Le Conseil de sécurité de l’ONU tiendra mardi 9 février une réunion à huis clos sur la crise politique en Somalie, où l’opposition juge désormais le président illégitime, a-t-on appris lundi de sources diplomatiques. Cette réunion a été demandée par le Royaume-Uni, actuellement président en exercice du Conseil de sécurité, selon les mêmes sources. Dans son programme mensuel, Londres avait prévu une session publique du Conseil de sécurité sur la Somalie le 22 février, avant un renouvellement de la mission de l’Union africaine dans le pays, l’Amisom, qui vient à échéance le 28 février. Pour l’ONU, dans la crise actuelle, « il y a encore de l’espace pour que les dirigeants somaliens se retrouvent et trouvent une solution politique qui préserve les institutions », a affirmé lundi, lors de son point presse quotidien, le porte-parole des Nations unies, Stéphane Dujarric. « Nous pensons qu’un dialogue entre toutes les parties impliquées est essentiel pour avoir un accord clair et large sur la voie à suivre », a-t-il ajouté. Le Monde avec AFP
Le Premier ministre soudanais Abdallah Hamdok a dévoilé lundi soir un nouveau gouvernement comprenant sept ministres issus de groupes rebelles actifs sous l’ancien régime, comme prévu par l’accord de paix signé en octobre. « Nous sommes parvenus à un consensus pour vingt-cinq ministères et nous avons reporté l’annonce concernant le ministre de l’Education dans l’attente de consultations supplémentaires », a expliqué M. Hamdok lors d’une conférence de presse. « Cette formation vise à éviter l’effondrement du pays (…) Nous savons qu’il y aura des défis mais nous sommes certains que nous pourrons avancer », a-t-il relevé, précisant que le nouveau gouvernement comptait se concentrer sur la remise en état de l’économie. Chef du gouvernement de transition mis en place après la chute de l’autocrate Omar el-Béchir, destitué par l’armée en avril 2019 sous la pression d’un soulèvement populaire, M. Hamdok avait dissous son cabinet tard dimanche soir pour en former un nouveau plus inclusif. AFP
Arrivé troisième à l’élection présidentielle de 2019, Ousmane Sonko dénonce une « machination » visant à l’écarter du jeu politique. … L’air est chargé de gaz lacrymogène et de fumées de pneus et voitures brûlées dans les rues du quartier huppé de Cité Keur Gorgui, à Dakar, bloquées par la police. Difficile de s’approcher du domicile de l’opposant sénégalais Ousmane Sonko, devant lequel des dizaines de sympathisants ont manifesté leur soutien, lundi 8 février, jour de sa convocation à la gendarmerie nationale. Six jours plus tôt, l’ancien candidat à l’élection présidentielle de 2019 (il était arrivé troisième) a été accusé de viol et menace de mort par une femme de 20 ans. Travaillant dans un salon de beauté et de massage, elle affirme dans la plainte que M. Sonko, client habituel, aurait exigé des « faveurs sexuelles » et l’aurait menacée de deux armes. « Il m’a transformée en objet sexuel et je n’arrive plus à vivre ces viols répétés », dit-elle, selon un extrait de la plainte diffusé dans des médias sénégalais. Le Monde
Une dizaine d’opposants ont été incarcérés ce lundi et seront jugés pour avoir bravé une interdiction de manifester samedi, le jour de l’annonce de la candidature du chef de l’État à un sixième mandat, en vue de la présidentielle du 11 avril prochain. Ils réclamaient « une alternance au pouvoir » et davantage « de justice sociale », mais les rassemblements avaient été interdits. Parmi les personnalités placées sous mandat de dépôt, on retrouve une figure de la société civile, Mahamat Nour Ahmed Ibedou, secrétaire général de Convention tchadienne de défense des droits humains (CTDDH). Quant à Succès Masra, le leader du parti Les Transformateurs et l’un des opposants les plus virulents au régime, il s’est réfugié samedi à l’ambassade des États-Unis pour échapper à des policiers. RFI
Au Mali, un nouvel accord de paix a été signé, dimanche 7 février, dans le cercle de Bankass, dans le centre du pays. Il concerne les communautés dogon, dafing et peulh, de sept communes. C’est le quatrième accord de paix signé dans la partie exondée de cette région du Mali, depuis juin 2020, grâce entre autres, à la médiation de l’ONG Centre pour le dialogue humanitaire. Le centre du Mali a déjà connu des trêves qui se sont révélées parfois fragiles mais cette fois-ci, toutes les parties l’assurent, la paix est revenue. C’est en grande pompe que les communautés signataires se sont réunies dans la commune de Diallassagou. Daouda Togo, leader de la jeunesse dogon ne cache pas son émotion. RFI
Les attaques meurtrières dans le nord du Mozambique, en proie à une insurrection jihadiste depuis plus de trois ans, ont considérablement faibli ces dernières semaines, une accalmie largement imputée à l’intensification de la réplique militaire. Des groupes armés, connus sous le nom d’al-shabab (« les jeunes » en arabe), sèment la terreur dans la province musulmane pauvre mais stratégique du Cabo Delgado, riche en gaz naturel. Ils décapitent des villageois, enlèvent des jeunes femmes, attaquent aussi casernes et postes de police pour se fournir en armes et munitions. L’an dernier, ces violences ont atteint un paroxysme, forçant plus d’un demi-million de personnes à quitter leurs maisons et trouver refuge chez des proches ou dans des camps d’accueil. Mais en janvier, seules une petite dizaine d’attaques ont eu lieu, contre plus d’une trentaine le mois précédent, en partie grâce à la montée en puissance des frappes terrestres et aériennes gouvernementales. AFP
Le nouvel exécutif libyen dirigé par le chef du Conseil présidentiel Mohamad Younes al Manfi a tenu hier par visioconférence, sa toute première réunion depuis sa désignation vendredi dernier à Genève. La formation du gouvernement et le plan d’action pour la période de dix mois de transition, avant les élections étaient au cœur des discussions. Dans ses premières déclarations, Abdel Hamid Dbeibah, le nouveau Premier ministre, n’a pas exclu de reconduire à leur poste des ministres actuellement en exercice. Dans ses déclarations accordées à une agence de presse turque (Anadolu), le Premier ministre de transition a affirmé qu’il fera en sorte que le gouvernement représente « tous les Libyens ». Washington encourage Tripoli à former un gouvernement de technocrates, comme l’a fait savoir l’ambassadeur américain en Libye Hier. RFI
Walid Nekkiche, 25 ans, dit avoir été « agressé sexuellement, physiquement et verbalement » par des éléments des services de sécurité pendant une garde à vue. … Le parquet général auprès de la cour d’Alger a ordonné, dimanche 7 février, l’ouverture d’une enquête après le témoignage d’un étudiant algérien qui affirme avoir été torturé par des membres des services de sécurité. Lors de son procès, le 1er février, Walid Nekkiche, 25 ans, resté plus d’un an en détention administrative, a dit avoir été « agressé sexuellement, physiquement et verbalement » par des éléments des services de sécurité pendant une garde à vue. Un témoignage éprouvant qui a suscité une vive indignation en Algérie. « J’ai vécu l’enfer […] J’ai beaucoup enduré durant ces quatorze mois de prison et surtout les six jours passés à la caserne Ben Aknoun » à Alger, a affirmé Walid Nekkiche samedi dans le quotidien francophone Liberté. Le Monde avec AFP
Un premier convoi de 14 camions d’aide humanitaire de l’ONU est arrivé à Bangui lundi sous escorte des Casques bleus, après 50 jours d’un blocus de la capitale par des rebelles, a annoncé la Mission de l’ONU en Centrafrique (Minusca). Aucun des plus de 1.600 camions bloqués à la frontière camerounaise, qu’il s’agisse d’aide humanitaire ou de marchandises, n’avait atteint Bangui depuis que des rebelles, qui occupent depuis des années plus des deux tiers du pays, ont lancé une offensive le 19 décembre en jurant de renverser le régime du président Faustin Archange Touadéra. « Quatorze camions dont neuf du Programme alimentaire mondial (PAM) de l’ONU » sont arrivés lundi, a déclaré l’AFP le lieutenant-colonel Abdoulaziz Fall, porte-parole de la composante militaire de la Minusca. Sahel Intelligence
En raison de la crise humanitaire complexe et profonde que connaît la République démocratique du Congo (RDC), 19,6 millions de personnes auront besoin d’assistance et de protection en 2021, contre 15,6 millions au début de 2020. Un budget de 1,98 milliard de dollars sera nécessaire pour répondre à ces besoins. « Les conflits armés continuent d’avoir un impact majeur sur une population déjà très vulnérable dont les acquis sont encore fragiles, notamment dans l’est du pays », a averti David McLachlan-Karr, Coordinateur humanitaire en RDC. « La situation humanitaire pourrait s’aggraver si l’aide n’est pas fournie rapidement pour répondre aux besoins fondamentaux des plus vulnérables », a-t-il ajouté. Au cours de l’année écoutée, la situation humanitaire en RDC a été particulièrement difficile. Les conflits armés et la violence, les épidémies, les catastrophes naturelles et l’impact socio-économique de la Covid-19 ont considérablement aggravé les vulnérabilités déjà existantes, dans un contexte marqué par un manque structurel d’accès aux services essentiels. ONU Info
A Madagascar, la colère a désormais gagné les rangs du personnel médical et paramédical. En ce lundi 8 février, près de 7 500 personnes sont entrées en grève pour dénoncer le non-versement de leurs primes Covid. Des infirmiers aux techniciens de laboratoire en passant par les sages-femmes, tous ont été aux premiers rangs de la lutte contre la pandémie sur l’île, ces sept derniers mois. Mais aucun n’a touché les indemnités promises par le ministère de la santé en échange de leur mobilisation – un mouvement qui intervient sur fond de fortes tensions sociales. Ainsi, samedi 6 février, quelque 5 000 personnes − militants politiques, députés, mais aussi vendeurs, restaurateurs, garagistes ou fonctionnaires − se sont rassemblées sur la colline de l’Imerinkasinina, à une trentaine de kilomètres d’Antananarivo, la capitale malgache. Venus en minibus, en taxi-brousse, et, pour certains, à pied depuis la capitale, tous se disent déçus par la politique du gouvernement et inquiets de la hausse du coût de la vie. Le Monde
Le Soudan, l’Égypte et l’Éthiopie négocient sans succès depuis près d’une décennie la gestion et le remplissage du réservoir du Grand barrage de la Renaissance qu’Addis-Abeba construit sur le Nil bleu. Le projet lancé en 2011 est destiné à devenir la plus grande installation hydroélectrique d’Afrique. Le Nil, qui coule sur quelque 6.000 kilomètres, est une source d’approvisionnement en eau et en électricité essentielle pour une dizaine de pays d’Afrique de l’Est. France24