« Outre les craintes que d’autres sites de personnes déplacées puissent être attaqués, en particulier Loda et Djaiba, situés à proximité de Plaine Savo et accueillant des membres de la communauté Hema, il existe également un risque grave d’attaques de représailles de la part du groupe armé Front populaire d’autodéfense de l’Ituri (FPAC-Zaïre) », a déclaré lors d’un point de presse régulier de l’ONU à Genève, la porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme (HCDH), Liz Throssell. Ce groupe armé « d’autodéfense » est « principalement composé de membres de la communauté Hema ». La mise en garde de l’ONU intervient plus d’une semaine après le massacre d’au moins 62 personnes dont des hommes, femmes et enfants dans le site pour déplacés de Plaine Savo, le 1er février dernier par des miliciens de la CODECO (Coopérative pour le développement du Congo), ainsi que des nouvelles tentatives du week-end. Une nouvelle vague de violence qui a conduit les services de la Haute-Commissaire Michelle Bachelet à exprimer ses vives préoccupations « face à ces incidents récurrents d’attaques mortelles à motivation ethnique contre des camps de déplacés internes par des groupes armés dans l’est de la RDC ». ONU Info
François Beya, le puissant conseiller spécial du chef de l’État Félix Tshiskedi en matière de sécurité, est toujours aux arrêts. Depuis samedi 5 février, il est détenu dans un local de l’Agence Nationale des Renseignements (ANR). … Pour l’instant, les faits précis reprochés à François Beya restent inconnus. Dans son communiqué, la présidence évoque uniquement « indices sérieux attestant d’agissements contre la sécurité nationale ». Les faits et gestes de François Beya étaient particulièrement scrutés depuis quelques mois, renseigne une source sécuritaire. Ses voyages, communications et réunions considérées comme clandestines étaient également surveillés, des soupçons de déstabilisation des institutions existaient, mais il fallait du concret, ajoute une autre source. Certains analystes évoquent une guerre de palais opposant les proches collaborateurs de Félix Tshisekedi. Mais des sources sécuritaires ajoutent que des investigations ayant abouti à son arrestation ont été menées à l’intérieur et à l’extérieur du pays. En tout cas, François Beya n’a pas participé jeudi 3 février à la réunion du conseil supérieur de la défense présidée par Félix Tshisekedi. Son entourage explique qu’il était malade pendant près d’une semaine et qu’il a même été sous perfusion, raison pour laquelle il serait resté injoignable plusieurs jours. RFI
Au Burkina Faso, ce mardi 8 février a été mise en place la commission technique qui doit tracer les contours de la transition. Cette commission doit proposer dans les quinze prochains jours, un projet de charte pour la transition, un agenda et la durée de la transition. … Les travaux de la commission technique vont s’articuler autour de la restauration de l’intégrité du territoire, la consolidation de la paix par le retour progressif des déplacés internes, la bonne gouvernance et le retour à un ordre constitutionnel nouveau. La lutte contre la corruption et l’assainissement de la vie politique constituent des clés pour la construction de ce Burkina nouveau, a fait savoir le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba, et les récents événements offrent aux Burkinabè cette formidable opportunité de repenser ses fondements, a souligné le chef de l’Etat. À peine installée, les membres de la commission ont entamé leurs travaux, sous le sceau de la confidentialité. Créée le 3 février dernier, cette commission de 15 membres parmi lesquels des journalistes, des juristes, enseignants-chercheurs, anthropologues, économistes et militaires, devra -entre autres choses- élaborer une proposition de Charte de la Transition en indiquant les organes et les modalités concrètes de conduite de cette transition. RFI
Une trentaine de jihadistes ont été tués début février dans le Liptako malien par les forces spéciales européennes du groupement Takuba et les forces armées maliennes qu’elles accompagnent au combat, a annoncé, mardi 8 février, l’état-major français. « C’est la première fois qu’une unité malienne engagée auprès de Takuba obtient un tel bilan opérationnel », fait valoir l’état-major, en précisant que cette opération menée du 1er au 6 février dans la zone dite des « trois frontières » aux confins du Mali, du Burkina Faso et du Niger a permis de saisir « de nombreux équipements et composants pour la fabrication d’engins explosifs improvisés ». Cette annonce intervient alors que l’avenir de la Task Force Takuba, née en 2020 à l’initiative de Paris et à laquelle participent une dizaine de pays européens, est menacée. Face à une junte malienne qui vient d’expulser son ambassadeur et a exigé le départ d’un contingent danois fraîchement déployé dans le pays, Paris s’est donné jusqu’à mi-février pour décider avec ses partenaires européens de l’avenir de leur présence militaire dans ce pays, où la France se bat depuis 2013 au prix de 53 soldats tués. France24 avec AFP
C’est officiel : après plusieurs mois de dialogue politique entre l’Union européenne et le Burundi, Bruxelles a mis fin hier, mardi 8 février, à ses sanctions budgétaires contre le gouvernement du Burundi. Officiellement, cette décision a été prise pour les progrès observés dans le pays, même si l’organisation européenne reconnaît qu’il y a encore des défis à relever. Ces sanctions avaient été prises en 2016, au plus fort des violences nées de la décision du président de l’époque aujourd’hui défunt, Pierre Nkurunziza, de briguer un troisième mandat. A l’époque, l’Union européenne et ses pays membres avaient sanctionné le gouvernement du Burundi notamment pour son rôle dans les graves violations des droits de l’homme alors en cours dans le pays. … Du côté des ONG, c’est la consternation. Human Right Watch a ainsi fustigé dans un communiqué rendu public quelques heures avant cette annonce, le choix des Etats-Unis, – qui ont levé leurs sanctions contre le Burundi en novembre 2021 – et de l’Union européenne, de fermer les yeux devant « la répression brutale » qui se poursuit dit-elle, dans le pays. RFI
En Centrafrique, Félix Moloua prend la tête du gouvernement: analyse de Hans De Marie Heungoup (ICG)
Le remplacement de Henri-Marie Dondra à la primature était dans les tuyaux, mais il est arrivé plus vite que ne le pensaient les observateurs, selon Hans De Marie Heungoup, analyste à International crisis Group, interrogé par François Mazet de la rédaction Afrique. « Il me semble que les causes sous-jacentes de cette démission-remaniement – sont plus ou moins connues, dans le sens que le Premier ministre Dondra était en difficulté relationnelle avec le président Touadéra… Et que, de plus, ce dernier devait être en permanence dans l’arbitrage entre les intérêts, par exemple, de la Russie et ceux des partenaires internationaux, pour être plus précis, les partenaires occidentaux. Et donc il nous semblait que, tôt ou tard, ce remaniement devait survenir. Cependant, je dois reconnaître que nombre d’observateurs -et moi y compris-, avons été surpris par le timing de ce remaniement que nous escomptions probablement après la tenue du dialogue républicain. Nous ne pensions pas que cela arriverait aussi rapidement ». RFI
Amira Osman, une importante militante du droit des femmes, a été libérée après plus de deux semaines de détention au secret, dimanche 6 février. C’est un soulagement pour les militants et activistes au Soudan. Hala Karib, à la tête d’un réseau d’ONG d’aide aux femmes, revient sur l’inquiétude lors de l’arrestation de Amira Osman fin janvier : « Nous étions très préoccupés par sa santé et par ce qui pourrait lui arriver en détention. Préoccupé également, car c’est une militante très connue qui n’a pas sa langue dans sa poche et n’hésite pas à dire tout haut ce qu’elle pense. Nous avions peur de ce qui puisse lui arriver. » Elle avait été arrêtée lors d’une descente à son domicile par les forces de sécurité. Militante féministe, membre du parti communiste, elle a aussi participé aux récentes manifestations contre le régime militaire au pouvoir. Son arrestation a suscité de nombreuses protestations au sein de la communauté internationale, notamment des Nations Unies, qui condamnent la répression durant les manifestations et les nombreuses arrestations qui ont suivies. RFI
Que s’est-il exactement passé ce 1er février en Guinée-Bissau ? Ce qui avait toutes les caractéristiques d’un coup d’État contre le président, Umaro Sissoco Embaló, semble de plus en plus revêtir l’aspect d’un règlement de comptes sur fond de trafic international de cocaïne, avance le Daily Maverick. C’est une “tentative de coup d’État très étrange” qui a eu lieu ce 1er février en Guinée-Bissau, note le Daily Maverick. Pour le journal sud-africain, l’attaque du palais du gouvernement, où se trouvaient le président, Umaro Sissoco Embaló, et ses ministres, ne semble pas entrer exactement dans la série de coups d’État qui ont eu lieu ces deux dernières années en Afrique de l’Ouest et au Sahel. Ces derniers présentaient de nombreuses similitudes entre eux, dont une crise sécuritaire installée liée au terrorisme djihadiste. En ce qui concerne la Guinée-Bissau, “il s’agissait d’un genre de putsch très différent, très probablement lié à la profonde implication du pays dans le trafic de drogue”. Courrier International
Le bilan de l’accrochage meurtrier qui a opposé, lundi 24 janvier, des militaires sénégalais à des rebelles indépendantistes du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) pouvait faire redouter une rupture de la trêve armée prévalant entre les deux parties. Selon l’état-major des armées, « deux sous-officiers et deux soldats de rang ont été tués et sept [militaires] vivants et bien portants sont retenus en otages par le MFDC. Un rebelle a été tué et deux autres faits prisonniers ». « C’est clairement l’accrochage le plus sanglant depuis la trêve unilatérale décrétée en 2012 par le MFDC. Tout le monde a été surpris », note un responsable de la communauté catholique de Sant’Egidio, investie depuis des années dans le règlement de la plus vieille rébellion d’Afrique toujours en activité. Mais si « par le passé, le gouvernement et l’armée sénégalais ont souvent répondu par la force à ce genre d’événement, il semble que tout le monde veuille aujourd’hui faire retomber la pression », rassure cette source. Cette volonté partagée de désescalade est à rattacher aux causes du drame, qui semblent davantage tenir de l’enchaînement malheureux d’événements liés au trafic de bois plutôt qu’à une résurgence du mouvement rebelle en sommeil ou à une offensive militaire sénégalaise. Le Monde
L’Égypte construit en Tanzanie un barrage d’envergure qui pourrait être le quatrième plus grand d’Afrique. Mais cet ouvrage entre dans une démarche économique et diplomatique plus large du Caire, celle de son opposition au grand barrage de la Renaissance (Gerd) construit sur le Nil Bleu par l’Éthiopie. C’est une construction qui fait “tiquer”, affirme The East African. La société égyptienne Arab Contractors devrait achever fin 2022 la construction d’un barrage sur le fleuve Rufiji, qui parcourt la Tanzanie d’ouest en est avant de se jeter dans l’océan Indien. Une fois achevé, ce barrage d’un coût de 3 milliards de dollars, soit 2,6 milliards d’euros, pourrait être le quatrième plus grand d’Afrique en matière de production d’électricité. La société égyptienne qui a érigé ce barrage en a fait le symbole et la figure de proue des capacités d’ingénierie égyptiennes, affirme l’hebdomadaire africain. D’ailleurs, le gouvernement égyptien a fait pression sur les entrepreneurs pour qu’ils achèvent le barrage dans les délais prévus et dans les normes approuvées par Le Caire. Courrier International
70 000 Malgaches ont été contraints de quitter leur logement le 5 février, menacés par le cyclone Batsirai. Des vents allant jusqu’à 165 km/h et des pluies diluviennes ont ravagé des milliers d’habitations et laissé place à la désolation sur cette île de 28 millions d’habitants, au large de l’Afrique. Batsirai, qui a soufflé sur Madagascar dans la nuit du 5 au 6 février, est le deuxième épisode météorologique de grande ampleur à frapper l’île en quelques jours. Le 28 janvier, la tempête tropicale Ana y avait fait 55 morts. Le Monde