Revue de presse du 9 avril 2024

Sénégal: sobre passation de pouvoir entre Sidiki Kaba et le Premier ministre Ousmane Sonko
Au Sénégal, le nouveau Premier ministre Ousmane Sonko, officiellement nommé mardi 2 avril, a pris ses fonctions lundi 8 avril au matin, lors d’une cérémonie de passation de service sobre avec son prédécesseur Sidiki Kaba. Les deux hommes se sont souhaités bonne chance pour la suite. À la sortie, Ousmane Sonko a promis de se mettre rapidement au travail alors que le reste de l’équipe gouvernementale devrait commencer à travailler après la fête de la Korité du 10 avril, selon le nouveau Premier ministre…Lundi matin, Sidiki Kaba et son successeur Ousmane Sonko ont échangé pendant 1h30 environ à la Primature. Ils se sont transmis les dossiers. Le Premier ministre sortant Sidiki Kaba a parlé d’une passation de pouvoir sobre et solennelle et a félicité son successeur à qui il souhaite plein succès face aux attentes nombreuses. Il a aussi salué la vitalité de la démocratie sénégalaise : « C’est le choix souverain du peuple sénégalais qui montre la vitalité de cette démocratie dont la trajectoire dynamique a pu se conclure par trois alternance en 24 ans. C’est une performance remarquable et un motif de fierté pour notre pays qui à chaque étape, quelque soit les circonstances, choisir les dirigeants qu’il veut et à qui il confie les destinées du pays. » RFI

Réforme constitutionnelle au Togo: les députés tentent d’apaiser les tensions
Les députés togolais ont entamé lundi une « tournée d’information et d’écoute des populations » sur la nouvelle constitution, texte qui suscite une forte tension politique dans le pays depuis son adoption fin mars. Cette réforme qui vise à faire passer le pays d’un régime présidentiel à un régime parlementaire est contestée par l’opposition et par la société civile, qui la qualifient de « coup d’Etat constitutionnel » et y voient une manœuvre du président pour se maintenir au pouvoir. Devant le tollé provoqué par l’adoption surprise de la nouvelle Constitution par les députés le 25 mars, le président Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005 à la suite de son père qui a passé près de 38 ans à la tête de l’Etat, a demandé que le texte soit examiné à nouveau à l’Assemblée et a décidé de reporter les élections législatives et régionales prévues le 20 avril, sans fixer de nouvelle date. A la suite de cette annonce, l’opposition et la société civile ont appelé à trois journées de manifestations les 11, 12 et 13 avril. Lundi après-midi, huit députés ont rencontré les chefs traditionnels de deux préfectures de Lomé pour vanter les mérites du nouveau texte constitutionnel, coup d’envoi d’une tournée d’information dans tout le pays qui durera plusieurs jours. AFP

Gabon: les participants au dialogue national sont entrés dans le vif du sujet
Au Gabon, les 676 participants au Dialogue national inclusif (DNI) sont entrés, hier, lundi 8 avril, dans le vif du sujet. Après un démarrage poussif pour des raisons logistiques, les travaux en commission ont véritablement commencé. Chaque commission et sous-commission a commencé à éplucher les dossiers pour faire le diagnostic des problèmes par secteur et proposer des solutions pérennes pour le Gabon de l’après-transition…Ancien candidat à l’élection présidentielle, Joachim Pambo Mbatchi a été affecté dans la commission travaux publics : « Le Gabon est un pays à refaire. Il va donc falloir proposer la construction de routes sur l’ensemble du territoire national, pour ne plus que des localités du Gabon soient coupées du reste du monde »…Le professeur Noël Boundzanga préside la très sensible commission politique, chargée d’ébaucher des réformes sur le pouvoir, les institutions, les élections… Il est conscient des enjeux, dit-il à Sébastien Németh : « Le processus de démocratisation a échoué. Et donc, c’est normal que les Gabonais fassent attention à ce qui sortira de la Commission politique. Il y a une pression, que les commissaires ressentent, mais cela me parait aussi tout à fait normal. Dans tous les cas, si les uns et les autres sont prêts à respecter les textes qui seront écrits et donc qui sortiront de là, tout se passera bien ! » RFI

L’armée burkinabè reçoit une douzaine de drones turcs pour la lutte antijihadiste
L’armée du Burkina Faso a reçu lundi une douzaine de drones de combat livrés par la Turquie afin de lutter contre les groupes jihadistes, selon la présidence burkinabè. Ces drones – des Bayraktar TB2 et Bayraktar Akinci –, ont été remis à l’armée par le chef du régime militaire, le capitaine Ibrahim Traoré, lors d’une cérémonie filmée et diffusée par la présidence…Le chef du régime militaire burkinabè a remercié le président turc Recep Tayyip Erdogan pour ce partenariat « sain et sincère ». Après avoir tourné le dos à l’armée française l’année dernière, le Burkina s’est rapproché de nouveaux partenaires, parmi lesquels la Turquie et la Russie. AFP

Est de la RDC: plus de 160 000 nouveaux déplacés en mars 2024 dans le Nord-Kivu
Selon la mission de paix de l’ONU (Monusco), actuellement en cours de retrait, le contexte sécuritaire est très volatil dans l’est de la RDC, prévient la mission de paix de l’ONU (Monusco), actuellement engagée dans un retrait. Le groupe rebelle M23 a notamment des positions autour de Sake, ville située à une vingtaine de kilomètres à l’ouest du chef-lieu provincial Goma. Conséquence de cette situation dégradée, de nouveaux importants mouvements de populations ont eu lieu au mois de mars : selon les chiffres du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), 165 000 personnes ont été déplacées en raison des combats pour le seul mois de mars 2024. Les combats dans le Rutshuru et le Masisi ont causé des mouvements de populations vers les territoires voisins : Lubero, Walikale, Kalehe dans le Sud-Kivu, mais surtout Goma – la capitale provinciale qui accueille déjà plus d’un million de déplacés. RFI

Soudan: à une semaine de l’anniversaire de la guerre, MSF dénonce l’obstruction de l’aide médicale
Alors que la guerre au Soudan entrera la semaine prochaine dans sa deuxième année, le conflit a détruit la plupart des infrastructures de santé du pays, l’ONG Médecins sans frontières estimant que seules 25% à 30% d’entre elles fonctionnent encore. Les restantes manquent de tout. MSF dénonce l’obstruction des autorités de Port Soudan, qui distribuent au compte-goutte les visas pour les travailleurs humanitaires et les autorisations des douanes pour le matériel. RFI

RDC : quatre soldats de la Mission de la SADC tués par un obus à Mubambiro
Dans un communiqué publié le lundi 8 avril, la Mission de la SADC en République démocratique du Congo (SAMIRDC) a annoncé le décès de quatre de ses militaires. Ces soldats ont été tués suite à l’explosion d’un obus de mortier à proximité de leur campement. L’incident s’est produit dans la zone de Mubambiro, dans la province du Nord-Kivu. De plus, trois autres soldats, originaires de Tanzanie, ont été blessés au cours de cet incident, précise le document. Cependant, le communiqué de la SADC n’accuse pas directement les rebelles du M23 d’être à l’origine de cet incident. La SADC parle simplement « d’un obus de mortier ennemi lancé à proximité du camp où se trouvaient ses soldats ». Ces bombardements ont également causé la mort d’une fillette et blessé au moins quatre autres civils dans un petit marché spontané, situé à côté de cette base. La Mission de la SADC, déployée pour contribuer à la stabilisation de cette région où les groupes armés prolifèrent, affirme qu’elle est déterminée à remplir son mandat conformément au principe d’autodéfense et d’action collective énoncé dans le Pacte de défense mutuelle de la SADC. Radio Okapi

La croissance économique réduit peu la pauvreté en Afrique, affirme la Banque mondiale
La Banque mondiale, qui vient de publier son rapport analytique de la situation économique sur le continent, prévoit une croissance globale de 3,4% en 2024. Il s’agit d’un rebond important mais le rapport souligne aussi que la croissance économique a un faible impact sur la réduction de la pauvreté sur le continent. La Banque mondiale, qui vient de publier son rapport analytique de la situation économique sur le continent, prévoit une croissance globale de 3,4% en 2024. Il s’agit d’un rebond important mais le rapport souligne aussi que la croissance économique a un faible impact sur la réduction de la pauvreté sur le continent. Pour 1% de croissance, l’Afrique réduit son taux de pauvreté de 1% contre 2,5 % dans le reste du monde. Les inégalités sont structurelles et les efforts individuels ne permettent pas de mobilité dans l’échelle sociale, constate la Banque mondiale. L’enjeu prioritaire pour l’institution est donc la réduction des inégalités pour créer de la richesse et de la croissance. Pour cela, la Banque mondiale recommande des « actions multisectorielles », la mise en place de politiques visant à créer des conditions équitables et à renforcer la capacité de production des populations défavorisées. RFI

La France n’a pas à se prononcer sur l’avenir du franc CFA
La France n’a pas à se prononcer sur l’avenir du franc CFA en Afrique de l’Ouest, que l’élection du candidat antisystème Bassirou Diomaye Faye à la tête du Sénégal plonge dans un peu plus d’incertitude, a estimé lundi 8 avril le ministre des affaires étrangères français, Stéphane Séjourné…Tenant d’une ligne souverainiste, le nouveau président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, a prôné pendant sa campagne une rupture avec la devise actuelle, utilisée dans l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa : Sénégal, Mali, Burkina Faso, Niger, Côte d’Ivoire, Togo, Bénin et Guinée-Bissau)…Le franc CFA est également utilisé dans six pays d’Afrique centrale, dans une union monétaire distincte, où le débat sur une éventuelle sortie est pour l’heure moins intense. Les critiques envers le franc CFA, dont les billets sont toujours imprimés à Chamalières, en France, ne sont pas récentes. Sa parité, arrimée à un euro fort qui pénalise les exportations, est fréquemment visée par ses détracteurs. Le Monde

Le Département d’Etat se félicite de la coopération stratégique et militaire entre le Maroc et les Etats-Unis
La collaboration entre les États-Unis et le Maroc est profonde, visant à encourager la stabilité régionale, à lutter contre le terrorisme, et à renforcer les échanges commerciaux ainsi que le développement et les réformes au Maroc, comme le précise le Département d’État. Depuis les années 1950, la coopération sécuritaire entre les États-Unis et le Maroc s’est intensifiée, reflétant la solidité de leur partenariat. Les accords, signés en 2007 et 2015, ciblent les secteurs clés de la coopération en matière de sécurité et d’économie, soutenant le Maroc dans la gestion des défis régionaux et des crises avoisinantes. Le Maroc s’implique aussi activement dans la défense multilatérale, ayant adhéré au Dialogue méditerranéen de l’OTAN en 1995 et été nommé allié majeur, non- membre de l’OTAN, par les États-Unis en 2004, ce qui lui procure des avantages significatifs en termes de coopération militaire et de défense. Les États-Unis fournissent au Maroc un soutien incluant du matériel militaire et des initiatives de formation depuis 2006, ce qui contribue à l’amélioration des compétences militaires marocaines et à leur collaboration ainsi que l’interopérabilité avec les forces américaines. Depuis 2018, les États-Unis ont en outre autorisé des exportations de matériel de défense vers le Maroc dans le cadre des ventes commerciales directes. Sahel Intelligence

Au Nigeria, le grand exode des professionnels de la santé inquiète
Face à une inflation galopante autour de 30% début mars, aux faibles salaires, au manque d’infrastructures sanitaires et à l’insécurité généralisée au Nigeria, les professionnels de la santé quittent le pays par milliers chaque année, d’après les associations du secteur médical. Entre 15.000 et 16.000 médecins ont plié bagage au cours des cinq dernières années, a indiqué le ministre nigérian de la Santé, Muhammad Ali Pate, dans une interview télévisée pour la chaîne locale Channels TV, au début du mois de mars. Aujourd’hui, le pays le plus peuplé d’Afrique compte seulement 300.000 professionnels de la santé, dont 55.000 médecins, pour une population de 220 millions d’habitants, selon le ministre. AFP