Libération des soldats ivoiriens
Le retour à Abidjan, samedi, des militaires ivoiriens détenus au Mali marque la fin d’un bras de fer de six mois entre les autorités des deux pays. Mais de nombreuses interrogations demeurent quant aux conditions de leur libération… La libération des militaires ivoiriens, accordée par grâce présidentielle, a été rendue possible par la signature d’un accord, le 22 décembre à Bamako, en présence du ministre de la Défense de la Côte d’Ivoire et du ministre des Affaires étrangères togolais. Si peu de détails ont fuité sur le contenu de ces négociations destinées à « promouvoir à la paix entre le Mali et la Côte d’Ivoire », les griefs des autorités maliennes envers le pouvoir ivoirien vont bien au-delà de l’affaire des soldats, souligne le juriste malien Mamadou Ismaïla Konaté, garde des Sceaux sous la présidence d’Ibrahim Boubacar Keïta. « Bamako juge Alassane Ouattara responsable des pressions et sanctions imposées par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) contre les militaires putschistes, pour les contraindre à organiser des élections démocratiques dans un délai de 24 mois. Il est vrai que la Côte d’Ivoire est l’une des principales puissances économiques de cette communauté et à ce titre a un pouvoir décisionnel très important. Les embargos, imposés à deux reprises contre le Mali et la fermeture des frontières ivoiriennes en particulier ont été perçus comme une trahison par Bamako de la part de son voisin. » … une visite à Abidjan du président de transition malien Assimi Goïta aurait été abordée lors des discussions, pour passer en revue les accords de coopérations entre les deux pays. … « Une visite officielle à Abidjan serait un évènement important pour le pouvoir malien, qui est à la recherche d’actes de légitimation et d’aides financières. Mais elle risquerait de heurter les soutiens les plus souverainistes de la junte qui considèrent la Côte d’Ivoire comme un ennemi, notamment du fait de sa proximité avec la France. »
Des mercenaires de Wagner ont-ils débarqué au Burkina Faso ?
L’arrivée, fin décembre, à Ouagadougou, d’une petite dizaine d’individus parlant russe a relancé les spéculations sur les tractations en cours entre les autorités burkinabè et la société militaire privée proche du Kremlin. … Depuis le coup d’État d’Ibrahim Traoré, un scénario malien semble se répéter au Burkina Faso. Manifestations pro-russes et anti-françaises, rupture progressive avec la France, rapprochement avec la Russie, voyages de différentes délégations à Moscou… Le capitaine Traoré a-t-il fait le choix de s’adjuger les services de Wagner pour parer toute tentative de déstabilisation ? Certains le pensent. « Lors de leur rencontre à Bamako [le 2 novembre], Assimi Goïta a fait comprendre à “IB” que le seul moyen de protéger son régime était de s’entourer des Russes », affirme une source militaire burkinabè. Les conseils du colonel malien auraient déjà été suivis : l’un de nos interlocuteurs affirme qu’une centaine de mercenaires est attendue dès la mi-janvier pour assurer la sécurité rapprochée du président de transition. « Si c’est le cas, c’est le meilleur moyen de précipiter une prochaine crise, conclut une source sécuritaire. Nombre d’officiers ne veulent pas entendre parler de la présence de mercenaires étrangers sur leur sol. » Jeune Afrique
Silence du gouvernement burkinabè après la tuerie de Nouna
Les autorités du Burkina Faso restent discrètes après la tuerie qui a fait 28 morts dans la nuit du 30 au 31 décembre dernier. La fin d’année fut sanglante au Burkina-Faso. Dans la nuit du 30 au 31 décembre dernier, vingt-huit personnes étaient massacrées à Nouna, essentiellement au sein de la communauté peule. Comme la DW l’évoquait alors, citant le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés, l’attaque contre des civils serait l’oeuvre de volontaires pour la défense de la patrie (VDP). Ils s’en seraient pris aux habitants à la suite d’une attaque terroriste qui avait visé leur quartier général. DW
Burkina Faso : la présence militaire française en sursis
Dix jours après la réception d’une lettre de la junte burkinabée, à Paris, demandant le remplacement de l’ambassadeur de France au Burkina Faso, Luc Hallade, et trois mois après un nouveau coup d’Etat dans un pays où le sentiment antifrançais va grandissant, les interrogations se font de plus en plus fortes sur l’avenir de la coopération militaire que la France entretenait jusque-là dans le pays. En ligne de mire : la base des forces spéciales françaises installées à Ouagadougou, depuis 2011, dont le départ est plus que jamais à l’étude, selon des sources concordantes. Alors que le camp de Kamboinsin, siège des forces spéciales, a été un des lieux de rassemblement des manifestants favorables aux putschistes du coup de force du 30 septembre 2022, des propositions de « reformatage et de nouvelles modalités de coopération » ont été faites aux nouveaux responsables burkinabés, selon une source officielle française. Les effectifs des forces spéciales – autour de quatre cents – « resteront ici tant que les autorités [du pays] le souhaiteront, mais sous un format adapté, plus restreint, certainement avec une plus grande implication avec les forces spéciales burkinabées », déclarait, fin novembre 2022, M. Hallade à la suite d’une entrevue avec le nouveau premier ministre, Apollinaire Joachim Kyélem de Tambèla. Le Monde
Législatives au Bénin : l’opposition à Patrice Talon espère obtenir la majorité au Parlement
En avril 2019, suite à la mise en place d’un nouveau Code électoral, l’opposition au président Patrice Talon n’avait pas pu participer au scrutin législatif. Dans le centre du Bénin, fief de Thomas Boni Yayi, ancien chef de l’Etat (de 2006 à 2016) et cofondateur du parti Les Démocrates, des manifestations avaient été violemment réprimées, faisant au moins deux morts. L’accès à Internet et aux réseaux sociaux avait été coupé. L’Union progressiste (avec 47 sièges) et le Bloc républicain (36 sièges), deux partis issus de la mouvance présidentielle, avaient rendu le Parlement « monocolore », selon l’opposition. Deux ans plus tard, dans un contexte de dérive autoritaire, seuls deux partis politiques proches du camp de Patrice Talon furent autorisés à prendre part à l’élection présidentielle. Fort de 86,3 % des suffrages au premier tour mais avec une participation très faible de 50 %, le président avait été réélu pour un second mandat. Aujourd’hui, le taux de participation à ces élections législatives est important, car il déterminera la légitimité du scrutin. … La crainte de voir Patrice Talon modifier la Constitution pour se représenter occupe ici tous les esprits, même s’il a promis qu’il ne serait pas candidat en 2026. Le mandat des membres de la Cour constitutionnelle arrive à échéance dans quelques mois : quatre d’entre eux sont désignés par les députés, trois autres sont choisis par le chef de l’Etat. Le Monde
Au Togo, la nouvelle task force sécuritaire de Faure Gnassingbé
Quand le Togo a subi sa première attaque meurtrière à Kpékpakandi, dans la nuit du 10 au 11 mai 2022 au cours de laquelle 8 soldats ont été tués et 13 autres blessés, Faure Essozimna Gnassingbé a repris en main sa stratégie de défense. Depuis novembre 2021, le pays a en effet été la cible d’au moins cinq attentats dans l’extrême-nord, une région en proie à des incursions de combattants jihadistes présents de l’autre côté de la frontière, au Burkina Faso. Le 24 novembre, c’est la localité de Tiwoli qui a été durement touchée. Le bilan est lourd : 16 morts, selon le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) qui l’a revendiquée. Face à cette situation difficile, le chef de l’État a donc décidé de remanier le haut commandement militaire le 22 décembre. L’objectif est, entre autres, d’améliorer la coordination entre les armées de terre et de l’air, et de limiter les défections devenues régulières dans les rangs des Forces armées togolaises (FAT), en proie à d’importantes difficultés sur le terrain. La ministre des Armées Marguerite Essossimna Gnakadè a donc perdu son poste (celui-ci a été rattaché à la présidence), tout comme le chef d’état-major général, le général Dadja Maganawé. Grâce à la loi de programmation militaire adoptée il y a deux ans, 722 milliards de F CFA seront par ailleurs mobilisés pour doter, d’ici 2025, l’armée de moyens et d’équipements plus adaptés aux nouvelles menaces. « Nous mettrons tout en œuvre pour défendre la patrie agressée, […] les forces du mal seront défaites aux portes du Togo », a réaffirmé le président dans ses vœux à la nation. Dans cette lutte, il s’appuie sur des hommes de confiance expérimentés. Jeune Afrique
Le retrait de façade des rebelles du M23 dans l’est de la RDC
La cérémonie a été retardée d’une journée, le temps d’autoriser la presse à couvrir l’événement. Devant les caméras, les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) ont officiellement cédé, vendredi 6 janvier, le contrôle du camp militaire de Rumangabo, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), au contingent kényan de la force régionale est-africaine, déployée pour stabiliser le territoire du Rutshuru, où s’enchaînent les offensives des insurgés depuis fin 2021. Les affrontements armés ont entraîné le déplacement de plus de 200 000 personnes, selon les Nations unies. Les soldats ont aussi pour mission d’accélérer le désarmement et le cantonnement du M23, selon les résolutions du sommet de Luanda, où plusieurs chefs d’Etat de la sous-région s’étaient réunis, le 23 novembre 2022. Sous l’égide de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC, selon le sigle anglais), le retrait des insurgés a officiellement commencé le 23 décembre à Kibumba, la position du M23 la plus proche de Goma, dans l’espoir d’éloigner la menace d’une incursion dans la capitale régionale, comme lors de la précédente insurrection du M23 en 2012-2013, menée par des militaires congolais à dominante tutsi. Le Monde
Des assaillants armés enlèvent plus de 30 personnes dans une gare au Nigeria
Des hommes armés ont enlevé plus de 30 personnes lors de l’attaque d’une gare dans le sud du Nigeria, ont annoncé lundi la police et les autorités locales. L’attaque de la gare dans l’Etat d’Edo s’est produite samedi soir, selon la police et les autorités locales. Les assaillants ont ouvert le feu avant d’enlever les passagers qui attendaient un train pour Warri, plus au sud, selon les mêmes sources. Le responsable de l’Information de l’Etat d’Edo, Chris Nehikhare, a indiqué à l’AFP que 32 personnes avaient été enlevées mais qu’une d’entre elles avait réussi à s’échapper. La police et les chasseurs locaux se sont lancés à la poursuite des ravisseurs, a-t-il ajouté. « Nous avons bouclé la zone. Nous connaissons mieux les forêts qu’eux », a assuré Nehikhare. Les enlèvements crapuleux sont monnaie courante au Nigeria, en particulier dans les Etats du nord-ouest et du centre du pays le plus peuplé d’Afrique. En mars 2022, des hommes armés avaient fait sauter une portion de la voie ferroviaire entre la capitale, Abuja et Kaduna (nord), tuant huit personnes et enlevant des dizaines de passagers, relâchés au fil des mois suivants contre rançon. Belga
Les actes de piraterie en baisse dans le Golfe de Guinée
Les actes de piraterie sont tombés au plus bas dans le monde en 2022, mais la menace pour la sécurité maritime est toujours présente et prend des formes diverses (brigandage, contrebande, trafic de drogue, etc.), révèle lundi le pôle d’expertise français dédié à la sûreté maritime MICA Center. Au total, 300 actes de piraterie et de brigandage ont été dénombrés en 2022, au plus bas depuis le début des statistiques en 2008, selon le bilan annuel du Maritime Information Cooperation & Awareness Center, hébergé à Brest, dans l’ouest de la France. Le Bureau maritime international (BMI), basé à Kuala Lumpur (Malaisie), qui doit publier ses statistiques annuelles jeudi, avait également annoncé un plus bas depuis 1992 des actes de piraterie dans son dernier rapport trimestriel publié en octobre. Dans les eaux du Golfe de Guinée, jusqu’à récemment considérées comme parmi les plus dangereuses au monde pour la piraterie, seuls trois navires ont été piratés en 2022 contre 26 en 2019. Le nombre de personnes kidnappées a lui chuté de 146 en 2019 à deux lors de l’année écoulée, dans la même zone. « Ça n’a jamais été aussi bas », a confirmé à l’AFP le capitaine de frégate Éric Jaslin, commandant du MICA Center. « La chute est là, mais attention, car on ne sait pas de quoi demain sera fait en termes de piraterie. La prudence reste de mise », a-t-il mis en garde. AfricaNews avec AFP
Au Soudan du Sud, six journalistes interpellés après la diffusion d’images compromettantes du président devenues virales
C’est une vidéo qui est à l’origine de l’emballement de l’affaire. Six journalistes de la télévision publique South Sudan Broadcasting Corporation (SSBC) ont été arrêtés, mardi 3 décembre, au Soudan du Sud après la diffusion d’images qui montrerait le président Salva Kiir urinant sur lui lors d’une cérémonie officielle, annonce le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), qui exige leur libération. Les journalistes ont été interpellés par des agents des services de la sécurité nationale, selon le CPJ, basé à New York, qui cite des médias locaux et d’autres sources proches du dossier, dans un communiqué diffusé vendredi soir. Ils font l’objet d’une enquête après la diffusion d’une vidéo, devenue virale en décembre sur les réseaux sociaux, qui montrerait le chef de l’Etat, âgé de 71 ans, urinant sur lui lors d’une cérémonie officielle. La vidéo postée sur YouTube, et encore visible samedi, montre le président Kiir, vêtu de son chapeau noir et en costume gris clair, avec une tache sombre qui se répand sur sa jambe gauche. Un responsable de la télévision SSBC, cité par la radio indépendante Tamazuj, a affirmé que la chaîne n’avait pas diffusé la séquence en question. Ces arrestations correspondent « à une tendance des forces de sécurité à recourir à la détention arbitraire lorsque des responsables estiment qu’une couverture médiatique est défavorable », a souligné le représentant du CPJ pour l’Afrique subsaharienne, Muthoko Mumo. « Les autorités devraient libérer sans condition les journalistes et s’assurer qu’ils peuvent travailler sans être intimidés ou menacés d’être arrêtés », a-t-il ajouté. Le Monde avec AFP
Afrique du Sud: tentative d’empoisonnement de l’ex-patron de la société nationale d’électricité
Qui veut la peau du patron d’Eskom, la compagnie sud-africaine d’électricité ? André de Ruyter dénonce sans arrêts les mafias qui pillent Eskom en volant du charbon ou en s’attribuant des contrats mirobolants auprès de l’entreprise. La corruption et les sabotages sont l’une des raisons qui explique la crise de l’électricité en Afrique du Sud. 2022 a été la pire année avec plus d’une centaine de jours cumulés sans courant. C’est dans ce climat d’hostilité qu’André de Ruyter a démissionné en décembre. Le lendemain, 13 décembre, André de Ruyer se sent nauséeux, désorienté et déséquilibré. Ses gardes du corps l’emmènent d’urgence dans une clinique où une prise de sang révèlera un taux anormalement élevé de cyanure. Le 5 janvier, André de Ruyter a déposé plainte pour tentative d’assassinat. Ce n’est pas la première fois que le patron d’Eskom se sent menacé. Fin septembre, André de Ruyter découvrait un système d’enregistrement sophistiqué placé sous le siège conducteur de sa voiture. RFI
Procès du 28-Septembre en Guinée: Moussa Dadis Camara campe sur sa ligne de défense
En Guinée, le procès du massacre du 28 septembre 2009 a repris ce lundi 9 janvier 2023. Celui qui dirigeait la junte à l’époque, Moussa Dadis Camara, a persisté dans sa ligne défense : ce jour-là, il n’a donné aucune instruction à ses troupes pour réprimer la manifestation de l’opposition. Les comparutions de Moussa Dadis Camara se suivent et se ressemblent. Il répète la version, qu’il développe depuis son premier interrogatoire, continue de se dédouaner, décrit un gouvernement et une armée qu’il ne contrôlait pas totalement. Le 28 septembre 2009 ? Il était dans son bureau, assure-t-il, et il n’a donné aucune instruction à ses troupes pour réprimer la manifestation de l’opposition. Dadis désigne le principal responsable du massacre selon lui : c’est Aboubacar Diakité, alias Toumba, son aide de camp à l’époque. Ce dernier qui a reconnu s’être rendu au stade. RFI
Le nouveau ministre chinois des Affaires étrangères en tournée africaine
Le nouveau ministre chinois des Affaires étrangères, Qin Gang, effectuera une tournée africaine du 9 au 16 janvier, a annoncé lundi le Porte-parole du ministère. Dans le cadre de cette tournée, M. Qin se rendra en Éthiopie, au Gabon, en Angola, au Bénin et en Égypte, a dit Wang Wenbin, lors d’un point de presse. Il s’agit du premier déplacement à l’étranger du nouveau chef de la diplomatie chinoise depuis sa désignation au poste poste en remplacement de Wang Yi, qui a pris les commandes du bureau de la Commission centrale des affaires étrangères du Parti communiste, le poste diplomatique le plus élevé en Chine. AFRIMAG