Revue de presse du 9 avril 2025

Conflit en RDC : l’Ouganda peine à gérer l’afflux massif de réfugiés congolais
Plus de 40.000 Congolais ont trouvé refuge en Ouganda depuis le mois de janvier, date du début de l’offensive des rebelles du M23, soutenus par l’armée rwandaise, dans l’est de la RDC. Un afflux qui intervient au pire moment, alors que le durcissement de la guerre civile qui dure depuis désormais deux ans au Soudan a forcé 70.000 ressortissants du pays a trouver le chemin de l’Ouganda, véritablement pris en tenaille entre ses voisins instables du nord et de l’ouest. Au total, le pays accueille 1,8 million de réfugiés, dont 600.000 Congolais, qui continuent d’arriver au rythme de 600 personnes par jour au cours des deux dernières semaines…Ces derniers sont principalement des femmes et des enfants, arrivés à pied pour certains, en provenance majoritairement du Nord-Kivu, où ils fuient les meurtres et violences sexuelles principalement perpétrés par le M23 et ses alliés…Les centres de transit et d’accueil à la frontière sont saturés. Celui de Nyakabande, où certains des enfants ont trouvé la mort, accueille désormais plus de 7.000 réfugiés, ce qui correspond à six fois sa capacité initiale. ONU Info

La CPI confirme 52 millions d’euros de réparations pour les victimes de l’Ougandais Dominic Ongwen
La Cour pénale internationale (CPI) a confirmé, lundi 7 avril, l’octroi de 52 millions d’euros d’indemnisation aux victimes d’un des principaux chefs de l’Armée de résistance du Seigneur (Lord’s Resistance Army, LRA), une guérilla qui a fait régner la terreur en Ouganda pendant vingt ans. Dominic Ongwen, dont le nom de guerre était « Fourmi blanche », purge actuellement une peine de vingt-cinq ans de prison pour 61 chefs d’accusation, dont ceux de meurtre, de viol et d’esclavage sexuel dans le nord de l’Ouganda au début des années 2000. En février 2024, les juges de la CPI avaient ordonné le versement de 52 millions d’euros de dommages et intérêts, dont un paiement « symbolique » de 750 euros pour chacune des quelque 50 000 victimes identifiées dans cette affaire…Les juges de la CPI ont notamment estimé que M. Ongwen avait personnellement ordonné à ses soldats de massacrer plus de 130 civils dans les camps de réfugiés de Lukodi, de Pajule, d’Odek et d’Abok entre 2002 et 2005. Le Monde avec AFP

Soudan: des centaines de réfugiés au Caire cherchent à rejoindre Khartoum en bus
La reprise de plusieurs États centraux par l’armée soudanaise pousse de nombreux réfugiés à regagner leur pays. Fuyant la guerre depuis avril 2023, plus d’un million de Soudanais avaient trouvé refuge en Égypte. Aujourd’hui, près de 200 autobus prennent le chemin du retour vers Khartoum, l’État d’Al-Jazeera ou encore celui de Sinnar. Mais à la frontière, les longues attentes s’accumulent en raison de contraintes administratives et logistiques. L’armée soudanaise, qui encourage fortement ces retours, multiplie les facilités offertes aux volontaires désireux de regagner le pays. Des billets d’avion à bord de la compagnie nationale sont proposés à moitié prix, et le voyage est complètement gratuit pour les enfants des martyrs de la guerre. Des organisateurs pour ce retour collaborent avec l’ambassade au Caire. Par ailleurs, de richissimes hommes d’affaires soudanais offrent de l’argent pour aider à ce retour…Les réfugiés soudanais en Égypte candidats au retour souffrent également des hausses drastiques des prix en ce qui concerne le déménagement de leurs meubles. Certains désirent rentrer avec leurs effets personnels, notamment le frigo et d’autres appareils comme l’air conditionné. Ils ont tout perdu au Soudan et tiennent à revenir avec ces appareils, alors qu’il fait déjà très chaud au Soudan et que leurs meubles ont été pillés par les FSR. RFI

Présidentielle au Gabon: les principales propositions des candidats
Au Gabon, la campagne électorale bat son plein en vue de l’élection présidentielle du 12 avril. Huit candidats sont en lice : sept hommes et une femme….Brice Oligui Nguema, président du Gabon, a renversé Ali Bongo le 30 août 2023. Candidat à la présidentielle du 12 avril, il affirme qu’il ne veut pas être porté par un parti ou un clan, mais par le peuple gabonais. Alain-Claude Bilie-By-Nze, dernier Premier ministre d’Ali Bongo, est candidat à l’élection présidentielle. Après avoir claqué la porte du Parti démocratique gabonais (PDG), il se présente comme le candidat de la rupture et pas celui des Bongo. Zenaba Gninga Chaning, 36 ans, est la seule candidate en lice. Entrepreneure, elle a fondé plusieurs entreprises à Libreville et ambitionne de dynamiser l’esprit entrepreneurial dans son pays. Le 7 février dernier, elle a été la première à officialiser sa candidature. Axel Stophène Ibinga Ibinga, 44 ans, était déjà candidat lors du scrutin annulé de 2023. Entrepreneur, il estime que le pays n’a pas progressé depuis le coup d’État. Il propose de libéraliser et moraliser le Gabon pour créer un véritable esprit d’entreprise. Stéphane Iloko Boussengui, médecin de 63 ans, ancien porte-parole du PDG, l’ex-parti au pouvoir, a quitté ce dernier après le coup d’État du 30 août 2023. Il a cofondé la plateforme « Ensemble pour le Gabon » avec Alain-Claude Billie-By-Nze, également candidat. Il a choisi de se présenter seul, ce qui lui vaut des accusations de collusion avec le pouvoir. S’il est élu, il a promis de jeter « à la poubelle » la Constitution issue de la transition. Thierry Yvon Michel Ngoma, 46 ans, retente sa chance après une première candidature lors du scrutin annulé de 2023. Il a choisi de faire campagne sur un credo résolument souverainiste, et prône notamment la sortie du franc CFA. Alain Simplice Boungoueres, haut cadre de l’administration et leader du « Mouvement des citoyens gabonais » (MCG), propose la création d’un Fonds Souverain du Pardon National (FSPN), doté de 40 milliards de francs CFA. RFI

Mali: face à l’Algérie, l’unité nationale profite à la Transition, un dilemme pour l’opposition
La destruction d’un drone malien par l’armée algérienne à la frontière entre les deux pays, la semaine dernière, a créé une grave crise entre les deux pays. Les autorités maliennes de transition critiquent avec virulence le voisin algérien accusé d’agression, d’hostilité, d’ingérence et de soutien au terrorisme. Cette crise favorise un sentiment d’union nationale incontestable et bénéfique pour les autorités de transition. Les politiques et les citoyens maliens qui ne soutiennent pas le régime militaire en place peinent à revendiquer leur propre patriotisme, sans servir les intérêts de la Transition…« Il est clair que ce genre de problème réunit les Maliens et les militaires l’utiliseront comme ils peuvent », constate un ancien ministre, qui veut quant à lui croire que le régime en place n’en sortira pas renforcé : « ils ont déjà décroché dans l’estime des Maliens », veut croire l’ancien ministre. Ces derniers jours, partis politiques et organisations de la société civile ont presque unanimement dénoncé l’« agression » algérienne. Mais là où certains encouragent l’escalade et glorifient la fermeté des dirigeants de transition, d’autres invoquent l’histoire, les frontières communes, l’économie et appellent à un apaisement responsible. RFI

Sénégal: le FMI discutera d’un nouveau programme d’aide une fois l’audit sur la «dette cachée» finalisé
Une nouvelle délégation du FMI s’est rendue à Dakar, lundi 7 et mardi 8 avril, pour poursuivre les discussions avec les autorités sénégalaises au sujet de la « dette cachée » de 7 milliards de francs CFA révélée par la Cour des comptes au mois de septembre. Si l’institution a réaffirmé son engagement à continuer à travailler avec le Sénégal, elle souhaite cependant qu’il fasse d’abord toute la lumière sur ce dossier. A l’issue de sa visite de deux jours à Dakar où il a rencontré le président Bassirou Diomaye Faye, le ministre de l’Economie et le ministre des Finances, Abebe Aemro Selassie, le directeur Afrique du FMI, a évoqué des discussions constructives au cours desquelles ont été conjointement envisagées des mesures pour surmonter « les défis économiques » rencontrés par le Sénégal. Mais si la page Facebook du ministère sénégalais de l’Economie anticipe, elle, la possibilité d’un nouveau programme d’appui pour succéder à celui qui a été suspendu à la suite des révélations concernant des irrégularités dans les comptes publics, l’institution estime pour sa part qu’on n’en est pas encore là. Pour le FMI, cette visite intervient simplement dans la continuité de la précédente et le travail pour faire toute la lumière sur la « dette cachée » de 7 milliards de dollars mise en évidence au mois de septembre dette doit se poursuivre. RFI

En Côte d’Ivoire, l’Église catholique « doute de l’indépendance de la commission électorale »
À six mois de la présidentielle et alors que les tensions commencent à monter, [Mgr Marcellin Yao Kouadio, 65 ans, évêque de Daloa (Centre-Ouest) et président de la Conférence des évêques catholiques de Côte d’Ivoire (Cecci)] revient pour Jeune Afrique sur les défis d’un scrutin qui, selon lui, si des mesures exceptionnelles ne sont pas prises, risque de replonger le pays dans la violence…JA: Votre message contenait des mots forts, en parlant des « tragédies » électorales du passé, de leurs « lots de morts », de « prise en otage des populations ». Pourquoi un tel tableau ? Kouadio: Un mot renvoie à une réalité. L’Église ne fait que rendre compte de ce qu’elle entend, voit et constate. En tant que pasteurs, nous sommes en contact régulier avec les Ivoiriens dans les campements, les villages, les quartiers. Le prophète doit parler, annoncer, dénoncer et s’engager. Cela ne plaît pas à tout le monde, mais c’est notre rôle. Notre message n’est pas l’expression d’une voix isolée, mais celle de toute la conférence épiscopale…JA: Pourquoi exprimez-vous des doutes sur l’impartialité de la CEI ? Kouadio: Nous doutons de son indépendance. Je ne vise pas un individu en particulier. Si cette commission dysfonctionne, il en va de la responsabilité de tous ceux qui y participent. Les Ivoiriens peuvent parfois troquer leur liberté et leur dignité contre un plat de lentilles, contre de l’argent. Curieusement, tous parlent de transparence, mais, dans le même temps, tous craignent le verdict des urnes. Jeune Afrique