Fin du sommet extraordinaire des chefs d’État de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) à Accra. Principale décision : durcissement des sanctions individuelles contre des dirigeants maliens et guinéens. Au cours du huis clos, d’après les informations de notre envoyé spécial Serge Daniel, il a été fait mention d’une lettre officielle par laquelle le gouvernement malien annonce qu’il ne peut pas tenir les élections présidentielle et législatives en février 2022, comme initialement prévu. … Concernant la Guinée, Jean-Claude Kassi Brou, président de la Commission de la Cédéao, a tenu une conférence de presse à Accra devant une forêt de micros, où il a dit que les chefs d’État ont insisté sur l’urgence de libérer l’ancien président Alpha Condé, qui est prisonnier des putschistes de Conakry. … Selon Jean-Claude Kassi Brou, le président de la Commission, il y a eu également de longues discussions sur le Mali. Deux constats ont été dressés. D’abord, la situation sécuritaire s’est dégradée. Il faut aider le Mali sur ce point. Deuxièmement, au sujet du processus électoral en principe prévu le 27 février 2022, on devait avoir des élections, mais le calendrier ne sera pas respecté, car le gouvernement malien a officiellement écrit pour dire qu’il ne peut pas tenir les élections. La Cédéao a estimé qu’il fallait absolument maintenir la date du 27 février 2022, puisqu’elle était retenue par les auteurs du coup d’État à Bamako. RFI
Les forces de sécurité ont dispersé, dimanche 7 novembre, des manifestants à Khartoum, la capitale du Soudan, au premier jour d’une nouvelle campagne de désobéissance civile contre l’armée, au pouvoir depuis son coup d’Etat du 25 octobre. Depuis la dissolution, ce jour-là, par le général Abdel Fattah Al-Bourhane de l’ensemble des institutions du pays et l’arrestation de la quasi-totalité des civils avec lesquels il partageait le pouvoir, la rue est entrée en résistance. Après une mobilisation commencée le jour du putsch qui s’est essoufflée la semaine passée, syndicats et autres organisations ont de nouveau exhorté les Soudanais à la désobéissance civile dimanche, premier jour de la semaine au Soudan, et lundi. … Les Soudanais veulent se faire entendre tandis qu’à huis clos, loin de la rue, les négociations se poursuivent entre militaires, dirigeants civils et médiateurs locaux et internationaux pour trouver une solution à la crise. Jusqu’ici, toutefois, les discussions n’ont mené ni à la formation d’un gouvernement ni au retour de celui démis brutalement par le général Al-Bourhane, ni même à l’adoption d’une position claire sur la reprise ou non de la transition démocratique lancée à la chute du dictateur Omar Al-Bachir, en 2019. Pour les organisations prodémocratie à la pointe de la « révolution » contre le général Al-Bachir, la ligne est claire : « Pas de dialogue, pas de négociation, pas de partenariat » avec l’armée, clament-ils dans des communiqués diffusés par SMS, Internet étant bloqué depuis quatorze jours. Le Monde avec AFP
Les efforts diplomatiques continuent pour tenter d’arracher un cessez-le-feu éthiopien, et pour la première fois, le gouvernement éthiopien et la coalition rebelle semblent prêts à envisager une cessation des hostilités. S’il est encore trop tôt pour parler de dialogue, il paraît clair qu’un arrêt des combats est désormais envisageable, après la visite des envoyés de l’Union africaine et de l’ONU au Tigré. Cette fois, il semble bien qu’un canal de discussion soit ouvert entre le gouvernement d’Addis-Abeba et les rebelles tigréens du TPLF. Depuis une semaine, les réunions s’enchaînent dans la capitale éthiopienne, en coulisses. Mais dimanche 7 novembre, deux diplomates de haut rang se sont rendus au Tigré, dans la capitale régionale Mekele, une première depuis les efforts de médiation. Il s’agit de l’émissaire de l’Union africaine Olusegun Obasanjo, et du directeur de l’agence humanitaire de l’ONU Martin Griffiths. Le voyage a été confirmé par le TPLF, mais les discussions sont pour l’instant confidentielles. De son côté, l’émissaire américain se serait déplacé à Nairobi, pour lui aussi discuter des conditions d’un cessez-le-feu. RFI
Les rebelles tigréens ont balayé les craintes d’un « bain de sang » à Addis Abeba s’ils devaient entrer dans la capitale éthiopienne pour renverser le gouvernement d’Abiy Ahmed, estimant que la population ne leur est pas « farouchement opposée ». Plusieurs pays ont appelé ces derniers jours leurs ressortissants à quitter l’Ethiopie et le gouvernement américain a ordonné samedi le départ de son personnel non essentiel, alors que le conflit qui oppose depuis un an rebelles et forces gouvernementales dans le nord du pays connaît une escalade. Après avoir revendiqué le week-end dernier la prise de deux villes stratégiques à 400 km de la capitale, le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) et ses alliés de l’Armée de libération oromo (OLA), n’ont pas exclu de marcher sur Addis Abeba. Le gouvernement a démenti toute avancée rebelle majeure et toute menace sur la capitale. Il a toutefois déclaré l’état d’urgence et les autorités d’Addis Abeba ont demandé aux habitants de s’organiser pour défendre la ville. AFP
Le processus électoral est lancé en Libye. La Haute commission électorale (HNEC) libyenne a annoncé l’ouverture lundi 8 novembre du dépôt des candidatures pour l’élection présidentielle de décembre, suivie de celle des législatives de janvier, censées sortir le pays d’une décennie de chaos. « Le dépôt des candidatures à l’élection présidentielle sera ouvert du 8 au 22 novembre, et celui aux élections parlementaires du 8 au 7 décembre », a annoncé dimanche le directeur de la HNEC, Imad al-Sayeh. « C’est le véritable début du processus électoral ». Les candidatures pour la présidentielle seront acceptées « exclusivement dans les bureaux de la commission, à Tripoli, dans l’ouest, Benghazi, dans l’est, et Sebha, dans le sud, alors que celles pour les législatives pourront être déposées dans tous les bureaux de la HNEC », a ajouté Imad al-Sayeh. Pour ce double scrutin, plus de 2,83 millions de Libyens, sur environ 7 millions d’habitants, se sont inscrits sur la plateforme en ligne de la HNEC. La distribution des cartes d’électeurs se fera dans les bureaux de vote jusqu’à fin novembre. France24 avec AFP
Des représentants de partis politiques et de la société civile du Tchad ont participé à une rencontre fin octobre, à Genève, aux côtés des Tchadiens de la diaspora et des politico-militaires sur la situation au Tchad. La rencontre a débouché sur une déclaration commune dite « de Genève » et l’élaboration d’une charte de transition qui devrait être soumise au Conseil militaire de transition (CMT, la junte), ainsi qu’aux partenaires, pour une transition apaisée. La charte adoptée à Genève prévoit la mise en place quatre organes de transition, dont un « Conseil républicain de transition » qui sera composé de 15 membres. Ce conseil, selon Dr Sitack Yombatina Beni, un des participants à la rencontre de Genève, va travailler pour mettre en place une conférence nationale inclusive et souveraine puisque dans la charte actuelle, précise Dr Sitack, « la question de dialogue, ou de la conférence n’est même pas inscrite ». Il n’y a donc pas d’ancrage juridique, institutionnel, ni politique, ajoute-t-il. VOA
Des hommes armés ont pris le contrôle d’au moins deux villages dans l’est de la République démocratique du Congo dans la nuit de dimanche à lundi, a-t-on appris. Il s’agit des villages Tshanzu et Runyoni, situés près de la frontière avec l’Ouganda et le Rwanda. Selon le lieutenant-colonel Muhindo Luanzo, assistant de l’administrateur du territoire de Rutshuru, ce serait l’oeuvre des combattants du M23, un groupe rebelle qui s’était déjà emparé de larges pans de territoire en 2012 et 2013, avant d’être chassés par les militaires de l’ONU vers le Rwanda et l’Ouganda. Depuis leur départ en 2013, des efforts ont été déployés pour démobiliser ces combattants, mais le groupe s’est plaint de la lenteur avec laquelle un accord de paix a été mis en œuvre, et certains sont retournés en RDC. D’après le lieutenant-colonel Luanzo, les hommes armés ont pris d’assaut Tshanzu et Runyoni simultanément vers 23 heures dans la nuit de dimanche à lundi. « Nos troupes mènent actuellement des opérations de contre-attaque parce que, pendant la nuit, elles ont identifié l’ennemi venant du Rwanda », a déclaré Luanzo à Reuters par téléphone. Reuters/VOA
La commission électorale du Nigeria a commencé dimanche soir à proclamer les résultats de l’élection de samedi dans l’État d’Anambra. Les électeurs de cet État du sud-est du pays étaient appelés aux urnes pour élire leur nouveau gouverneur. L’ancien chef de la Banque centrale, Charles Chukwuma Soludo, est donné favori. Il se présente pour la All Progressive Grand Alliance, qui gouverne l’État depuis plus d’une décennie. Les populations ont défié la menace des séparatistes Biafrais pour aller voter sous une forte présente des forces de sécurité. Les opérations se sont déroulées dans plus de 5.000 bureaux de vote dans l’Etat pour quelque 2,5 millions d’électeurs inscrits. Dix-huit partis politiques étaient dans la course pour ce poste de gouverneur. Le gouverneur sortant, Willie Obiano, achève son second mandat. L’élection s’est déroulée dans le calme, mais il y a eu quelques incidents et des irrégularités ont été signalés. La commission électorale a déployé pour la première fois un dispositif biométrique pour l’accréditation des électeurs. VOA
L’explosion d’un dépôt de carburant a provoqué la mort d’au moins 92 personnes à Freetown, la capitale de la Sierra Leone. Un accident de la route serait à l’origine du drame. La Sierra Leone pleure ses morts après l’explosion d’un dépôt de carburant, vendredi 5 novembre, dans la zone industrielle de Freetown. Le vice-président sierra-léonais Mohamed Juldeh Jalloh, qui s’est rendu sur place samedi matin, a fait état de 92 morts et « 88 personnes gravement brûlées » en soins intensifs. Un infirmier de l’hôpital où les victimes ont été acheminées a précisé avoir reçu beaucoup de femmes, hommes et enfants avec « de graves blessures ». Selon des témoins oculaires, l’explosion a été provoquée par un véhicule qui a pris feu dans une station-service après un accident de la route. Le feu s’est ensuite propagé dans le quartier. Plusieurs corps calcinés ont été découverts dans des voitures et dans les rues adjacentes. « C’est un endroit très fréquenté, a déploré la maire de Freetown, Yvonne Aki-Sawyerr. Beaucoup de gens passent pour prendre leur bus et quitter la ville. Il y a eu beaucoup de victimes parmi ces gens-là, des victimes innocentes qui ne faisaient que passer. (…) Le plus grand défi maintenant, c’est que la plupart des victimes sont impossibles à identifier. La priorité pour nous est de retrouver les familles ayant perdu leurs proches et de leur apporter notre soutien. » France24 avec AFP
C’est « l’avenir de l’agriculture » ! Sarah Shili montre fièrement des aubergines et grenades bio à peine cueillies près de Tunis. Au Maghreb, le bio connaît un essor sous l’effet de la demande locale et de l’export. Tous les jours, cette gérante du Domaine Elixir Bio inspecte à Oudhna, à 30 km de Tunis, les 94 hectares d’une exploitation spécialisée dans des cultures certifiées bio. Ces productions qui « respectent la nature » représentent, à ses yeux, « l’avenir de l’agriculture en Tunisie et même dans le monde ». La ferme a vu son chiffre d’affaires exploser « sous l’effet d’une forte demande et des ventes en ligne ». Entre 2015 et 2020, il a été multiplié par cinq à plus de 100 000 euros, malgré des prix « un peu plus élevés » que l’agriculture conventionnelle. Les quantités produites sont encore insuffisantes pour répondre à la demande venant de l’étranger. Et à côté du « manque d’eau, comme pour tous les agriculteurs », il peut être difficile de « trouver les semences bio, il faut se débrouiller seuls », explique Mme Shili. Le bio tunisien s’est considérablement développé lors des deux dernières décennies avec vingt fois plus de superficies cultivées en 2020 (320 000 hectares certifiés), explique Samia Maamer, chargée du bio au ministère de l’agriculture. Entre producteurs et commerçants, le nombre d’intervenants dans le bio a été multiplié par 24 pour atteindre près de 8 000. Le Monde avec AFP