Cette démission, acceptée par le président Kaboré, entraîne automatiquement celle de l’ensemble du gouvernement. Elle survient alors que depuis plusieurs semaines, la colère montre contre l’exécutif, accusé de ne rien faire contre la dégradation de la situation sécuritaire. Le Premier ministre, Christophe Dabiré, a remis mercredi 8 décembre sa démission au président Roch Marc Christian Kaboré, qui l’a acceptée. « Il est mis fin aux fonctions de Premier ministre de M. Dabiré », a déclaré sur la télévision publique le secrétaire général du gouvernement, Stéphane Wenceslas Sanou, lisant un décret présidentiel. Cette démission entraîne automatiquement celle du gouvernement, selon la loi burkinabè. … « J’invite les Burkinabè, dans leur ensemble, à se mobiliser, pour soutenir le président du Faso et le nouvel exécutif qui sera mis en place. Je reste convaincu que c’est dans une unité d’action que nous pourrons relever les défis auxquels notre pays et notre peuple sont confrontés », a déclaré Christophe Joseph Marie Dabiré sur sa page Facebook. … Fin novembre, le président Kaboré avait annoncé de nouvelles mesures, soulignant « la nécessité de constituer, au plan gouvernemental, une équipe resserrée et plus soudée ». Il avait aussi annoncé le lancement d’une « opération mains propres, pour vider tous les dossiers pendants de corruption et éclaircir toutes les affaires qui polluent le quotidien des Burkinabè épris de bonne gouvernance et de démocratie ». Jeune Afrique
Dans un entretien exclusif accordé à France 24 et RFI, le président sénégalais Macky Sall s’inquiète des crises multiples qui frappent l’Afrique et notamment du danger terroriste qui s’y « métastase ». Il explique que le Sénégal et les états côtiers sont désormais dans le viseur des groupes jihadistes du Sahel, tout en niant que des attentats aient déjà été déjoués. Il dénonce également les coups d’État au Mali et en Guinée, affirmant qu’ils sont inacceptables quelles que soient les circonstances, et demande la libération du président renversé en Guinée, Alpha Condé. À propos du Mali, Macky Sall affirme que l’arrivée du groupe de sécurité russe Wagner dans le pays aurait des conséquences graves, ajoutant que les dirigeants de la Cédéao ont exigé des clarifications aux autorités maliennes. France24
Le président des États-Unis, Joe Biden, accueille jeudi un sommet virtuel pour la démocratie qui réunira des dirigeants du monde entier, ainsi que des représentants de la société civile et du secteur privé. L’objectif, selon Washington, est de « définir un programme affirmatif pour le renouveau démocratique et de s’attaquer aux plus grandes menaces auxquelles sont confrontées les démocraties aujourd’hui par une action collective ». Un sommet en personne est prévu dans environ un an. Les organisateurs du sommet cherchent à renforcer la démocratie, se défendre contre l’autoritarisme, lutter contre la corruption et promouvoir les droits humains. Selon l’administration Biden, les dirigeants seront encouragés à annoncer « des actions et des engagements spécifiques en faveur de réformes internes significatives », conformément à ces objectifs. L’administration Biden a indiqué que des consultations de suivi seraient organisées au cours de l' »année d’action ». … Près d’une vingtaine de pays africains sont sur la liste des invités, y compris ceux qui ont une longue expérience des transitions démocratiques, comme le Botswana, la Namibie, Maurice, Sao Tomé-et-Principe ou le Cabo Verde. Le Nigeria et l’Afrique du Sud figurent également sur la liste. VOA
Le chef des renseignements militaires, le major général Abel Kandiho, est visé par des sanctions des Etats-Unis : le Trésor américain l’a annoncé ce mardi. Les actifs du militaire aux Etats-Unis sont désormais gelés. En cause : son implication présumée dans des cas de violations des droits de l’homme. Sous le commandement du major général Abel Kandiho, les officiers travaillant pour les renseignements militaires ont, d’après le Trésor américain, arrêté, détenu et agressé des civils « en raison de leur nationalité, de leur opinion politique et de leurs critiques du gouvernement. » Les Etats-Unis accusent les renseignements ougandais d’avoir détenu ces individus sans procédure légale, les soumettant à des violences dont des abus sexuels et des électrocutions. … De nombreuses associations de défense des droits de l’homme ont dénoncé, pendant la période électorale de janvier dernier, des centaines d’exactions commises par les services de renseignements militaires, dont des disparitions forcées. En avril, le ministre de l’Intérieur avait remis au Parlement une liste de plus 1300 personnes arrêtées par les forces de l’ordre en relation avec les élections. RFI
La ministre des affaires étrangères du gouvernement dissous le 25 octobre par le général Abdel Fattah Al-Bourhane a fermement condamné le coup d’Etat et affirmé son soutien à la résistance civile. Dans le sillage du putsch, l’ancienne cheffe de la diplomatie a multiplié les contacts avec les chancelleries étrangères pour obtenir une condamnation du coup de force des généraux. … Mariam Sadiq Al-Mahdi L’hégémonie des militaires est totale, dans toutes les décisions politiques et administratives. Le conseil souverain, qui a été totalement établi par la junte, supervise tout. Ils ont fait du premier ministre leur unique partenaire civil en excluant les Forces pour la liberté et le changement (FLC) [une coalition de partis civils issus de la révolution contre Omar Al-Bachir qui participait au gouvernement de transition dissous par la junte]. Si vous ne laissez aucune place aux partis politiques dans leur diversité, vous ne menez pas le pays sur la voie de la transformation démocratique. Le Monde
L’alerte est cette fois venue des Nations unies. « Si l’Asie du Sud-Est et le golfe de Guinée ont connu presque le même nombre d’incidents en 2020, 623 des 631 marins (99 %) touchés par des enlèvements dans le monde en 2020 travaillent dans le golfe de Guinée », révèle un rapport intitulé « Pirates du golfe de Guinée : une analyse des coûts pour les Etats côtiers ». Le document publié mardi 7 décembre, estime que la piraterie a coûté 1,925 milliard de dollars par an aux pays africains concernés. … S’étendant du Sénégal à l’Angola, et connu pour ses eaux riches en hydrocarbures et ses ressources halieutiques, le golfe de Guinée est considéré comme la zone maritime la plus dangereuse au monde. Depuis plusieurs années, la mobilisation internationale s’est accrue, mais la tache est titanesque : chaque jour, près de 1 200 embarcations croisent dans ces eaux dont l’étendue est grande comme sept fois la France. Hébergé depuis juin 2016 à Brest, dans les sous-sols de la préfecture maritime de l’Atlantique, à quelque 5 500 kilomètres du golfe ouest-africain, le Maritime Information Cooperation and Awareness Center (MICA Center) est au cœur du dispositif. Sept jours sur sept et 24 heures sur 24, tout signalement d’un acte de piraterie à la surface du globe y est traité en temps réel. Le service est gratuit pour les bateaux – quels que soient leur pavillon ou leur nationalité – pour lesquels il suffit d’indiquer leur présence lorsqu’ils pénètrent dans une zone à risques. Le Monde
La situation est tendue à Bosasso, dans l’État semi-autonome du Puntland, en Somalie. Le dirigeant d’une force d’élite refuse de rendre ses armes après avoir été limogé par le président de la région. Et mardi 7 décembre, une proposition de sortie de crise a été rejetée par le gouvernement, faisant craindre un affrontement armé. Rien n’y fait à cette heure. Le gouvernement de l’État semi-autonome somalien exige toujours que les mutins des Forces de sécurité du Puntland, les PSF, et son état-major rendent leurs armes et leurs propriétés. Cela fait suite au limogeage, le 24 novembre, de leur chef, le général Mohamud Osman « Diyano », par le président Said Abdullahi Dani. Or depuis cette date, le commandement de cette unité d’élite anti-terroriste indépendante, fondée par le prédécesseur du président actuel pour lutter contre les jihadistes, rejette cet ordre qu’elle estime « illégal ». Des chefs traditionnels ont proposé mardi, en contrepartie de la reconnaissance du nouveau commandement des PSF, que l’ancien puisse garder ses armes, ses véhicules et ses propriétés, obtienne le paiement d’arriérés de salaires et d’une protection armée. Mais le gouvernement a aussitôt rejeté cette offre. RFI
Sept Casques bleus ont été tués et trois autres grièvement blessés mercredi par un engin explosif dans le centre du Mali, a annoncé la Mission de l’ONU au Mali (Minusma). « Ce 8 décembre, un convoi logistique de la Force (Minusma) allant de Douentza à Sévaré (centre) a heurté un engin explosif. Un premier bilan fait état de sept Casques bleus décédés et trois grièvement blessés », a indiqué la Minusma, sans préciser la nationalité des victimes. L’incident a eu lieu dans la zone de Bandiagara, dans la région de Mopti, a ajouté la Minusma. Il survient au lendemain de l’annonce par la Minusma du décès, lundi à Dakar, d’un Casque bleu qui avait été touché dans l’explosion d’un engin explosif improvisé au passage de son véhicule, le 22 novembre près de Tessalit, dans le nord du Mali. La nationalité du Casque bleu n’a pas été précisée. Ce Casque bleu avait été emmené à Dakar pour des soins avec deux autres soldats de la Minusma blessés au cours du même incident. AFP
Environ vingt personnes sont mortes dans une double attaque la nuit de mercredi 8 décembre des miliciens de la CODECO à Nizi et Kpandroma, entités situées respectivement à 30 et 110 kilomètres au Nord de Bunia dans le territoire de Djugu, en Ituri. Des sources locales indiquent que des dégâts matériels ont été enregistrés dont l’incendie de plusieurs maisons et le pillage des biens de la population. L’intervention de l’armée a permis de rétablir un calme précaire dans ces milieux et certains assaillants ont été neutralisés. Des sources coutumières affirment qu’un groupe de miliciens de la CODECO a envahi mercredi vers 14 heures les villages de Katsa et Batsa, proche du centre commercial de Nizi dans le territoire de Djugu. Ces hommes armés ont ouvert le feu sur la population. Selon toujours ces sources, l’armée est intervenue après quelques heures. Les combats se sont poursuivis jusque ce matin entre les deux parties. Le bilan provisoire dressé par des sources locales et de sécurité est de douze civils tués par les assaillants dont les corps trainaient encore ce jeudi matin au sol. Trois miliciens ont été neutralisés et deux autres blessés pendant les affrontements. Des nombreux habitants ont fui et d’autres sont portés disparus, indiquent les chefs coutumiers. Radio Okapi
Plusieurs milliers de Camerounais ont trouvé refuge au Tchad depuis le week-end dernier suite à un conflit opposant des éleveurs à des pêcheurs. Le conflit qui couvait dans la périphérie de Kousséri, la principale ville de l’extrême nord du Cameroun a touché le cœur de l’agglomération obligeant une bonne partie de sa population, à traverser le fleuve, pour trouver refuge à Ndjamena, la capitale tchadienne. Le fleuve Chari qui sépare la capitale tchadienne de la ville camerounaise de Kousséri a eu un trafic inhabituel, ce mercredi après-midi. Le contrôle mis en place pour filtrer les traversées à cause de la lutte contre le terrorisme a fait face à un afflux de centaines de personnes débarquant en pirogues qui racontent l’horreur vécue de l’autre côté. … Selon les ONG, au moins 10 000 ressortissants camerounais sont arrivés au Tchad fuyant les violences qui opposent les communautés d’éleveurs et de pécheurs. Les autorités camerounaises parlent d’un moins deux morts à Kousséri, mais à Logone Birni, le bilan serait plus élevé. Ce conflit entre pécheurs et éleveurs est ancien. En août dernier déjà, 12 personnes ont été tués et 48 blessés lors de heurts similaires. RFI
La lutte contre la corruption a figuré mercredi au menu de discussions entre le président de RDC Félix Tshisekedi et la patronne du FMI Kristalina Georgieva, venue à Kinshasa pour sa première visite en Afrique depuis le début de la pandémie de Covid-19, a-t-elle indiqué devant la presse. Kristalina Georgieva a salué les bonnes performances de la République démocratique du Congo, dont la croissance devrait atteindre 5,4% cette année et 6,4% l’année prochaine, contre 3,7 et 3,8% respectivement pour l’ensemble de l’Afrique subsaharienne. La RDC « profite des prix plus élevés des matière premières, mais surtout des réformes que le président Tshisekedi et son gouvernement sont en train de mener », a estimé la directrice générale du Fonds monétaire international. Kristalina Georgieva a dit avoir félicité le chef de l’Etat pour les progrès réalisés dans la gestion de l’économie, tout comme pour son leadership à la présidence en exercice de l’Union africaine cette année ou ses engagements pour le climat. « Nous avons conclu notre entretien en constatant que demain est la journée internationale de lutte contre la corruption », a ensuite déclaré Kristalina Georgieva. Belga