autres services, comme en gynécologie », explique le docteur Rémy Kashala, médecin chef de staff à l’hôpital Monkole. A Saint-Joseph, dans le quartier populaire de Limete, « on a atteint le maximum », soupire le docteur Thierry Mukendi, responsable du centre de traitement Covid-19. Le coronavirus, qui avait principalement frappé les quartiers aisés de Kinshasa lors des deux premières vagues, touche désormais tous les secteurs de la ville. « On est à 80 % d’occupation dans les structures de santé, et à 100 % au niveau des soins intensifs. C’est du jamais-vu », alerte Jean-Marie Kayembe, responsable de la prise en charge des malades au comité national de la riposte. Parmi les patients alités à Saint-Joseph, la plupart ont besoin d’une assistance respiratoire. Dans l’un des pavillons, Thierry Samu, 40 ans, reprend doucement des forces, après douze jours sous respirateur. « J’ai vraiment été surpris quand le test est revenu positif, raconte l’ingénieur, qui a été alerté par sa fièvre et une perte du goût. Moi, je ne croyais même pas que la maladie existait. Et bien j’ai eu tort, j’en suis un témoignage vivant. » Le Monde
Une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU à la demande de la Tunisie pour le compte de l’Égypte et du Soudan a été organisée, jeudi, au sujet du barrage éthiopien controversé sur le Nil. Alors que Le Caire accuse l’Éthiopie de menacer son existence, un accord peut être atteint, selon la directrice du Programme des Nations unies pour l’environnement. Un accord sur le barrage éthiopien controversé sur le Nil est possible entre l’Éthiopie, l’Égypte et le Soudan, avec de la confiance réciproque, a affirmé jeudi 8 juillet l’ONU. « Un accord sur le GERD (le grand barrage de la Renaissance, NDLR) peut être atteint », a assuré Inger Andersen, directrice du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), lors d’une réunion du Conseil de sécurité organisée à la demande de la Tunisie pour le compte du Caire et de Khartoum. « Pour parvenir à un accord optimal, la confiance, la transparence et un engagement seront essentiels », a-t-elle ajouté. « Bien que des progrès aient été réalisés dans de nombreux domaines lors des négociations, aucun consensus n’a été atteint concernant certains aspects critiques, notamment les dispositions pour la gestion de sécheresses prolongées, l’aménagement en amont et en aval du GERD et un mécanisme de règlement des différends », a regretté la responsable. France24 avec AFP
Lors du dernier sommet de Berlin, la communauté internationale a exigé que les quelque 20 000 mercenaires présents sur le territoire libyen quittent le pays. Mais qui sont ces combattants, d’où viennent-ils, qui les finance ? « Toutes les forces étrangères et les mercenaires doivent être retirés de la Libye sans délai. » Les pays réunis à Berlin sous l’égide de l’ONU ont été unanimes. La nouvelle conférence du mercredi 23 juin sur la crise qui déchire le pays depuis 2011 avait pour objectif de régler la question des mercenaires présents sur le territoire libyen. « Nous espérons que, dans les jours à venir, les mercenaires se seront retirés des deux côtés », a ainsi déclaré Najla Mangouch, la ministre libyenne des Affaires étrangères. Déjà, le 23 mars, à l’occasion de sa rencontre avec le président libyen Mohamed el-Menfi à l’Élysée, Emmanuel Macron avait appelé les mercenaires turcs et russes à « quitter le sol libyen au plus vite ». Mais les effets de ces appels, aussi fermes soient-ils, risquent d’être limités. Jeune Afrique
En prenant la parole, le Premier ministre Choguel Maïga entouré d’experts, a annoncé sa préférence : la création d’un organe unique pour l’organisation des futures élections au Mali. Dans la salle, si certains partis politiques sont pour, d’autres sont contre et ils sont nombreux. Pour les uns, le risque principal est de proroger la durée de la Transition. « On ne peut pas accepter qu’ils profitent de la situation pour prolonger la Transition, on n’est pas prêts à aller dans ce sens », affirme Amadou Diallo, du PDES, le Parti pour le développement économique et social. Mais pour d’autres partis politiques maliens, il y a un risque, celui de voir l’organe unique de gestion des élections une fois créé pris en main par les militaires. « Les militaires, de même qu’ils ont mis en place un CNT sans nous demander en contrecarrant les partis politiques, peuvent aussi mettre en place un organe de gestion unique sans demander l’avis des partis politiques et y mettre qui ils peuvent, peut-être des colonels de la base au sommet et nous donner un résultat qu’on en pourra même pas contester », s’alarme Alassane Aba de la Codem (Convergence pour le développement du Mali). RFI
Le 9 mai, le chef d’état-major des armées, Abakar Abdelkerim Daoud, était accueilli triomphalement à Ndjamena après des semaines d’affrontement avec les rebelles du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad près de Nokou. Les rebelles faits prisonniers ont été présentés à la presse. Deux mois plus tard, la société civile tchadienne s’inquiète du sort de six responsables du Fact dont elle est sans nouvelle et des conditions de détention de ces prisonniers de guerre. Échanger avec les prisonniers de guerre, c’était l’objectif de la visite à la prison de Klessoum de la Casidho. Selon cette organisation de la société civile proche du pouvoir, 505 rebelles du Fact y sont détenus dans des conditions qu’elle estime correctes. « Les prisonniers ont exprimé des retards dans la prise en charge des soins. Concernant l’alimentation, ils ont dit que c’était un peu difficile au départ, mais la situation s’est rétablie. Mais ils veulent surtout que la procédure judiciaire avance très rapidement, car ils veulent être fixés sur leur sort », rapporte Mahamat Digadimbaye, le coordinateur national de la Casidho. RFI
La nouvelle assemblée nationale algérienne est entrée en fonction jeudi, dominée par les partis en place et des indépendants ralliés au chef de l’Etat, marquant la reprise en main du pouvoir après le soulèvement populaire inédit du Hirak en 2019. Le député indépendant Brahim Boughali a été élu président de l’Assemblée populaire nationale (APN), la chambre basse du Parlement, par 295 voix sur 407 à l’APN, loin devant un représentant islamiste du Mouvement de la société de la paix (MSP), Ahmed Sadok, (87 voix). Originaire de Ghardaïa (sud), M. Boughali, 57 ans, est issu de la minorité mozabite berbère. Médecin de formation, il a été directeur de la santé publique à Ghardaïa. Il est le quatrième personnage de l’Etat après le président de la République et les présidents du Sénat et du Conseil constitutionnel. Le scrutin législatif du 12 juin a été remporté par le Front de libération nationale (FLN, au pouvoir), avec 98 sièges, un groupe disparate d’indépendants (84), le MSP (65) et des petits partis proches du pouvoir. Sitôt élus, la plupart des indépendants ont fait allégeance au président Abdelmadjid Tebboune. AFP
Actuellement, sept personnes meurent chaque minute de la pandémie dans le monde. Mais l’ONG Oxfam sonne l’alerte. Le nombre de personnes vivant dans des conditions de famine a été multiplié par six depuis le début de la pandémie, atteignant plus de 520 000 individus. Elle met en cause ce qu’elle nomme « les 3 C », comme Conflits, Covid-19 et Crise Climatique. La pandémie et les mesures de confinement ont fait ralentir l’activité économique et provoqué un chômage de masse. À cela s’ajoutent les fermetures de frontières qui continuent de perturber l’approvisionnement de certains pays comme le Yémen ou Haïti. Toutes ces mesures ont provoqué une augmentation de 40% du prix des denrées alimentaires depuis l’année dernière. Ce qui en fait l’inflation alimentaire la plus importante de la décennie. L’ONG s’inquiète notamment des zones les plus ravagées par le conflit, comme le Burkina Faso et le nord du Nigeria. L’escalade des violences notamment dans le bassin du lac du Tchad a conduit plus de 5 millions de personnes à fuir. RFI
La République démocratique du Congo organise les états généraux des mines, pilier de son économie, mais qui contrastent avec la pauvreté de la population et les maigres mobilisations financières de l’État. Patrons d’entreprises minières, société civile et autorités dressent ensemble un état des lieux des mines depuis jeudi à Kinshasa. La ministre des mines Antoinette Nsamba a ouvert les travaux de trois jours, sur un ton ferme vis-à-vis de sa propre administration. « Il n’est pas normal que les privés réussissent là où l’administration et les entreprises publiques minières échouent de manière cyclique. Ensemble, nous avons le devoir de passer de l’échec programmé à une stratégie de développement minier où le pays gagne, les investisseurs gagnent, préservent leur réputation et où les communautés se construisent au-delà des réserves minières », a-t-elle lancé. Pour ce faire, le gouvernement devra sortir des sentiers battus, a insisté l’expert Kalaa Mpinga, invité spécial au forum. RFI