Les pays voisins du Mali ont donné lundi 7 septembre huit jours à la junte qui dirige désormais ce pays d’Afrique de l’Ouest depuis le 19 août pour désigner ceux qui conduiront la transition promise par les militaires vers un retour des civils au pouvoir. Ce président de la transition et ce premier ministre devront être des civils, ont dit les dirigeants de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) réunis en sommet à Niamey. Ils « devront être désignés au plus tard le 15 septembre 2020 », selon le communiqué final lu par le président de la Commission de la Cédéao Jean-Claude Kassi Brou. Le Monde avec AFP
Deux militaires de la force française au Sahel Barkhane ont été tués samedi matin dans le nord du Mali par un engin explosif artisanal, pour la première fois depuis le coup d’Etat qui a renversé le 18 août le président Ibrahim Boubacar Keïta. Un communiqué de la présidence française a annoncé la mort de deux militaires français, le brigadier-chef de première classe S.T. et le hussard parachutiste de première classe Arnaud Volpe, après la destruction de leur véhicule blindé par un engin explosif improvisé (…) lors d’une opération » dans la région de Tessalit, dans le nord du Mali. « Le président de la République salue à nouveau le courage et la détermination des militaires français déployés au Sahel, aux côtés de leurs frères d’armes des nombreux pays engagés solidairement dans cette difficile mission », ajoute de l’Elysée. AFP
Cinq soldats somaliens ont été tués et un conseiller militaire américain grièvement blessé lundi en Somalie, dans un attentat revendiqué par les militants islamistes shebab, a-t-on appris de source sécuritaire. Un kamikaze a fait exploser sa voiture bourrée d’explosifs à l’entrée d’une base militaire à Janay Abdalla, un village situé à environ 60 km de la cité portuaire de Kismayo (sud). « Il y a eu un attentat-suicide contre la base militaire de Janay Abdalla. Cinq soldats somaliens ont été tués et un conseiller militaire américain grièvement blessé », a déclaré à l’AFP un responsable sécuritaire local, Mohamed Abdulle. Les soldats à l’intérieur de la base ont tiré à de nombreuses reprises sur le véhicule, sans pouvoir l’arrêter, a-t-il expliqué. Belga
Les autorités tunisiennes ont annoncé lundi avoir arrêté sept personnes dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat la veille d’un membre de la Garde nationale lors d’une attaque « terroriste ». Tôt dimanche matin, des hommes en voiture ont heurté des agents de la Garde nationale près de la station balnéaire de Port Kantaoui, dans la ville touristique de Sousse, puis les ont attaqués au couteau, tuant l’un d’eux et blessant grièvement l’autre. Ce dernier est « dans un état stable », a indiqué à l’AFP le porte-parole du ministère de l’Intérieur Khaled Hayouni. Trois assaillants, rapidement poursuivis, ont été tués dimanche matin dans la même zone. AFP
Cinq ans après l’accord de Skhirat, le royaume reprend peu à peu la main dans le dossier libyen. Le Maroc a accueilli les 6 et 7 septembre une réunion entre les parties libyennes dans la station balnéaire de Bouznika, à quelques kilomètres au Sud de Rabat. Réunis sous les auspices du ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita, des représentants du Haut Conseil d’État (organe consultatif du gouvernement d’entente nationale – GNA -, basé à Tripoli) et de la Chambre de représentants (le Parlement libyen reconnu et basé à Benghazi) ont ainsi pu s’entretenir face à face. Jeune Afrique
A quel prix rendre les armes en Ituri et au Kivu ? Les miliciens prêts à saisir la main tendue du président de la République démocratique du Congo menacent de s’impatienter faute d’obtenir leurs garanties habituelles: argent, amnistie et intégration dans l’armée. Signe de tensions, plusieurs dizaines de miliciens armés ont fait une incursion vendredi dans Bunia, chef-lieu de l’Ituri (nord-est). D’après plusieurs sources, ils appartiennent à une fraction de la Coopérative pour le Congo (Codeco), un groupe accusé du massacre de plusieurs centaines de civils. AFP
… La rancœur entre les deux bords sera particulièrement apparente mercredi, avec la tenue d’élections pour pourvoir les 190 sièges du Parlement régional. Ce scrutin a été maintenu contre l’avis d’Addis Abeba, qui avait argué du Covid-19 pour en demander le report. Ces élections illustrent la tendance croissante des responsables tigréens à agir comme les dirigeants d’un État indépendant. … Ces derniers jours, le bureau du Premier ministre a ordonné à l’autorité des médias d’inciter les journalistes travaillant pour des médias étrangers à ne pas couvrir le scrutin. Lundi, les services de renseignements ont empêché plusieurs journalistes de prendre un avion reliant Addis Abebe à Mekele, la capitale du Tigré. AFP
Le président du Cameroun Paul Biya a fixé, lundi 7 septembre, au 6 décembre prochain les premières élections régionales, notamment dans les zones anglophones en proie à un sanglant conflit séparatiste, mais le scrutin est rejeté en l’état par une partie importante de l’opposition qui entend le boycotter. Ce scrutin indirect dans les dix régions camerounaises doit permettre la mise en place de conseils régionaux prévus dans la Constitution de 1996 pour promouvoir la décentralisation, mais jamais élus jusqu’à aujourd’hui. Ces conseils, dans les deux régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, devraient aussi être dotés d’un statut spécial promis en octobre 2019 par Paul Biya, 87 ans et au pouvoir sans partage depuis près de 38 ans, à l’issue d’un dialogue national pour tenter de mettre fin aux combats entre séparatistes et forces de sécurité. France24 avec AFP
« Je suis candidat à l’élection présidentielle pour faire perdre Alpha Condé dans les urnes. Le parti a décidé de participer à cette élection et m’a désigné pour le représenter », a déclaré à Conakry Cellou Dalein Diallo, chef de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), cité par l’AFP. L’UFDG « a estimé qu’il était bon qu’en plus des manifestations pacifiques contre le troisième mandat d’Alpha Condé, de se battre aussi dans les urnes contre ce troisième mandat. On peut faire les deux concomitamment », a dit Cellou Dalein Diallo, 66 ans, candidat malheureux aux scrutins présidentiels de 2010 et 2015. Il s’exprimait peu avant le début d’une convention de son parti pour le désigner comme son représentant à la présidentielle du 18 octobre. Le Point
L’ex-président centrafricain Michel Djotodia a été reçu par le chef de l’État Faustin-Archange Touadéra ce lundi 7 septembre dans l’après-midi. Officiellement, il s’agit d’une visite de courtoisie. Michel Djotodia est rentré samedi dernier après plus de six ans d’exil au Bénin. Cette fois-ci définitivement, a-t-il indiqué. Il dit s’être entretenu avec le président Touadéra de sa volonté « d’œuvrer en faveur de la consolidation de la paix ». La rencontre entre les deux hommes aura duré trois quarts d’heure. En sortant, Michel Djotodia a tenu à marquer son soutien aux autorités. « Je convie tout le monde, tous les Centrafricains à s’unir et à soutenir l’effort de paix du gouvernement, afin d’aller aux élections dans un climat d’apaisement », a-t-il indiqué devant la presse. … D’ailleurs, précise-t-il, Michel Djotodia compte se rendre dans le nord pour y rencontrer les groupes rebelles et comprendre pourquoi les violences continuent, malgré un cessez-le-feu signé l’année dernière. RFI
Pascal Affi N’Guessan, lui-même candidat à la présidentielle ivoirienne, a déposé un recours pour déclarer inéligible le président sortant Alassane Ouattara. De son côté, Charles Blé Goudé milite pour un report du scrutin prévu le 31 octobre. … Alors que la Constitution limite à deux les mandats présidentiels, l’annonce de la candidature du chef de l’État sortant pour un troisième mandat a provoqué des manifestations meurtrières en août. Les partisans d’Alassane Ouattara affirment que le changement de Constitution en 2016 a remis les compteurs à zéro, ce que conteste le FPI. France24 avec AFP
Alors que le Burkina Faso compte plus d’un million de personnes déplacées internes, dont 60% sont des enfants, et 3,3 millions de personnes dans une insécurité alimentaire aiguë, une nouvelle enquête montre une aggravation de la situation nutritionnelle des enfants. Cette enquête nutritionnelle dans les communautés et les sites d’accueil des personnes déplacées internes conduite en juillet et août 2020 par l’ONG Davycas en appui au ministère de la Santé, avec l’accompagnement du Programme alimentaire mondial (PAM) et l’UNICEF a été menée dans 11 communes regroupant une forte concentration de populations déplacées internes. Ces communes abritent un total de 576.972 personnes déplacées sur les 1.013.234 recensées au niveau national. L’enquête montre que plus de 535.500 enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition aiguë globale dont 156.500 présentent une forme sévère, précise l’UNICEF dans un communiqué de presse. ONU Info
A quelques semaines d’intervalle, deux organisations humanitaires internationales ont été durement frappées au Sahel. Le 9 août, sept employés, dont six jeunes Françaises et Français de l’ONG Acted et leur accompagnateur nigérien, sont tués lors d’une attaque armée à 60 km au sud-est de Niamey, la capitale du Niger. A peine un mois auparavant, le 22 juillet, ce sont quatre autres humanitaires de la branche française d’Action contre la faim (ACF) et d’International Rescue Commitee (IRC), une ONG américaine spécialisée dans le soutien aux personnes déplacées, qui avaient été assassinés par des djihadistes au nord-est du Nigeria. Dans cette zone située autour du lac Tchad, une employée d’ACF avait été enlevée en juillet 2019 par le groupe Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap), une scission de Boko Haram. Elle est toujours retenue en otage. Le Monde
« Quel est l’avenir de la réserve ? » de Kouré et ses célèbres girafes, s’inquiète Aïcha Idé, qui habite Kanaré, un village voisin, dans le sud du Niger, un mois après l’assassinat par des jihadistes présumés de 8 personnes, dont 6 humanitaires français. « Nous sommes profondément tristes après la mort de notre collègue et des sept travailleurs d’Acted, nous sommes tous des frères parce que nous vivons grâce aux girafes », explique à l’AFP Ousseini Idrissa, un des onze guides désormais au chômage, qui s’interroge sur l’avenir. « Si les Blancs ne viennent plus voir les girafes, nos familles vont également en souffrir car les girafes sont notre seul moyen de survie », explique Ousseini Idrissa, vêtu de l’uniforme vert des guides, cigarette coincée entre les doigts. AFP
La diffusion en ligne d’un spot publicitaire jugé raciste fait des remous en Afrique du Sud, où des manifestations ont été signalées lundi devant plusieurs magasins de la chaîne de pharmacies Clicks, son sponsor. Tout a commencé vendredi : un tweet de Clicks décrit les cheveux d’une femme noire comme ternes, secs, abîmés et les compare à ceux d’une femme blanche qualifiés de normaux. La publicité a causé une profonde indignation et la direction de Clicks a présenté ses excuses. Mais ces gestes n’ont apaisé le parti politique des Combattants pour la liberté économique (EFF), dirigé par Julius Malema, qui a lancé un appel à sceller les magasins Clicks. VOA
C’est un chiffre qui confirme les difficultés de l’Afrique du Sud. Au deuxième trimestre de cette année, le produit intérieur brut s’est effondré de 51%. Du jamais vu dans l’histoire de l’économie la plus développée du continent. Si depuis juin, l’activité redémarre, cela reste une crise sans précédent avec une récession sur l’ensemble de l’année estimée à 7%. Les huit semaines de confinement total décrétées fin mars ont tout simplement mis le pays à l’arrêt. L’Afrique du Sud, pays qui compte le plus grand nombre de victimes du Covid-19 sur le continent, 13 000 morts fin août, s’est montré très ferme sur les mesures sanitaires. Résultats des pans entiers de l’économie se sont arrêtés de tourner : tourisme, mines, industries. RFI
Lumumba, Houphouët, Keïta, Senghor, Mba, Ahidjo… En 1960, les leaders africains se sont succédé à la tribune pour proclamer l’indépendance de leurs pays. Solennels ou militants, ces discours sont entrés dans l’histoire. Lyriques ou factuels, apaisants ou militants, consensuels ou combatifs : les dirigeants africains qui ont pris la parole le jour de l’indépendance de leur pays l’ont fait chacun à leur façon. En relisant les propos de certains d’entre eux, on se rend compte rétrospectivement qu’ils donnaient déjà le ton de ce qui allait se passer dans les semaines, voire les années qui ont suivi l’indépendance. Jeune Afrique