Revue de presse du 9 août 2024

Mali: un camp militaire attaqué par des terroristes à Kouakourou près de Mopti dans le centre du pays
Ce jeudi 8 août, les habitants du village de Kouakourou, dans le centre du Mali, se sont réveillés dans la peur et l’inquiétude, a indiqué une source locale. La veille, le 7 août, aux alentours de 19h, des hommes armés pénètrent dans le village avec des motos. Ils se dirigent vers le détachement militaire installé à proximité du fleuve Niger. Des échanges de tirs nourris s’engagent, les forces de sécurité résistent, mais procèdent à un repli tactique face aux assaillants. Les terroristes prennent possession du poste militaire. Du matériel est pillé et la position incendiée…Kouakourou est un village symbole et martyr de la crise dans le centre du Mali. En 2017, c’est l’un des premiers villages de la région à avoir subi un embargo total durant plusieurs mois. Les habitants ayant toujours refusé de se plier au diktat des groupes terroristes. Depuis, un camp militaire a été installé dans le village à la demande des populations. Malgré les dégâts de ce mercredi 7 août, celui-ci a été repris par les forces de défense maliennes. RFI

Guinée: un mois après leur arrestation, aucune nouvelle des activistes Foniké Menguè et Billo Bah
En Guinée, aucune nouvelle des opposants Mamadou Billo Bah et Oumar Sylla alias « Foniké Menguè », qui ont été arrêtés en dehors de tout cadre juridique dans la nuit du 9 juillet. Les deux responsables du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), qui lutte contre le régime du général Mamadi Doumbouya. Ils étaient en train d’organiser une manifestation citoyenne pour le lendemain, avant de finalement disparaître…Selon un jeune cadre du FNDC qui a été arrêté en même temps, mais qui a été libéré, ils ont été « enlevés » par un contingent de gendarmes et de forces spéciales encagoulées, avant d’être menacés et torturés. Depuis un mois, personne ne sait où ils sont détenus ni quelles sont les charges retenues contre eux. Le procureur général avait indiqué n’avoir procédé « à aucune interpellation, ni arrestation de qui que ce soit », et le porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo, avait annoncé sur RFI, il y a deux semaines, que le parquet allait continuer ses recherches. RFI

RDC : Affaire Nangaa et consorts : les prévenus condamnés à la peine de mort
La cour militaire de Kinshasa Gombe, siégeant en matière répressive au premier degré, à la prison de Ndolo a condamné, jeudi 8 août, Corneille Nangaa et consorts à la peine de mort. Ce verdict est tombé après des plaidoiries de la partie civile et avocats de la défense. Cette juridiction a dit poursuivre ces prévenus pour crime de guerre, participation à un mouvement insurrectionnel et trahison. Ils sont accusés d’avoir commis ces infractions sur la population des territoires de Rutshuru et Masisi (Nord-Kivu) de février jusqu’à ce jour. Il leur est reproché d’avoir créé un groupe armé, qui combat l’armée régulière aux cotés de l’armée rwandaise, dans le Nord-Kivu. Les prévenus ont cinq jours, à dater de ce jeudi, pour interjeter appel. Radio Okapi

Tchad: le rédacteur en chef de Tchadinfos finalement relâché 24h après son arrestation
Au Tchad, le journaliste Oumar Ali Badour a été libéré jeudi 8 août. C’est le média Tchadinfos dont il est rédacteur en chef qui l’a annoncé. Il avait été emmené mercredi 7 août à l’Agence nationale de la sécurité d’État par des hommes encagoulés alors qu’il se rendait au commissariat du 8ᵉ arrondissement de N’Djamena pour une convocation judiciaire…Oumar Ali Badour avait été convoqué le 7 août à midi par la police judiciaire, à N’Djamena, la capitale du Tchad. Peu après son arrivée, il avait été embarqué par des hommes armés et cagoulés et conduit à la Direction Générale de l’Agence Nationale de Sécurité (ANSE). Le rédacteur en chef du site Tchadinfos.com, principale plateforme d’information en ligne du pays, a été libéré ce jeudi 8 août, après 24 heures de détention par les services de renseignement. Le Directeur de publication de Tchadinfos, Madjissembaye Ngardinon, parle d’enlèvement et attend des explications, a-t-il indiqué à Guilhem Fabry de RFI. RFI

Libye: le ministre du Pétrole et du Gaz et son chef de cabinet arrêtés
Le ministre libyen du Pétrole et du Gaz ainsi que son chef de cabinet ont été arrêtés ce mercredi 7 août, sur fond de soupçons de corruption. Cette arrestation répond à un mandat d’arrêt émis par le procureur général de Tripoli, Al Seddik al-Sour. Une énorme polémique a éclaté après la publication d’un communiqué du procureur annonçant la nouvelle de cette arrestation. Ce dernier ne cite pas le nom du ministre, ce qui pose un problème. Deux ministres sont bel et bien chargés du ministère du Pétrole et du Gaz dans le gouvernement de l’ouest libyen dirigé par Abdelhamid Dbeibah…Khalifa Abdel-Sadek est accusé de corruption financière pour le compte d’une société étrangère active dans le secteur pétrolier, à hauteur de près d’un demi-million de dollars. Il a enfreint, toujours selon le communiqué, un accord signé entre cette société et la Compagnie nationale du pétrole (NOC). RFI

Le Bénin tend la main aux afro-descendants avec sa nouvelle loi sur la naturalisation
Cette loi, votée par le Parlement à l’initiative du gouvernement, se veut une réponse aux difficultés de « quête d’identité à laquelle sont confrontés les afro-descendants », selon les autorités du pays. Pour le Bénin, la traite négrière a laissé de profondes blessures chez les descendants des personnes déportées et réduites en esclavage, qui sont nombreux à souhaiter développer un lien avec la terre de leurs ancêtres. Ce nouveau texte, qui doit encore être promulgué par le président Patrice Talon, donnera la possibilité d’obtenir la citoyenneté béninoise à « toute personne qui, d’après sa généalogie, a un ascendant africain, subsaharien déporté dans le cadre de la traite des Noirs et du commerce triangulaire ». « La nationalité béninoise par reconnaissance confère à l’afro-descendant bénéficiaire le droit à l’établissement d’une attestation de nationalité béninoise par reconnaissance et d’un passeport béninois », précise le document adopté par les députés béninois. Le Monde avec AFP

Ghana: avec l’inauguration de sa première raffinerie d’or le pays vise l’indépendance économique
Le Ghana, premier producteur d’or sur le continent africain, vient d’inaugurer, ce jeudi 8 août à Accra, sa première raffinerie. Un chantier enfin abouti après plus de quatre ans de travaux. De quoi raffiner, non plus à l’étranger comme c’était le cas jusqu’à maintenant, mais bien localement, la totalité de ses plus de 100 tonnes extraites légalement chaque année de ses mines. Un pas décisif vers l’indépendance économique du pays selon ses dirigeants. Plus de 400 kilos d’or par jour, c’est la quantité que la toute nouvelle raffinerie royale de l’or ghanéen promet de traiter à Accra. Mohammed Amin Adam, le ministre des finances du Ghana explique l’importance de cette industrie pour son pays…Croissance économique accrue, réduction de la pauvreté : les promesses que permettrait cette nouvelle raffinerie s’enchaînent. La lutte contre les mines d’or illégales, un fléau au Ghana, en ferait également partie, selon le vice-président, Mahamadu Bawumia. RFI

La Tanzanie a expulsé des milliers de familles massaï de leurs terres ancestrales, des ONG pointent des «tactiques abusives»
Alors que vendredi 9 août marque la journée internationale des peuples autochtones, le gouvernement de la Tanzanie a expulsé plusieurs dizaines de milliers de membres de la communauté massaï en deux ans du parc du cratère de Ngorongoro…Pour le gouvernement tanzanien, les Massaï seraient devenus trop nombreux et auraient trop de bétail pour qu’une bonne protection de la nature soit assurée. Mais l’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch pense autrement. Selon l’ONG, le gouvernement veut en réalité y développer le tourisme et a bafoué les droits de ces communautés en les relogeant de force à 600 km de là. D’après HRW, le gouvernement n’a pas impliqué les populations Massaï dans ces relocalisations, ni même reccueilli leur consentement comme le droit international l’exige…Système d’élevage rotatif, liens culturels : les peuples autochtones comme les Massaï vivent pourtant en tandem avec la nature, souvent. Et les scientifiques s’accordent aujourd’hui à dire que les projets de conservation doivent être développés avec les communautés locales s’ils veulent être efficaces. Mais beaucoup de dirigeants africains font encore la sourde oreille. RFI

JO 2024: Letsile Tebogo s’offre l’or sur 200m, une médaille historique pour le Botswana
C’est un jour historique pour l’athlétisme au Botswana et pour toute l’Afrique. Letsile Tebogo, 21 ans, a remporté le titre olympique sur 200m, jeudi 8 août, au Stade de France à l’occasion des JO 2024. Le sprinteur a dominé ses adversaires dans cette finale, et notamment l’Américain Noah Lyles, avec un temps de 19 »46, nouveau record d’Afrique. Il apporte au Botswana la première médaille d’or de son histoire…Letsile Tebogo entre dans l’histoire de l’athlétisme et du Botswana. Jamais un sprinteur africain n’avait été sacré champion olympique sur 100m ou 200m. Et le voilà seul médaillé d’or de son pays, après l’argent de Nijel Amos sur 800m en 2012 et le bronze du relais 4x400m en 2021. RFI

La boxeuse camerounaise Cindy Ngamba emporte le bronze sous la bannière des réfugiés
Jeudi soir, la boxeuse camerounaise Cindy Ngamba a décroché à Roland-Garros la première médaille olympique, en bronze, de l’histoire de l’équipe olympique des réfugiés, battue en demi-finales par la Panaméenne Atheyna Bylon, dans la catégorie des -75 kg. Victorieuse de la Française Davina Michel en quarts de finale, Cindy Ngamba avait assuré la première médaille de l’équipe olympique, puisqu’en boxe les quatre demi-finalistes sont assurées d’une médaille. Elle sera donc de bronze, après sa défaite aux points sur décision partagée des juges (4-1), à l’issue des trois rounds. Cindy Ngamba a le statut de réfugiée au Royaume-Uni où elle est arrivée à 11 ans, en raison de la répression de l’homosexualité dans son pays de naissance, selon sa fiche sur le site du CIO. AFP