Les corps de trois villageois kidnappés avec une femme vendredi, dans l’extrême-nord du Cameroun, par le groupe jihadiste nigérian Boko Haram, ont été retrouvés décapités. Les victimes étaient des habitants du village de Tolkomari, situé dans l’arrondissement de Kolofata, à environ 10 km de la frontière avec le Nigeria et son État de Borno, le fief historique de Boko Haram. Les membres de Boko Haram multiplient les attaques meurtrières et enlèvements dans cette région située aux confins de quatre pays – Nigeria, Niger, Cameroun et Tchad – où ils sont très actifs. « Les dépouilles de trois hommes, décapités, appartenant à un groupe de personnes kidnappées vendredi à Tolkomari, ont été retrouvées samedi dans la brousse, aux environs de ce village », a déclaré dimanche un haut responsable camerounais de l’administration locale, qui a requis l’anonymat et attribue ces meurtres au groupe jihadiste nigérian. C’est au cours d’une battue organisée par la Force Multinationale Mixte (FMM) de lutte contre Boko Haram, une force composée de militaires du Bénin, du Nigeria, du Niger, du Cameroun et du Tchad, que les victimes ont été retrouvées. Jeune Afrique avec AFP
Le nombre de personnes nécessitant une aide alimentaire dans 16 pays du Sahel a plus que doublé fin 2019, à 9,4 millions de personnes, avec la montée de l’insécurité et des violences intercommunautaires, selon une réunion d’experts et de gouvernements lundi à Paris. Les trois pays les plus touchés par la faim (en phase de « crise », au stade 3 sur une échelle de 5) sont le Nigéria (4 millions de personnes), le Niger (1,5 million) et le Burkina Faso (1,2 million), a indiqué le Réseau de prévention des crises alimentaires (RPCA) basé au siège de l’OCDE à Paris. L’organisation réunit lundi dans la capitale française des représentants des gouvernements africains concernés, agences de l’Onu, bailleurs de fonds internationaux, experts et ONG. L’insécurité a provoqué une « forte augmentation » du nombre de personnes déplacées hors de leur foyer, « accentuant la pression sur les ressources alimentaires » et la désorganisation des « moyens d’existence locaux » comme les marchés, observe le RPCA. AFP
Consultants russes de Wagner vus à Bamako, vente d’hélicoptères: à petits pas, la Russie réinvestit dans sa relation ancienne avec le Mali au nom de la lutte antiterroriste, en pleine dégradation sécuritaire régionale malgré la présence de 4.500 militaires français au Sahel. En juin 2019, le ministre malien de la Défense, le général Ibrahim Dahirou Dembélé, a signé un accord de coopération militaire avec son homologue russe Sergueï Choïgou, dont le pays, entravé par cinq années de sanctions économiques occidentales, a engagé une opération de charme tous azimuts en Afrique pour conquérir des marchés et s’approvisionner en ressources naturelles. Sur le papier, l’accord récemment conclu reste très modeste: Moscou, qui a déjà fait don au pays de deux hélicoptères d’attaque MI-35 en 2017, compte vendre deux autres appareils à Bamako et lui fournir une assistance technique. Mais la présence russe se concrétise. Il y a quelques semaines, une petite équipe du sulfureux groupe paramilitaire russe Wagner, accusé de mercenariat et suspecté d’appartenir à un homme d’affaires proche du Kremlin, a séjourné à Bamako, a appris l’AFP auprès de deux sources sécuritaires distinctes en Afrique de l’Ouest. AFP
La justice algérienne est partie pour avoir la main lourde dans les procès pour corruption tenus ce dimanche. Le parquet algérien a en effet requis ce dimanche de lourdes peines d’emprisonnement contre d’anciens hauts dirigeants politiques, dont deux ex-Premiers ministres, et des hommes d’affaires accusés de corruption dans un procès sans précédent en Algérie, selon les médias locaux. Le procureur a réclamé 20 ans de prison ferme contre deux anciens Premiers ministres de l’ex-président déchu Abdelaziz Bouteflika : Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal. C’est la première fois depuis l’indépendance en 1962 que sont jugés d’anciens chefs de gouvernement. Le procureur a requis la même peine, de 20 ans de prison, par contumace à l’encontre d’Abdeslam Bouchouareb, ancien ministre de l’Industrie et des Mines, en fuite à l’étranger. Les autres peines requises vont de huit années d’emprisonnement jusqu’à 15 ans pour deux ex-ministres de l’Industrie Mahdjoub Bedda et Youcef Yousfi. Le procureur a également réclamé la confiscation de tous les biens de tous les accusés et l’émission d’un mandat d’arrêt international contre M. Bouchouareb. Le verdict sera rendu mardi, à deux jours de l’élection présidentielle. Le Point
Plusieurs rassemblements de protestation ont eu lieu en France, aux abords des consulats algériens, où des bureaux de vote sont ouverts jusqu’au 12 décembre pour le premier tour de l’élection présidentielle. Le vote des expatriés algériens à l’élection présidentielle s’est ouvert sous tension samedi, avec des manifestations devant les consulats de plusieurs villes françaises, dont Bobigny (région parisienne) et Saint-Étienne (centre-ouest). À Bobigny, quelque 150 manifestants étaient présents devant le consulat où est organisé jusqu’au 12 décembre le vote pour les expatriés. « Les gens qui venaient voter ont été copieusement insultés », décrit une source policière. Certains manifestants criaient « traîtres », ajoute-t-elle. Plusieurs dizaines de protestataires se sont également rassemblés près du consulat à Paris, pour contester l’élection et dénoncer le pouvoir en place. « Nous sommes ici comme nos concitoyens et confrères en Algérie pour rejeter l’interférence du militaire dans le politique et demander que le pouvoir revienne aux civils », explique ainsi Moussaab. Afrique avec AFP
Le président de l’Assemblée nationale sud-soudanaise a démissionné de ses fonctions, cédant à la pression des parlementaires qui l’accusaient d’entraver leur rôle dans la lutte contre la corruption et réclamaient depuis des semaines son départ, a annoncé lundi la radio d’Etat. Anthony Lino Makana, haut responsable du Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM), a présenté sa démission dimanche lors d’une réunion du parti au pouvoir à Juba, a indiqué la South Sudan Broadcasting Radio (SSBC). Tous les membres de l’Assemblée, y compris ceux de son propre parti, demandaient depuis des semaines la démission de M. Makana, le menaçant sinon de le destituer. Il était accusé d’avoir refusé de présenter devant l’Assemblée des rapports de l’auditeur général et anti-corruption pour qu’ils soient discutés par les parlementaires. AFP
Le Premier ministre du Soudan a annoncé dimanche que le contingent soudanais combattant au Yémen est passé de 15 000 à 5 000 soldats. Le chef du gouvernement de Khartoum a également déclaré qu’il n’y avait pas de « solution militaire » à la guerre qui dévaste le pays depuis 2015. Aux pires heures de la guerre en 2016, le Soudan avait compté jusqu’à 40 000 soldats enrôlés dans la coalition arabe qui combat aux côtés du gouvernement du président Abdrabbo Mansour Hadi contre les rebelles Houthis. 10 000 soldats soudanais sont rentrés au pays. Il n’en reste donc aujourd’hui plus que 5 000 sur le terrain. Et l’objectif, a déclaré le Premier ministre Abdallah Hamdok à sa descente d’avion en provenance de Washington, est de retirer à terme tous les soldats soudanais du conflit. Des soldats pour l’essentiel issus des Forces de réaction rapide du célèbre général surnommé « Hemetti », le numéro 2 du Conseil souverain soudanais. Et qui étaient surtout positionnés à la frontière de l’Arabie saoudite, pour empêcher les incursions rebelles. RFI
Le fils de l’ancien président angolais Jose Eduardo dos Santos comparaît depuis lundi devant un tribunal de Luanda pour des faits de corruption, le tout premier procès visant un membre de la famille de l’ex-maître absolu du pays. Ex-patron du fonds d’investissement souverain angolais, Jose Filomeno dos Santos, âgé de 41 ans, a pris place en début de matinée dans le box des accusés du Tribunal suprême de la capitale angolaise avec ses trois complices présumés, a constaté un journaliste de l’AFP. Les quatre hommes, dont l’ancien gouverneur de la Banque centrale du pays Valter Filipe da Silva, sont jugés pour détournement de fonds et blanchiment d’argent. La justice leur reproche d’avoir transféré illégalement 500 millions de dollars de la Banque centrale vers le compte londonien d’une agence du Credit suisse, dans le cadre d’une fraude qui lui aurait permis, selon le parquet général, de détourner jusqu’à 1,5 milliard de dollars. AFP
Alors que la question de la révision constitutionnelle suscite de vives tensions en Guinée, Alpha Condé a fait le choix du consensus, le 11 novembre, en nommant cet homme pondéré ministre de la Sécurité. 1. Sang neuf: Comme son ami Moustapha Naïté, devenu depuis ministre des Travaux publics, Damantang Albert Camara a fait partie des jeunes cadres sur lesquels Alpha Condé a misé pour rajeunir et dynamiser sa campagne lors de l’élection présidentielle de 2010. Aujourd’hui, à 55 ans, il incarne la nouvelle génération du RPG-Arc-en-Ciel (au pouvoir). 2. Communicant: Calme, sachant peser ses mots, il fait plutôt l’unanimité à Conakry. « C’est un fin communicant », dit-on de cet homme qui fut, pendant plusieurs années, le porte-parole du gouvernement. En cette période de crise politique, « il doit son poste à sa capacité à rassembler », résume un ancien ministre. Jeune Afrique
Deux anciens chefs d’État d’Afrique de l’Ouest, le Béninois Nicéphore Soglo et le Nigérian Goodluck Jonathan, démarrent aujourd’hui à Conakry une mission de 5 jours à l’initiative du National Democratic Institute (NDI) et de la fondation Kofi Annan. Officiellement, l’objectif est d’évaluer les préparatifs des élections législatives reportées à plusieurs reprises et annoncées pour février prochain. Mais l’enjeu pourrait être plus important, au vu du profil de la délégation. Les opérations de recensement sont critiquées par l’opposition qui d’ores et déjà crie à la « fraude électorale ». Tandis que le projet – controversé – de nouvelle Constitution qui pourrait ouvrir la voie à un éventuel 3e mandat du président Alpha Condé « cristallise » toujours les tensions. Les manifestations ont fait une vingtaine de morts depuis la mi-octobre. Deux anciens chefs d’État dans la délégation, « c’est une première », explique une source au sein de l’organisation. « Un anglophone et un francophone, car toute la région est concernée ». Mais surtout, insiste cette source, deux présidents qui ont « quitté volontairement le pouvoir à la fin de leurs mandats. » RFI
La CPI doit décider ce mardi 10 décembre si oui ou non les chefs anti-balaka Edouard Ngaïssona et Alfred Yekatom Rhombot feront face à un procès devant la justice internationale pour les crimes commis pendant la crise. De nombreux crimes ont notamment été commis dans le quartier musulman de Bangui. À PK5, les attentes des victimes sont grandes. Oumar dispose une à une des photos sur l’étal de sa petite boutique de PK5. Sur ses clichés des bâtiments rasés, des corps mutilés. Là, c’est lui avec des gants jaunes à la morgue de PK5. Pour lui, la justice est nécessaire pour apaiser les cœurs. « Le procès, c’est bon. Celui qui a fait de mauvaises choses, on doit le juger. On ne peut pas le laisser. Parce qu’avant on vivait ensemble, mais maintenant il y a la haine… Du côté des musulmans il y a de la haine, du côté des chrétiens il y a la haine, donc comment on va faire ? On ne peut pas accepter. Donc on fait le jugement pour faire baisser les tensions… » RFI
Bruxelles – Addis, vol de nuit. Un peu moins d’une journée dans la capitale éthiopienne, Addis Abeba, avec une multitude de rencontres et de réceptions. Puis retour, de nuit également, en Europe. Pas question de souffler pour la nouvelle présidente de la Commission européenne – ou de rencontrer des citoyens éthiopiens « normaux ». Ursula von der Leyen espère malgré tout que ce voyage et sa visite au siège de l’Union africaine resteront dans les mémoires comme un signal fort de l’intérêt des Européens pour l’Afrique. De son côté, son hôte, le Tchadien Moussa Faki Mahamat, prédit que le partenariat entre les deux continents s’accentuera l’an prochain : « Notre partenariat avec l’Europe est multiforme et très avancé », a affirmé le président de la Commission de l’Union africaine. « Nous pensons qu’en 2020 nous allons l’approfondir encore davantage. » Ses échanges avec l’ancienne ministre allemande de la Défense ont porté sur le changement climatique, l’emploi des jeunes, la sécurité et la politique migratoire. DW
Lundi 9 décembre, en milieu d’après-midi, « Belna », le premier cyclone de la saison estivale, viendra s’abattre sur la côte nord-ouest de Madagascar, à une centaine de kilomètres de la ville de Majunga. Le cyclone s’est formé aux alentours du 1er décembre à l’ouest des Seychelles et a évolué lentement. A l’heure actuelle, les vents dans un rayon d’une vingtaine de kilomètres autour du centre sont estimés à 140 km/h et les rafales à 200 km/h. Dimanche soir, l’alerte rouge a été déclenchée dans les régions concernées : la population a été priée de se calfeutrer et de ne plus sortir. Les organismes en charge de la gestion des risques et catastrophes sont positionnés pour les premières interventions. Depuis dimanche soir, le standard du service « Prévisions Météo de Madagascar » est surchargé d’appels. Les particuliers inquiets souhaitent obtenir des informations à la source. Rivo Randrianarison, chef de service de la météorologie opérationnelle, et ses collègues se relaient pour annoncer leurs prévisions. RFI