En Tunisie, le président Kais Saied réélu avec un score écrasant de 90,7%
Le président sortant Kais Saied, accusé par la société civile de « dérive autoritaire », a été réélu à une majorité écrasante de 90,7% en Tunisie, lors d’un scrutin dimanche « verrouillé » à l’avance et marqué par un record d’abstention. M. Saied a obtenu les suffrages d’un peu plus de 2,4 millions d’électeurs sur 9,7 millions d’inscrits, a annoncé lundi l’autorité électorale Isie. Le taux de participation s’est établi à 28,8%, soit le plus faible depuis l’avènement de la démocratie en 2011 dans le pays nord-africain de 12 millions d’habitants, berceau du Printemps arabe, après le renversement du dictateur Ben Ali. Le scrutin était « verrouillé » pour une victoire « haut la main » de M. Saied, avait prédit l’expert Michaël Ayari de l’International Crisis Group…Des ONG tunisiennes et étrangères ont dénoncé une Isie « ayant perdu son indépendance » et un processus « faussé en faveur de M. Saied ». L’Union européenne a dit avoir « pris note » des critiques de différentes ONG et opposants « concernant l’intégrité du processus électoral » et « différentes mesures jugées préjudiciables aux exigences démocratiques de crédibilité » du scrutin…Depuis le printemps 2023, plus d’une vingtaine d’opposants dont le chef d’Ennahdha Rached Ghannouchi et la passionnaria nostalgique de l’ère Ben Ali, Abir Moussi, ont été emprisonnés. Ces derniers mois, des syndicalistes, avocats, chroniqueurs politiques et des défenseurs des droits des migrants se sont aussi retrouvés en prison. AFP
En Ethiopie, le ministre des affaires étrangères élu président
Le ministre des affaires étrangères éthiopien, Taye Atske Sélassié, a été élu lundi 7 octobre par les parlementaires président du pays, un poste honorifique, en remplacement de Sahle-Work Zewde dont le mandat arrivait à échéance fin octobre. En Ethiopie, si le président est officiellement le chef de l’Etat, l’essentiel du pouvoir est entre les mains du premier ministre. Taye Atske Sélassié, 68 ans, succède à Sahle-Work Zewde, qui était devenue en 2018 la première femme à occuper le poste de présidente de ce pays d’Afrique de l’Est. Elle était l’une des deux seules femmes présidentes sur le continent africain, avec la Tanzanienne Samia Suluhu Hassan…M. Taye avait été nommé en février 2024 au poste de ministre des affaires étrangères. Il occupait auparavant les postes de représentant pour l’Ethiopie aux Nations unies (depuis 2018) et d’ambassadeur en Egypte (2017-2018). Sahle-Work Zewde, diplomate de carrière, était entrée en fonction quelques mois seulement après l’arrivée au pouvoir du premier ministre Abiy Ahmed. Le Monde avec AFP
Nouvelle attaque jihadiste dans le nord-est du Burkina Faso
Au moins dix civils ont été tués le 6 octobre dans une attaque jihadiste contre un marché à Manni, dans le nord-est du Burkina Faso, a appris l’AFP ce 8 octobre auprès de sources locales et sécuritaire. « Manni a connu un dimanche noir. De nombreux terroristes ont attaqué la ville dans la soirée. Ils ont semé la mort et la destruction », a raconté un ressortissant de cette localité située dans la province de la Gnagna…Le Burkina Faso continue pourtant d’être régulièrement endeuillé : plus de 26 000 personnes sont mortes dans des attaques depuis 2015, dont plus de 6 000 depuis le début de l’année, selon l’ONG Acled qui recense les victimes de conflits dans le monde. L’attaque de Manni survient au lendemain d’une longue prise de parole du capitaine Traoré qui a répondu aux questions d’auditeurs sur la radio publique. « Nous sommes en conflit avec des bandits armés qui tuent sans distinction. Nous ne voulons pas nous réconcilier avec eux. Nous allons combattre jusqu’à ce qu’ils soulèvent eux-mêmes le drapeau blanc », a-t-il déclaré. Fin août, le pays a connu la pire attaque de son histoire, à Barsalogho, revendiquée par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM, lié à Al-Qaïda). Selon un collectif de proches de victimes, le bilan est de plus de 400 civils tués, 600 selon une source sécuritaire française. Le capitaine Traoré a affirmé, ce 5 octobre, qu’une enquête était en cours et que les « responsabilités seront situées d’ici quelques jours ». Jeune Afrique
Le Burkina Faso rappelle tous ses diplomates en Côte d’Ivoire
Plusieurs sources ont confirmé à Jeune Afrique que tout le personnel diplomatique burkinabè en Côte d’Ivoire, aussi bien de l’ambassade que des consulats d’Abidjan et de Bouaké, avait été rappelé. À la mi-septembre, les diplomates avaient reçu un courrier de Karamoko Jean-Marie Traoré, le ministre burkinabè des Affaires étrangères, les invitant, sans plus d’explications, à rentrer au pays. Le personnel administratif, lui, devrait rester sur place…Par le passé, les deux voisins entretenaient de très bonnes relations…La situation s’est tendue depuis le coup d’État qui a porté le capitaine Ibrahim Traoré au pouvoir. Au début de septembre dernier, Léon Adom Kacou Houadja, le ministre ivoirien des Affaires étrangères, a convoqué le chargé d’affaires burkinabè en poste à Abidjan pour l’informer que les services de renseignement de son pays avaient découvert, en janvier, l’existence d’un camp dans lequel vivraient une cinquantaine de démobilisés de l’armée ivoirienne. Ces hommes auraient été entraînés à Bobo-Dioulasso, au Burkina Faso, dans le but de mener des opérations de déstabilisation en Côte d’Ivoire. Cette convocation a-t-elle précipité le rappel des diplomates burkinabè ? De son côté, Ouagadougou accuse Abidjan de chercher à renverser le régime, sans apporter de preuves. Il dénonce également le fait que de nombreux journalistes, leaders politiques et hommes d’affaires qui critiquent la manière dont le pays est géré depuis le coup d’État vivent en exil en Côte d’Ivoire. Le 23 septembre dans la soirée, Mahamoudou Sana, le ministre burkinabè de la Sécurité, a réaffirmé que la Côte d’Ivoire hébergeait des personnalités impliquées dans « une entreprise de subversion contre [le Burkina Faso] ». Interrogé à ce sujet, le porte-parole du gouvernement ivoirien, Amadou Coulibaly, a nié l’implication de son pays dans de telles activités tout en assurant que la Côte d’Ivoire était « une terre d’hospitalité et d’accueil ». Jeune Afrique
Un préfet guinéen suspendu après avoir menacé les détracteurs du chef du régime
Les autorités guinéennes ont suspendu de ses fonctions un préfet qui avait suscité l’indignation en menaçant publiquement quiconque s’en prendrait à l’image du général Doumbouya, selon un texte officiel…Le préfet a mis garde la semaine passée ceux qui seraient tentés de dégrader une stèle tout juste inaugurée à Kankan en l’honneur du chef de la junte, le général Mamadi Doumbouya. Il les prévenait qu’ils subiraient le même sort qu’un médecin décédé en septembre dans des circonstances troubles après avoir été arrêté sous l’accusation d’avoir incendié un portrait du général Doumbouya dans la même ville. Les propos du préfet ont alimenté le soupçon que le docteur Mohamed Dioubaté pourrait avoir été maltraité en détention. Sa mort est la troisième annoncée en trois mois d’hommes placés en détention sous la junte et décédés dans des conditions obscures. Deux opposants sont par ailleurs portés disparus depuis leur arrestation en juillet. La justice a présenté le décès du médecin comme un « cas idiopathique », c’est-à-dire dont la cause n’est pas connue. Depuis qu’elle a renversé le président Alpha Condé en 2021 sous la conduite de Mamadi Doumbouya, investi président depuis, la junte a fait arrêter, mis en cause ou contraint à l’exil de nombreux opposants. Elle a interdit les manifestations, dissous un collectif qui réclame le retour des civils au pouvoir, annoncé suspendre la délivrance des agréments aux associations et aux organisations non-gouvernementales, et retiré leur agrément à certains des principaux médias privés. AFP
« Propagande », « complot »: le vice-président kényan nie les accusations de corruption
Le vice-président kényan Rigathi Gachagua a nié lundi les accusations de corruption portées contre lui, qu’il a qualifiées de « pure propagande » et de « complot », à la veille d’un vote de l’Assemblée nationale sur sa destitution. M. Gachagua est visé par une procédure de destitution inédite lancée le 1er octobre, marquant le point culminant de plusieurs mois de conflit avec le président William Ruto, avec qui il a été élu en août 2022. Une motion déposée par un député de la coalition présidentielle (Kenya Kwanza) liste onze motifs de destitution dont ceux d' »atteinte à l’unité nationale », d' »insubordination » envers le président ainsi que de nombreuses suspicions de « crimes économiques » (détournements de fonds publics, conflits d’intérêts, abus de pouvoir…). L’Assemblée nationale votera mardi sur sa destitution et pour être adoptée elle devra réunir les deux-tiers des députés, soit 233 voix. La motion sera ensuite débattue et votée au Sénat, où 45 voix seront nécessaires. En cas d’adoption, M. Gachagua, 59 ans, serait le premier vice-président écarté du pouvoir dans le cadre d’une telle procédure, instaurée dans la Constitution de 2010. En 1989, le vice-président Josephat Karanja avait démissionné dans des conditions similaires, avant un vote de défiance l’accusant de saper l’autorité du président Daniel arap Moi. AFP
Le Gabon lance les débats sur la réforme constitutionnelle avant le référendum de novembre
Le Gabon se prépare à un référendum constitutionnel avec une caravane nationale pour sensibiliser les citoyens sur les enjeux d’une nouvelle loi fondamentale. Les débats s’intensifient autour de dispositions controversées (restriction de l’accès à la présidence, renforcement des pouvoirs exécutifs). Le Gabon lance une caravane nationale d’information et de sensibilisation sur le référendum constitutionnel. L’objectif des autorités est de susciter une participation active des citoyens à ce rendez-vous qui doit offrir au pays une nouvelle loi fondamentale. Une campagne avant l’heure et déjà des débats autour de certaines dispositions du texte s’intensifient sur la scène publique…Parmi les dispositions les plus contestées du texte figurent les critères d’accès à la présidence de la république réservés aux seuls Gabonais de souche et le renforcement des pouvoirs du chef de l’Etat. Gérard Ondzague, rapporteur du comité constitutionnel, souligne que la nouvelle charte s’inspire de celle de 1991…Le parlement a apporté plus de 800 amendements au projet de constitution…Le gouvernement du Général Président Oligui Nguema est sur le point d’adopter la mouture de la constitution. Le débat divise et emballe la scène politique y compris dans les rangs du pouvoir déchu. VOA
RDC : au moins 510 ex-combattants réinsérés dans la société en 9 mois à Beni et Lubero
Au moins 510 ex-combattants ont été réinsérés dans la communauté en territoires de Beni et Lubero (Nord-Kivu) en l’espace de neuf mois. Le chef d’antenne du Programme de Désarmement, Démobilisation, Réinsertion Communautaire et Stabilisation (PDDRC-S) de Beni, Omar Kavota a livré ces chiffres, lundi 7 octobre, aux médias. « Nous avons, jusqu’à ce jour, facilité la réinsertion d’au moins 230 combattants pour la ville et territoire de Beni, et plus ou moins 280 autres pour le territoire de Lubero », a-t-il expliqué. Omar Kavota a également encouragé les membres des groupes armés qui traînent les pas à la reddition volontaire. Pendant ce temp, il a regretté certaines milices poursuivent le recrutement d’enfants dans leurs rangs dans ce coin du pays. « Nous décourageons cette pratique qui a émergé avec l’avènement du phénomène Wazalendo dans cette partie du Grand Nord. Et nous croyons qu’il est temps que les groupes armés puissent se rendre », a poursuivi Omar Kavota. Fin septembre dernier, le responsable du PDDRCS dans le territoire de Mahagi, Olivier Mokili, avait sollicité des moyens logistiques et financiers pour faciliter le désarmement des miliciens dans cette région. Il avait en outre indiqué que de nombreux membres des groupes armés, notamment la CODECO, sont prêts à déposer les armes, mais l’absence de moyens pour mettre en œuvre cette opération constitue un obstacle. Radio Okapi
Législatives au Tchad: Succès Masra demande «de les différer et dialoguer» avec le président Deby
[PODCAST] Au Tchad, les Transformateurs de l’opposant Succès Masra ne boycotteront pas les prochaines législatives du 29 décembre, mais à certaines conditions. C’est ce qu’ils ont décidé lors de la convention de leur parti, samedi dernier à Ndjamena. Selon les chiffres officiels, Succès Masra est arrivé deuxième à la présidentielle du 6 mai dernier, loin derrière le président Mahamat Idriss Déby. Mais l’ancien Premier ministre continue de crier à la fraude et veut croire que les législatives à venir pourront être plus transparentes. RFI
Législatives au Sénégal: 41 listes de candidats validées par la direction générale des élections
Au Sénégal, 41 listes de candidats ont été validées par la Direction générale des élections pour participer aux législatives anticipées du 17 novembre 2024. Les recalés ont 24h pour déposer leurs recours au niveau du Conseil constitutionnel avant la publication de la liste définitive. Mais, une certitude déjà : les Sénégalais auront à choisir entre un grand nombre de candidats…Conséquence directe de l’absence de parrainage citoyen, filtre à candidatures pour ces législatives anticipées, les Sénégalais auront à choisir entre 41 listes de candidats. Un scénario semblable à celui de 2017 avec 47 listes à l’époque, raison pour laquelle l’ex-président du pays, Macky Sall (2012-2024), avait introduit l’obligation d’avoir la signature d’au moins 0,5% du corps électoral pour les législatives de 2022…Parmi les recalés par le ministère de l’Intérieur pour ces législatives anticipées, deux listes départementales de la coalition de l’opposition Takku Wallu emmenée par Macky Sall. Faute de candidats suffisants pour les départements de Podor et d’Afrique de l’Ouest. La coalition a 24 heures pour présenter une liste corrigée. À noter que la coalition de l’opposition Takku Wallu Sénégal a déposé un recours ce 7 octobre 2024 devant Conseil constitutionnel contre la candidature de l’actuel Premier ministre Ousmane Sonko, aux législatives du 17 novembre 2024. Takku Wallu Senegal demande au Conseil des sages de statuer sur sa possible inéligibilité, à la suite de sa condamnation à 6 mois de prison avec sursis en mai 2023 pour diffamation. Pour rappel, le président du Sénégal Bassirou Diomaye Faye, élu en mars avec 54% des voix, s’est retrouvé avec un Parlement dominé par les partisans de l’ancien chef d’État Macky Sall. Il a annoncé sa dissolution en septembre provoquant des législatives anticipées. RFI
Mali: l’économiste Etienne Fakaba Sissoko attend toujours son procès en appel
Au Mali, le procès en appel de l’économiste Etienne Fakaba Sissoko devait se tenir ce 7 octobre 2024. Ancien conseiller à la présidence ou à la primature, devenu voix critique des autorités de transition, il avait été condamné en mai dernier à deux ans de prison dont un an ferme et à payer des dommages et intérêts à l’État de 3 millions de francs CFA, notamment pour « atteinte au crédit de l’État ». En cause : un livre publié fin 2023 dans lequel il dénonçait la « propagande » du gouvernement malien de transition. Mais hier, l’audience prévue n’a porté que sur sa demande de mise en liberté provisoire et, pour le moment, Etienne Fakaba Sissoko reste détenu…Etienne Fakaba Sissoko attend surtout avec impatience une date pour être jugé sur le fond : depuis le début de la procédure, sa défense dénonce un procès politique d’intimidation, explique que son livre ne contient que des vérités factuelles et connues et des déclarations publiques, et que sa publication n’a d’ailleurs suscité aucun « trouble ». Au point que le ministère public, à l’origine de la procédure, n’a pas même jugé utile de demander que le livre soit retiré du marché. L’organisation de défense des droits humains Amnesty international considère que la détention d’Etienne Fakaba Sissoko est « arbitraire », qu’il doit être « libéré » et sa peine « révoquée ». RFI