Burkina Faso. Au moins huit morts dans deux attaques armées, dont deux employés de MSF
Au moins huit personnes, dont deux employés burkinabè de Médecins sans frontières, ont été tuées ce mercredi 8 février 2023 au Burkina Faso dans deux attaques distinctes perpétrées par des djihadistes présumés. « Dans la matinée du mercredi 8 février, un véhicule de Médecins sans frontières (MSF), clairement identifié, transportant une équipe médicale de quatre personnes sur la route entre Dédougou et Tougan (nord-ouest), a été pris pour cible par des hommes armés qui ont fait feu sur l’équipage », a annoncé l’ONG dans un communiqué. « Deux employés ont été tués, tandis que deux autres ont réussi à prendre la fuite », a ajouté MSF, précisant que les deux victimes « de nationalité burkinabè, étaient employées par MSF » depuis juin 2020. « Il s’agit d’une attaque délibérée et intentionnelle sur une équipe humanitaire clairement identifiée, dans le cadre de sa mission médicale », a dénoncé la présidente de MSF Isabelle Defourny citée dans le communiqué, soulignant à quel point les personnels de l’ONG sont « bouleversés et indignés par cet assassinat ». Ouest-France
Mort de civils dans l’est du Burkina: les forces de sécurité locales accusées, Ouagadougou dément
Dans l’est du Burkina Faso, le 1er février 2023, une dizaine de civils, des pèlerins musulmans venus du Nigeria, avaient été tués dans des circonstances encore non élucidées. Plusieurs ressortissants de la région avaient accusé les soldats burkinabè d’avoir exécuté les civils durant leur trajet. Des défenseurs des droits de l’homme ont demandé une enquête pour situer les responsabilités. Selon nos informations, c’est le 1er février, jour du passage du convoi de la mine d’or de Boungou, escortée par les forces armées burkinabè, que les pèlerins ont été tués. Ils avaient quitté le Nigeria pour rejoindre le Sénégal. « Suite à une panne de leur bus, la quinzaine de personnes aurait décidé de rejoindre le village de Boudieri à pied », relate une source locale. C’est plus tard que leurs corps sans vie ont été découverts, poursuit la même source. Plusieurs témoignages et responsables de la confrérie de la Tijjaniyya au Nigeria accusent l’armée burkinabè d’avoir « abattu de sang-froid » ces pèlerins. RFI
Six hauts responsables de la junte malienne relevés de leurs fonctions
Six hauts responsables militaires maliens dont le chef d’état-major de l’armée de terre et celui de la garde nationale ont été relevés de leurs fonctions mercredi, indique un communiqué du conseil des ministres, sans en donner les raisons. Le directeur général de la gendarmerie nationale, celui de la sécurité militaire, du génie militaire et le directeur central des services de santé des armées ont également été remplacés. Le Mali est en proie depuis 2012 à la propagation jihadiste et à une grave crise à la fois sécuritaire, politique et humanitaire. Les colonels qui ont pris le pouvoir au Mali par la force en 2020 ont poussé à la rupture l’alliance militaire avec la France et ses partenaires en 2022, et se sont tournés vers la Russie. Trois groupes armés du nord du Mali ayant combattu l’Etat central par le passé ont aussi fusionné mercredi, dans une période de crispation avec Bamako. VOA
Mali: fusion des trois groupes armés de la coalition des mouvements de l’Azawad
Le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA) et le Haut Conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA), trois mouvements armés qui composent la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) ont fusionné mercredi 8 février à Kidal, ville malienne du nord-est qu’ils contrôlent militairement depuis 2013. La cérémonie a eu lieu devant une foule nombreuse. C’est dans le stade de la ville de Kidal que la cérémonie consacrant la fusion des trois groupes armés s’est déroulée. Politiquement et militairement, ils composent désormais une seule entité. Pour Mohamed Elmaouloud Ramadane, membre du directoire de la Coordination des mouvements de l’Azawad, « une étape importante vient d’être franchie ». « C’est une étape très importante qu’on vient de franchir, parce que la population du Mouvement le demandait depuis longtemps. Donc, c’est une chose faite aujourd’hui. C’est une nouvelle donne. C’est un nouvel élan. Si on parle d’une seule et même voix, nous avons un seul leadership, ça va beaucoup booster tout ce que nous avons comme objectif », explique-t-il. RFI
Vers un axe Burkina Faso-Mali-Guinée sous égide russe ?
Les chefs de la diplomatie des trois pays d’Afrique de l’Ouest dirigés par des militaires à la suite de coups d’Etat – Mali, Guinée et Burkina Faso – se rencontraient jeudi à Ouagadougou, a annoncé le gouvernement burkinabè. Cette rencontre intervient deux jours après la visite mardi au Mali du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, qui a promis son aide « à la région sahélo-saharienne et même aux pays riverains du Golfe de Guinée ». Après leur séance de travail Abdoulaye Diop (Mali), Morissanda Kouyaté (Guinée) et Olivia Rouamba (Burkina), doivent s’adresser à la presse dans l’après-midi, selon le ministère burkinabè des Affaires étrangères. « C’est la première fois que j’arrive au Burkina Faso depuis la lutte des Burkinabè qui a conduit à une rectification pour pouvoir recouvrer la souveraineté et l’intégrité territoriale de ce pays frère », a déclaré à son arrivée Abdoulaye Diop. … L’Afrique de l’Ouest a connu depuis 2020 une série de coups d’Etat au Mali, en Guinée et au Burkina Faso, et l’instabilité du Sahel en proie à la violence djihadiste malgré le déploiement de forces internationales a fait le lit de la présence russe. AfricaNews/AFP
Russie : Lavrov attendu au Soudan pour rencontrer des chefs militaires
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, devrait rencontrer jeudi à Khartoum les dirigeants militaires du Soudan pour discuter de la Russie et d’autres sujets, a déclaré l’agence de presse étatique SUNA. Outre les liens entre le Soudan et la Russie, les discussions devraient porter sur le rôle de Khartoum dans les affaires des pays voisins touchés par des conflits, notamment le Tchad, le Soudan du Sud et la République centrafricaine, selon le ministre soudanais des Affaires étrangères par intérim, Ali al-Sadiq. Il n’a pas donné d’autres détails. La visite de M. Lavrov au Soudan intervient alors que des diplomates de haut rang des États-Unis et d’autres pays européens concluent deux jours de pourparlers avec des chefs militaires soudanais et des groupes pro-démocratie pour faire pression en faveur d’un accord final visant à rétablir la transition du pays vers la démocratie. … La visite de M. Lavrov s’inscrit dans le cadre d’un voyage africain en plusieurs étapes qui l’a conduit au Mali et en Mauritanie. Il s’agit du deuxième voyage de M. Lavrov en Afrique cette année, la Russie cherchant à maximiser ses intérêts sur le continent dans un contexte d’intérêt mondial croissant pour les riches ressources de l’Afrique. AfricaNews/AP
En Erythrée, une répression acharnée contre les déserteurs et leurs proches
Comme beaucoup d’Erythréens, le fils de Selam* a fui la mobilisation générale dans son pays. Il ne se trouvait pas chez elle, à Asmara, quand des agents du gouvernement ont débarqué, en octobre 2022, pour le recruter de force. En représailles, c’est la mère qui a été punie : expulsée du domicile familial malgré sa maladie chronique et son âge avancé, et livrée à elle-même dans les rues de la capitale de l’Erythrée. Le cas de la septuagénaire est loin d’être isolée. Depuis l’automne, les proches des déserteurs sont systématiquement ciblés par les autorités, souligne Human Rights Watch (HRW), dans un rapport publié jeudi 9 février. Dénonçant un système de « punition collective autour la campagne de conscription forcée », l’organisation de défense des droits humains réclame des sanctions ciblées contre des dirigeants érythréens. Dans un Etat parfois surnommé « la Corée du Nord de l’Afrique » en raison de son régime ultra-répressif, hommes et femmes sont, dès leurs 18 ans, automatiquement assujettis au service militaire illimité. En 2016, la Commission d’enquête des Nations Unies sur les droits de l’homme en Erythrée avait qualifié ces pratiques de « mesures d’asservissement » de la population. Le Monde
Le mandat du bureau onusien des droits de l’Homme en Ouganda non renouvelé
Le pouvoir ougandais demande la fermeture du bureau du Haut-Commissariat des droits de l’Homme (HCDH) des Nations unies, dont le dernier mandat, renouvelé il y a quatre ans, s’achève ce jeudi 9 février. Or, dans une lettre reçue par l’organisation onusienne lundi 6 février, Kampala annonce ne pas renouveler sa mission, estimant avoir des institutions et ONG suffisamment fortes et expérimentées pour pouvoir s’en passer. 17 ans après son ouverture, le bureau onusien des droits de l’Homme à Kampala pourrait fermer. C’est en tout cas la volonté du ministère des Affaires étrangères ougandais. Dans leur lettre, les autorités rappellent que le HCDH avait, au départ, ouvert son antenne pour se focaliser sur le conflit dans le Nord entre pouvoir central et rebelles. Or, aujourd’hui, « l’ensemble du pays est pacifié », indique le gouvernement. RFI
RDC : Le M23 soutenu par le Rwanda procède à des exécutions sommaires et au recrutement forcé des civils dans l’Est congolais
Le groupe armé M23, soutenu par le Rwanda, a procédé à des exécutions sommaires et au recrutement forcé des civils dans l’Est de la République démocratique du Congo. C’est ce qu’indique le rapport de l’ONG Human Rights Watch, intitulé « RD Congo : les atrocités de la rébellion du M23, soutenue par le Rwanda ». Ce rapport a été publié le lundi 6 février 2023. Et en réponse à l’offensive du M23, l’armée congolaise collabore avec des milices à caractère ethnique responsables d’exactions. « Par ailleurs, les parties au conflit font de plus en plus appel aux loyautés ethniques, exposant ainsi les civils des zones reculées de la province du Nord-Kivu à un risque accru », indique ce rapport. Au titre de recommandations, Human Rights Watch demande notamment au Rwanda de mettre fin à son soutien militaire au M23, tandis que les troupes gouvernementales congolaises devraient donner la priorité à la protection des civils et cesser de recourir à des milices responsables d’abus comme forces supplétives. Sahel-Intelligence
Pour la première fois, les Congolais de France s’enrôlent pour voter
Ils ne sont pas là pour demander un visa, renouveler un passeport ou faire légaliser un acte de naissance. Les Congolais transis de froid qui patientent de bon matin devant l’ambassade de la République démocratique du Congo (RDC) à Paris ne veulent qu’une chose : leur carte d’électeur. Ce sésame en poche, ils pourront voter pour le président de leur pays d’origine tout en restant en France. Une première depuis l’indépendance, en 1960. En théorie, la loi électorale congolaise autorise les ressortissants résidant à l’étranger à participer aux différents scrutins. En pratique, aucun dispositif ne permettait de le faire jusque-là. Beaucoup de Congolais vivant à l’étranger n’ont donc jamais voté de leur vie. Avec l’Afrique du Sud, la Belgique, le Canada et les Etats-Unis d’Amérique, la France est l’un des cinq pays ciblés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) pour expérimenter l’intégration de ces Congolais de l’étranger avant l’élection présidentielle du 20 décembre. « On suppose que c’est là que se trouvent les communautés congolaises les plus importantes, explique Jean Tambu Mikuma, chargé d’affaires à l’ambassade de la RDC à Paris. En Occident, c’est la France qui accueille le plus de Congolais, et non la Belgique comme beaucoup l’imaginent. » Le Monde
L’épidémie de choléra au Malawi a déjà tué 1200 personnes, selon l’OMS
L’épidémie de choléra en cours depuis mars 2022 au Malawi a fait 1210 morts et près de 36.950 cas ont été signalés, a indiqué jeudi l’OMS, qui demande des « interventions fortes » pour éviter une détérioration de la situation. Le choléra est endémique au Malawi depuis 1998, avec des flambées pendant la saison des pluies (de novembre à mai), mais l’épidémie actuelle s’est étendue à la saison sèche, selon le dernier bulletin épidémiologique de l’Organisation mondiale de la Santé. L’épidémie a été déclarée urgence de santé publique par le gouvernement du Malawi le 5 décembre dernier. L’OMS vient en aide aux autorités, notamment en fournissant des kits de traitement et en soutenant l’augmentation des capacités de dépistage. Mais « avec une forte augmentation des cas observés au cours du mois dernier, on craint que l’épidémie ne continue à s’aggraver en l’absence d’interventions fortes », indique l’OMS. L’organisation juge « urgent d’améliorer l’accès à l’eau potable, à l’assainissement et à l’hygiène ». L’un des facteurs contribuant au taux élevé de létalité à Mangochi, Blantyre, Machinga et Lilongwe est la détection tardive des cas car les malades se présentent trop tard dans les établissements de santé, explique l’OMS. RTBF
Avec la sécheresse, l’explosion silencieuse des violences faites aux Éthiopiennes
Avec la misère aggravée par la sécheresse, les mariages forcés – notamment de mineures– et les violences faites aux femmes ont explosé en Éthiopie ces dernières années. Bisharo n’est restée que cinq jours avec son époux: mariée de force, l’adolescente de 14 ans a fui son mari qui la battait. Aujourd’hui coupée de sa famille, elle est sans ressources dans le sud de l’Ethiopie en proie à la sécheresse. La jeune fille, dont le prénom a été modifié pour des raisons de sécurité, est venue chercher de l’aide dans une unité dédiée aux violences sexuelles ouverte en novembre à l’hôpital de Gode, ville de la région Somali. Le sud-est de l’Ethiopie est durement frappé par la sécheresse historique qui accable depuis plus de deux ans la Corne de l’Afrique et a plongé dans la faim des millions de personnes. Avec la misère, les mariages forcés et les violences faites aux femmes ont explosé. VOA
Afrique du Sud : la ville de Gauteng handicapée par des pénuries d’eau
Centre des affaires en Afrique du Sud, la ville de Gauteng subit de plein fouet les conséquences de la pénurie d’eau causée par la baisse du niveau des réservoirs due à la forte demande d’eau. Alors que les robinets sont à sec, le Dr Ferrial Adam, responsable de l’eau et de l’environnement pour le réseau d’action communautaire (WaterCAN), dénonce une crise due à des facteurs tels que le non-entretien des infrastructures et les inégalités dans la distribution. « Nous ne pouvons pas nier qu’il y a un facteur de plus qui affecte l’accès à l’eau, et c’est, au niveau du gouvernement local et des municipalités, que vous avez la détérioration des infrastructures et cela empêche d’avoir suffisamment d’eau. Il y a aussi la question de la distribution inégale de l’eau en Afrique du Sud. Moins de 40 à 45 % des habitants ont un robinet chez eux. » Pour résoudre le problème de la pénurie d’eau, un scientifique Boitumelo Nkatlo, a développé cette usine qui purifie l’eau acide tirée des mines. Et cette eau purifiée peut être bue et utiliser pour les travaux d’irrigation. AfricaNews
Algérie : le frère de l’ex-président Bouteflika condamné à 12 ans de prison
Said Bouteflika, frère cadet du défunt ex-président Abdelaziz Bouteflika, en détention dans le cadre de poursuites dans plusieurs affaires, a été condamné mercredi à 12 ans de prison ferme pour « corruption et recel de revenus de corruption », selon des médias locaux. Deux de ses coaccusés, l’ancien chef du patronat algérien Ali Haddad, également condamné dans plusieurs affaires, et Ahmed Mazouz, un ex-oligarque de l’ère Bouteflika, ont écopé de la même peine. L’ex-grand patron du secteur automobile, Mahieddine Tahkout, l’un des hommes d’affaires les plus influents sous la présidence d’Abdelaziz Bouteflika (1999-2019), a été condamné à 15 ans de prison ferme, selon le site d’information Interlignes. Le tribunal de Sidi M’hamed, à Alger, a également condamné à 10 ans de prison ferme trois ex-magnats, les frères Kounifef, membres d’une famille très liée à Said Bouteflika. Reda, Noah-Tarek et Abdelkader-Karim Kouninef avaient déjà été condamnés respectivement à 16, 15 et 12 ans de prison dans un autre procès pour « trafic d’influence », et « blanchiment d’argent ». RTBF
La traçabilité des « minerais de sang » reste un défi
Malgré la mise en place des mécanismes internationaux, les minerais dits de sang continuent d’alimenter les conflits dans certaines régions du continent africain. Plusieurs études l’ont confirmé : le commerce illégal des minerais finance les conflits sur le continent africain. Si la République démocratique du Congo est souvent citée, désormais les pays comme la Centrafrique, le Mali, le Burkina Faso, ou encore la Guinée figurent sur la liste. Les mécanismes internationaux mis en place paraissent incapables d’arrêter le phénomène. Pour les importateurs européens de minerais par exemple, des obligations de traçabilité tout au long de la chaîne d’approvisionnement sont devenues contraignantes depuis le 1er janvier 2021. L’objectif était de freiner le financement des conflits et le travail des enfants dans les pays en guerre ou dans lesquels se déroulent des violations graves des droits humains. Pour le spécialiste des questions minières Akoumba Diallo, il serait bien de mettre aussi la pression sur les pays voisins ou de transit des minerais, qui en vendent plus qu’ils n’en possèdent. C’est le cas par exemple du Rwanda, soupçonné d’importer illégalement des minerais congolais. « À supposer que les pays limitrophes de la RDC, leurs dirigeants, contrôlent strictement les frontières et n’acceptent pas d’être en complicité avec les groupes qui exploitent illégalement les minerais, je suppose que si cela était effectif, les minerais congolais n’auraient pas transité les frontières pour être valorisés ailleurs », a estimé le spécialiste des questions minières. DW