Le sommet Afrique-France qui s’ouvre ce vendredi 8 octobre à Montpellier est le 28e du genre, mais le premier pour le président Emmanuel Macron. Pour marquer la différence avec les précédentes rencontres, l’accent a été mis sur les échanges avec et entre les sociétés civiles africaines, françaises et sur la diaspora. Pour la première fois depuis la création en 1973 de la première rencontre réunissant des dirigeants africains et l’ex-puissance coloniale, les chefs d’État ne sont pas conviés. Aujourd’hui, ce qui est proposé n’est, ni plus ni moins, qu’une sorte de sommet renversé « où ceux qui, d’habitude, ne sont pas souvent invités, seront au cœur de l’événement. Ceux qui, d’habitude, écoutent la parole des institutionnels, des autorités, des chefs d’État, auront la parole », parie l’Élysée. À cette occasion, un panel de douze jeunes a été sélectionné pour dialoguer avec le président Macron. Charge aux convives du chef de l’État de l’interroger. « Sans tabou », insiste-t-on en haut lieu. Le Point
Les Etats-Unis ont critiqué, jeudi 7 octobre, des « atteintes aux libertés de la presse et d’expression » de la part des autorités tunisiennes et exhorté Tunis à revenir à un « processus démocratique transparent » plus de deux mois après le coup de force du président Kais Saied. La police tunisienne a saisi, mercredi, les équipements de la télévision privée Zitouna Channel, proche du parti d’inspiration islamiste Ennahdha, au motif d’une « diffusion illégale » de la chaîne, après l’arrestation dimanche d’un journaliste qui avait vivement critiqué M. Saied. « Nous sommes inquiets et déçus des récentes informations venant de Tunisie à propos d’atteintes aux libertés de la presse et d’expression », a déclaré le porte-parole du département d’Etat, Ned Price. Il a appelé le gouvernement tunisien à « tenir son engagement à respecter les droits humains tels qu’ils sont exposés dans la Constitution tunisienne » ainsi que dans un décret pris en septembre par Kais Saied lui-même. « Nous exhortons aussi le président tunisien et la nouvelle première ministre à répondre à l’appel du peuple tunisien pour une feuille de route claire en vue d’un retour à un processus démocratique transparent impliquant la société civile et des voix politiques plurielles », a ajouté Ned Price. Le Monde avec AFP
Le Parlement libyen a annoncé ce mardi 5 octobre qu’il souhaitait maintenir l’élection présidentielle à la date prévue du 24 décembre prochain, mais qu’en revanche, les législatives seraient reportées à la fin janvier 2022. Cette décision rebat de nouveau les cartes des élections, qui semblent de plus en plus hypothétiques. Des tensions ont surgi récemment entre les institutions dirigeantes, en raison de divergences survenues après l’adoption des lois électorales. Conformément à la feuille de route établie sous l’égide de l’ONU, pour aider la Libye à sortir de la crise politique, le double scrutin, présidentiel et législatif devait avoir lieu le 24 décembre. Le Parlement libyen a donc créé la surprise en annonçant unilatéralement le report de la date des législatives. La pression de la communauté internationale sur les dirigeants libyens en vue de l’organisation de ces élections est énorme. Mais cette volonté se heurte, selon le chercheur Jalel Harchaoui à une forte résistance de la classe politique libyenne… RFI
Le gouvernement malien dominé par les militaires va organiser des « Assises nationales de la refondation » du 25 octobre au 21 novembre, à l’issue desquelles il doit se prononcer sur un éventuel report des élections, a-t-on appris de source officielle. La communauté internationale, en particulier le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres et la France, ont exprimé leur inquiétude face à l’éventualité d’un retard dans la tenue des élections présidentielle et législatives et l’achèvement de la transition vers le rétablissement d’un pouvoir civil élu. Le Premier ministre malien de transition Choguel Kokalla Maïga a évoqué le 26 septembre un possible report de ces scrutins de quelques semaines, voire de quelques mois. La décision sera prise « à l’issue » de ces assises nationales qui permettront de fournir « un agenda plus détaillé », a-t-il déclaré à l’AFP en marge de l’Assemblée générale des Nations unies. … Ces assises commenceront au niveau local du 25 au 31 octobre, avant de s’étendre aux régions, au district de Bamako et à la diaspora du 1er au 7 novembre, selon un document du ministère malien de la Refondation consulté jeudi par l’AFP. Après une synthèse de ces rencontres décentralisées, les assises se tiendront au niveau national à Bamako du 15 au 21 novembre, selon le document. AFP/VOA
L’inquiétante dégradation de la situation sécuritaire dans le cercle de Niono. Dans la région de Ségou au le centre du pays, ce cercle – équivalent d’un département – avait été le théâtre en mars dernier d’un accord de cessez-le-feu inédit, conclu entre les jihadistes de la Katiba Macina, liés à Aqmi (al-Qaïda au Maghreb islamique), et les chasseurs traditionnels dozos. Mais depuis le début du mois de juillet, cet accord est rompu et depuis la fin du mois dernier, les attaques meurtrières redoublent d’intensité. Farabougou, Sokolo, Mariko, Songo, Dogofry… « On ne compte plus les attaques, on ne compte plus les morts, témoigne un élu local. C’est presque tous les jours. » Selon les sources locales interrogées – élus, notables, religieux -, la situation s’est particulièrement dégradée depuis la fin du mois de septembre, tous parlent de « plusieurs dizaines de morts » en quelques semaines, sans pouvoir être plus précis. RFI
Dans le bureau de Déborah Al-Hawi Al-Masri, planté sur la rive droite de Bamako, la capitale du Mali, le temps est suspendu. Les minutes lui semblent être des heures et les heures des jours entiers, depuis six mois. « On me dit d’être patiente, mais je suis déjà à bout de forces », glisse la Française de 35 ans, vissée à ses deux téléphones. Depuis le 8 avril, elle vit dans l’attente et l’espoir de voir son compagnon, le journaliste français Olivier Dubois, sortir de sa captivité. Ce jour-là, à Gao, dans le nord-est du Mali, une zone où pullulent les katibas djihadistes depuis le déclenchement de la guerre en 2012, Olivier Dubois a été enlevé, après avoir voulu interviewer un chef intermédiaire du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM, affilié à Al-Qaida). « Il était pourtant confiant de revenir de ce voyage sain et sauf », soupire Déborah Al-Hawi Al-Masri. Elle en tient pour preuve leurs derniers messages, échangés lorsque Olivier Dubois monte à bord de l’avion, direction Gao, le 8 avril. Un selfie accompagné d’un mot : « Je vais éteindre mon téléphone. Dis à Aminata de préparer ses beignets à la viande pour mon retour. » Que s’est-il passé, ce 8 avril, dans la cité des Askia ? Le mystère demeure. Le journaliste indépendant, fin connaisseur des dynamiques sécuritaires maliennes, avait bien préparé son voyage. A-t-il trop fait confiance à son réseau, pourtant solide et qu’il ne cessait d’alimenter depuis son installation au Mali, en 2015 ? Le Monde
Au Nigeria, les forces de sécurité ont libéré 187 personnes enlevées lors de raids sur des camps tenus par des bandes criminelles dans des forêts du nord-ouest du pays, a déclaré la police, jeudi 7 octobre. Les victimes secourues, dont 187 hommes, femmes et enfants, ont été libérées dans l’État de Zamfara, où elles avaient été enlevées lors d’attaques distinctes de gangs. Des groupes lourdement armés sévissent depuis des années dans le nord-ouest et le centre du Nigeria, procédant notamment à des enlèvements contre rançons. La police a publié des photographies montrant des dizaines d’hommes, de femmes et d’enfants assis, recroquevillés sur le sol, après leur libération. Les victimes, « qui ont passé de nombreuses semaines en captivité, ont été libérées sans condition à l’issue de vastes opérations de recherche et de sauvetage qui ont duré des heures », a déclaré Mohammed Shehu, porte-parole de la police de l’État de Zamfara, dans un communiqué. Ce sauvetage s’inscrit dans le cadre d’une vaste opération militaire, menée depuis plusieurs semaines dans l’État de Zamfara et dans d’autres États du nord-ouest, qui a notamment consisté à interrompre les télécommunications afin de perturber les communications des ravisseurs. France24 avec AFP
Le Parlement européen a réclamé jeudi le rapatriement humanitaire, « sans préjuger de sa culpabilité ou de son innocence », du Belgo-Rwandais Paul Rusesabagina, condamné le mois dernier à 25 ans de prison pour terrorisme. Conscient des préoccupations émises, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a toutefois demandé de ne pas perdre de vue les éléments de preuve de l’accusation, dont bon nombre ont été fournis par les autorités judiciaires d’un État membre, sous-entendu la Belgique. « M. Rusesabagina est l’exemple même des violations des droits de l’homme au Rwanda », affirme la résolution parlementaire, adoptée à la quasi-unanimité (660 voix contre 2 et 18 abstentions). Les eurodéputés appellent à remettre en cause l’équité du verdict et à la libération immédiate de Paul Rusesabagina pour des raisons humanitaires, ainsi que son rapatriement. Belga
Sans révéler le nom du militant concerné pour des raisons de sécurité, l’équipe d’experts en technologie d’Amnesty affirme avoir la preuve des liens entre le logiciel utilisé, un groupe de pirates informatiques et une entreprise indienne. Fin 2019, début 2020, alors que le Togo se prépare à une élection présidentielle, le défenseur des droits humains reçoit plusieurs messages suspects sur WhatsApp, lui demandant de télécharger une application. L’équipe d’Amnesty, dont fait partie Étienne Maynier, analyse les données et découvre un logiciel espion appartenant à la panoplie des outils utilisés par un groupe de cybermercenaires, Donot Team. « Ce nom a été donné par l’industrie de la cybersécurité à un groupe qui mène des attaques depuis plusieurs années, explique Étienne Maynier. Ces attaques correspondent exactement à ce que d’autres organisations, d’autres entreprises de la sécurité informatique ont identifié comme appartenant à Donot Team. » … Rappelons que le Togo a été cité aussi dans les révélations concernant l’utilisation du logiciel espion Pegasus de l’entreprise israélienne NSO. RFI
Le Président Turc, Recep Tayyip Erdoğan, est attendu à Lomé le 20 octobre prochain en visite officielle, selon les médias turcs. Le Chef de l’Etat turc aura des entretiens avec son homologue togolais Faure Gnassingbé. Le Togo sera la dernière étape d’un périple africain du dirigeant turc qui passera par l’Angola (le 17 octobre) et le Nigeria (le 18 octobre). Cette visite s’annonce dans un contexte de rapprochement entre Lomé et Ankara, notamment sur le terrain économique. Le 13 août dernier, les deux chefs d’Etat ont d’ailleurs eu une conversation téléphonique sur des questions régionales et bilatérales, rapportent plusieurs médias. A cette occasion, le président Erdogan aurait promis un renforcement de la coopération entre Ankara et Lomé, notamment dans le domaine de l’industrie de la défense. Des signatures d’accords de partenariats sont ainsi attendues, durant cette visite à Lomé. AFRIGMAG
Les nouvelles autorités de la Zambie, premier pays africain à avoir fait défaut depuis le début de la pandémie de Covid-19, ont annoncé jeudi que le pays devait deux milliards de dollars de plus que prévu à ses créanciers étrangers. « Le total de la dette extérieure publique et garantie par l’Etat à la fin du deuxième trimestre s’élevait à 14,48 milliards de dollars hors arriérés d’intérêts », a déclaré le ministre des Finances, Situmbeko Musokotwane, devant le Parlement. Le précédent chiffrage s’élevait à 12 milliards de dollars. Dans cette dette, le pays d’Afrique australe doit 5,75 milliards de dollars à la Chine, soit 6,18 milliards de dollars en comprenant les intérêts impayés, a ajouté le ministre. L’ancien gouvernement d’Edgar Lungu n’a pas respecté les échéances de deux paiements d’intérêts d’obligations avant de demander une restructuration de ses emprunts. M. Lungu a été très critiqué pour avoir emprunté massivement, de façon déraisonnable, pour financer une frénésie de projets d’infrastructures pendant ses six années de présidence. Le nouveau président Hakainde Hichilema, élu en août, a promis de remettre sur les rails l’économie en grande difficulté de ce pays riche en ressources minières, et de finaliser les difficiles négociations de renflouement entamées avec le FMI par le gouvernement précédent. AFP
Le Kenya a annoncé vendredi qu’il ne reconnaissait pas la compétence de la Cour internationale de justice de l’ONU (CIJ) avant une décision attendue mardi sur son différend frontalier de longue date avec la Somalie. « En plus de retirer sa participation à l’affaire en cours, le Kenya (…) s’est également joint à de nombreux autres membres des Nations unies pour retirer sa reconnaissance de la juridiction obligatoire de la cour », a déclaré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. Le Kenya avait indiqué en mars qu’il n’assisterait plus aux audiences du tribunal après le refus de cette juridiction basée à La Haye d’autoriser de nouveaux délais dans cette affaire. La décision finale doit être rendue mardi. Les deux pays voisins de la Corne de l’Afrique se disputent depuis des années au sujet d’une partie de leur frontière maritime dans l’océan Indien qu’ils revendiquent, et où il y aurait des gisements de pétrole et de gaz. La Somalie, située au nord-est du Kenya, souhaite marquer sa frontière maritime avec le Kenya dans le prolongement de sa frontière terrestre, en direction du sud-est. De son côté, le Kenya veut que la frontière court en mer en ligne droite vers l’est, lui donnant plus de territoire. Le triangle d’eau contesté s’étend sur une superficie de plus de 100.000 km2. AFP
« Priorité à l’Afrique »: pour « refonder » sa relation avec le continent, la France tente de séduire les jeunes entrepreneurs africains en mettant en avant des « partenariats » économiques et des initiatives durables qui impliquent étroitement les populations locales. « Pour les entreprises françaises, la priorité africaine est plus forte en sortie de crise (sanitaire, ndlr), qu’elle ne l’était avant », explique à l’AFP Christophe Lecourtier, directeur général de Business France, lors du forum Ambition Africa, organisé à Paris quelques jours avant le sommet Afrique/France de Montpellier. Contrairement aux économies asiatiques, Chine en tête, qui se sont fermées « physiquement » avec la pandémie de Covid-19 et « relativement fermées aux affaires », l’Afrique a fait preuve de « résilience » et bénéficié d’aides internationales « pour les vaccins, le traitement de sa dette et des programmes sociaux », poursuit le directeur de l’agence nationale dédiée à l’accompagnement d’entreprises françaises à l’étranger. … Il faut que les investissements « profitent aux Africains », renchérit Axel Baroux, directeur Afrique Subsaharienne de Business France, mettant en avant « l’impact social » et les créations d’emplois générées par les investissements français comparés aux investissements chinois. Selon Business France, 3.200 sociétés françaises opèrent en Afrique en employant 650.000 personnes, tandis que leurs investissements ont été multipliés par dix en vingt ans. AFP