Revue de presse du 8 septembre 2023

Mali : attaque suicide contre un camp militaire dans le nord, au lendemain d’une double attaque meurtrière
Au nord du Mali, une attaque suicide a visé, vendredi 8 septembre, un camp de l’armée malienne à Gao. Elle intervient au lendemain d’une double attaque contre une position de l’armée et un bateau transportant des passagers dans le nord du pays qui a tué au moins 64 civils et soldats. Un camp de l’armée malienne a été visé par une attaque suicide à Gao vendredi, au lendemain d’une double attaque imputée aux djihadistes qui a tué au moins 64 civils et soldats dans le nord, où la tension monte de jour en jour. L’armée a parlé dans un bref message sur les réseaux sociaux d’une attaque « complexe » dans la zone aéroportuaire, ce qui signifie qu’elle a impliqué différents moyens. Elle n’a pas fourni de bilan, se contentant de dire que « riposte et évaluation (étaient) en cours ». … Au moins 64 personnes, dont 49 civils et 15 soldats, ont été tuées jeudi entre Gao et Tombouctou. Les deux attaques distinctes attribuées aux djihadistes ont visé le bateau Tombouctou sur le fleuve Niger et une position de l’armée à Bamba, dans la région de Gao, selon un communiqué du gouvernement qui ne précise pas combien de personnes sont mortes respectivement sur le navire et dans la base militaire. TV5Monde

L’Onu prête à accompagner le Gabon dans la transition
Le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies en Afrique centrale a fait savoir que l’Onu était prête à soutenir le Gabon pour un retour à l’ordre constitutionnel. Le 6 septembre, à Libreville, Abdou Abarry, le représentant spécial du secrétaire général de l’Onu, a déclaré qu’une fois la feuille de route et le calendrier connus, après qu’un nouveau gouvernement ait été nommé, les différentes agences des Nations unies feront le nécessaire pour continuer à soutenir le Gabon. Une déclaration positive réagit, sur la Deutsche Welle, Patrick Mboyo Makambo, chercheur en droit public et en sciences politiques. Il estime ainsi que l’accompagnement que proposent les Nations unies constitue une solution légitime. « Quand nous sommes dans une parenthèse comme celle qui vient de s’ouvrir au Gabon, l’Onu a tout à fait la légitimité d’accompagner les autorités de la transition qui, par nature, ne sont pas appelées à pérenniser leur présence au pouvoir. Ce serait d’abord dans l’intérêt du peuple gabonais, mais aussi dans l’intérêt de toute la région d’Afrique centrale, que le Gabon puisse se porter correctement sur le plan institutionnel, économique et politique, » explique-t-il. Un coup d’Etat n’est jamais une solution, rappelle toutefois l’analyste politique Bara Ndiaye. Selon lui, il y a une sorte de précipitation à vouloir remplacer Ali Bongo au pouvoir. « Il s’agit quand même d’un coup d’Etat », insiste-t-il. « Un coup d’Etat n’est pas légitime. … la junte s’est imposée en l’espace de moins d’un mois, on lui propose une solution d’accompagnement pour libérer une transition. Il faut contraindre les pouvoirs militaires à céder le pouvoir s’ils l’ont pris de manière illégale. Il faut les menacer sous forme de sanctions et il faut les encadrer. » DW

Gabon : l’opposant Raymond Ndong Sima nommé premier ministre de transition
Les paris allaient bon train depuis que l’on savait le nouvel homme fort du Gabon, Brice Oligui Nguema, en quête d’un premier ministre civil après son coup de force militaire. Le 30 août, le chef de la garde républicaine – chargée jusqu’alors de la protection du président – avait démis Ali Bongo Ondimba, suspendu ou dissous les principales institutions de la République. Depuis, dans le tout Libreville, un nom revenait avec insistance au sein des organisations de la société civile, des partis politiques d’opposition et des rédactions : celui de Raymond Ndong Sima. Jeudi 7 septembre, l’économiste à la courte chevelure bouclée blanche, en costume sombre, a reçu des mains du général Nguema – paré, quant à lui, d’une tenue de camouflage et d’un béret vert vissé sur la tête – sa feuille de route devant conduire le Gabon vers un régime démocratique renouvelé. Telle est, sur le papier, l’ambition, non datée, du Comité de transition pour la restauration des institutions (CTRI) dirigé par le militaire. Le nouveau chef du gouvernement n’est pas inconnu des Gabonais. Ministre de l’agriculture en 2009, ce diplômé en économétrie de l’université Paris-Dauphine a déjà été premier ministre, du 27 février 2012 au 24 janvier 2014. C’était durant la présidence d’Ali Bongo Ondimba (2009-2023), successeur de son père Omar (1967-2008). Le Monde

Tunisie: rassemblement en soutien à des prisonniers dits politiques dont la détention risque d’être prolongée
En Tunisie, les proches des détenus dits « politiques » font encore entendre leurs voix. Ce 7 septembre 2023, ils se sont donné rendez-vous devant la cour d’appel de Tunis. Alors que leur détention risque d’être prolongée de quatre mois, les familles s’inquiètent. Les mois passent et les slogans restent les mêmes en Tunisie : « Liberté pour les prisonniers politiques » Six mois après l’arrestation de son père, l’avocat Ghazi Chaouachi, son fils, Youssef Chaouachi, plaide sa cause et celle de ses camarades d’infortune. Une vingtaine de personnalités de bords politiques différents, mais toutes accusées d’atteinte à la sécurité de l’État à des degrés divers : « Il est temps que les autorités libèrent tous les prisonniers politiques. Nous, ses proches, nous sommes interdits de rendre visite à mon père. Il n’a pas le droit de lire, d’avoir des livres. Ils l’ont placé en cellule avec des détenus de droits communs. Les conditions de détention sont mauvaises, c’est sale, il n’y a pas d’eau chaude, parfois pas d’eau du tout. » RFI

Nigeria : l’opposition va contester la présidentielle en Cour suprême
Déboutée par la Cour d’appel d’Abuja mercredi, l’opposition nigériane qui conteste la victoire de Bola Tinubu à la présidentielle de février ne décolère pas. Le parti travailliste de Peter Obi et le PDP d’Atiku Abubakar refusent de baisser les bras. Ils ont décidé de saisir la Cour Suprême afin de rétablir ce qu’ils considèrent comme la vérité des urnes. « Nos clients ne sont pas satisfaits du jugement qui vient d’être rendu et nous avons reçu l’instruction ferme de notre client de le contester en appel. La Cour nous a promis que nous recevrions une copie du jugement d’ici demain, afin de nous permettre de passer à l’action ». a expliqué Livy Uzoukwu, avocat principal de Peter Obi du Parti travailliste. Même son de cloche pour Chris Uche, avocat principal d’Atiku Abubakar du PDP « Il y a certaines choses, certains principes de droit que nous devons explorer, et nous croyons fermement que lorsque nous arriverons à la Cour suprême, celle-ci aura l’occasion d’examiner un certain nombre de choses qui ont été dites ici aujourd’hui. Nous avons donc reçu l’instruction de notre client d’aller dès que possible devant la Cour suprême ». AfricaNews

Bénin : les jihadistes bénéficient de la collaboration des réseaux de trafiquants dans le nord (rapport)
L’Institut d’Etudes et de Sécurité a mené des enquêtes sur le phénomène dans les quatre départements du nord Bénin et a dévoilé les résultats de ses investigations mercredi à Cotonou. Les groupes jihadistes qui attaquent le nord du Bénin bénéficient de la complicité des réseaux de trafiquants qui opèrent depuis de longues années dans cette partie du pays. C’est un rapport de l’Institut d’Etudes de Sécurité (ISS) qui le révèle. Selon le rapport, il n’y a pour le moment, aucune évidence prouvant que des béninois participent directement aux attaques terroristes. Le document souligne qu’il y a plutôt des alliances d’intérêt entre les membres des groupes jihadistes et des acteurs locaux qui sont impliqués dans des activités illicites. D’après Jeannine Ella Abatan, chercheuse au bureau Afrique de l’Ouest de l’ISS, l’étude a révélé par exemple, la collaboration entre les groupes extrémistes violents et les trafiquants de carburant dans la zone litigieuse de Kourou-Koalou à la frontière entre le Bénin et le Burkina Faso. « Les groupes offrent aux personnes impliquées dans ce trafic, des garanties de sécurité pour que le trafic puisse continuer. En retour, les trafiquants de carburant payent une contrepartie financière et fournissent aussi aux groupes terroristes, du carburant qui est une ressource stratégique pour leur mobilité », explique Jeannine Ella Abatan. APA

République démocratique du Congo : des rescapés de la répression militaire meurtrière témoignent, « Nous étions non-violents »
Une semaine après « le massacre » d’une cinquantaine de civils par les Forces armées de République démocratique du Congo dans la ville de Goma au Nord-Kivu, l’incertitude demeure sur le déroulement de l’enquête malgré l’arrestation, l’interpellation et la suspension de quelques hauts responsables militaires et policiers. Le 30 août dernier, une unité spéciale de la Garde Républicaine a effectué un raid dans une station radio et une église d’une secte mystico-religieuse, dans l’objectif de réprimer une manifestation prévue contre la présence des soldats de la mission des Nations-Unies (MONUSCO). « Ils avaient juste prévu leur marche pacifique, et en pleine préparation, ils ont été attaqués et tués », témoigne Josué Byamungu, un témoin rencontré sur le lieu du drame par la RTBF. Dans leur église, des centaines de fidèles étaient en pleine veillée de prière à l’aube de la manifestation, quand soudain, des dizaines de soldats armés, cagoulés et équipés de drones de reconnaissance ont fait irruption, témoignent des voisins sous anonymat. … Le même jour, l’armée affirmait pourtant que les manifestants présentaient une menace à la sécurité de la ville. « Ils étaient armés… l’armée nationale a opéré de la manière la plus professionnelle possible », déclarait le colonel Guillaume Ndjike, porte-parole militaire du Nord-Kivu. RTBF

RDC: un faux audio d’Emmanuel Macron sur la manifestation à Goma
Emmanuel Macron aurait-il réagi à la répression meurtrière d’une manifestation à Goma le 30 août 2023, dans une interview accordée à France 24 ? C’est ce que prétend, à tort, une vidéo apparue sur les réseaux sociaux en début de semaine. On y entend une voix, présentée comme celle du président français, par-dessus les images de soldats congolais en train d’empiler des cadavres dans un camion. Un montage relativement court, une minute et trente-et-une secondes, dans lequel cette voix s’attaque à Kabila, puis à Félix Tshisekedi et à son parti, l’UDPS : « J’estime que nous devons aussi avoir le courage d’être contre le président Tshisekedi, au regard des multiples dérives inacceptables qui se succèdent jour après jour, des répressions démesurées et choquantes contre son propre peuple. » En réalité, Emmanuel Macron n’a jamais tenu ces propos, ni sur France 24, comme essaye de le faire croire le logo apposé sur la vidéo, ni ailleurs. Cette voix a été générée par une intelligence artificielle. C’est ce que l’on appelle un deep voice, une version sonore du deep fake. Pour se rendre compte de cette manipulation, il suffit de comparer la voix de cette vidéo, à la voix originale d’Emmanuel Macron. RFI

Soudan : al-Burhane rencontre l’émir du Qatar
Le chef de l’armée soudanaise, Abdel Fattah al-Burhan, a rencontré l’émir du Qatar jeudi, lors de son troisième voyage à l’étranger depuis que la guerre a éclaté en avril, après s’être également rendu en Égypte et au Sud-Soudan ces derniers jours. M. Burhan, dont les troupes combattent les forces paramilitaires de soutien rapide (RSF), a passé des mois assiégés à l’intérieur du quartier général de l’armée à Khartoum et est resté au Soudan, pays ravagé par le conflit, jusqu’à la fin du mois d’août. À Doha, il a été accueilli sur le tapis rouge et a discuté « des derniers développements de la situation et des défis auxquels le Soudan est confronté » avec l’émir, le cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, selon un communiqué de la cour royale du Qatar. M. Burhan a quitté Doha jeudi après-midi, selon l’agence de presse officielle du Qatar. La guerre entre Burhan et son ancien adjoint, Mohamed Hamdan Daglo, commandant de la RSF, a tué au moins 5 000 personnes, selon une estimation prudente du projet Armed Conflict Location & Event Data. AfricaNews/AFP

Côte d’Ivoire: la commission électorale annule les résultats du vote dans la région du Guémon
En Côte d’Ivoire, la commission électorale indépendante n’a pas pu proclamer les résultats des élections régionales dans le Guémon, dans l’ouest du pays. Des violences et des dysfonctionnements ont entravé le dépouillement dans un département. Le vote devra donc être organisé à nouveau dans quelques mois. Dans le Guémon, la CEI possède les résultats de trois des quatre départements de cette région de l’ouest. Le problème se situe au niveau du département de Kouibly, où « des violences, des destructions massives de matériels et le saccage du siège de la commission locale ont été perpétrés », indique un communiqué de la CEI. Des agents électoraux ont dû être exfiltrés par les forces de sécurité. Et selon la CEI, ces violences ont eu un impact sur 21 des 34 bureaux de vote de la circonscription communale, qui n’ont pas pu dépouiller. ’absence de ces résultats empêche de donner un score au niveau régional. La CEI a donc saisi le Conseil d’État pour annuler les opérations électorales et municipales de ce département. Très critiques, les candidats en compétition dénoncent un climat hostile : « les gens étaient intimidés, ils ont reçu de l’argent et des motos », raconte un responsable local. RFI

La police du Tigré empêche une manifestation d’opposants
La police a empêché jeudi, à coups de matraques et d’arrestations, les opposants aux autorités régionales du Tigré de se rassembler à Mekele, capitale de cette région du nord de l’Ethiopie émergeant d’un conflit meurtrier, selon un journaliste local et un organisateur. Trois partis tigréens réunis dans une « Alliance pour un changement radical » appelaient à manifester jeudi contre notamment « l’incompétence du TPLF », tout-puissant parti au pouvoir au Tigré, et son « caractère autocratique ». Plusieurs dizaines de policiers en tenue anti-émeutes « ont totalement bouclé » le lieu du rassemblement, la petite place Romanat dans le centre de Mekele, a rapporté à l’AFP un journaliste local. « Ils ont frappé les manifestants qui tentaient d’y accéder », après avoir « arrêté les organisateurs » arrivés plus tôt, a-t-il précisé. … « Le gouvernement n’a pas à autoriser ou interdire les manifestations pacifiques », mais les organisateurs « ne peuvent décider de l’heure et du lieu », a justifié mercredi soir le chef de l’Autorité régionale intérimaire (IRA), Getachew Reda, dirigeant du TPLF. « C’est leur droit d’organiser une manifestation » et « nous n’avons pas dit qu’elle ne devait pas avoir lieu, nous avons dit que les circonstances n’étaient pas réunies pour qu’elle ait lieu demain » (jeudi), a-t-il ajouté, invoquant des « craintes pour la sécurité”. VOA/AFP

L’Union africaine sur le point d’obtenir sa place à la table du G20
Selon Bloomberg, le G20 qui se réunit ce week-end en Inde a décidé d’accorder le statut de membre permanent à l’Union africaine, équivalent à celui de l’Union européenne. Attendue de longue date, cette intégration devrait permettre au continent d’être mieux représenté dans les instances internationales et de peser sur l’évolution du système financier mondial. C’est un jalon historique dans la refonte de la gouvernance mondiale. Le G20 a décidé d’accorder le statut de membre permanent à l’Union africaine (UA), a rapporté jeudi 7 septembre l’agence de presse Bloomberg, citant des sources proches du dossier. Cette décision offrirait à l’Union africaine le même statut que l’Union européenne (UE), actuellement considérée comme une « organisation internationale invitée ». Aujourd’hui, seul un pays africain, l’Afrique du Sud, est membre du G20, forum intergouvernemental rassemblant 19 des plus importantes économies de la planète, plus l’Union européenne, soit 85 % du PIB mondial, les deux tiers de la population du globe et 75 % du commerce à l’échelle de la planète. … Si l’intégration africaine se confirme, Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’Union africaine depuis janvier 2017, devrait représenter le continent dans le club des pays les plus riches de la planète. France24

Liberia : George Weah démarre sa campagne pour sa réélection
Le président libérien George Weah, candidat à sa réélection, a lancé jeudi à Monrovia devant plusieurs milliers de personnes sa campagne pour la présidentielle du 10 octobre, couplée à des élections législatives, a constaté un journaliste de l’AFP. En boubou et casquette bleus, le président Weah, 56 ans, a été acclamé dans un stade de Monrovia par ses partisans vêtus de T-shirts de même couleur à son effigie et celle de sa colistière Jewel Howard-Taylor, ex-épouse de l’ancien président et chef de guerre Charles Taylor, condamné à 50 ans de prison pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis en Sierra Leone voisine. … Le président Weah fait face à 19 concurrents. L’ancien vice-président Joseph Boakai (2006-2018) d’Ellen Johnson Sirleaf, l’homme d’affaires et chef de parti Alexander Cummings et l’avocat défenseur des droits humains Taiwan Gongloe s’annoncent parmi ses principaux rivaux. AfricaNews/AFP

Abdoulaye Hissène, un ancien chef rebelle, inculpé de crimes contre l’humanité en Centrafrique
L’ancien chef du Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique a été arrêté et placé en détention pour son rôle dans la guerre civile en 2013. Il a comparu jeudi devant la CPS qui lui a indiqué ses chefs d’inculpation. Comparaissant jeudi devant la Cour pénale spéciale (CPS), chargée de juger les crimes commis pendant la guerre civile en Centrafrique, un ex-chef rebelle a été inculpé de «plusieurs crimes contre l’humanité et crimes de guerre, commis sur le territoire de la République centrafricaine (RCA), courant 2017, en sa qualité de leader» du FRPC, a indiqué la CPS dans un communiqué. … Abdoulaye Hissène, ancien chef du Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FRPC), une faction de l’ex-rébellion Séléka, a été arrêté lundi et est détenu depuis, a indiqué une source à la CPS sous couvert de l’anonymat. … Abdoulaye Hissène est visé par des sanctions de l’ONU depuis 2017 pour sa participation à des actes portant «atteinte à la paix, à la stabilité ou à la sécurité de la République Centrafricaine», et à des «attaques» notamment contre la Minusca (la force de l’ONU dans le pays, ndlr), les missions de l’Union européenne et les opérations françaises qui les soutiennent, précise l’ONU. Le Temps/AFP

Sénégal: Youssou N’dour quitte la coalition au pouvoir
Au Sénégal, Youssou N’Dour, le célèbre chanteur et patron du groupe de presse Futur Médias (GFM), a démissionné de son poste de ministre-conseiller du président de la République, Macky Sall, et a quitté la coalition au pouvoir, Benno Bokk Yakaar. Au-delà d’un artiste international et d’un homme d’affaires aguerri, Youssou N’Dour est aussi un influent homme politique. Proche du président Macky Sall et après « onze années de compagnonnage », il a pourtant décidé de démissionner de ses fonctions de ministre-conseiller et de membre de la coalition présidentielle Benno Bokk Yakaar. À la tête de son propre mouvement politique, Fekke Ma ci boolé, Youssou N’Dour a commencé sa carrière politique en 2012, quand il s’est présenté à l’élection présidentielle – pour s’opposer au troisième mandat de l’ancien président Abdoulaye Wade. Alors que sa candidature a été retoquée par le Conseil constitutionnel, il a soutenu Macky Sall au second tour. Et, après la victoire, il a été nommé ministre du Tourisme et de la Culture. Il sera ensuite nommé ministre-conseiller auprès du président de la République en 2013, ce qui lui a permis de sortir un album en 2021. Son avenir politique est pourtant encore incertain ; à voir s’il soutiendra le candidat de Macky Sall qui doit se prononcer dans quelques jours. Ou s’il tentera à nouveau de se présenter au prochain scrutin présidentiel de 2024. RFI

Art contemporain : Rafram Chaddad explore la mémoire des juifs de Tunisie
L’artiste pluridisciplinaire, dont les œuvres conjuguent histoire personnelle et recherches documentaires, présente jusqu’au 31 octobre une rétrospective de son travail à Tunis. En terminant les derniers préparatifs de son exposition à la galerie B7L9, en banlieue nord de Tunis, Rafram Chaddad traverse son univers artistique autant que son histoire personnelle. L’artiste de 47 ans, à la chevelure bouclée qui se confond avec sa barbe poivre et sel, avance d’un pas tonique, laissant derrière lui une gravure reproduisant la forme de Djerba, son île natale, agrémentée de peinture bleue et safran, pour se retrouver face à un portrait en mosaïque de sa grand-mère. Les œuvres de cet artiste pluridisciplinaire puisent directement dans l’histoire de sa communauté, celle des juifs tunisiens, installée depuis des siècles sur la rive sud de la Méditerranée mais aujourd’hui réduite à seulement quelques centaines d’individus. Rafram Chaddad en connaît les secrets et les anecdotes, les visages et les personnages, les lieux et les dates. … De ce travail documentaire aussi intime qu’épars, il livre une rétrospective, « The Good Seven Years » (les sept bonnes années), exposée du 31 août au 31 octobre et accompagnée d’un livre éponyme auto-édité avec le soutien la Fondation Kamel-Lazaar. Le projet est à l’intersection de l’art contemporain, de la recherche et de la conservation, alors que la population juive du pays a été massivement poussée vers l’exode. Le Monde