Revue de Presse du 8 octobre 2019

Le Burundi, la crise oubliée, brûle toujours

Selon le rapport de septembre 2019 de la Commission d’enquête des Nations Unies sur le Burundi, des atrocités de masse et des crimes contre l’humanité commis principalement par des agents de l’État et leurs alliés continuent de se produire au Burundi. En outre, la Commission a constaté que le Président Pierre Nkurunziza et de nombreux membres de son entourage étaient personnellement responsables de certains des crimes les plus graves. Ceux-ci comprennent « des exécutions sommaires, des arrestations et détentions arbitraires, des actes de torture et d’autres traitements cruels, inhumains ou dégradants, des violences sexuelles et des disparitions forcées. » La Commission enquête sur la crise burundaise depuis 2016. … La persistance de telles atrocités fait écho aux génocides burundais de 1972 et 1993 et à la violente guerre civile qui s’est achevée 2005. Centre d’études stratégiques de l’Afrique

Niger : deux militaires tués lors d’une attaque dans une zone jusqu’alors épargnée par le terrorisme

Deux militaires nigériens ont été tués et cinq autres blessés dimanche 6 octobre dans une attaque « terroriste » près d’un village du département de Dogondoutchi (sud-ouest du Niger), a annoncé lundi soir le ministère de l’intérieur. « Un détachement des forces de défense et de sécurité [FDS] a eu un accrochage dimanche avec des terroristes lourdement armés dans une vallée près de Dogon Kiria. A l’issue d’intenses combats, l’ennemi a été repoussé. Le bilan suivant est enregistré : côté ami deux morts et cinq blessés ; côté ennemi [bilan] non déterminé », a précisé dans un communiqué transmis à l’AFP le ministère nigérien de l’intérieur. « Des poursuites ont été immédiatement engagées afin de maîtriser ces assaillants », a assuré le ministère. C’est la deuxième attaque du genre survenue dans la zone de Dogondoutchi, qui était jusqu’ici épargnée par les raids djihadistes. Le Monde avec AFP

Au Mozambique, le chef d’une mission d’observation des élections tué

Le chef d’une mission d’observation des élections générales prévues le 15 octobre au Mozambique a été tué, lundi 7 octobre, par des inconnus, dernière en date d’une longue série de violences qui ont affecté la campagne électorale depuis un mois. Directeur d’une ONG, Anastacio Matavele a essuyé plusieurs coups de feu alors qu’il quittait, à bord de son véhicule, un atelier de formation à Xai-Xai, la capitale de la province de Gaza (sud), a rapporté Sala da Paz, un forum de la société civile chargé de l’observation des élections. … Lors de leur fuite, les trois agresseurs présumés ont été impliqués dans un accident de la route au cours duquel l’un d’entre eux est mort, un autre a été grièvement blessé et le dernier arrêté, a indiqué l’ONG. Selon des témoins cités par Sala da Paz, les trois hommes « sont des membres connus d’une unité de la police antiémeute ». Depuis un mois, la campagne électorale pour les scrutins présidentiel, législatifs et provinciaux du 15 octobre est émaillée de multiples incidents violents visant pour l’essentiel des candidats ou des partisans de l’opposition. Le Monde avec AFP

Au Bénin, un dialogue politique sans les poids lourds de l’opposition

Après des mois de crise politique au Bénin, le dialogue voulu par le président Patrice Talon, accusé de dérive autoritaire, devrait s’ouvrir jeudi en l’absence des principaux partis d’opposition et de la société civile. Le petit pays d’Afrique de l’Ouest, longtemps considéré comme un modèle de démocratie, traverse une période difficile depuis les législatives du 28 avril, auxquelles l’opposition n’a pas été autorisée à participer. Les manifestations populaires qui ont suivi, et leur violente répression, ont fait une dizaine de morts par balle. Mais la main tendue du pouvoir, qui avait promis dès le mois de mai de rassembler les différents courants politiques après des semaines de tensions, est vue par beaucoup comme un « non-évènement ». AFP

Guinée: l’opposition appelle à manifester contre un 3e mandat d’Alpha Condé

Les responsables du Front national pour la défense de la Constitution se sont réunis lundi 7 octobre et ont appelé à des manifestations pour contrer les velléités du chef de l’État guinéen de se présenter pour un troisième mandat en 2020. Depuis que le chef de l’État a appelé les Guinéens à se préparer pour aller au réferendum et aux élections législatives, l’heure est au rappel des troupes pour ses adversaires politiques. « Maintenant que monsieur Alpha Condé a exprimé publiquement le 23 septembre 2019 sa décision de faire un coup d’État constitutionnel, le FNDC (Front national pour la défense de la constitution) appelle les Guinéens à des manifestations à partir du lundi 14 octobre tant sur le territoire national qu’à l’étranger pour exprimer son opposition totale au projet d’un troisième mandant », a affirmé Abdourahmane Sanoh le coordinateur du front anti-référendum et un troisième mandat pour Alpha Condé. RFI

Tchad: l’armée reprend le contrôle de la prison d’Abéché après une mutinerie

Au moins deux détenus ont été tués ce 7 octobre lors d’une mutinerie dans une prison à Abéché, dans l’est du Tchad. Il a fallu plusieurs heures à l’armée pour en reprendre le contrôle. De source judiciaire, au moins 11 personnes ont été blessées, dont deux grièvement. D’autres sources font état d’un bilan plus élevé, mais impossible à verifier. La mutinerie a commencé vers 9h30, heure locale. Des coups de feu ont été entendus. Selon un témoin, ces coups de feu ont été tirés par les forces de sécurité, mais également par des détenus à l’intérieur de la prison. « Au total, on a entendu une vingtaine de coups de feu venus des deux côtés. Les militaires tirent ainsi que les prisonniers. Les militaires n’arrivent pas à maîtriser la situation », ajoute un témoin. Au moins deux détenus ont été tués. L’armée, qui est encore sur place, a très vite été déployée et est parvenue à reprendre le contrôle de la maison d’arrêt au bout de plusieurs heures. Une caserne des forces mixtes tchado-soudanaises est d’ailleurs située juste à côté de la maison d’arrêt. RFI

Mali: l’opposition boude le lancement du dialogue national

Un dialogue national qui se veut inclusif se prépare au Mali. La phase décentralisée de cet exercice a commencé, ce lundi 7 octobre, dans les communes, mais des partis politiques, dont le principal parti de l’opposition, refusent de participer aux travaux, estimant que ce débat n’est pas inclusif. Le gouvernement l’affirme, aucun sujet ne sera tabou au cours du dialogue national inclusif, la gouvernance, la sécurité, le projet de révision constitutionnelle ou encore l’accord de paix d’Alger sont au programme des débats. Mais pour plusieurs partis politiques maliens de l’opposition, il ne s’agit pas d’un vrai dialogue. RFI

Conte d’une solidarité pas si ordinaire dans le Mali en guerre

Il faut voir à quelle vitesse se remplit la cour d’Issa Haïdara quand la nuit tombe sur Ségou, dans le centre du Mali. Des dizaines de personnes entrent une par une dans sa cour par une petite porte en métal. En temps normal, il habite là avec sa femme, ses cinq enfants et sa tante. Alors qui sont les 29 individus qui viennent d’envahir la parcelle ? « Des déplacés, par la grâce de Dieu, c’est ça le Mali! », répond-il en souriant. L’homme de 51 ans en boubou noir est tailleur. Il annonce gagner 5.000 francs CFA (8 euros) les bons jours, parfois plus, parfois moins. Mais il n’a pas hésité une seconde quand des Maliens fuyant la guerre ont débarqué à Ségou sans le sou et par milliers. « C’est le Mali, c’est la coutume, c’est Dieu qui veut ça », répète-il à l’envi. A l’entendre, qui oserait refuser des familles qui frappent à sa porte, demandant le gite sans rien avoir à offrir en retour ? Lui, en tout cas, ne fait pas partie de ceux-là. Parmi les premiers arrivants il y a six mois étaient Amadou Semasekkou, 58 ans, sa femme et leurs cinq enfants. AFP

Au Soudan du Sud, Machar rejette la formation d’un gouvernement d’union

L’apaisement tant recherché verra-t-il le jour au Soudan du Sud ? En tout cas une solution à la crise semble s’éloigner de nouveau, alors que l’ancien vice-président Riek Machar s’oppose à la formation d’un gouvernement d’union nationale attendue le 12 novembre. Ce n’est pas la première tentative de réconciliation entre le président Salva Kiir et son ancien vice-président Machar, pour rétablir la stabilité du pays. Selon le porte-parole adjoint du camp Machar, Manawa Peter Gatkuoth, les principaux défis contenus dans l’accord de paix de 2018 doivent être relevés avant d’accepter le gouvernement d’union. Deux points sont particulièrement sensibles : la sécurité entourant le retour du chef rebelle et les divisions administratives du pays, le président Kiir étant accusé de vouloir favoriser son ethnie, les Dinkas. Africa News

Tunisie: Présidentielle / 2ème tour – Kais Saied décide de ne pas faire campagne

Le candidat pour le deuxième tour de l’élection présidentielle Kais Saied a décidé de ne pas faire campagne. « Pour des considérations morales et soucieux d’éviter tout équivoque concernant l’égalité des chances entre les candidats » Kaies Saied a déclaré samedi à l’agence TAP qu’il ne fera pas « personnellement campagne et ce en dépit de sa profonde conviction que l’égalité des chances devrait être plutôt appréhendée par rapport aux moyens dont dispose, effectivement, chaque candidat. Et d’ajouter  » ces moyens étaient en réalité démesurément inégaux ». Tout en réaffirmant sa détermination à assurer, pleinement, ses responsabilités et honorer ses engagement, Kais Saied a réitéré son appel à la vigilance face, a-t-il dit, aux tentatives désespérées de déstabilisation su processus électoral. Le candidat a affirmé qu’il s’adressera incessamment aux Tunisiens pour les inviter à être  » au rendez-vous avec l’histoire ». TAP

A Bukavu, le président Tshisekedi se dit « prêt à mourir pour la paix » dans l’est de la RDC

C’est la phrase de ce début de semaine. Le président de la République démocratique du Congo (RDC) Félix Tshisekedi a déclaré, lundi 7 octobre, qu’il était « prêt à mourir » pour la paix dans l’est de son pays, en proie à l’insécurité des groupes armés depuis vingt-cinq ans. « Notre combat sera celui de vous apporter la paix, une paix définitive, une paix nécessaire pour la stabilité de notre pays », a déclaré le chef de l’Etat congolais lors d’un rassemblement public à Bukavu dans le Sud-Kivu. « Et cette paix, croyez-moi, je suis prêt à mourir pour qu’elle soit une réalité », a-t-il ajouté, de retour d’un séjour de près de trois semaines à l’étranger. Lors de sa campagne il y a un peu moins d’un an, il avait promis d’installer l’état-major de l’armée dans l’est de la RDC, où des dizaines de groupes armés sont encore actifs. Le Monde avec AFP

Invisible Children dénonce les violences contre les civils en RDC et Centrafrique

L’ONG Invisible Children dénonce plus de 300 attaques contre des civils dans le nord-est de la RDC et dans l’est de la Centrafrique depuis le début de l’année. Entre janvier et septembre 2019, selon son dernier rapport, 72 civils ont été tués et 265 autres enlevés. Plusieurs groupes armés sont responsables de ces exactions selon Invisible Children. Les hommes de l’Armée de résistance du seigneur, la LRA de Joseph Kony, seraient particulièrement actifs dans le Haut et le Bas-Uélé côté congolais avec 4 500 enlèvements en plus de dix ans, explique l’ONG dans son dernier rapport. Près de 172 personnes auraient été kidnappées entre janvier et juin 2019, plus que sur la même période l’an dernier. RFI

RDC: un journaliste agressé par des partisans de l’ex-premier minister

Un journaliste d’une des trois principales stations de radio en République démocratique du Congo a été agressé par des partisans de l’ex-premier ministre Bruno Tshibala, a dénoncé lundi 7 octobre une ONG de défense des droits de la presse. Le reporteur de Top Congo FM Dominique Dinanga a été agressé samedi à Kinshasa lors de la remise d’un prix à Bruno Tshibala, d’après plusieurs témoignages. Il a été frappé par des militant après avoir montré sa carte de journaliste de Top Congo. «Le journaliste a été admis aux urgences dans un centre hospitalier où il a reçu la visite de Bruno Tshibala qui a condamné cette agression», écrit dans un communiqué l’ONG Journaliste en danger (JED). JED «dénonce vigoureusement [cette] agression (…) et demande que les responsables soient identifiés et sanctionnés», écrit dans un communiqué cette ONG congolaise. Le Figaro avec AFP

Jean-Baptiste Lemoyne en visite au Sénégal pour discuter sécurité dans la region

Le secrétaire d’État français auprès du ministre des Affaires étrangères, a été reçu lundi 7 octobre par le président Macky Sall, pour des discussions axées sur la coopération notamment en matière de sécurité. Jean-Baptiste Lemoyne a également ouvert le FICA, Forum international sur le continent africain de l’IHEDN, l’Institut des hautes études de Défense nationale. Avec une préoccupation prioritaire : la lutte contre le terrorisme dans la région. 3D : défense, diplomatie et développement, c’est le thème de ce 20e Forum international africain, qui se tient pour la première fois sur le continent. Une approche globale et multilatérale défendue par Jean-Baptiste Lemoyne. « Soit on réussit ensemble soit on échoue ensemble, et naturellement, échouer n’est pas une option. » Burkina Faso, Mali… Face à des crises transnationales, Paris mise désormais sur une coopération plus large, avec un « Partenariat pour la sécurité et la stabilité au Sahel », le P3S. RFI

Mali: République Fédérale d’Allemagne renforce la coopération militaire

Le Premier ministre malien Boubou Cissé a reçu, lundi à Bamako, Mme Annegret Kramp-Karrembauer, ministre de la défense de la République Fédérale d’Allemagne, en visite au Mali pour renforcer la coopération militaire. Lors de cette audience qui s’est déroulée en présence du ministre malien de la défense, le Général de Division Ibrahim Dahirou Dembélé, les deux personnalités ont échangé sur les enjeux sécuritaires et de développement, indique un communiqué de la Primature malienne. « L’Allemagne est un pays qui est très lié au Mali. Nous travaillons à rendre plus efficaces nos interventions au Mali à travers la Minusma, l’EUTM-Mali (la Mission de formation de l’Union européenne au Mali) ainsi que le G5 Sahel. Nous avons convenu de renforcer la coopération militaire et de développer des projets qui permettront d’améliorer les conditions de vie des populations. Nous allons mettre l’accent sur le développement des infrastructures, de la santé et de l’éducation », a déclaré à la presse Madame Annegret Kramp-Karrembauer à sa sortie d’audience. Sahel Intelligence

Le terrorisme en Afrique est une menace pour le reste du monde, rappelle l’ONU

« Au Sahel, des groupes terroristes attaquent régulièrement les forces de sécurité locales et internationales, y compris nos Casques bleus de la MINUSMA (Mission des Nations Unies au Mali) », a déclaré le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, lors d’une réunion du Conseil consacrée à la paix et à la sécurité en Afrique. Dimanche, l’opération onusienne au Mali a encore subi deux attaques. Un Casque bleu tchadien a été tué et autre soldat de la paix togolais a été grièvement blessé. Le Secrétaire général a souligné que la violence se propage vers les États côtiers du golfe de Guinée. « Au Nigéria, Boko Haram et ses factions dissidentes terrorisent les communautés locales et attaquent les forces de sécurité, malgré les efforts de la Force multinationale mixte », a-t-il dit. ONU Info

Cameroun : décès de Bernard Muna, pionnier de la lutte démocratique

Avocat de renom, celui qui a porté les couleurs de l’Alliance des forces progressistes (AFP) à la présidentielle camerounaise d’octobre 2011 est décédé dimanche 6 octobre à Yaoundé, à l’âge de 79 ans. « Bernard Muna a succombé à une maladie cardiaque dont il souffrait depuis plusieurs années », a révélé des sources proches de la famille. La veille de son décès, le frère de l’opposant Akere Muna avait été admis en soins intensifs à l’hôpital gynéco-obstétrique de Yaoundé, à la suite d’une nouvelle attaque. Ainsi s’est achevée la vie de ce juriste, marqué par de nombreux combats pour la démocratie et le respect des droits de l’homme et des citoyens. Jeune Afrique

33 milliards de dollars pour un mégaprojet de GNL par ExxonMobil au Mozambique

Le groupe américain ExxonMobil doit signer ce mardi 8 octobre à Maputo un accord initial d’investissement pour la création du plus important projet de gaz naturel liquéfié d’Afrique. Le gouvernement mozambicain est sur le point de signer avec le géant américain des hydrocarbures ExxonMobil, un accord initial d’investissement pour le lancement d’un mégaprojet de gaz naturel liquéfié (GNL). Les chiffres évoqués sont hors normes dans ce pays miné par la dette, où le PIB atteignait 14,4 milliards de dollars en 2018 (12,6 milliards d’euros) selon le FMI. En effet, les estimations évoquent le montant de 33 milliards de dollars pour la construction de cette usine, qui serait la plus importante du continent. Jeune Afrique