Revue de presse du 8 novembre 2023

Soudan : pas d’avancée sur un cessez-le-feu dans les pourparlers en Arabie saoudite
Les pourparlers au Soudan, qui ont repris fin octobre en Arabie saoudite, n’ont pas permis de parvenir à un cessez-le-feu. Les deux parties se sont contentées de réaffirmer la nécessité d’améliorer l’accès à l’aide humanitaire, a indiqué Riyad mardi. La guerre entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (FSR) a fait plus de 9 000 morts depuis le 15 avril. Les parties en conflit au Soudan qui ont repris leurs pourparlers fin octobre en Arabie saoudite ne sont pas parvenus à s’entendre sur un cessez-le-feu, se contentant de réaffirmer la nécessité d’améliorer l’accès à l’aide humanitaire, a indiqué Riyad mardi 7 novembre. « Les médiateurs regrettent que les parties n’aient pas pu s’entendre sur un cessez-le-feu lors de ce premier round, estimant qu’il ne peut y avoir de solution militaire à ce conflit », a rapporté l’agence de presse officielle saoudienne. France24

RDC : Plusieurs victimes au nord de Goma lors d’affrontement entre le M23 et les FARDC
En République démocratique du Congo (RDC), des affrontements entre les rebelles du M23 et les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont éclaté mardi au nord de Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu, dans l’est du pays. Ces violences ont malheureusement causé la mort d’au moins trois personnes et blessé une trentaine d’autres, selon des informations provenant d’une source hospitalière et de médias locaux. Pendant une grande partie de la journée, les habitants de la localité de Bambo, située dans le territoire de Rutshuru, à environ 60 km de Goma, ont été témoins d’échanges de tirs d’armes lourdes et légères entre les forces en présence. Les combats se sont finalement apaisés. Une source hospitalière a déclaré : « L’armée tire (…) et les rebelles répliquent. Nous avons reçu 38 blessés et 3 morts, dont un enfant, ici à l’hôpital de Bambo. » Sahel-Intelligence

Tchad: l’opposition relance sa campagne pour la suspension du référendum constitutionnel
Alors que le référendum constitutionnel est prévu pour le 17 décembre au Tchad, de plus en plus d’acteurs politiques critiquent son organisation. C’est le cas du Rassemblement national des démocrates tchadiens (RNDT-Le réveil), de l’ancien Premier ministre de transition Pahimi Padacké Albert. Il suggère la suspension de ce processus référendaire, toujours soutenu par le pouvoir. Les militants de RNDT-le réveil disent avoir constaté des irrégularités notoires, notamment dans le fonctionnement de la Conorec, l’organe chargé d’organiser le référendum. Ce scrutin est censé permettre au Tchad de déterminer la forme de l’État mais surtout restaurer l’ordre constitutionnel. « Ce passage en force programmé ne sert ni l’intérêt de notre peuple, ni celui de la transition, explique Mbaïgolmem Sébastien, le secrétaire exécutif et premier adjoint du RNDT-Le réveil. Rndt-Le Réveil suggère donc de suspendre ce processus référendaire et de mettre en place un organe indépendant, chargé d’organiser le vote référendaire sur la forme de l’État, couplé avec le référendum constitutionnel. » … En plus du RNDT-Le réveil, le GCAP et la plateforme républicaine, deux regroupements politiques, entendent se mobiliser également pour stopper ce processus. RFI

La ville sainte orthodoxe de Lalibela en Éthiopie en proie aux combats
Des combats opposent depuis mercredi matin des miliciens aux forces fédérales dans la ville sainte éthiopienne de Lalibela (nord), située dans la région en conflit de l’Amhara et célèbre pour ses églises creusées dans la roche, ont indiqué plusieurs habitants. Les milices « d’autodéfense » amhara Fano ont épaulé l’armée éthiopienne durant les deux ans de conflit l’opposant aux autorités rebelles de la région voisine du Tigré, auquel a mis fin un accord signé en novembre 2022 à Pretoria. Cet accord, vu comme un retournement d’alliance, a exacerbé les tensions en Amhara, lesquelles ont dégénéré en conflit ouvert quand le gouvernement fédéral a tenté en avril de désarmer des forces régionales. … Il n’a pas été possible de vérifier ces assertions de manière indépendante, les autorités fédérales restreignant l’accès à l’Amhara. Ni le gouvernement fédéral ni l’armée éthiopienne n’ont répondu dans l’immédiat aux messages de l’AFP. VOA/AFP

Cameroun: 25 morts lors d’une attaque de séparatistes (nouveau bilan)
Le gouvernement camerounais a annoncé que le bilan de l’attaque perpétrée par des rebelles séparatistes anglophones dans l’ouest du pays s’est alourdi à 25 morts. Cette attaque a eu lieu dans le village d’Egbekaw, situé dans la région administrative du Sud-ouest. Initialement, les autorités avaient signalé une vingtaine de décès. Le bilan mis à jour indique que parmi les victimes, on compte « 19 hommes, cinq femmes et un enfant de 8 ans ». Le ministère de la Communication a publié un communiqué accusant le « groupuscule sécessionniste terroriste appelé Manyu Unity Warriors » d’être responsable de cette attaque. Les assaillants ont commencé par incendier plusieurs habitations, puis ils ont ouvert le feu à bout portant sur des personnes qui tentaient de fuir les flammes. Depuis fin 2016, un conflit meurtrier oppose des groupes armés indépendantistes aux forces de sécurité dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-ouest du Cameroun. Ces régions sont principalement habitées par la minorité anglophone du pays, majoritairement francophone. Les deux camps sont accusés de commettre des crimes contre les civils par des organisations non gouvernementales internationales et l’ONU. Sahel-Intelligence

Mali : des civils tués dans des frappes à Kidal
Entre six et huit personnes, dont plusieurs enfants, ont été tuées mardi (07.11) par des frappes dans le nord du Mali. … Au moins une des frappes aurait touché le camp occupé jusqu’à récemment par la mission de l’Onu, la Minusma. Kidal est le fief des anciens rebelles touaregs, signataires de l’accord de paix d’Alger en 2015, et ceux-ci s’opposent au retour de l’armée malienne dans cette ville. Les FAMa, soutenus par les mercenaires russes de Wagner, se rapprochent toutefois de Kidal pour prendre le contrôle de l’ancienne base de la Minusma. … Les séparatistes touaregs s’opposent à ce que l’armée malienne reprenne les camps de la Minusma, notamment celui situé à l’entrée de Kidal. Ceci va à l’encontre, selon eux, de l’accord signé 2015 quand, après s’être soulevés en 2012, ils avaient accepté de faire la paix. DW

Mali : un homme de média et un humanitaire tués dans le nord
Tôt ce mardi 7 novembre, des hommes armés non identifiés ont immobilisé un véhicule à bord duquel se trouvaient plusieurs animateurs de radios dans la région de Gao avant de débarquer tous les passagers. Le bilan fait état d’au moins un mort, en l’occurrence Abdoul Aziz Djibrilla, animateur de la radio Naata de Labbezanga, une localité située dans la région de Gao, frontalière au Niger. Les assaillants ont également blessé Harouna Attino, animateur à la radio Alafia d’Ansongo. Avant de se retirer des lieux, ils ont enlevé le Directeur de Radio Coton d’Ansongo Saleck Ag Jiddou dit Zeidane et son animateur Moustaph Koné. Cette attaque survient au lendemain d’une autre perpétrée sur le même axe routier (Gao-Ansongo) contre des humanitaires de l’ONG « Action contre la faim » (ACF). Un assistant chef de projet RRM (Mécanisme de Réponse Rapide) – destiné à apporter une assistance d’urgence à des déplacés – a été tué à bout portant et un enquêteur qui l’accompagnait a été blessé. Tous deux partaient à Ansongo, en provenance de Gao. Cet axe routier fait partie de l’un des plus dangereux que compte le pays. Les terroristes de l’Etat Islamique au Sahel (EIS) y opèrent en toute impunité. APA

Au Sahel, une personne se fait kidnapper par jour
Selon une étude de l’ISS, 180 personnes ont été enlevées au Mali et au Burkina Faso dans la première moitié de l’année. Patrick se souvient encore de tous les détails. C’était le 15 juin dernier. Il était assis dans un bus qui roulait sur la route nationale 15, dans le centre du Mali. Tout d’un coup, le conducteur arrête son véhicule : des terroristes djihadistes lui bloquent la route. … Patrick a 30 ans et est infirmier dans une clinique privée. Pendant sa captivité, il a mis ses connaissances médicales au service des autres prisonniers. Ses ravisseurs l’ont obligé à étudier le Coran et même à prier avec eux. S’il refusait, il était battu. Mais il a vu bien pire : « Souvent, si quelqu’un tentait de s’échapper, il n’y avait pas de pitié, on lui tirait dessus. J’ai même vu deux femmes abattues devant moi ». … En général, ce genre d’affaires ne rencontre pas beaucoup d’écho dans les médias occidentaux qui préfèrent se concentrer sur les cas de ressortissants de leur propre pays. Ces derniers sont souvent libérés contre des sommes d’argent importantes. Pourtant, les enlèvements les plus fréquents concernent les populations locales, explique Flore Berger, politologue française : « On a remarqué que les enlèvements sont vraiment une des économies illicites qui déstabilisent le plus les communautés. » DW

Burkina Faso : des journalistes et défenseurs des droits réquisitionnés pour « défendre la patrie »
Alors que les autorités militaires burkinabè peuvent désormais réquisitionner des citoyens dans le cadre de la lutte contre les groupes terroristes, des syndicats et organisations de défense des droits humains affirment avoir été spécifiquement visés par ces mobilisations. Ils dénoncent une volonté de faire taire les voix discordantes. Au Burkina Faso, la lutte contre le terrorisme n’épargne personne et surtout pas les voix critiques du pouvoir. Alors que les autorités de transition, qui gouvernent le pays depuis le double coup d’État de janvier puis de septembre 2022, sont engagées dans une guerre pour stopper l’avancée de groupes armés, des organisations syndicales et de défense des droits humains accusent le pouvoir d’instrumentaliser la question sécuritaire pour les réduire au silence. … Une manœuvre rendue possible par la signature, en avril, d’un décret gouvernemental permettant la réquisition des civils dans le cadre de la lutte contre les groupes terroristes. Selon ces mêmes organisations, cette disposition législative permet d’éradiquer toute contestation de la gestion des affaires, au nom de la défense de la patrie. … De son côté, le Centre national de presse Norbert Zongo a déploré que pour la première fois des journalistes soient mobilisés, accusant les autorités de vouloir « réduire toute la presse nationale en caisse de résonance du pouvoir ». France24

La Russie et le Burkina envisagent de renforcer leur coopération militaire
Le ministre russe de la Défense et son homologue burkinabè Kassoum Coulibaly, ont convenu mardi à Moscou de renforcer les liens entre leurs pays dans le domaine de la défense. Sergueï Choïgou a noté la bonne santé de la coopération entre les deux nations : les relations avec le Burkina sont basées uniquement sur les principes du respect mutuel et de la considération des intérêts de chacun, et au cours des dernières années, elles ont acquis une dynamique positive. Je considère la rencontre d’aujourd’hui comme une nouvelle étape dans le développement de nos relations amicales a-t-il ajouté. … Le ministre burkinabé de la défense, Kassoum Coulibaly, a lui fait part de son attachement à ce partenariat avec la Russie selon un communiqué qui a sanctionné la fin de sa visite. Outre le domaine militaire, en octobre, Ouagadougou a signé un accord avec Moscou pour la construction de sa première centrale nucléaire. AfricaNews

Treize élèves tués dans une école coranique au Nigeria
Des hommes armés appartenant à des groupes criminels ont tué 13 élèves d’une école coranique dans l’Etat de Katsina, dans le nord-ouest du Nigeria, a appris l’AFP mardi auprès des autorités locales. Katsina fait partie des régions du nord-ouest et du centre du pays qui vivent dans la terreur des attaques de groupes criminels appelés « bandits » qui pillent les villages dont ils tuent et enlèvent les habitants. Ces criminels vivent dans des campements situés dans de vastes forêts à cheval sur les Etats de Zamfara, Niger, Katsina et Kaduna qui sont notoirement la cible d’enlèvements massifs d’écoliers depuis plusieurs années. … La criminalité dans le nord-ouest du Nigeria est née de conflits opposant les éleveurs nomades et les agriculteurs sédentaires pour l’utilisation des terres, mais elle a désormais dégénéré plus largement. Des citoyens locaux sont formés à l’auto-défense pour protéger les villages mais les criminels mènent des représailles souvent sous forme d’enlèvements de masse contre des rançons. VOA

Afrique du Sud : Promotion de la réunification pacifique de la Chine
Une conférence internationale intitulée « Promotion de la réunification pacifique de la Chine » s’est tenue à Johannesburg, en Afrique du Sud, dans le cadre de la Conférence mondiale 2023 des Chinois d’outre-mer. … Su Hui, qui occupe les postes de vice-présidente du 14e Comité national de la Conférence consultative politique du peuple chinois et de vice-présidente du Conseil chinois pour la promotion de la réunification nationale pacifique, a pris la parole lors de l’événement. Elle a souligné que la réunification des deux rives du détroit de Taiwan représente une tendance incontournable de notre époque, une aspiration du peuple chinois, et qu’elle revêt une importance fondamentale pour la nation chinoise, étant à l’abri de toute ingérence ou obstacle. … Madame Su a conclu en affirmant que la Chine continuera à promouvoir la réunification de la patrie tout en poursuivant son grand renouveau national à travers une modernisation à la chinoise. Plus de 800 représentants de plus de 100 organisations soutenant la réunification pacifique de la Chine, en provenance de plus de 30 pays et régions, ont assisté à la conférence. De plus, 200 autres ont suivi l’événement en ligne. La conférence a abouti à l’adoption de la Déclaration de Johannesburg. Sahel-Intelligence

Sénégal : la Cour de la Cedeao statuera le 17 novembre sur la candidature de Sonko
Une cour ouest-africaine a fixé lundi au 17 novembre la date de sa décision sur la réintégration de l’opposant sénégalais Ousmane Sonko sur les listes électorales, dont dépend sa candidature à la présidentielle de 2024. Les avocats de M. Sonko, personnage central avec l’Etat sénégalais d’un bras de fer de plus de deux ans qui a déclenché plusieurs épisodes de troubles meurtriers, ont saisi la Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao). Ils lui demandent entre autres d’ordonner la réintégration de M. Sonko sur les listes électorales après sa radiation à la suite d’une condamnation dans une affaire de moeurs. Un juge de Ziguinchor (sud du Sénégal) a annulé le 12 octobre cette radiation qui empêche M. Sonko, troisième de la présidentielle de 2019, d’être candidat au scrutin du 25 février 2024. AfricaNews

Algérie : l’opposante Amira Bouraoui dénonce un « procès politique » après sa condamnation
La militante Amira Bouraoui a été condamnée par contumace à dix ans de prison ferme, mardi 7 novembre, par le tribunal de Constantine (est de l’Algérie) pour « usurpation d’identité et sortie clandestine du territoire ». « Je m’y attendais, mais c’est excessif. Cette peine prouve que mon procès était politique », a aussitôt réagi l’opposante franco-algérienne au Monde. Fin janvier, celle qui était alors sous le coup d’une interdiction de sortie du territoire algérien (ISTN) avait illégalement quitté son pays, provoquant une intense crise diplomatique entre la France et l’Algérie. « Mon ISTN était infondée, c’est l’une des raisons qui m’a poussée à partir », tient-elle à préciser. Quatre autres personnes ont également été condamnées dans ce dossier pour complicité et « trafic illicite de migrants » : sa mère Khadija Bourdjia, 71 ans, à un an avec sursis ; son cousin, un chauffeur de taxi clandestin et un ami, le journaliste Mustapha Bendjama, à six mois ferme et un policier algérien à trois ans de prison. … Selon les informations du Monde, l’enquête menée dans les mois suivants par les gendarmes algériens n’a pu prouver le rôle joué par la France. Nulle trace d’espions ou de « barbouzes français » de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), comme l’a indiqué la presse officielle, mais d’une simple cavale personnelle. Le Monde