Renforcer la stratégie sahélienne de contreinsurrection
L’adaptation des structures des forces sahéliennes à des unités plus légères, plus mobiles et plus intégrées permettra de mieux soutenir les pratiques de contre-insurrection centrées sur la population, nécessaires pour inverser la trajectoire croissante des attaques extrémistes violentes. Le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont connu une expansion quasi ininterrompue de la violence islamiste militante au cours de la dernière décennie, soulignant la nécessité d’une stratégie alternative de sécurité. Il faut avant tout reconnaitre le fait que ces groupes extrémistes violents emploient des tactiques irrégulières et opèrent comme des insurrections locales, ce qui requiert une campagne de contre-insurrection soutenue. L’amélioration de l’efficacité des forces sahéliennes nécessitera une structure de forces plus intégrée, mobile et centrée sur la population, soutenue par des capacités de soutien logistique et aérien améliorées. L’établissement de relations positives avec les populations locales n’est pas seulement une question de moralité ou de légitimité, mais aussi un moyen essentiel d’affaiblir le soutien aux insurgés. Centre d’études stratégiques de l’Afrique
Kenya : jour de vote pour plus de 22 millions d’électeurs
Ce mardi 9 août est un jour important pour le Kenya. Plus de 22 millions d’électeurs sont appelées aux urnes pour désigner un successeur à Uhuru Kenyatta à la tête du pays depuis 2013. Les bureaux de vote ont ouvert tôt, à 6h heure locale et fermeront vers 17h. Quatre candidats sont en lice mais c’est surtout entre Raila Odinga candidat pour la cinquième fois et soutenu par Uhuru Kenyatta et le vice-président William Ruto que le combat semble se jouer. Le pays aux 56 millions d’habitants attend beaucoup de ce scrutin dans un contexte de crise économique et sociale. Le manque d’emploi est au centre de ces élections notamment pour la jeunesse qui représente plus des trois quarts de la population kényane et dont le chômage a doublé ces cinq dernières années. Outre l’élection présidentielle, les électeurs doivent élire leurs députés, sénateurs, gouverneurs de comté et membres des assemblées de comté. En tout six bulletins doivent être apposés dans l’urne. La Commission électorale kényane est sous pression pour garantir des élections sans irrégularités ni violences meurtrières. Dans un pays marquée par une crise post-électorale en 2007-2008 où 1.100 avaient perdu la vie. AfricaNews/AFP
Présidentielle au Kenya: la société civile se prépare à surveiller la régularité du vote
Plusieurs missions d’observations internationales sont déployées : UE, IGAD, Commonwealth. Mais la principale plateforme d’observation émane de la société civile kényane : l’Electoral Observation Group (ELOG). Ses équipes se préparent à observer la régularité du vote, via notamment un système de compilation des résultats indépendant, parallèle à celui de l’IEBC, la commission électorale kényane. Une quarantaine de jeunes Kényans s’affairent sur leurs claviers. Ils effectuent une simulation du jour de l’élection. Leur rôle : compiler les informations envoyées par les 1 200 observateurs sur le terrain, concernant le déroulement du vote et sur les résultats. « Nos observateurs vont noter sur un questionnaire les résultats officiels qui seront annoncés dans leur bureau de vote et nous les envoyer, nous explique Azarius Karanja, l’un des superviseurs de l’opération. Parallèlement, ils nous envoient aussi une photo du procès-verbal de résultats. Si ce qu’il y a dans le questionnaire et dans le procès-verbal coïncide, alors cela veut dire que nous avons un résultat cohérent. ». Pour ce décompte parallèle, ELOG a sélectionné un échantillon de 1 000 bureaux de vote jugés représentatifs sur les 46 000 du pays. Objectif : être en mesure de vérifier l’intégrité des résultats qui seront annoncés. RFI
En tournée, Antony Blinken appelle à un « véritable partenariat » avec les pays africains
S’exprimant lundi à Pretoria, la capitale sud-africaine, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a déclaré que les États-Unis ne considéraient pas la région comme le « dernier terrain de jeu dans une compétition entre grandes puissances » et qu’ils souhaitaient un « véritable partenariat » avec l’Afrique. Washington veut un « véritable partenariat » avec l’Afrique, a annoncé lundi 8 août à Pretoria le secrétaire d’État américain Antony Blinken, tout en assurant que les États-Unis ne cherchent pas à « surpasser » l’influence des autres puissances mondiales sur le continent, Chine et Russie en tête. « Ce que nous recherchons avant tout, c’est un véritable partenariat entre les États-Unis et l’Afrique. Nous ne voulons pas d’une relation déséquilibrée ou transactionnelle », a déclaré Antony Blinken, au cours d’un point-presse avec son homologue sud-africaine Naledi Pandor. … Au même moment, Washington dévoilait un document d’orientation annonçant une refonte tous azimuts de sa politique en Afrique subsaharienne, où les Américains entendent contrer la présence russe et chinoise et développer notamment des approches non militaires contre le terrorisme. France24
Tshisekedi compte évoquer avec Blinken les tensions avec Kigali
Le président de la République démocratique du Congo (RDC) Félix Tshisekedi compte évoquer les tensions entre son pays et le Rwanda lors de la visite mardi à Kinshasa du secrétaire d’État américain Antony Blinken, a indiqué lundi la présidence congolaise. La RDC connaît un regain de tensions avec le Rwanda voisin accusé par Kinshasa de soutenir les rebelles du « Mouvement du 23 mars » (M23), ce que Kigali dément. Après l’Afrique du Sud, première étape de sa tournée entamée dimanche, le chef de la diplomatie américaine se rendra cette semaine dans les deux pays, en RDC puis au Rwanda. Mardi, M. Blinken « sera reçu en début de soirée » par le président Tshisekedi qui « ne manquera pas d’évoquer des questions de partenariat stratégique entre la RDC et les USA », a indiqué la présidence congolaise dans un communiqué. « Le dernier rapport d’experts de l’ONU sur l’invasion des troupes rwandaises muées au M23 ne manquera pas d’être abordé », ajoute-t-il. … Le rapport d’experts mandatés par le Conseil de sécurité détaille l’implication directe du Rwanda, « unilatéralement ou conjointement avec les combattants du M23 » dans l’est congolais. VOA/AFP
Ituri : la CODECO a tué 7 combattants de la milice Zaïre à Djugu
Sept combattants de la milice Zaïre ont été tués dans une attaque des miliciens de la CODECO, dimanche 7 aout, dans les villages Mbidjo, Akwe, Sukisa, Tchudja et Jinga, dans le territoire de Djugu (Ituri). Trois autres ont été grièvement blessés, rapportent des sources de sécurité. Selon les mêmes sources, une dizaine d’hommes armés identifiés aux assaillants de la CODECO en provenance de Damas, Nguo et Dukri se sont introduits dans ces villages, dimanche, pendant que des fidèles revenaient des lieux de culte. Les combattants de la CODECO s’étaient mis indistinctement à tirer, créant la panique au sein de la population. Dans la foulée, sept combattants de la milice Zaïre ont été mortellement touchés par balle. Les CODECO ont pris par la suite, plus de vingt personnes en otage, indiquent les sources locales. Radio Okapi
Mali: 21 morts, dont 17 soldats dans l’attaque des jihadistes
L’attaque de dimanche au Mali, attribuée à des jihadistes à Tessit, ville située dans la zone dite des trois frontières entre Mali, Burkina et Niger, a fait au moins 21 morts, dont 17 soldats, alors que 9 autres militaires sont portés disparus, selon un nouveau bilan de l’armée malienne diffusé lundi soir. Le bilan est « toujours provisoire et susceptible d’évoluer », selon un communiqué de l’armée, qui dit avoir tué sept ennemis « vraisemblablement de l’Etat islamique au Grand Sahara et bénéficiant d’un appui drones et artillerie avec un usage des explosifs et véhicule piégé ». « Les opérations clandestines et non coordonnées de survol enregistrées par les forces armées maliennes (Fama), hier, dimanche et aujourd’hui, confirment la thèse que les terroristes ont bénéficié d’un appui majeur et d’une expertise extérieure », assure l’armée lundi soir, sans donner plus de précisions. L’état-major malien fait également état de 22 blessés dans l’armée, d’importantes pertes matérielles dont trois véhicules détruits et des dommages sur d’autres véhicules, les installations Fama et les habitations des civils. Certains civils tués seraient des élus locaux. Du côté « ennemi », outre les sept tués, l’armée évoque « un nombre inconnu de morts et blessés emportés par les assaillants ». Sahel-Intelligence
Guinée: le gouvernement annonce la dissolution du FNDC
Le gouvernement guinéen vient d’annoncer la dissolution du FNDC, une coalition de partis, syndicats et organisations de la société civile. Le Front National pour la Défense de la Constitution a été le fer de lance de la contestation contre l’ancien président Alpha Condé et s’oppose depuis plusieurs mois à la junte au pouvoir. Dans un arrêté daté d’hier soir, le gouvernement de transition accuse le mouvement d’organiser des manifestations armées sur la voie publique et lui reproche d’agir comme un groupe de combat ou une milice privée. … L’arrêté a été publié alors que le mouvement de contestation venait d’annoncer de nouvelles manifestations, dénonçant le manque de réponse à ses demandes d’un « dialogue crédible » sur la transition vers un pouvoir civil. Le FNDC était à l’initiative des manifestations organisées les 28 et 29 juillet dernier, interdites par les autorités, et au cours desquelles cinq personnes ont été tuées. RFI
Au moins dix civils tués lors d’une attaque au Burkina
Au moins dix civils, dont quatre supplétifs de l’armée, ont été tués lundi lors d’une attaque de jihadistes présumés dans le nord du Burkina Faso, a appris mardi l’AFP de sources sécuritaires et locale. Lundi matin, « la localité de Sima, dans la commune de Seguenega – province du Yatenga (nord) – a été la cible d’une attaque terroriste » a indiqué une source sécuritaire. « On dénombre quatre VDP (Volontaires pour la défense de la patrie, supplétifs civils) et six civils tués », a-t-elle ajouté, précisant que « plusieurs blessés ont aussi été enregistrés ». L’attaque a été confirmée par un responsable local des VDP qui n’a pas donné de bilan précis, mais a indiqué que « plusieurs volontaires sont toujours portés disparus ». « L’attaque a été repoussée aux portes de Seguenega par les éléments qui ont reçu un renfort » des Forces de défense et de sécurité (FDS), selon ce responsable qui a affirmé que « l’attaque avait occasionné une fuite massive des habitants » de la commune. Il a cependant indiqué qu’ils avaient commencé à revenir « certainement après avoir constaté la riposte aérienne de l’armée”. VOA/AFP
Sénégal: ces nouveaux visages qui font leur entrée à l’Assemblée nationale
De nouvelles têtes insolites ou inconnues du grand public vont faire leur entrée à l’Assemblée nationale après les élections législatives du 31 juillet dernier dont les résultats provisoires donnent les deux principaux camps au coude à coude. 82 sièges pour la coalition au pouvoir Benno Bokk Yakaar et 80 sièges pour Yewwi Askan Wi/Wallu Sénégal, la coalition de l’opposition. « Nous n’avons pas d’expérience parlementaire mais nous avons tous une expérience professionnelle », reconnait Oumar Sy, cadre de l’aviation civile, devenu député de la 14e législature, qui compte sur l’accompagnement des leaders de la coalition de l’opposition Yewwi Askan Wi. Lui ainsi que 16 autres collègues ont été élus sur la liste nationale des suppléants, alors que la liste des titulaires avait été rejetée par le Conseil constitutionnel. Parmi eux, Sokhna Ba, juriste de 32 ans et sûrement l’une des plus jeunes de la liste. « Je me suis toujours battue pour la présence de la jeunesse dans les instances électives », se réjouit-elle. RFI
Tchad : réactions mitigées après la signature de l’accord de paix
L’accord signé lundi au Qatar entre le gouvernement militaire tchadien et des groupes d’opposition, en vue de l’ouverture d’un dialogue national pour la paix suscite des réactions mitigées. Alors que certains Tchadiens saluent cette avancée, d’autres déplorent le retrait des factions rebelles les plus importantes. Le Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT) a annoncé qu’il ne participerait pas au dialogue national, tout comme le Conseil de commandement militaire pour le salut de la République. « Quels que soit le résultat auquel les négociateurs de Doha sont parvenus, il faut saluer cet accord de paix qui est très attendu. C’est depuis cinq mois que nous attendions cet accord pour permettre aux politico-militaires (dirigeants, ndlr) de venir participer au dialogue « , souligne François Djekonbe, chef du parti de l’Union sacrée pour la République (USPR). « Neuf ou dix des groupe politico-militaires n’ont pas apposé leur signature sur ce papier. Je pense qu’il y a encore un problème. Donc il aurait peut-être fallu faire en sorte qu’il y ait un climat qui permette à tout le monde de vraiment participer », regrette Pierro Mbaihodoum, étudiant. AfricaNews
Libye: les enlèvements se multiplient dans l’Est libyen
Le gouvernement Fathi Bachagha, au pouvoir dans l’Est et le Sud libyen, n’a pas réussi à éradiquer le phénomène des enlèvements. Les forces de Khalifa Haftar demeurent celles qui dominent le terrain à Benghazi. Depuis l’installation de ce gouvernement, en mars dernier, Benghazi a connu son premier enlèvement, la semaine dernière, celui d’une femme. Sa famille accuse une brigade de Khalifa Haftar d’être à l’origine de sa disparition. Les enlèvements visent des personnes, critiques du pouvoir en place. Cependant, dans le cas précis, c’est un autre membre de la famille qui a été enlevé à la place de la personne qui était visée, au départ, et qui a échappé à ses ravisseurs. Une méthode qui rappelle l’ère Kadhafi. Ainsi, Nada, une femme âgée de 20 ans, a été enlevée avec sa fille de deux ans et son bébé qui vient de naître. Sa faute ? Elle est la sœur de Nadine, une militante qui critique le pouvoir en place, à l’Est libyen, et que l’on veut réduire au silence. Nadine avait reçu des menaces, mais a refusé d’obtempérer. Des menaces qu’elle avait enregistrées et qui ont été mises en ligne sur les réseaux sociaux. Plusieurs personnes dépendant directement de Saddam Khalifa Haftar sont accusées par la famille. RFI
Tunisie: la blague d’un humoriste sur la police déclenche une polémique
L’humoriste Lotfi Abdelli a déclaré dans un statut sur son compte Facebook son intention de quitter la Tunisie après l’interruption partielle de son spectacle dimanche soir à Sfax, suite à une protestation de certains policiers contre une blague de l’artiste. Le reste de ses spectacles prévu pour l’été a été annulé par sa production qui estime que Lotfi Abdelli est en danger. Depuis plus de dix ans, cet artiste provocateur fait rire les Tunisiens avec ses critiques des politiques et ses jeux de mots sur les mœurs. Mais dimanche, dans la ville de Sfax, où il se produisait lors d’un festival d’été, sa gestuelle et son usage fréquent de gros mots ont déplu à certains sur place, notamment lorsque l’humoriste a envoyé les policiers se faire voir. Sa blague a causé l’interruption du spectacle pendant 45 minutes, durant lesquelles on peut voir des agents en civil protester et parler d’atteinte à des agents de la fonction publique, un délit puni par le code pénal tunisien. L’humoriste s’est défendu en faisant une vidéo en direct sur Facebook et le spectacle a ensuite repris. Mais la polémique est loin d’être finie, Lotfi Abdelli a déclaré qu’il souhaitait quitter la Tunisie et qu’on lui avait volé le peu d’espoir qu’il avait. RFI
Le président ghanéen Nana Akufo-Addo exige des réparations pour l’Afrique
Le chef de l’État ghanéen a appelé le monde à se pencher enfin sur la question des réparations dues aux descendants des victimes de l’esclavage et de la traite négrière. « Il est maintenant temps. Le moment est venu depuis longtemps », a lancé Nana Akufo-Addo, mardi 2 août 2022 sur Twitter. À travers une série de plusieurs tweets, sans doute destinés à secouer les consciences, le président de la République du Ghana a exhorté l’Occident à procéder à des réparations vis-à-vis de l’Afrique pour les méfaits de l’esclavage. « Les effets de la traite des esclaves ont été dévastateurs pour le continent africain et sa diaspora. Toute la période ayant étouffé le progrès économique, culturel et psychologique de l’Afrique », a-t-il rappelé, précisant qu’aucune compensation financière ne saurait véritablement réparer ces dommages. À en croire le chef de l’État ghanéen dont les propos faisaient suite à un sommet ouvert la veille à Accra sur la justice réparatrice post-esclavage, nombre de propriétaires d’esclaves ont été indemnisés dès la fin de cette période sombre de l’histoire de l’humanité, en guise de réparation. Il cite, à cet effet, les anciens esclavagistes britanniques, américains et français notamment, payés à hauteur de plusieurs millions dans leur devise respective. « Les victimes mêmes n’ont rien reçu », a souligné Akufo-Addo. VOA/AFP