Ghana : le vice-président et candidat du parti au pouvoir, Mahamudu Bawumia, reconnaît sa défaite à l’élection présidentielle
Au Ghana, le vice-président, Mahamudu Bawumia, candidat du Nouveau Parti patriotique (NPP, centre droit) au pouvoir, a reconnu, dimanche 8 décembre, sa défaite lors de l’élection présidentielle de la veille, précisant qu’il avait appelé son adversaire, John Dramani Mahama, pour le féliciter. « Le peuple ghanéen s’est exprimé, il a voté pour le changement et nous le respectons en toute humilité », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse, dimanche matin, dans la capitale, Accra…Les difficultés économiques du Ghana ont dominé les élections : premier producteur d’or d’Afrique et deuxième producteur de cacao au monde, le Ghana est confronté à une inflation et un endettement élevés, et a dû recourir à un prêt de 3 milliards de dollars du Fonds monétaire international (FMI)…Président du Ghana de 2013 à 2017, M. Mahama, 66 ans, a promis de relancer l’économie et de mettre en place des réformes anticorruption. Sa victoire marque un retour historique, faisant de lui le premier président de la quatrième République à reprendre la présidence après en avoir été chassé dans les urnes. Sa vice-présidente sera l’ancienne ministre de l’éducation, Jane Naana Opoku-Agyemang, première femme du pays à accéder à ce poste. Le Monde avec AFP
Au Burkina Faso, un nouveau gouvernement formé deux jours après la dissolution
Le chef de la junte au pouvoir au Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, a nommé dimanche 8 décembre « sur proposition du premier ministre » un nouveau gouvernement deux jours après l’avoir dissous, selon un décret lu à la télévision d’Etat. Le capitaine Traoré a démis vendredi de ses fonctions le premier ministre, Apollinaire Joachim Kyélem de Tambèla, et dissous le gouvernement, sans fournir aucun motif. Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, ancien ministre de la communication et porte-parole du gouvernement, membre du cercle proche d’Ibrahim Traoré, a été nommé samedi au poste de premier ministre…Le Burkina Faso est plongé dans une instabilité politique depuis la début de 2022, où le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba s’est emparé du pouvoir par un coup d’Etat contre le président Roch Marc Christian Kaboré. Il a été évincé lors d’un second putsch huit mois plus tard, orchestré par le capitaine Ibrahim Traoré, toujours au pouvoir. Le Monde avec AFP
Au Tchad, une « journée sans presse » pour l’ouverture de la campagne électorale
Un total de 40 sites, dont Tchad infos, Alwihda infos, Ndjamena post ou Tribune Échos ont stoppé toute diffusion conformément à l’appel lancé par l’Association de médias électroniques du Tchad (AMET) pour dénoncer « une menace pour la liberté de la presse et le droit à l’information ». Ce mouvement de protestation coïncide avec le lancement de la campagne pour les élections communales et législatives prévues, le 29 décembre, malgré le boycott des partis d’opposition, dans un contexte de tensions croissantes entre le pouvoir et les médias privés. Le 4 décembre dernier, le président de la HAMA a interdit la production de contenus audiovisuels par les médias en ligne qui ne feraient pas de demande d’autorisation en ce sens, les menaçant à défaut de les retirer de la liste des médias en règle. Cette mesure a été qualifiée d’ « illégale et arbitraire » par l’AMET, selon laquelle « les lois régissant les médias en ligne au Tchad ne contiennent aucune disposition interdisant la production de contenus audiovisuels ». La journée sans presse vise à « alerter l’opinion nationale et internationale sur la gravité de la situation », a précisé le président de l’AMET, Bello Bakary Mana. Jeune Afrique
Guinée: le FNDC dénonce les disparitions forcées de Foniké Menguè et Mamadou Billo Bah
Cela fait cinq mois que Foniké Menguè et Mamadou Billo Bah, deux leaders du mouvement citoyen FNDC, ont été arrêtés par des militaires. Personne n’a eu de nouvelles depuis le 9 juillet 2024. Les autorités nient leur arrestation et la justice dit avoir ouvert une enquête pour faire la lumière sur leur disparition. De nombreuses voix se sont élevées pour demander la vérité à la junte du CNRD. Parmi elles, des rapporteurs des Nations unies disent craindre des tortures et des exécutions extrajudiciaires…« Nous dénonçons cette situation, parce qu’elle continue à créer de la tristesse et de l’inquiétude auprès des familles respectives de nos camarades victimes de disparition forcée. La même méthode continue encore, parce que, tout récemment, ils ont enlevé un journaliste et lanceur d’alerte, Habib Marouane Camara. Et ça prouve à suffisance que la junte a décidé d’être hors-la-loi. On n’est plus dans un État de droit », dénonce Ibrahima Diallo [un autre leader du FNDC]. RFI
Cameroun: plusieurs ONG suspendues et interdites par le gouvernement
Au Cameroun, la nouvelle a fait bondir les défenseurs des droits humains. Trois ONG sont suspendues pour trois mois et deux autres sont interdites. Deux entités du Réseau des droits humains en Afrique centrale (Redhac), l’Association charitable socio-culturelle du Cameroun ainsi que l’ONG Reach Out Cameroon basée à Buea, dans le sud-ouest du pays, sont notamment visées. Paul Atanga Nji, le Ministre de l’Administration territoriale du Cameroun, a justifié la suspension de trois ONG et l’interdiction de deux autres. Il a cité des soupçons de « financements illicites », évoquant également de possibles cas de « blanchiment de capitaux », ainsi que de « financement du terrorisme ». Le Réseau des droits humains en Afrique centrale (Redhac), visé par cette décision, a mis en place une cellule de crise pour tenter de répondre à ce qu’il juge être une attaque contre la liberté d’association. RFI
Soudan : au moins 28 civils tués dans un bombardement à Khartoum, selon des secouristes
Au moins 28 civils ont été tués et 37 blessés dimanche 8 décembre dans le bombardement d’une station-service à Khartoum, la capitale du Soudan largement sous contrôle des paramilitaires, ont rapporté des secouristes. La station-service se trouve près d’un marché du sud de Khartoum, un secteur visé par des tirs intenses de l’armée ces dernières semaines, selon le réseau des « cellules d’intervention d’urgence », qui aident les habitants. « Vingt-huit personnes ont péri et neuf des corps ont été remis à leurs familles », tandis que « 37 ont été blessées », a déclaré la même source. Ces derniers mois, l’armée soudanaise a avancé vers Khartoum à partir de la ville voisine d’Omdourman pour tenter de reprendre le contrôle de la capitale…Le gouvernement fidèle à l’armée est basé à Port-Soudan sur la mer Rouge. Le Monde avec AFP
Mozambique : 103 morts et plus de 350 blessés suite aux violences postélectorales
Depuis le 21 octobre, des violences postélectorales au Mozambique ont fait au moins 103 morts et plus de 350 blessés, après l’assassinat de deux figures de l’opposition dans une embuscade à Maputo, ainsi que les résultats controversés de l’élection présidentielle. Wilker Dias, directeur exécutif de la Plateforme de la société civile pour l’observation des élections (DECIDE), a indiqué à Maputo que la plupart des victimes se trouvaient dans les provinces de Gaza, Nampula et Cabo Delgado, où des affrontements violents entre policiers et manifestants ont fait de nombreuses victimes…Le 9 octobre, environ 17 millions de Mozambicains ont voté pour élire les gouverneurs provinciaux, le Président et les députés. Les manifestations ont éclaté le 24 octobre après la proclamation des résultats de l’élection présidentielle, donnant le candidat du parti au pouvoir, le Front de libération du Mozambique (Frelimo), Daniel Chapo, vainqueur…Eduardo Mondlane, arrivé en deuxième position avec 20 %, a contesté le résultat et appelé à des manifestations. Sahel Intelligence
Somalie : L’Éthiopie accusée d’ingérence dans le Jubaland
La Somalie a accusé l’Éthiopie d’ingérence dans sa région méridionale du Jubaland. En janvier dernier, l’Éthiopie a signé un accord avec le Somaliland, une région sécessionniste de la Somalie, pour louer une portion de son littoral en vue d’y construire un port et une base militaire, en échange de la reconnaissance de cette entité. Le ministère somalien de l’Information, de la Culture et du Tourisme a dénoncé dans un communiqué que les forces éthiopiennes s’étaient dirigées vendredi vers le district de Bulohawo, situé au sud de Gedo, avant d’être stoppées par les communautés locales et les forces armées somaliennes. Fin novembre, Ahmed Madobe, ancien chef de guerre, a été réélu président de la région, une victoire qui a contrarié le gouvernement central somalien, qui espérait repousser les élections pour les organiser en 2025, en même temps que les élections nationales. Le ministère somalien met en garde contre les tentatives d’ingérence de l’Éthiopie, qui risquent d’exacerber les tensions et de provoquer de nouveaux conflits dans la région. Sahel Intelligence
RDC : situation tendue ce lundi après des combats entre FARDC et M23 sur plusieurs fronts
La situation reste tendue lundi 9 décembre dans plusieurs localités du territoire de Masisi, (Nord-Kivu), après d’intenses combats qui ont opposé dimanche 8 décembre, les Forces armées de la RDC (FARDC) aux rebelles du M23 autour de Sake, dans le groupement Kamuronza, en territoire de Masisi. Une panique généralisée a été observée au sein de la population civile. Des témoins rapportent que des détonations d’armes lourdes et légères ont été entendus, entre 5 heures du matin et 10 heures locales, et se sont prolongées autour de 17 heures locales, ce dimanche. Des sources locales évoquent une autre tentative d’attaques simultanées des rebelles du M23 sur la cité de Sake depuis les montagnes Kiuli, Rutobogo et Vunano. Radio Okapi
Afrique du Sud: l’opération contre les mineurs clandestins se poursuit
En Afrique du Sud, six mineurs sont sortis du puits de Stilfontein ce weekend. Tous sont de nationalité mozambicaine. Ils ont été aussitôt arrêtés par la police, qui est déployée à l’entrée du puits. Le nombre exact de mineurs qui se trouvent toujours au fond est encore inconnu. Il s’agit de mines très profondes – à environ 2 000 mètres de profondeur – avec des galeries qui s’étendent sur plusieurs kilomètres et où ces mineurs clandestins travaillent parfois pendant des mois sans sortir. Selon la police, 1 420 mineurs sont déjà sortis de différents puits autour de Stilfontein depuis le début de l’opération « Vala Umgodi » (fermer les trous), lancée par la police sud-africaine à la mi-octobre. Parmi eux se trouvent plus de 900 Mozambicains et 400 Zimbabwéens. Une dizaine de corps ont également été récupérés. Cette opération a fait beaucoup de bruit au mois de novembre, car la police avait tenté de bloquer tout ravitaillement pour ces mineurs, afin de les obliger à sortir. Le président Cyril Ramaphosa avait alors apporté son soutien à la répression policière. RFI
Sénégal: le président Bassirou Diomaye Faye rencontre son opposant Karim Wade au Qatar
C’est une poignée de main qui fait beaucoup parler au Sénégal. Ce dimanche 8 décembre, le président Bassirou Diomaye Faye a rencontré son opposant Karim Wade en marge du 22e Forum de Doha, au Qatar, entrevue dont aucune des deux parties ne souhaite, à ce stade, confirmer qui en a été à l’initiative. Sur le réseau social X, le chef de l’Etat sénégalais s’est toutefois rapidement félicité d’avoir eu avec le fils de l’ancien président Abdoulaye Wade « des échanges constructifs sur la situation politique, économique et sociale » de leur pays. Selon des sources proches de l’exécutif, les discussions entre les deux hommes ont essentiellement porté sur des dossiers économiques, et pour cause : Karim Wade est effectivement considéré comme « une personnalité incontournable du monde des affaires » dans la région du Golfe où il s’est installé depuis huit ans maintenant. Son nom est par exemple régulièrement cité dans la gestion du Fonds stratégique d’investissements qatari pour l’Afrique, bien qu’il n’y occupe aucune fonction officielle. RFI