Les Béninois sont appelés aux urnes dimanche 11 avril pour élire leur président. Alors que le pays a longtemps été salué comme une démocratie exemplaire en Afrique de l’Ouest, des voix s’élèvent aujourd’hui pour dénoncer une « dérive autoritaire » du régime de Patrice Talon qui brigue un second mandat. … Ils ne sont pas les seuls à s’alerter d’un « rétrécissement de l’espace démocratique » dans l’ancien royaume du Dahomey. En cinq ans, les indicateurs de bonne gouvernance sont passés au rouge. Dans son dernier rapport publié le 11 mars, le Freedom House, think tank indépendant américain qui mesure l’évolution des libertés publiques et la démocratie dans le monde, le Bénin a perdu 14 points entre 2019 et 2020, ce qui lui vaut la perte de son label de « pays libre ». … En parallèle, les principales figures de l’opposition béninoise semblent avoir été progressivement écartées du jeu politique. « Depuis le début de l’année, Amnesty International a recensé la convocation, l’arrestation et/ou la condamnation d’au moins douze opposants politiques et voix critiques du pouvoir », explique l’ONG dans un rapport daté de fin mars. RFI
Élection présidentielle à Djibouti ce vendredi 9 avril. Le chef de l’État, Ismaël Omar Guelleh, est candidat à un cinquième mandat. L’opposition qui conteste le processus électoral a boycotté. … La présidentielle se tient dans un contexte sécuritaire qui s’est dégradé ces derniers mois. Les affrontements entre l’armée et les rebelles du Frud se multiplient depuis une série d’attaques à Tadjourah dans laquelle un gendarme avait été tué mi-janvier. Ces derniers jours, le groupe politico-militaire et les soldats djiboutiens se sont encore fait face. Fin mars à Aslé, lundi dernier à Biladiti Goda et enfin mardi à Daoudawya, où le camp militaire a été attaqué. Dans le même temps, le pays connaît des manifestations chaque semaine, et ce depuis plusieurs mois. Un mouvement pour s’opposer à un cinquième mandat d’Ismaël Omar Guelleh, lancé par le parti Radde et poursuivi par d’autres mouvements d’opposition. Les adversaires du chef de l’État qui se sont en partie alliés. Fin mars, trois partis politiques, les rebelles du Frud, quatre ONG et une douzaine d’activistes ont signé la Charte pour une transition démocratique. Ce document vise à organiser un nouveau pouvoir et des réformes démocratiques pour lorsque le régime d’IOG tombera.Car ces opposants sont convaincus, plus le chef de l’État s’éternise au pouvoir, plus le risque d’instabilité grandit. RFI
Ils ne sont peut-être pas là depuis aussi longtemps qu’Ismaïl Omar Guelleh. Mais à l’instar du président de Djibouti, qui brigue son cinquième mandat, les Chinois devraient garder leur emprise économique sur ce petit pays de la corne de l’Afrique à l’issue de l’élection présidentielle, vendredi 9 avril. À bien des égards, l’histoire des relations entre Djibouti et Pékin est emblématique des ambitions chinoises sur la scène internationale, de la manière dont la puissance asiatique utilise ses nouvelles « routes de la soie » pour étendre son réseau d’influence économique et de sa volonté de renforcer son statut de premier investisseur sur le continent africain. … Les années passant, « il y a cependant eu une sorte de refroidissement, c’est comme un mariage qui s’effiloche », juge l’historien Gérard Prunier. Il y a d’abord la question de l’endettement. Pékin détient aujourd’hui plus de 70 % de la dette de Djibouti, ce qui placerait le petit pays africain dans une situation d’infériorité dangereuse pour sa souveraineté, selon certains observateurs. … En outre, la population locale commence aussi à se demander où sont passés tous ces milliards de dollars investis. « L’argent chinois n’a eu qu’un impact très limité pour les Djiboutiens », confirme le politologue britannique. France24
Au moins cinq chef de partis politiques ont été interpellés jeudi en fin d’après-midi. Parmi eux Dinamou Daram, le chef de la formation politique qui a investi l’ancien ministre Yaya Dillo dont le rejet de la candidature a provoqué des tensions puis un assaut militaire contre sa résidence. Un assaut qui a fait des morts dont la mère du leader politique qui est entré en clandestinité depuis. Selon le communiqué du ministère de la Sécurité publique, les personnes arrêtées hier jeudi s’apprêtaient à attaquer la Ceni, des bureaux de vote et envisagent même d’assassiner, de manière ciblée, des leaders de l’opposition pour en faire porter le chapeau au gouvernement. Mais, selon un acteur politique d’opposition, le gouvernement cherche à justifier l’arbitraire. Ce même leader rappelle que des envoyés des Nations unies ont été empêchés d’accéder ce jeudi après-midi au siège des Transformateurs où ils avaient rendez-vous avec le leader du parti d’opposition, Succès Masra, écarté de l’élection présidentielle en raison de son âge (38 ans). RFI
Le maréchal-président Idriss Déby Itno, au pouvoir sans partage depuis 30 ans au Tchad, brigue dimanche un 6e mandat qui ne pourra lui échapper face à six candidats faisant bien pâle figure et après avoir écarté, parfois violemment, les rares ténors d’une opposition très divisée qui pouvaient lui faire un peu d’ombre. Il suffit, pour s’en convaincre, de parcourir les rues de N’Djamena, où la grande majorité des habitants semblent se désintéresser d’un scrutin « joué d’avance » et tentent péniblement de joindre les deux bouts, entre deux coupures d’électricité et d’eau parfois plusieurs jours d’affilée: la capitale est littéralement recouverte d’affiches à la gloire de « IDI », son parti et sa multitude de mouvements satellites, rivalisant par la taille extravagante de leurs panneaux. En revanche, il faut rouler de longues minutes pour apercevoir quelques affichettes de ses rivaux. Depuis plusieurs mois, le régime interdit systématiquement les « marches pacifiques pour l’alternance » que tentent d’organiser chaque samedi les partis d’opposition les plus virulents. AFP
L’attaque contre Palma dans le nord-est du Mozambique, considérée comme un tournant dans les violences infligées par les groupes armés jihadistes depuis 2017, inquiète l’Afrique australe sur les risques d’instabilité sécuritaire pour la région. Le 24 mars, un raid sanglant et minutieusement préparé a frappé cette petite ville portuaire de 75.000 habitants, à seulement quelques kilomètres du méga projet gazier du groupe français Total sur la péninsule d’Afungi. Officiellement, des dizaines de civils, policiers et militaires ont été tués, le bilan réel n’est pas encore connu. Jeudi, six présidents de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) se réunissent en urgence à Maputo pour plancher sur la menace jihadiste. Cette semaine, les seize membres de la SADC ont condamné cette attaque, la qualifiant d' »affront » à la paix et à la sécurité du Mozambique, de la région et au-delà. Selon plusieurs analystes, la sécurité régionale est désormais en jeu. Tout comme l’avenir du projet gazier de plusieurs milliards d’euros opéré par Total, le plus gros investissement sur le continent africain. AFP
Une quarantaine de Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) ont été tués ces trois derniers mois au Burkina Faso, où ces supplétifs civils, engagés dans la lutte antijihadiste aux côtés des forces de sécurité, sont de plus en plus ciblés par les groupes armés qui déstabilisent le pays. « Depuis janvier, pas une semaine ne passe sans qu’on ne déplore la mort d’un volontaire; d’ailleurs, on a commencé l’année avec la mort de cinq de nos frères à Koumbri », dans la province du Yatenga, chef-lieu de la région du Nord, affirme Souleymane Sawadogo, un VDP de la zone. Selon cet agriculteur de 47 ans, engagé volontaire dans la lutte antijihadiste depuis un an, « plus d’une quarantaine de VDP ont été tués dans des attaques au cours des trois derniers mois ». Et selon un décompte de l’AFP, plus de 200 sont morts depuis janvier 2020. AFP
Des experts de l’ONU ont exhorté, jeudi, les autorités maliennes à abandonner immédiatement les poursuites engagées contre un journaliste et quatre hauts fonctionnaires, qui sont toujours en détention malgré l’ordonnance rendue par la Cour d’appel de Bamako prononçant l’annulation des procédures et ordonnant la mise en liberté de ces cinq hommes le mois dernier. « Les arrestations en décembre 2020 du journaliste Mohamed Bathily, connu sous le nom de Ras Bath, ainsi que de Vital Robert Diop, Souleymane Kansaye, Mahamadou Koné et Aguibou Macky Tall – tous travaillant pour des institutions publiques et parapubliques – ont été effectuées sans l’implication d’aucune autorité judiciaire et en dehors de tout cadre légal », ont déclaré dans un communiqué l’Expert indépendant sur la situation des droits de l’homme au Mali, Alioune Tine, la Rapporteure spéciale sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression, Irene Khan, et le Rapporteur spécial sur l’indépendance des juges et des avocats, Diego Garcia-Sayan. ONU Info
Une commission d’enquête « indépendante et impartiale » sera mise sur pied après les manifestations qui ont secoué le pays début mars. Le gouvernement en a fait l’annonce jeudi 8 avril et a présenté son bilan des événements. Dans un mémorandum de 24 pages, il fait état de 13 morts durant les troubles. Des violences qui ont éclaté dans le sillage de l’affaire judiciaire impliquant Ousmane Sonko, l’opposant accusé de viol par une employée d’un salon de massage. Les autorités assurent que justice sera faite. … Alors que l’opposition et des organisations de la société civile accusent les policiers et gendarmes d’usage excessif de la force, Sidiki Kaba assure qu’il n’y aura pas d’impunité. Mais il salue le professionnalisme des forces de défense et de sécurité. … De son côté, le Mouvement de Défense de la Démocratie « prend acte » de la création d’une commission d’enquête indépendante. C’était l’une des revendications de cette coalition de partis politiques d’opposition et d’organisations de la société civile créée après l’arrestation d’Ousmane Sonko. Mais le M2D dit rester « vigilant » sur les modalités de mise en place de cette commission, et affiche d’ores et déjà son « scepticisme » sur son impartialité vis-à-vis de l’opposant. RFI
Le bureau de l’envoyé spécial de l’ONU au Burundi, que ce pays voulait supprimer au 31 décembre 2020, fermera finalement le 31 mai, a annoncé dans une lettre récente au Conseil de sécurité le secrétaire général de l’Organisation. Sujet éminemment politique, la présence de l’Onu au Burundi a suscité pendant des années des tensions entre l’Organisation et les autorités burundaises, qui contestaient le fait que leur pays soit sous observation du Conseil de sécurité. En novembre, le gouvernement burundais avait signifié à l’ONU que son bureau dans le pays serait « fermé et liquidé au 31 décembre 2020 », rappelle le chef de l’Organisation, Antonio Guterres, dans sa lettre publiée jeudi. « Il a ensuite accepté d’accorder le temps nécessaire pour que le processus se déroule conformément aux meilleures pratiques et dans le plein respect des règles et règlements de l’Organisation », ajoute-t-il. Belga
Les Nations Unies et le gouvernement camerounais ont lancé, mercredi, un plan de réponse humanitaire pour ce pays d’Afrique centrale en 2021. Le financement de ce plan estimé à 362 millions de dollars doit permettre aux organisations humanitaires de fournir une aide à trois millions de personnes ayant besoin d’une aide urgente cette année. Le Cameroun continue d’être confronté à une crise de protection et à des situations humanitaires complexes et multiples. « En 2021, 4,4 millions de personnes ont besoin d’aide humanitaire dans le pays en raison de l’insécurité, de la diminution des capacités d’adaptation et du manque de accès aux services de base », a précisé le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) au Cameroun dans un communiqué. Selon OCHA, les violences dans les régions de l’Extrême-Nord, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ont accu le nombre de personnes déplacées. L’insécurité qui touche la République centrafricaine et le Nigéria voisins a provoqué l’arrivée de milliers de réfugiés dans les régions de l’Est, de l’Adamaoua, du Nord et de l’Extrême-Nord qui a augmenté la pression sur les communautés hôtes. ONU Info
Plus de 6000 personnes ont été tuées dans la région de Beni, dan sla province du Nord-Kivu, depuis 2013 et plus de 2000 dans la province voisine de l’Ituri en 2020, dans les violences qui sévissent dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), a alerté jeudi l’épiscopat congolais. Les violences en cours ont fait « plus de 6000 morts à Beni depuis 2013 et plus de 2000 à Bunia pour la seule année 2020 », a déclaré le porte-parole de la Conférence épiscopale (Cenco) de RDC, l’abbé Donatien Nshole, lors d’une conférence de presse à Kinhsasa. Dans les régions de Beni dans la province du Nord-Kivu et dans celle de l’Ituri voisine, « on compte également au moins trois millions de déplacés et environ 7.500 personnes kidnappées », a-t-il ajouté. Belga
Alors que le G20 a annoncé une nouvelle extension pour six mois du moratoire sur les intérêts de la dette des pays les plus pauvres, les appels se multiplient pour aller plus loin et accorder une annulation. Le Vatican prendra part à ce mouvement : mercredi 7 avril, le dicastère pour le service du développement humain intégral et la commission Covid-19 ont annoncé le lancement d’une campagne pour l’annulation de la dette des pays africains. Le plaidoyer sera mené auprès des institutions financières internationales et des gouvernements des pays créanciers. Localement, cette campagne devrait être relayée par des organisations comme Caritas Afrique. Il est fait référence à la campagne du Jubilé. Lancée au milieu des années 1990 par une coalition d’Eglises et de mouvements d’inspiration chrétienne, elle avait joué un rôle déterminant dans l’allègement des dettes décidé au tournant du millénaire. Le Monde
Déjà présent dans 18 pays du continent, le variant sud-africain du coronavirus, réputé plus agressif et résistant, inquiète. À Madagascar, les soignants adaptent leurs traitements face à ce nouvel ennemi. Quel mal frappe Madagascar ? Depuis la fin de la première vague, en septembre 2020, on croyait le pays tiré d’affaires. Les hôpitaux avaient repris une activité normale. En août 2020, des spécialistes interrogés par Jeune Afrique estimaient même probable que le pays avait atteint une certaine immunité collective. Une hypothèse aujourd’hui balayée. Depuis la mi-mars, le Covid s’est réveillé. Plus dur que jamais. Les hôpitaux débordent de patients. Les malades manquent d’oxygène et en meurent. Et la maladie dégénère plus vite en forme grave et en décès. Jeune Afrique
Le président tunisien se rend au Caire entre le 9 et 11 avril. La Libye et sa reconstruction devrait être au cœur des discussions entre les deux chefs d’État. Le président tunisien Kaïs Saïed se rend au Caire entre le 9 et le 11 avril à l’invitation de son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi. Depuis la chute des régimes de Moubarak et de Ben Ali en 2011, ce sera simplement la deuxième visite officielle d’un chef d’État tunisien au Caire. Son prédécesseur, Béji Caïd Essebsi avait rencontré le président Sissi lors du 26e sommet Arabe au Caire et effectué un déplacement officiel en octobre 2015 pour marquer la relance du Haut Comité conjoint égypto-tunisien, baromètre des relations bilatérales. Jeune Afrique
En Angola, le président Joao Lourenço accompagné du chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez. Jeudi, les deux hommes ont assisté à la signature de plusieurs accords commerciaux dans les domaines de la pêche, de l’agriculture, de l’industrie et du transport aérien. Alors que le pays ibérique cherche à se repositionner sur le marché potentiel qu’offre l’Angola, le Premier ministre espagnol s’est fait accompagner d’une délégation d’acteurs économiques et de chefs d’entreprises, pour s’attirer de nouveaux partenariats économiques, et réduire sa dépendance au pétrole. Pedro Sanchez a encouragé le gouvernement de Joao Lourenço. Africa News
De l’extérieur c’est une maison plutôt huppée comme d’autres à Niamey, mais l’intérieur détonne: trois drones aux ailes d’albatros sont posés sur de larges tables, au milieu des outils et de leurs créateurs dans l’atelier improvisé. Aziz Kountché, entrepreneur fou d’aéronautique et petit-fils du général et ancien dirigeant nigérien Seyni Kountché, a lancé en 2016 son entreprise de drones civils, Drones Africa Service, du « 100% nigérien ». « On importe les produits qu’on ne trouve pas ici comme la fibre de verre, le carbone, mais tout le reste, conception, modélisation, fabrication, est fait ici », explique le grand gaillard à la large carrure mais aux doigts d’orfèvre: « je les construis tous moi-même ». Du rêve de l’enfant qui passait ses week-end à l’aéroclub de Niamey quand il n’était pas sur les bancs du lycée français du Niger, l’aventure s’est transformée en une entreprise qui revendique « un chiffre d’affaires qui double chaque année ». AFP