COP27: les dirigeants africains appellent les pays riches à verser les financements promis
Premier dirigeant africain à intervenir à la tribune, le président sénégalais Macky Sall, également président en exercice de l’Union africaine, s’est exprimé au nom de tout le continent. « Il faut agir à Charm-el-Cheikh pour faire l’histoire et non la subir », a-t-il martelé. L’Afrique doit recevoir les financements promis au nom de la dette climatique et des services qu’elle rend avec ses forêts. « Je rappelle qu’avec la forêt du bassin du Congo, notre continent abrite un quart de ce qui reste encore de forêt tropicale, offrant à la planète un de ces rares poumons verts, lance le président sénégalais. Nous voulons aussi aller de l’avant dans l’adaptation au changement climatique. Nous en supportons le coût avec le développement de projets verts financé souvent par recours à la dette, alors même que la mise en œuvre doit être financée par des dons conformément aux engagements convenus. » Le droit à une transition verte adaptée à son niveau de développement doit aussi lui être reconnu. RFI
La Somalie terrassée par la sécheresse et la faim
Il y a trois mois, Gumuru Maale a parcouru à pied une centaine de kilomètres pour rejoindre, de son village, l’un des nombreux camps de réfugiés qui entoure Baidoa, dans le sud de la Somalie. Mère de huit enfants, elle a laissé derrière elle l’un de ses fils, Isaack, chargé de surveiller les quelques dromadaires restants d’un troupeau décimé par la sécheresse. Forcé de partir à son tour, le garçon de 8 ans a pris la route seul, s’abreuvant d’eau souillée sur le chemin. Arrivé à bout de forces au campement, l’enfant est mort un jour plus tard d’un coup de chaleur. Enveloppée dans un large hidjab jaune, sa mère, 36 ans, a tout perdu, ou presque : son petit champ de sorgho des environs de Buur Hakaba, devenu infertile après quatre saisons des pluies ratées ; ses maigres économies sacrifiées à la zakat, l’impôt prélevé de force par Harakat Al-Chabab Al-Moudjahidin, le groupe terroriste somalien affilié à Al-Qaida, qui l’asphyxiait financièrement. Après deux années sans pluie, ils sont des centaines de milliers comme elles, fermiers et nomades, à avoir dû tout abandonner. Baidoa, à 250 kilomètres à l’ouest de Mogadiscio, est l’épicentre de cette crise. La ville de 800 000 habitants a vu sa population doubler. Ses faubourgs sont désormais ceinturés par une large couronne de camps dans lesquels sont installés des milliers de tentes aux couleurs des organisations humanitaires internationales. Le Monde
RDC : un projet pétrolier inquiète les écologistes
Si ces habitants de la ville de Goma à l’est de la RDC manifestent, c’est parce qu’ils sont en colère, mais surtout inquiets. Les autorités ont mis aux enchères des gisements de pétrole et de gaz dans la région. Un projet très controversé, car certains de ces blocs gaziers et pétroliers traversent des zones protégées et des parcs naturels. Un bloc de gaz se trouve par exemple sous le lac Kivu. Les conséquences sur l’environnement risquent donc d’être dévastatrices. Et les habitants ne voient pas les bénéfices qu’ils pourraient tirer de cette exploitation. « Nous, le peuple, voulons comprendre ce que nous allons gagner lorsque l’exploitation (des combustibles fossiles) commencera. Par exemple, du gaz dans le lac, du pétrole dans le parc, en quoi cela va-t-il nous aider ? Nous savons qu’il y a du pétrole dans le parc, mais cela ne nous aidera pas », explique Jeannette Sifa. AfricaNews
RDC: bombardements sur des positions des rebelles du M23
L’armée congolaise, qui a notamment déployé dans l’est de la RDC deux avions de chasse Sukhoï-25, a bombardé mardi matin des positions du mouvement rebelle M23, a-t-on appris auprès d’habitants et de source sécuritaire. Le M23, ancienne rébellion tutsi, a repris les armes fin 2021 et conquis plusieurs localités du territoire de Rutshuru, dans le Nord-Kivu, dont Bunagana, cité stratégique à la frontière ougandaise, en juin dernier. Après plusieurs semaines d’accalmie, les rebelles ont repris l’offensive le 20 octobre et étendu leur emprise vers l’ouest, occupant plusieurs localités sur la route nationale 2, axe stratégique desservant la capitale provinciale Goma. « Deux avions de chasse viennent de bombarder Tchanzu et Runyoni », dans des collines proches de la frontière ougandaise, a affirmé un habitant de Bunagana, interrogé par téléphone depuis Goma. « La population d’ici à Bunagana a peur, elle est en train de fuir vers l’Ouganda, c’est le sauve-qui-peut », a-t-il ajouté. AFP
Emmanuel Macron va annoncer la fin de l’opération Barkhane au Sahel
Le président français Emmanuel Macron annoncera mercredi officiellement la fin de l’opération antidjihadiste Barkhane au Sahel, un peu moins de trois mois après son retrait du Mali, a indiqué mardi l’Élysée. Le chef de l’État, en visite à Toulon, prononcera un discours qui sera notamment « l’occasion de marquer officiellement la fin de l’opération Barkhane et d’annoncer une adaptation significative de nos bases en Afrique », a-t-on précisé de même source. Cette annonce sera sans conséquence sur le dispositif militaire français dans la région. Quelque 3 000 militaires français sont encore déployés au Niger, au Tchad et au Burkina Faso. La force a compté jusqu’à 5 500 militaires au plus fort de son déploiement dans le Sahel. Poussée hors du Mali par la junte au pouvoir depuis 2020, qui travaille désormais, même si elle s’en défend, avec le sulfureux groupe paramilitaire russe Wagner, l’armée française a définitivement quitté le pays mi-août, après neuf ans de lutte antidjihadiste. AFP
Mali : un journaliste pris pour cible après un documentaire sur Wagner
L’affaire illustre, une fois de plus, ce qu’est devenue la liberté de la presse au Mali. Après l’expulsion d’un envoyé spécial de Jeune Afrique en février dernier, après la suspension de France 24 et Radio France international (RFI), puis celle de la chaîne d’information Joliba TV news pour deux mois après un éditorial critique envers les autorités de transition, voilà un confrère malien gravement menacé pour avoir participé à un documentaire sur Wagner au Mali. Cette enquête « Ligne rouge : Wagner, les mercenaires de Poutine » a été diffusée sur la chaîne d’information française BFMTV, le 31 octobre. Elle revient notamment sur les activités de la société militaire privée russe au Mali, où ses mercenaires sont déployés depuis décembre 2021 à la demande de la junte au pouvoir. Jeune Afrique
Bénin : le groupe de travail de l’ONU réclame la libération de Reckya Madougou
Les termes de l’avis rendu le 2 novembre par le groupe de travail sur la détention arbitraire de l’ONU et dont JA pris connaissance sont sans ambiguïté : l’organisme onusien juge que « la privation de liberté de Reckya Madougou est arbitraire ». Il demande donc au gouvernement béninois de « libérer immédiatement » l’opposante béninoise qui s’était lancée dans la course à la présidentielle d’avril 2021 face à Patrice Talon avant de voir sa candidature rejetée par la Commission électorale nationale autonome, faute d’un nombre suffisant de parrainages. Jeune Afrique
Le Tchad accepte l’ouverture d’une enquête internationale sur la répression des manifestations
Selon plusieurs sources, la décision du gouvernement tchadien d’accepter l’ouverture d’une enquête internationale suite aux événements du 20 octobre, serait le résultat de la pression exercée par la communauté internationale ainsi que des organisations internationales et nationales de défense des droits humains. Ces ONG des droits de l’homme estiment que rien ne peut justifier ce recours abusif à la force sur des citoyens qui exprimaient leur opinion sur le fonctionnement démocratique de leur pays. C’est pourquoi, elles exigent une enquête véritablement indépendante pour faire la lumière sur les exactions et les tueries commises sur des manifestants dans la journée du 20 octobre 2022, ainsi que les enlèvements qui ont suivi ces manifestations aussi bien à N’Djamena que dans plusieurs autres villes du pays. Des préoccupations partagées par la mission de facilitation de la Communauté économique des États d’Afrique centrale CEEAC, dirigée par Didier Mazenga Mukanzu, le ministre congolais de l’Intégration régionale qui a séjourné la semaine dernière au Tchad. … Même si pour l’heure, le gouvernement tchadien dit accepter l’ouverture de cette enquête internationale réclamée, l’on ne sait pas encore s’il s’agit d’une mission d’enquête internationale composée exclusivement d’experts étrangers ou qui va collaborer avec la justice tchadienne. DW
Guinée: en prison, deux leaders du FNDC entament une grève de la faim
Deux figures du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) ont décidé d’entamer une grève de la faim. Ibrahima Diallo et Oumar Sylla (alias Foniké Menguè) sont incarcérés depuis plus de trois mois, mais n’ont pas été jugés. Ibrahima Diallo et Oumar Sylla ont été arrêtés fin juillet, suite à des manifestations à l’appel de cette coalition de partis, syndicats et organisations de la société civile, qui avaient été interdites par les autorités (et qui ont fait 5 morts). La dissolution du FNDC a depuis été annoncée par le pouvoir. Fabien Offner est chercheur au bureau régional d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Il sonne l’alerte sur les conditions de détention et les risques pour la santé de ces détenus. « Ce sont des personnes qui ont déjà été arrêtées à de multiples reprises, elles ont déjà été arrêtées au mois de juillet, et de leur côté, effectivement, on se demande si ces délais ne sont pas un peu longs tout simplement parce qu’il n’y a rien dans le dossier et qu’elles pourraient être rapidement remises en liberté, comme ça a été le cas le 5 juillet. RFI
Mali: appel à 48 h de désobéissance civile dans la région de Gao contre l’insécurité
Après un collectif de la société civile d’Ansongo dans le nord, cette fois-ci ce sont les trois principales centrales syndicales du Mali qui appellent à compter de ce mardi, à 48 heures de désobéissance civile dans toute la région de Gao. Le but est de dénoncer l’insécurité et pour demander aux autorités maliennes de prendre les mesures qui s’imposent. Les représentants dans le Nord des trois principales centrales syndicales du pays dont l’Union nationale des Travailleurs du Mali (UNTM) sont vent debout contre l’Etat. Dans un document co-signé, ils dénoncent l’insécurité grandissante dans le septentrion, rapporte notre correspondant à Dakar, Serge Daniel. Ces 48 heures de désobéissance civile dans toute la région de Gao, à compter de ce mardi 8 novembre, ne constituent qu’un avertissement avant de nouvelles actions, préviennent-ils. RFI
Le procureur de la CPI en visite en Libye
Le procureur général de la Cour pénale internationale (CPI) Karim Khan effectue une visite en Libye où il s’est notamment rendu sur des sites de charniers dans lesquels des dizaines de corps ont été découverts depuis l’été 2020. Lors d’une visite à Tarhouna (ouest) lundi, « dans le cadre d’enquêtes sur des crimes commis en Libye », M. Khan a rencontré des proches des victimes devant lesquels il a souligné « son engagement à accélérer le travail sur le dossier libyen », a fait savoir la CPI mardi sur Twitter. Arrivé samedi à Tripoli pour la première visite d’un procureur de la CPI depuis dix ans, M. Khan s’est entretenu avec plusieurs responsables libyens, notamment le président du Conseil présidentiel Mohamed el-Manfi, la ministre de la Justice Halima Ibrahim et le procureur général militaire. M. Khan doit briefer le Conseil de sécurité de l’ONU mercredi sur la situation en Libye dans une intervention depuis Tripoli, selon le CPI. AFP
Les autorités ougandaises ferment les écoles pour éviter la propagation d’Ebola
La fin de l’année scolaire a été avancée de deux semaines et est fixée au 25 novembre en Ouganda, où une flambée de virus Ebola a déjà tué huit enfants depuis le 20 septembre, a annoncé mardi la ministre de l’Education. … Cette résurgence du virus Ebola officialisée par le gouvernement ougandais le 20 septembre – une première depuis 2019 dans ce pays d’Afrique de l’Est – a jusqu’à présent fait 53 morts, sur 135 cas de contamination, selon les chiffres officiels en date du 6 novembre. … Les autorités ont prolongé samedi pour trois semaines le confinement de deux districts du centre du pays, épicentres de l’épidémie, avec interdiction de voyager et fermeture des lieux publics. AFP
Au Nigeria, des jeunes choisissent l’exil en pleine crise économique : « Si je dois partir par la route, je n’hésiterai pas non plus »
Face à une situation toujours plus dégradée et malgré la dureté de la vie en Europe, très loin des rêves de richesse, le nombre de migrants internationaux a presque doublé en dix ans. Les intempéries ont creusé les rues sablonneuses d’Upper Sakponba, un quartier populaire de Benin City, dans le sud du Nigeria. Entre une plantation de bananiers et une église de campagne, une poignée d’hommes s’activent sur le chantier d’une bâtisse à étages. Dans la capitale de l’Etat d’Edo, la plupart des maisons qui sortent de terre sont construites grâce aux fonds envoyés au pays par la diaspora. Et elles continuent de pousser comme des champignons. En 2021, 20,4 milliards de dollars (20,6 milliards d’euros) ont été transférés au Nigeria depuis l’étranger, selon le Bureau du budget de la fédération. Après avoir décru en 2020, ces virements devraient nettement augmenter en 2022, d’après la Banque mondiale. Le président nigérian Muhamadu Buhari assurait même en septembre que les fonds envoyés par la diaspora étaient aujourd’hui quatre fois supérieurs aux investissements directs dans le pays. Le Monde