Un délai de cent jours a été accordé jeudi 7 novembre aux belligérants du conflit sud-soudanais – le président Salva Kiir et le chef rebelle Riek Machar – pour leur permettre de former un gouvernement d’union nationale et éviter que leur pays ne replonge dans un conflit à grande échelle. Les parties « se sont accordées pour étendre la période de prétransition de cent jours à compter du 12 novembre 2019 », selon le communiqué final de la rencontre de jeudi lu à la presse par le ministre ougandais des affaires étrangères Sam Kutesa. Outre MM. Kiir et Machar, qui n’ont fait aucun commentaire à la presse, étaient également présents à cette réunion, tenue dans le palais présidentiel d’Entebbe près de Kampala, le président ougandais Yoweri Museveni, le général Abdel Fattah Al-Burhane, chef du Conseil souverain soudanais, et le représentant spécial du Kenya pour le Soudan du Sud Kalonzo Musyoka. Le Monde avec AFP
Le prédicateur peul, à la tête de la katiba Macina affilliée à Al-Quaïda, est accusé d’avoir mené de multiples attaques dans le centre du pays. Amadou Koufa, un prédicateur membre de la communauté peule, est à la tête d’une organisation active dans la région au nom du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), principale alliance jihadiste du Sahel. Issu d’une famille pauvre de la région de Mopti, Amadou Koufa recrute en priorité au sein des Peuls, dont il se pose en défenseur. Depuis 2015, les affrontements se sont multipliés entre cette communauté et les ethnies bambara et dogon, pratiquant essentiellement l’agriculture, qui ont créé leurs « groupes d’autodéfense ». Selon le département d’État, le GSIM est responsable de la mort de plus de 500 civils depuis deux ans. L’alliance, créée en 2017 et placée l’année dernière sur la liste terroriste américaine, est responsable de la mort de plus de 500 civils depuis 2017. Jeune Afrique avec AFP
Au Burkina Faso, après l’attaque du convoi de la société minière canadienne Semafo qui a fait au moins 38 morts et des dizaines de blessés, le chef de l’État Roch Marc Christian Kaboré qui a présidé une réunion de crise jeudi matin, s’est adressé à la nation. Le président du Faso a traité cette attaque du convoi des travailleurs de la société minière Semafo, de barbarie inqualifiable, lâchement mené par des individus armés non identifiés. « Ces actes ignobles, a-t-il dit, qui relèvent d’une autre époque, visent à semer la psychose au sein de notre peuple, et à déstabiliser notre démocratie. » En même temps qu’il engage les Forces de défense et de sécurité burkinabè à traquer et combattre, sans concession, les terroristes et tous leurs complices, Roch Marc Christian Kaboré estime que seule une mobilisation générale pourra venir à bout du terrorisme au Burkina Faso : « J’ai ordonné le recrutement de volontaires pour la défense de la patrie, dans les zones sous menace. Seule une mobilisation générale des fils et des filles de la nation sans considération de religion, d’ethnie, d’opinion politique et de confession religieuse est à même de vaincre ces meurtriers qui rêvent de soumettre notre patrie à leur dictat machiavélique. » RFI
Les Mauriciens ont voté jeudi dans le calme pour un scrutin législatif à l’issue duquel le Premier ministre sortant, Pravind Jugnauth, espère obtenir l’onction populaire, deux ans après avoir succédé à son père sans élection. Les bureaux de vote ont fermé à 18h00 (14h00 GMT). Quelque 941.000 électeurs inscrits étaient attendus. A 15h00, la participation était de 52,75%, selon la commission électorale. Le dépouillement commencera vendredi et les résultats devraient être connus en fin de journée. Le scrutin s’est déroulé dans le calme. Mais un nombre inhabituel d’électeurs n’ont pas pu voter, ayant découvert devant l’isoloir qu’ils n’étaient pas inscrits sur les listes électorales. L’opposant Navin Ramgoolam s’en est inquiété. « Il peut arriver que quelques personnes n’arrivent pas à retrouver leurs noms (sur les listes) pour une raison ou une autre. Mais cette fois le nombre est beaucoup trop élevé. Ce n’est pas normal ». AFP
Sécurité renforcée après l’attaque qui a tuée au moins 10 soldats nigérians et blessée 9 autres mercredi dans le district de Damboa dans l’Etat de Borno dans l’Est du Nigeria. Douze autres soldats ont été portés disparus après cette attaque revendiquée par des combattants fidèles au groupe État islamique qui affirment avoir tué 22 soldats. « Mes membres sont allés avec des soldats dans la région de Nuchima pour une attaque. À leur arrivée, ils ont été pris dans une embuscade par des terroristes de Boko Haram. Dieu merci, nous avons réussi, mais ils nous ont également attaqué et ont tué certains de nos agents de sécurité, et jusqu’à présent, je vu deux de mes membres. » À déclaré Chiroma Kasim, des Forces spéciales multinationales combinées de Damboa. Selon des sources militaires, les militants ont brûlé cinq de leurs véhicules et emporté une camionnette ainsi que six mitrailleuses. AFP
Une semaine après le lancement des offensives, plusieurs bastions des rebelles ADF sont passées sous contrôle des forces armés de la République démocratique du Congo (FARDC) à Beni, après des fortes offensives et pilonnage stratégiques. Il s’agit des positions des ADF dans les périphéries du parc national de Virunga, notamment Kadowu, Vemba, Kididiwe, Malolu, des localités situées dans la partie dite triangle de la mort. Selon le porte-parole des opérations militaires de Sokola 1, Mack Hazukayi « il est si tôt de parler d’un bilan des opérations car les offensives se poursuivent et pense poursuivre ses objectifs jusqu’au bout, mais surtout accomplir le « je veux » du chef de l’Etat, qui, lors de son dernier passage à Beni a lancé le veux de voir la population de Beni passer les festivités de la fin de l’année dans la paix et la tranquillité. » Les objectifs assignés par l’armée pour ces offensives sont notamment de restaurer l’autorité de l’Etat dans cette région qui a subi une série de massacre depuis 2014. Radio Okapi
Les chefs d’État de la Cédéao sont à Niamey, capitale du Niger, ce vendredi. Un sommet extraordinaire, à huis clos, pour examiner la situation politique en Guinée-Bissau. Il y aura un grand absent à ce sommet de Niamey : José Mario Vaz ne fait pas le voyage. Pas très surprenant après les récentes déclarations du président bissau-guinéen, qui dénonce « une ingérence étrangère ». Le bras de fer actuel est pourtant né d’un compromis sous les auspices de la Cédéao. En effet, en juin dernier, c’est elle qui a permis au président de rester à la tête de l’État malgré l’expiration de son mandat, mais avec des pouvoirs limités, jusqu’aux élections. … L’option forte serait de faire intervenir sa force armée. C’est ce qu’avait fait l’organisation lors du précédent gambien en 2017 pour déloger Yaya Jammeh. La décision dépendra aussi de la cohésion des chefs d’États ouest-africains sur ce dossier. Mais selon un observateur, « la Cédéao est agacée par cet État membre en permanente instabilité. Elle ne peut pas se permettre de laisser pourrir la situation. Question de crédibilité. » RFI
Une foule impressionnante et colorée de rouge a parcouru la dizaine de kilomètres séparant le rond-point de la Tannerie de l’esplanade du Stade du 28-Septembre, jeudi. Les bras se lèvent à perte de vue lorsque retentit l’hymne national. L’esplanade, le point d’arrivée de la marche, n’est visiblement pas assez grande pour contenir cette foule venue manifester une nouvelle fois contre un éventuel troisième mandat du président Alpha Condé. Les principaux leaders de la société civile et de l’opposition, ovationnés, prennent malgré tout la parole. Sidya Touré fait observer une minute de silence en la mémoire des victimes des dernières manifestations, avant d’exiger la « libération immédiate » des leaders du Front national de défense de la Constitution (FNDC) condamnés fin octobre à des peines de prison ferme. « Alpha Condé a perdu la raison, lance Cellou Dalein Diallo, mais nous lui ferons tout de même comprendre que la Guinée ne veut pas de troisième mandat ». RFI
Si elle ne marque pas l’avènement d’une « nouvelle République », la révision constitutionnelle comporte des modifications profondes pour la vie politique du pays. Tour d’horizon de ce qui va changer avec ce nouveau texte. Et des flous qui persistent. Après deux tentatives infructueuses menées à l’initiative de Patrice Talon au cours des deux premières années de son mandat à la tête du pays, une révision constitutionnelle majeure a été adoptée par l’Assemblée nationale, le 1er novembre dernier. Validée mercredi 6 novembre par la Cour constitutionnelle, elle a été promulguée le lendemain par le chef de l’État. Fruit des propositions issues du dialogue politique convoqué par le président béninois pour tenter de sortir de la crise politique ouverte par les élections législatives d’avril dernier, lors desquelles aucune liste de l’opposition n’avait pu concourir, cette révision constitutionnelle va apporter des changements de fonds sur la scène politique. Jeune Afrique
Depuis plusieurs années, la réforme du franc CFA était un sujet tabou dont aucun chef d’État africain ou français n’osait parler. Aujourd’hui, au micro de RFI et de France 24, le chef de l’État béninois brise l’omerta et annonce que « très rapidement, les pays membres de la BCEAO ne garderont plus de réserves de change auprès du Trésor français ». Patrice Talon affirme que cette réforme est approuvée par tous les chefs d’État de l’UEMOA et par Emmanuel Macron lui-même. Il ajoute que ces réserves seront gérées dans diverses banques centrales partenaires, en Amérique du Nord, en Europe, en Chine et au Japon. Quand cette réforme fondamentale de la monnaie CFA sera-t-elle mise en oeuvre ? De bonne source, dans l’entourage du président béninois, on dit : « Avant la fin de l’année. » On attend maintenant les réactions de l’Ivoirien Alassane Ouattara et du Français Emmanuel Macron, deux des piliers de la zone CFA. Autre déclaration forte dans cette interview : Patrice Talon dit qu’il souhaite que son prédécesseur Boni Yayi rentre à Cotonou, car, après la loi d’amnistie promulguée ce jeudi, l’ex-président « n’a plus rien à craindre concernant l’interpellation d’un juge ». RFI et France24
Nouveau revirement judiciaire pour l’ex-chef des Jeunes patriotes ivoiriens, Charles Blé Goudé. Alors qu’il a été acquitté en début d’année, puis remis en liberté conditionnelle aux Pays-Bas, dans l’attente d’un examen de l’appel par la procureure, la justice ivoirienne a annoncé ce jeudi son intention de le poursuivre devant le tribunal criminel d’Abidjan, pour des crimes présumés commis entre 2010 et 2011. Mercredi, déjà, son collectif d’avocats avait claqué la porte de l’audience avec la chambre d’accusation. Ils se sont ensuite retirés du dossier pour dénoncer une procédure qu’ils estiment biaisée. « Le tribunal va le juger (Blé Goudé) », notamment pour des « faits concernant des actes de torture, homicides volontaires, viol. Il y a une décision de renvoi devant le tribunal criminel », a déclaré le procureur général de la Cour d’appel d’Abidjan Léonard Lebry, soulignant qu’il ne disposait pas encore de la « requalification pénale » exacte des faits. Le Point
Après des heures de marche dans le tintement des roches de basalte, Abdou écrase son pied sur une bouteille plastique. À la lueur de la lune, elles apparaissent sur la montagne, par dizaines, par centaines. «Si vous voulez savoir combien de migrants passent par ici, comptez les vieilles bouteilles d’eau», assène notre pisteur Afar. L’écologie n’est pas encore de mise dans ces montagnes qui marquent la frontière entre l’Éthiopie et Djibouti. Mais c’est bien un désastre écologique, économique et politique qui pousse, chaque année, des centaines de milliers de jeunes Éthiopiens à quitter leur foyer. Ils fuient leurs villages livrés aux luttes d’influence pour le contrôle des terres agricoles. Puis entrent à Djibouti à pied, en contournant les douaniers du poste-frontière de Galafi, par les hauteurs des monts volcaniques. Le Figaro
Les inquiétudes concernant la sécurité intérieure et régionale sont peut-être à l’origine de l’extraordinaire remaniement opéré par le président Paul Kagame, au début de cette semaine, selon les analystes. Le chef de l’Etat rwandais s’est défait de certains proches, membres de son cabinet et de l’armée. Outre la nomination d’un nouveau chef de l’armée et d’un nouveau ministre des Affaires étrangères, il a également recréé le ministère de la sécurité intérieure, qui avait été supprimé en 2016. « Si vous voyez un pays créer un ministère, cela signifie qu’il en a grand besoin « , a déclaré à la BBC Cheikh Omar Khalfan, un politologue et universitaire rwandais basé aux États-Unis. Le nouveau ministère sera dirigé par le chef de l’armée sortant, le général Patrick Nyamvumba. « Le fait que le ministère de la sécurité intérieure soit de retour, cela signifie qu’il y a un grave problème de sécurité au Rwanda « , a déclaré M. Khalfan. « Et c’est clair, d’après les attaques récentes dans différentes parties du Rwanda, en plus de la sécurité régionale qui n’est pas au beau fixe. » BBC
Le Tribunal pénal international pour le Rwanda a travaillé de 1994 à 2016. En 21 ans d’existence, le TPIR a inculpé 93 personnes pour génocide et d’autres violations graves du droit international humanitaire. 61 ont été condamnées, 14 acquittées. Certains accusés sont décédés avant le verdict, d’autres encore ont vu leur dossier transféré devant d’autres juridictions. Boubacar Diallo, le dernier procureur général du TPIR, dressait un bilan positif de la cour, au moment de la clôture de ses travaux. Les ONG de défense des droits de l’Homme saluent aussi le précédent constitué par le TPIR qui a encouragé l’ouverture de nombreuses enquêtes de par le monde et permis de légiférer sur les cas de génocide. DW