L’Afrique a dépassé mardi 7 septembre le chiffre des 200 000 morts depuis le début de la pandémie de Covid-19, le continent souffrant d’un manque cruel de vaccins avec moins de 3 % de sa population entièrement immunisée à ce jour. Les cinquante-quatre pays de la région, toutefois relativement épargnés par rapport au reste du monde et qui ont échappé aux scénarios catastrophes redoutés au début de la crise sanitaire, totalisent 200 254 décès, selon un comptage de l’AFP. Après plusieurs mois particulièrement meurtriers, avec 27 000 décès en juillet et 26 000 en août, la propagation de la pandémie a ralenti sur le continent depuis quelques semaines. L’Afrique compte actuellement 617 nouveaux décès par jour contre jusqu’à 990 fin juillet, un record. Mais ces chiffres se fondent sur les bilans communiqués quotidiennement par les autorités sanitaires de chaque pays ou par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et ne reflètent qu’une fraction du total réel des contaminations. L’OMS estime qu’en prenant en compte la surmortalité directement et indirectement liée au Covid-19, le bilan de la pandémie dans le monde pourrait être deux à trois fois plus élevé que celui officiellement recensé. Le Monde avec AFP
Les Guinéens attendaient mercredi de premières décisions de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) qui doit se réunir en sommet virtuel pour discuter du putsch qui a renversé le président guinéen Alpha Condé. Les militaires emmenés par le chef des forces spéciales, le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, peuvent se prévaloir d’une certaine popularité, comme en attestent les manifestations de sympathie de la population différents quartiers de Conakry, encore alimentée par la libération mardi soir d’un premier groupe de dizaines d’opposants au régime déchu. La Cédéao, qui a condamné la prise de pouvoir éclair et l’arrestation de M. Condé dimanche, doit se réunir en sommet extraordinaire virtuel à partir de 14 heures GMT. L’organisation régionale se retrouve dans une situation comparable à celle qu’elle a connue lors d’un putsch similaire au Mali voisin en août 2020. Elle avait alors pris des sanctions essentiellement économiques – arrêt des échanges commerciaux hors produits de première nécessité, fermeture des frontières – et suspendu le pays de l’organisation. Ces sanctions avaient été levées à la suite de l’engagement des militaires maliens sur la voie d’une transition de 18 mois maximum pour rendre le pouvoir à des dirigeants civils issus d’élections. … Près de 80 détenus, dont plusieurs des principales figures de cette contestation, ont recouvré la liberté mardi soir à la suite de consultations entre les nouvelles autorités, l’administration pénitentiaire et leurs avocats. Des correspondants de l’AFP ont vu une vingtaine d’entre eux sortir de la prison civile de Conakry sous les vivats de leurs partisans et de leurs proches. AFP
La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) s’est dite « préoccupée » mardi quant à la tenue, comme prévu en février 2022, d’élections présidentielle et législatives censées ramener les civils au pouvoir au Mali après deux coups d’Etat militaires en un an. La mission conduite pendant trois jours au Mali par l’émissaire de la Cédéao, l’ex-président nigérian Goodluck Jonathan, « reste préoccupée par l’insuffisance d’actions concrètes dans la préparation effective du processus électoral », selon un communiqué lu devant la presse. Le Mali, plongé dans une profonde crise sécuritaire et politique depuis le déclenchement d’insurrections indépendantistes et jihadistes dans le Nord du pays en 2012, a été le théâtre de deux coups d’Etat militaires en août 2020 et mai 2021. Les militaires au pouvoir se sont engagés sous la pression de la communauté internationale et de la Cédéao à rendre le pouvoir aux civils et à organiser des élections nationales en février 2022 à l’issue d’une « transition » limitée à 18 mois. Le doute va cependant grandissant quant au respect du calendrier par les colonels au pouvoir. La mission de la Cédéao « a rappelé l’importance du respect de la date des élections annoncées afin de montrer la crédibilité du processus de transition ». AFP
Les Forces armées de République démocratique du Congo (FARDC) ont affirmé mardi avoir tué plus de 40 miliciens lors de combats en cours depuis la veille dans la province de l’Ituri, dans le nord-est du pays. Ces affrontements se sont déroulés dans la région minière de Kobu, en territoire de Djugu, au nord-est de Bunia, le chef-lieu de cette province troublée, a précisé le porte-parole des opérations militaires en Ituri, le lieutenant Jules Ngongo. Le porte-parole avait fait état lundi de trois rebelles tués et quatre blessés. Vingt-quatre heures plus tard, il s’agit de « plus de 40 miliciens Codeco neutralisés » dans cette offensive, dont leur chef local, a-t-il indiqué. Le groupe armé Codeco (Coopérative pour le développement du Congo) prétend défendre les intérêts de la communauté lendu en Ituri, province marquée par de forts antagonismes entre ethnies. Ce groupe s’est scindé en plusieurs factions rivales. Belga
Braconnage, pêche illicite et exploitation illégale du bois dans et autour du parc national des Virunga, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), rapportent chaque mois des centaines de milliers de dollars aux groupes armés qui sévissent dans la région, déplorent des ONG dans un courrier rendu public mardi 7 septembre. « La majorité des groupes armés actifs dans le Nord-Kivu ont installé leurs bases arrières dans et autour du parc », affirment dans une lettre au gouverneur militaire de la province, dont l’AFP a obtenu copie, une quarantaine d’associations environnementales et de défense des droits humains de l’est de la RDC. Selon ces associations, ces groupes armés y « exploitent illégalement diverses ressources naturelles pour s’autofinancer ». Il s’agit notamment « du braconnage, avec le trafic illicite de spécimens et de trophées comme l’ivoire, de la carbonisation [fabrication de charbon de bois] et de la pêche illicite en particulier sur le lac Edouard », détaillent ces organisations locales. Rien que la pêche sur ce lac leur procure au moins 100 000 dollars mensuels en taxes illégales prélevées sur l’activité des pirogues. En ce qui concerne la carbonisation, « en moyenne 40 camions chargés chacun de 150 sacs de charbon de bois sauvage entrent dans la ville de Goma chaque jour ». Au prix de 10 dollars le sac, les sommes perçues atteignent quelque 1,7 million de dollars par mois, affirment encore les associations. Le Monde avec AFP
Le Premier ministre somalien Mohammed Hussein Roble a suspendu lundi le chef de l’agence du renseignement Fahad Yasin et a nommé Bashir Mohamed Gobe directeur par intérim. Mais il a eu une réprimande publique du président qui a mis en évidence des divisions croissantes au sein de l’élite politique. La suspension de M. Yasin, le directeur de la National Intelligence Service Agency (NISA) de la Somalie, fait suite à des mois de querelles déclenchées par un différend au sujet d’enquêtes sur le kidnapping et le meurtre non résolu d’un agent de renseignement. M. Hussein Roble a déclaré avoir demandé à Fahad Yasin de démissionner pour ne pas avoir remis de rapport sur le meurtre d’Ikran Tahlil Farah, une jeune femme qui travaillait dans le département de la cybersécurité et a disparu fin juin. Il lui avait donné un ultimatum de 48 heures pour expliquer les circonstances de la mort de l’agent espion Ikran Tahlil. Yasin avait plutôt répondu en exigeant que le ched de l’Etat Farmaajo convoque et préside une réunion du conseil de sécurité nationale pour faire face à la crise. La semaine dernière, le gouvernement a imputé la mort de la jeune femme à Al-Shabaab; provoquant des messages de colère sur les réseaux sociaux de la part de personnes qui pensent que l’agence elle-même avait été impliquée dans le meurtre de Ikran Tahlil Farah. VOA
Le 23 août, Diomède Nzobambona, un Canadien âgé de 62 ans, est mort des suites de blessures reçues la veille au cours d’une « agression » à Bamenda. Ce collaborateur du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) se trouvait dans la capitale régionale camerounaise du Nord-Ouest « pour fournir une assistance humanitaire aux communautés affectées par les violences armées », selon un communiqué de l’ONG. Si les circonstances restent encore à élucider, le décès de ce spécialiste des questions d’eau et d’assainissement a choqué les humanitaires travaillant dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, les deux régions anglophones du pays plongées depuis 2017 dans une guerre civile opposant l’armée camerounaise et des séparatistes. « Les travailleurs humanitaires subissent de plus en plus d’attaques directes qui, pour un grand nombre, ont entraîné des décès, des blessures, des enlèvements, des détournements de véhicules de fonction et des retards dans les opérations d’assistance », explique Carla Martinez, cheffe du Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA) au Cameroun. Selon ses indications, quatre employés d’organisations ont été tués depuis 2019, tandis que plus de 19 autres ont été enlevés au cours de ces seize derniers mois dans les deux régions. Le Monde
Les gouvernements de la Côte d’Ivoire et des pays ayant accueilli un grand nombre de réfugiés ivoiriens ces vingt dernières années ont signé, ce mardi 7 septembre, une déclaration dans laquelle ils recommandent officiellement l’invocation de la clause de cessation du statut de réfugié. En clair, ces pays estiment que les causes qui avaient poussé ces exilés à fuir leur pays n’existent plus. Ces réfugiés ivoiriens sont encore environ 50 000 dans la sous-région. Dans un mois à Genève, le HCR proclamera cette clause de cessation, c’est-à-dire que, pour la plupart, ces réfugiés n’auront plus le statut de réfugié. Les États devraient l’annoncer avant le 31 janvier 2022. Le HCR a recommandé qu’elle prenne effet à partir du 30 juin 2022. Cette décision intervient à un moment où 60% des réfugiés ivoiriens interrogés souhaitent être rapatriés, tandis que 30% des réfugiés et demandeurs d’asile ivoiriens en Afrique de l’Ouest et du Centre se disent indécis, et 10% ont décidé de rester dans leur pays d’accueil où ils ont développé des liens forts. RFI
Les premiers procès de la Cour pénale spéciale pour la Centrafrique s’ouvriront avant la fin de l’année. C’est ce qu’a affirmé mardi 8 septembre, Alain Tolmo, substitut du procureur près la CPS. Cette juridiction mixte, composée de juges centrafricains et internationaux, a été créée en 2015. La CPS a pour mandat de poursuivre les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité et génocides perpétrés en RCA depuis le 1er janvier 2003. Cette Cour pénale spéciale n’a réellement pu commencer ses travaux qu’à partir de 2018. Mais actuellement, cette juridiction est prête pour rendre justice, selon Alain Tolmo : « Il y a douze dossiers qui sont sous instruction préparatoire, donc des dossiers qui sont en enquête préliminaire au niveau de la phase policière de la recherche de la vérité. Il y a une vingtaine de mandats qui sont lancés pour justement appréhender les auteurs, complices ou commanditaires de crimes contre l’humanitaire. C’est un message que nous sommes en train de lancer aux bourreaux et aux futurs prisonniers qui font l’objet de nos mandats d’arrêt. La Cour est en train de travailler. Je ne peux pas à partir de ce micro vous donner des noms quelconques. Il existe la protection des victimes et des témoins. » RFI
La Guinée renoue avec ses vieux démons. De son indépendance en 1958 à nos jours, le pays a connu trois coups d’Etat et plusieurs tentatives. Retour sur les trois coups de force qui ont marqué la Guinée. Si les deux premiers putschs ont eu lieu au lendemain de la mort des chef d’Etat, celui du dimanche 5 septembre a ceci de particulier qu’il a renversé le premier président démocratiquement élu du pays, Alpha Condé. BBC