Elections législatives et locales : des candidats invalidés saisissent la Cour constitutionnelle et la Cour de cassation
Invalidés par la CENI, seize candidats aux législatives du 20 décembre ont saisi, lundi 8 janvier à Kinshasa, le Conseil d’Etat contre cette décision. Ils ont introduit leur requête en référée liberté sollicitant d’ordonner l’anéantissement total des effets de la décision ainsi entreprise avec injonction de la CENI, à ce stade, de ne s’en tenir qu’à la mise en application des prescrits de certaines dispositions de la loi électorale en la matière. De son côté, le candidat à la députation nationale et gouverneur de la ville-province de Kinshasa, Gentiny Ngobila, a saisi la Cour constitutionnelle contre la décision de la CENI, annulant les suffrages en sa faveur pour fraude, corruption et détention des machines de vote. Cette requête en contestation attaque la décision de la CENI, annulant vendredi 5 décembre, les suffrages de 82 candidats députés. Elle a été introduite lundi à la Cour constitutionnelle par le parti Alliance des Congolais Progressistes alliés (ACP). Le même lundi, le procureur général près la Cour de cassation a interdit à tous les 82 candidats invalidés de sortir du pays. Selon le parquet général de cette cour, une action publique est déjà enclenchée par son office contre les faits de corruption, de fraude, de détention illégale des matériels électoraux et autres. Radio Okapi
Encerclement de la résidence de Katumbi par les forces de l’ordre : Ensemble dénonce une restriction des mouvements de son président
Ensemble pour la république, parti de Moïse Katumbi, dénonce l’encerclement, ce lundi 8 janvier pendant plusieurs heures, de sa résidence de Kashobwe, par des policiers et militaires. Ce parti politique désapprouve aussi le fait que ces policiers et militaires ont empêché M. Katumbi de sortir de sa maison. Sur les images partagées sur les réseaux sociaux, on voit les hommes en armes et les véhicules barricader les voies d’accès à la concession de Moïse Katumbi à Kashobwe dans le territoire de Kasenga. Ces militaires et policiers ont empêché l’opposant congolais de quitter sa résidence, affirmant avoir reçu l’ordre de la hiérarchie…L’ONG Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ) condamne « cette mesure illégale de restriction de mouvement de Moïse Katumbi » et exige une enquête indépendante ainsi que des sanctions conséquentes contre leurs auteurs. L’ACAJ insiste sur « l’obligation des pouvoirs publiques d’assurer à chaque citoyen l’exercice de ses libertés publiques ». Pour sa part, Jacques Kyabula, gouverneur du Haut-Katanga a indiqué sur son compte X qu’aucune instruction n’a été donnée dans le sens de restreindre la liberté de circuler de qui que ce soit à Kashobwe. Radio Okapi
Salem Bazoum, le fils du président nigérien déchu, a été libéré
Salem Bazoum, le fils du président nigérien Mohamed Bazoum renversé le 26 juillet par un coup d’État, détenu avec son père, a été libéré lundi et se trouve au Togo…Salem Bazoum, 22 ans, était retenu prisonnier avec ses parents depuis le putsch, accusé de « complot ayant pour but de porter atteinte à l’autorité ou la sûreté de l’État ». L’entourage proche du président renversé a précisé à l’AFP que Salem Bazoum a quitté Niamey pour Lomé, la capitale du Togo, où il est arrivé lundi soir. Le Togo est à la manoeuvre depuis quelques semaines pour une médiation avec le régime militaire au pouvoir. Lundi, le ministre des Affaires étrangères togolais Robert Dussey était à Niamey où il s’est entretenu avec le Premier ministre du régime militaire, Ali Mahaman Lamine Zeine, selon la télévision publique nigérienne. AFP
Accord Somaliland-Éthiopie: le président de la Somalie poursuit sa contre-offensive diplomatique, en Égypte
Les tensions sont toujours fortes dans la Corne de l’Afrique, une semaine après que l’Éthiopie et le Somaliland ont annoncé la signature d’un protocole d’accord. Il offre un accès à la mer Rouge aux Éthiopiens en échange – affirme le Somaliland – d’une reconnaissance de cette république qui s’est autoproclamée indépendante en 1991. Depuis lors, le statut du Somaliland est une source de conflit avec les autorités de Mogadiscio. Depuis plusieurs jours, le président fédéral somalien, Hassan Cheikh Mohamoud, tente de rallier à sa cause les pays de la sous-région. Il est désormais attendu au Caire. C’est ce qu’a annoncé ce 8 janvier, la présidence somalienne. Une délégation égyptienne l’a rencontré dimanche pour lui faire part de la sollicitude de son homologue, Abdel Fattah al-Sissi. Ce matin, Hassan Cheikh Mohamoud est revenu d’Asmara, où il a rencontré le président érythréen Issayas Afewerki. D’après le ministère de l’Information érythréen, les deux hommes ont convenu « d’une coopération complémentaire dans la région, tout en s’abstenant de réagir à divers programmes provocateurs ». L’Égypte et l’Érythrée entretiennent des relations tumultueuses avec l’Éthiopie. La première en raison d’un barrage que construit Addis-Abeba sur le Nil. Et la seconde ne s’est jamais réconciliée avec sa voisine, depuis son indépendance en 1993. RFI
Somaliland : le ministre de la Défense démissionne contre l’accord avec l’Ethiopie
Le ministre de la Défense du Somaliland a démissionné pour protester contre la signature par son gouvernement d’un accord permettant à l’Éthiopie, pays enclavé, d’accéder au littoral du Somaliland. « L’Éthiopie reste notre ennemi numéro un », a déclaré Abdiqani Mohamud Ateye lors d’une interview accordée dimanche à la télévision locale. La Somalie a protesté contre cet accord qu’elle considère comme une menace pour la souveraineté du Somaliland, qui s’est séparé de la Somalie il y a plusieurs décennies mais qui n’est pas reconnu par la communauté internationale comme un État indépendant. M. Ateye a affirmé que lors d’une réunion antérieure avec le président du Somaliland, Muse Bihi Abdi, il avait exprimé sa conviction que le stationnement de troupes éthiopiennes au Somaliland était fondamentalement inapproprié. Il a également fait valoir que le site de construction proposé pour la base des forces marines éthiopiennes appartenait légitimement à sa communauté, mais que le président avait ignoré ses préoccupations. Africanews avec AP
Sénégal: 28 candidats demandent plus de transparence sur le contrôle des parrainages
Au Sénégal, alors que le deuxième et dernier round de rattrapage pour 23 candidats à l’élection présidentielle démarre aujourd’hui, un collectif de 28 prétendants demandent des mesures rectificatives urgentes du système de contrôle des parrainages. Hier ils ont formellement déposé un recours devant le Conseil des sages. Principal reproche des 28 signataires de la requête, parmi lesquels l’opposant Ousmane Sonko, mais aussi l’ancienne Première ministre Aminata Touré : l’invalidation de milliers de parrains de leurs dossiers de candidatures car « non identifiés » par le Conseil des sages alors que ces personnes sont bien inscrites sur le fichier électoral…Pour l’ancienne Première ministre Aminata Touré, ces milliers de disparitions inexpliquées du fichier électoral, 10 000 dans son cas, jettent le doute sur la fiabilité du système de contrôle des parrainages et du fichier électoral utilisé par le Conseil constitutionnel : « C’est une première dans l’histoire du Sénégal. En terme de volume, la question qu’on se pose c’est à quel fichier faut-il se vouer, quel est le fichier qu’utilise le Conseil constitutionnel pour contrôler le parrainage ? » Les 28 signataires demandent à ce que le Conseil constitutionnel corrige ces erreurs et soit plus transparent sur le fichier électoral ou le logiciel qui sert à vérifier les parrainages pour que tout le monde connaisse les règles du jeu. Dans un communiqué publié ce lundi, le Conseil constitutionnel s’est limité à donner la liste des 23 candidats admis à régulariser leurs parrainages invalidés dans les 48 h. RFI
Soudan: inquiétude face à la prolifération des armes et la guerre qui s’étend
Au Soudan, depuis que les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) se sont emparés de l’État d’al-Jazirah, les appels à armer les civils dans les autres États se sont multipliés…Quant à l’armée soudanaise, elle a lancé une vaste campagne : la résistance populaire armée au Nil Blanc, à Kadarif, au Nord, à Kassala et en mer Rouge. Les gouverneurs de ces États annoncent vouloir former les jeunes au port d’armes et les encouragent à s’engager pour qu’ils « puissent défendre leurs terres, leur honneur et leur famille ». À Soaken, en mer Rouge, le chef des tribus el-Baja pousse lui aussi à l’autodéfense. Cette course à l’armement auprès des populations fait craindre une militarisation du pays à grande échelle. Les partis civils et surtout la coalition des Forces pour la liberté et le changement multiplient les mises en garde contre la prolifération des armes et appellent les citoyens à ne pas suivre ces campagnes désastreuses qui pourraient pérenniser davantage la guerre. RFI
Au Kenya, la suppression des visas ne fait pas l’unanimité
Depuis le 1er janvier, tous les voyageurs peuvent entrer sur le sol kényan sans ce précieux sésame. À la place, ils doivent obtenir l’autorisation électronique de voyage (ETA) dont les formalités se font en ligne 72h avant l’arrivée. Cette mesure avait été annoncée en fin d’année par le président William Ruto. L’objectif est notamment de booster le tourisme. Selon les autorités kényanes, près de 10 000 personnes ont demandé une ETA. Et plus de 4 000 dossiers ont déjà été traités. Avec cette mesure, le pays espère multiplier par 200 le nombre de touristes, pour atteindre les 4,5 millions de visiteurs d’ici à 2027. Mais sur les réseaux sociaux, de nombreux voyageurs dénoncent l’hypocrisie d’un système qui troque un visa à 50 dollars contre une autorisation électronique à 30. Surtout, les ressortissants d’une cinquantaine de pays, notamment africains comme le Ghana, l’Afrique du Sud ou le Zimbabwe, qui jouissaient déjà d’une exemption de visas, se retrouvent désormais à payer l’ETA…D’autre part, les autorités ont également décidé de doubler à partir du 1er janvier les frais d’accès aux parcs nationaux, principales attractions touristiques du pays. RFI
Au procès en Suisse d’un ancien ministre gambien, la justice teste ses limites
Un tribunal suisse doit décider mardi si la poursuite des crimes contre l’humanité peut être rétroactive, un élément clé dans le procès d’un ancien ministre gambien qui s’est ouvert cette semaine dans le pays alpin. Ousman Sonko, 55 ans, est accusé de divers chefs de crimes contre l’humanité, dont la torture répétée et le viol répété, qu’il aurait commis de 2000 à 2016 sous l’ère de l’ancien président à la main de fer Yahya Jammeh, d’abord en tant que membre de l’armée, puis comme inspecteur général de la police et enfin comme ministre de l’Intérieur. Il comparaît depuis lundi devant le Tribunal pénal fédéral à Bellinzone, dans le sud-est de la Suisse et risque la prison à vie. Son procès est possible car la Suisse a procédé à deux changements majeurs de sa législation en 2011, en inscrivant dans son droit les crimes contre l’humanité – des exactions commises dans le cadre d’une attaque de grande ampleur visant des civils – et en se reconnaissant une compétence universelle pour juger certains crimes graves en vertu du droit international. AFP
Au Nigeria, une ministre accusée de corruption suspendue par Tinubu
Le chef de l’État nigérian, Bola Ahmed Tinubu, qui avait affirmé faire de la lutte contre la corruption l’une des priorités de son mandat, a suspendu lundi sa ministre de la Lutte contre la pauvreté et des Affaires humanitaires, Betta Edu, accusée d’avoir détourné des fonds publics vers un compte bancaire privé, et a ordonné une enquête. Le parti d’opposition Peoples Democratic Party (PDP), selon lequel la ministre se serait rendue coupable du « pillage présumé de 44 milliards de nairas (près de 50 millions de dollars) » d’un fonds d’investissement social « destiné au bien-être des pauvres » et aurait détourné « 585,2 millions de nairas vers un compte privé », avait demandé son limogeage. Il souhaitait aussi que des poursuites soient engagées à son encontre. La semaine dernière, c’est une autre haut fonctionnaire du ministère, Halima Shehu, la directrice de l’agence du fonds d’investissement social, la NSIPA, qui avait été suspendue par Bola Tinubu pour soupçons de corruption. Jeune Afrique avec AFP